ont point à leur arrivée. 11 faut qu’il y ait des communications
ouvertes des’ cellules graiffeufes à la
cavité des veines, 6c que l’épuifement de ces veines
avec la preffion des mul'cles & des arteres, forcent la
graiße à rentrer dans la maffe du fang.
Peut-être ferepompe-t-il encore d elàgraiße dans
des vaiffeaux d’une autre daffe. Il eft avéré que les
canaux qui contiennent le lait des mamelles, 6c qui
«’ouvrent dans le mamelon, tirent de la graiffe, dont
la glande eft entourée, une grande partie de leurs
racines. Les vaiffeaux lymphatiques s’ouvrent avec
facilité dans le riffu cellulaire, 6c cette communication
ne peut que rapporter à ces vaiffeaux l’humeur
répandue dans ce tiffu. ( H. D . G. )
G raisse du v in , ( Econ. rufi. & domeß. ) vice
ou maladie du vin, qui défait dégénérer en une liqueur
graffe, huileufe, fade 6c défagréàble à boire.
Cette graiße eft l’huile effentielle du vin qui n’a pas
été affez atténuée 6c affez combinée avec les acides
& les autres principes du vin, pourrefter conftam-
anent mifcible avec la partie aqueufe. Ce vice vient
du défaut de la fermentation , loit qu’elle ait été trop
précipitée, 6c que les principes du vin;n’aient pas
acquis une combinaifon 6c une union affez intimes,
parce que l’huile & les acides emportés trop rapide-
mentdans le liquide violemment agité, n’ont pas eu
ie tems fuffifarvt pour s’unir intimement; foit au contraire
parce qu’elle a été trop languiffante, 6c que
les acides trop étendus dans la partie aqueufe, comme
cela arrive dans les années pluvieufes, n’aient pas
eu affez d’aéliviré pour s’unir avec l’huile, & former
i ’efprit ardent du vin. Une autre caufe de cette graiße,
c ’eft lorfque dans les années extrêmement feches &
chaudes, là partie huileufe fe trouve furabondante
dans le moût, 6c les acides trop atténués 6c en trop
petite proportion pour former une exafte liaifon de
l ’huile avec l’eau ; il y encore plufieurs caufes qui
rendent le vin gras après que la fermentation eft
ünie.
i°. Lorfqu’on néglige de le remplir chaque mois,
& d’empêcher l’aftion de l’air fur fa furface, qui oc-
Cafionne la décompofition de fes principes.
z°. Lorfqu’on n’a pas foin de féparer le vin de fa
l ie , & de le tranfvafer dans le mois de mars avant
leschàleurs.
3°. Lorfqu’on conferve le vin pendant les chaleurs
de l’été dans des caves chaudes 6c feches, fur-tout
fi elles ne font pas aérées.
4®. Lorfqu’on tire trop long-tems le vin en boîte,
fur - tout pendant les chaleurs de l’été.
5°. Enfin, les vins vieux & délicats qu’on conferve
plufieurs années, deviennent gras lorfqu’on n’a pas
foin de les tranfvafer chaque année au printems, 6c
de les renouveller de tems en tems avec des bons
vins des années précédenres de bonne qualité.
Lorfque le vin ne graiße que légèrement, il fuffit
pour le guérir de le tranfvafer dans un tonneau frais
6z aviné; on le bat en-même tems avec un balai neuf
dans le vafe où on lefoutirè, 6c on y ajoute un quart
de pot de bon efprit de vin fur un tonneau d’environ
iix cens pintes mefure de Paris, 6c de même à proportion
de la contenance du vafe. Mais lorfque le
vice eft plus confidérable 6c que le vin a une vraie
confiftance d’huile, après l’avoir tranfvafé 6c battu,
on y ajoute, outre la dofe fufdite d’efprit-de-vin,
deux onces de crème de tartre ou une once de cry ftal
minéral en poudre, qu’on fait faitdiffoudre en le battant
dans une bouteille avec ledit v in , 6c on le mêle
bien dans le tonneau avec un bâton. Si le vin qui
graiße étoit vieux & de plufieurs feuilles, il faudra
le renouveller en y mêlant Une huitième partie de
bon vin bien clair de l’année précédente. Quelque
dégré de graiße que le vin ait acquis, fût-il même
dégénéré 6c prêtàtourner,, on le guérit en le gardant
jufquesàla vendange, 6c en le mêlant avec partie
égale de moût pour les faire fermentèr enfemble.
Enfin les vins gras fe guériffent très-fouvent, en
y mettant de l’e ïprit-de-vin 6c en les expofant au
grand froid dans une cave froide pendant l’hiver. On
trouve dans les auteurs qui ont écrit fur le vin plufieurs
remedes pour corriger ce défaut. /Willis recommande
la chaux v iv e , l’alun calciné', lè plâtre;
En effet ces terres maigres' 6c abforbantès., les fois
alkalis, produifent avec l’huile uné'matiefe favon-
neufe qui la rend mifcible avec l’éaii ; mais tes ingré-
diens älterem la q u a lité s le goût du vin y & ils font'
moins efficaces que ceux que nous' avons indiqués, w : UÊÊ /GRAISSER, v . a£L ( Artméch.) Il eft abfol.ument
néceffaire dzgraißcr les grandes machines, telles que
font les roues des moüïins, des carroffes, chariots
6c charrettes; les vis de preffoirs &c. fi on le négli-
geoitjilarriveroit que l’efiieu, par exemple, venant
à frotter contre le dedans du moyeu de la roue, il
en enleveroit peu-à-peu grand nombre de parties;
particuliérement en tems de pluies ; où le moyeu fe
gonflant, approcheroit l’effieu de plus près, 6c en-
fuite venant à fe refferrer pendant la chaleur, fon
diamètre ne fe trouveroit plus rempli par l’effieu ,
6c le mouvement de la voiture deviendroit plus irrégulier
6c plus ’difficiles Cette difficulté fubfifteroit
même en tout autre tems, 6c le bois feroit bientôt
ufé par le frottement.
Quoique l’huile 6c la graiffe ne paroiffent pas convenir
aux petites machines, telles que les montres de
poche, parce que quand elles s’épaiffiffent, elles en
rendent le mouvement plus lent ; cependant il ne faut
pas manquer de les faire nettoyer, 6c y faire mettre
tant foit peu d’huile, parce que fans cela le mouvement
n’en feroit pas fi régulier , & les trous s’agran-
diroient confidérablement ; ce qui feroit varier les
roues , & rendroît inégal le mouvement du balancier.
Les feules petites machines qu’on pourroit fe
difpenfer d’huiler, font celles qui n’ont que fort peu
de mouvement, ou qui ne font pas d’un fréquent
ufage.
Pour graißer un mouvement de bois, il fuffit de le
frotter avec du favon.
On graiffe les effieux des grandes machines, 6c
ceux des voitures, avec de/ l’o ing, c’eft- à-dire , la
graiffe qu’on ramaffe autour des inteftins du cochon.
Quand on l’a ïaiffé un peu pourrir, elle devient plus
coulante ; puis on la pile : 6c elle prend le nom de
vieux - oing?
Dans quelques pays on graiffe les roues avec dit
goudron, (q-)
GRAÏTZ owGREITZ 6c proprement GRE W IT Z ,
( Géogr. mod. ) ville d’Allemagne, dans le cercle de
haute Saxe & dans le comté de Reuff, au Vogtland,
fur la riviere d’Elfter. Originairement fondée parles
Slaves, on la croit une des plus anciennes villes de
la contrée : de hautes montagnes 6c d’épaiffes forêts
l’environnent, & le ruiffeau de Grasflitz la coupe en
deux. C ’eft la capitale d’une feigrieurie, d’après laquelle
fë dénomment les deux branches aînées de
là maifon de Reufs. Elle renferme 450 maifons , la
plupart bien bâties, une très-bonne école latine,
une maifon d’orphelins, 6c nombre de fabriques de
draps. Les comtes y occupent deux châteaux, Tun
6c l’autre fort décorés, 6c chacun y tient un baillif à
part. ( D . G. )
GRAM, ( Hiß. de Danemarck,') roi de Danemarck :
plein de reconnoiffancepour le fage Danois qui l’a-
voit inftruit dans l’art de régner, il époufa fa fille ;
mais bientôt il la répudia, demanda celle du roi de
Suede, effuya un refus, leva une armée pour venger
cet affront ; conquit la Suede , fit périr le ro i, 6c
présenta à la jeune Groa une main fouillée du fang
de fon pere : mais bientôt il fut infidèle. Il pénétra
dans la Finlande les armes à la main, vit Signé, fille
de Sumblus, en devint amoureux, & le pere acheta
la paix en promettant fa fille. Tandis que Gram étoit
allé porter le ravage dans les états de Suibdager, roi
deNorwege, qui avoit enlevé fa fille & violé fa foeur;
le beau-pere oubliantfa fo i, qu’il a voit jurée, promit
fa fille à Henri, prince des Saxons. Les préparatifs,
de la noce fe firent avec tant de pompe que Gram
en fut inftruit ; il part, fe fait fuivre de quelques D anois
déguifés comme lui, arrive en Finlande, apprend
que le mariage va fe célébrer, précipite fa marche *
arrive au milieu du feftin, égorge fon rival, fait
maffacrer le refte de l’affemblée & enle ve fa maîtreffe.
D e - là il repaffa en Suede pour continuer la guerre;
mais les Saxons impatiens de venger la mort de leur
chef, unirent leurs armes à celles des Norwégiens.
Gram attaqué de tête, de flanc & de queue, accablé
par la multitude, périt la lance à la main, l’an 882.
Les pallions de ce prince 6c celles de fes voifins firent
les malheurs du Nord, 6c des milliers d’hommes furent
maffacrés pour fatisfaire des caprices amoureux.
( M. d e Sacy. )
GRAMEN, (■ Bot.') Tournefort a donné ce nom à
un genre extrêmément nombreux, dans lequel il
comprenoit des efpeces qu’on rapporte à plufieurs
genres différens. D ’autres l’emploient dans un fens
etendu pour déligner en général toutes les plantes
graminées. Voyesfce mot, qui fuit. (Z ).)
GRAMINÉES, f. f. pl. ( Bot. ) Nous donnons cette
dénomination à un ordre ou famille de plantes,
d’une grande étendue. Les plantes qu’il comprend,
fon monocoty iedones ; elles ont des racines traçantes
& genouillées, & les tiges' ordinairement noueufes :
les feuilles font alternes, très-fimples, fans divi-
fions, longues, étroites 6c pointues,formées de fibres
longitudinales parallèles : elles embraffent ordinairement
la tige parleur bafe, qui forme une efpece
de gaîne fendue félon fa longueur dans la plupart,
& entière dans quelques autres : elles font roulées
fur un feul côté avant leur développement, & pointent
droit en-haut. Les fleurs n’ont point d’apparence
6c font affez petites, raffemblées en épi ou en
panicule , ou par pelotons. Leur ftru&ure n’eft pas
entièrement la même dans toutes les plantes de cet
ordre, qu’on peutdivifer, i° . en gramens proprement
dits, 6c, 2°. en plantes analogues aux gramens.
La première de ces divifions eft très-nombreufe 6c
comprend entr’autres les fromentacées ou plantes
céréales.
Dans ces premières , 1e calice eft fait d’uneou plufieurs
écailles ou balles , 6c renferme une ou plusieurs
fleurs: chacune eft formée de deux pièces
qu’on nomme balles, en latin glumce, dont l’extérieure
eft la plus grande 6c convexe, 6c l’intérieure
plus petite 6c ordinairement plane : on regarde ces
pièces comme les pétales de la fleur; cependant
comme elles fubfiftent après la maturité des graines,
on pourroit les regarder comme un calice, & ce qu’on
appelle calice dans ces plantes, comme l’enveloppe
commune des fleurs: quoi qu’il en foit, il y a au-
dedans de ces balles trois étamines dont les filets font
très-déliés & les fommets longs, & un germe fur-
monté de deux ftyles en plume , lequel devient une
femence farineufe enveloppée des balles de la fleur :
on trouve de plus dans quelques-unes deux petits
corps membraneux, farinés & très-délicats qu’on
pourroit peut-être prendre pour des pétales. Quoique
ces fleurs foient hermaphrodites dans le plus
grand nombre^ il y a cependant quelques - unes de
ces plantes dans lefquellesles fexesfont féparés fur le
même pied, 6c quelquefois dans le même épi ; mais
il arrive encore plus fouvent que les germes de quelques
unes des flçurs d’une panicule ou d’un épi
J'orne ///«
s’oblitèrent; & il ne faut pas confondre Ces fleurs hermaphrodites
ftériles avec des fleurs qui ne feroient-
que mâles. Il eft encore à obfefver que, quoique les
étamines foient ordinairement au nombre de trois, il
y a un petit nombre de plantes qui n’en ont que deux :
c’eft fur ce c a r a f t e r e que M. Linné a formé le genre
de l’anthoxanthum, qui à cela près reffemble à celui
du poa 6c pourroit lui être réuni.
2°. Les plantes approchantes des gramens ont les
fleurs à trois étamines 6c un piftil, comme le fchoe-
nus, le fouchet, fi'c.ou à fix étamines & deux piftils,
comme le riz;
Plufieurs botaniftes rapportent auffi à cet ordre le
jonc, l’acorus, lecalamus, le triglochin, la fcheuch-
zeria & Ie flagellaria, qui ont dans le port, dans la
germination, la ftrutture de la tige 6c des feuilles, ou
dans la confiftance des fleurs , plufieurs carafteres
communs avec les gramens ; mais qui par le nombre
des étamines 6c des piftils, quelques - unes même par
le fruit, tiennent à la famille des liliacées, & qu’on
pourroit regarder comme des genres mitoyens entre
ces .deux ordres. ( D. )
§ GRAMMAIRE. La grammaire françoife de M.
Duclos étant un ouvrage très-bon 6c très-utile*
nous avons cru faire plaifir à nos leéteurs d’inférer ici
les remarques fuivantes de M. de Mairan, fur cet
ouvrage, lefquelles n’ont jamais été imprimées.
« Sil’/2d’cAr<2OTe/2eftnafale, c’en fera une cinquième
à ajouter; car il me femble qu’il y a cette différence
avec celles de bient rien, &cc. où Ve fe trouve précédé
d’un i , qu’on y entend encore un peu fonner
1 i après Vet 6c qu’on ne Pentend point du tout après
le dernier e d'examen : mais j’avoue que je n’ai pas
affez obfervé la prononciation de ce mot.
Ne feroit-ce point des triftongues que Iao, roi
de la Chine, car les Chinois n’ont que des monofylr
labes, miau, cri du chat, ôcc. ? Je crois y entendre
diftin&ement mi-a-ou.
Je répéterois les accensf pour éviter un petit rien
d’équivoque grammaticale qui fe foutient jufqu’au
mot fenjibles. On ne fait de pareilles remarques qu’en
lifant de tels auteurs.
L’inftitution des genres épargne, ce me femble, tant
de répétitions du fubftantif, tant d’alongement 6c de
circonlocutions dans le difcours parlé ou écrit, dans
les tranfitions, dans les defcriptions, les divers genres
portent quelquefois tant de clarté 6c de variété
de fons dans lé ftyle, que j’aurois bien de la peine
à les profcrire, ou à me perfuader que les inconvé-
niens puffent jamais en balancer les avantages : combien
ces avantages ne feroient-ils point augmentés
fi nous avions un neutre, comme les Grecs & les
Romains ; fi nous pouvions varier ainfi, par exemple ,
ces trois genres, rendu, rendue, rendue? quelle facilité,
quelle brièveté ne jetteroient-ils pas fouvent
dans le courant d’une compofition de profe ou de
vers 14 *
On allégué le défagrément de cet e muet qui termine
les adjeâifs féminins dont le itiafculin eft en e,
i ou u , & dont il réfulte ée, ie, üe. Qu’il me foit permis
de dire ce que j ’en penfe, 6c nia maniéré de fen-
rir fur ce fujet.
Il arrive très-fréquemment que c et e ne s’entend
pas plus que le fcheva; elle s'ejl rendue plus difficile
que je ne penfois, ne me donne guere qu’un u plus
îbutenu 6c plus long , jufque-là que bien des grammairiens
ont cru pouvoir retrancher Ve muet qui le
fuit. D e - là en partie la grande queftion des participes:
& il en eft ainfi de tous les ée, ïe9 «e, iùivis
d’un mot qui commence par une confonne.
La poéfie l’élide , 6c s’épargne par-là le foin de
chercher un tour ou plus long ou moins naturel, que
ne lui fourniront pas le mafculin qui ne s’élide point. .
Lé honneur ejl comme - une - île - efcarpée - & fans bords.
i j