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LICORNE , f. f. monoatos, otis , ( terme Je Bla-
Ton Ma licorne paroitclans l’écu de profil, & e ft ordinairement
paffante ; on la repréfente d’une figure qui
imite le cheval , à l’exception d’une corne droite
qu’elle a au milieu du front, d’une petite barbe Jous
le menton, &c de ce que fés pieds font fourchus.
r t ÿ f i Blanche Vl.fig. ? *o, & uSu,dcBaU héral-
Jique dans U Dict. rai/, des Sciences, Sec.
Licorne /aillante eü. celle qui eft repréfentee ram-
La licorne eft le fymbole de la chaftete , parce
qu’on prétend qu’elle chérit les vierges. . 4 .
De Bernard de Montebife en Touraine ; da^ur a
la licorne d'argent. , > , .
De la Villeloays de la Villejan , Dubois-Boyer
en Bretagne ; itt^ar à la licorne /aillante, d'argent.
(G . D . L. T .)
Licorne , monoceros, unicornu, {Ajlron.j. con-
ftellation méridionale qui fut employée en 1679
. dans le catalogue de dom Anthelme , & dans les
caries de Royer , pour raffembler des étoiles Infor- ;
mes, fituées entre le grand chien & le petit chien ,
entre orion ôc l’hydre : elle contient trente-une étoiles
dans le grand catalogueBritannique. L’étoile de qua- .
trieme grandeur, qui' eft au col de la licorne, avoit
en 1690 3* 8d 17' 56" de longitude , & io d 31' 18'
de latitude auftrale. (IR. d e l à Lan DÈS)
LIDKOEP1NG , XGêogr.) ville de Suede,, dans la
XEeftrogothie & dans la préfeaure de Scarabqurg,
à l’embouchure de la riviere de Lida, dans le lac de
Wener. Elle eft petite, mais bien bâtie & fort trafiquante
, ayant même pour fes foires ôf marchés publics
une des plus belles places du royaume. C’eft la
cinquantième des villes qui afiiftent à la diete. Long,
g l . 1$. lut. i S . ai. {D. G.') ( , ;
llt,tE-,?ii).c<mJln8us, a , utn, ( terme JcBla/on, )
fe dit dés pièces & meubles de l’écn qui font joints,
retferrés Sc attachés par un lien, cordon ou ruban,
tels que les cor.-de-çhaffes,'les gerbes, Uc.iV.oye^
•fie. 4 S 6 , PL IX. dcBLa/on, DiBionnaire rai/onné des
Sciences , &c. 1
Lié , ÉE,adj. fe dit aufli des cercles, des barils,
tonneaux , ’cuves, quand ils font d’un autre émail
que.les douves. -
Goubert de Ferriere , de Saint-Cheron, en Normandie
; de gueules , au cor-de-chajfe d or , Lie d a$ur,
accompagne en pointe d'une molette d'éperon du fécond
émail-
Se vin de Q uincy, à Paris ; cfaïur a une gerbe d or
liée de gueules. (G. D .L . T.) ;
L i é e s , adj. ( Mufique'.) On appelle notes lices deux
ou plufieurs notes qu’on paffe d’un feul coup d’archet
fur le violon Sc le violoncelle , ou d’un feul
coup de langue fur la flûte & le hautbois ; en un
mot, toutes les notes qui font fous une meme liai-
fon. (S)
L1ECHEN ou LYCHEN, (Glogr.) ville d’Allemagne
, dans la Haute-Saxe, 8c dans la Marche Ucke-
rane de Brandebourg, au voifinage de plufieurs lacs
& de diverfes forêts, dont la pêche & l’exploitation
lui font très-profitables. Réduite accidentellement
en cendres l’an 1732, elle a été rebâtie avec régularité
, folidité Sc propreté. (£>. G.)
LIEGE , évêché de , (Géographie.) epifeopatus Leo-
dienfts, état d’Allemagne, fitué dans le cercle de
Weftphalie , aux confins des duchés de Brabant, de
Gueldres , de Limbourg, de Luxembourg Sc de Ju-
liers de la province de Champagne, & des comtés
de Namur. & de Hainaut. Ses dimenfions en largeur
font difficiles à prendre avec exaditude ; mais en longueur
, on lui donne avec affez de précifion vingt
milles d’Allemagne. H fe divife en fept provinces ou
quartiers, qui font ceux de Liège, fa capitale f de
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Hasbaln, de Loôs , de Hoorn , de Franchimorit, dè
Côndroz, Sc d’Entrè-Sambre Sc Meufe.
L’on compte en ce pays-là vingt-fix villës, mille
quatre cens villages, & une multitude d’abbayes, dé
feiofteuries 8c de châteaux. Il eft arrpié de plufieurs
rivières, dont la Meufe Sc la Sambre font les principales
, Sc il a généralement beaucoup de fertilité
dans fort fol. Il produit des grains & des fourrages ,
des bois 8c de la houille, des métaux de bon ufage ,
tels que le fe r , le plomb & le cuivre, des marbres
très-eftimés, Sc des eaux minérales de la plus grande
réputation , Chaufontaine 8c Spa fe trouvant dans
fon enceinte ; il y croît même du vin , mais de qualité
médiocre, 8c ce n’eft pas un objet d’exportation
comparable à tout ce que la contrée envoie d’ailleurs
dans l’étranger ; fort vin ne vaut pas fa bierre,
& elle ne le vend pas comme elle fait fes cuirs-*
fes ferges , fes armçs à feu , fes aiguilles Sc fon
charbon.
L’évêché de Liege eft fous la métropole de Cologne
, 8c. comprend les archidiaconats de Hasbain ,
de Brabant, d’Ardénrie, de Hâinaùt, de Campine ,
de Condrooz Sc de Fameririe. Le premier fieg(e ert
étoit dans la ville de Toftgres, où faint Servati lé
fonda l’an 3 iô. Mais cette ville ayant été détruite
par les Huns l’an 450 , ce fiége fut alors transféré à
Maftricht, d’où faint Hubert, protégé par Charles
Martel, alla le fixer à Liege l’an 700. Et dans ces
tranfiations diverfes , le titre de Toiigres furvécut à
fa ruine. Ce nè fut qu’en 9 6 1 , fous l’évêque Eber-
hard ou HéracliuS , qu’on lui fubftituâ celui dé
; Liege. ’ I ; H : W ÊÊÊ ÊÊÊ t
Cet évêché eft urt pays d’états, dont les députés
s’aflemblent annuellement dans la capitale & dans le
palais épifcopal, & dont les délibérations ne roulent
que fur les matières de finance. Quatre de ces.dépu--
tés font là pour le haut clergé ou le chapitre, qua*
tre pour la nobleffe , & fix pour les villes.'
Le chapitre de Liege eft compofé de foixante per'-
fonnes, à la tête defquelles eft l’évêque titré d e ,
par la grâce de Dieu, évêque & prince de Liege , duc
de Bouillon , marquis de Franchimont, comte de Loos ,
de Hoorn, &c. Sa place dans les dietes de l’Empire
eft fur le banc eccléfiaftique du fécond college, alternant
avec Munfter , mais de façon qu’Ofnabrug
eft toujours entre deux. Dans lés affemblées du cercle
de "Weftphalie , il fuit Paderborn , & précédé
ôfnabrug. Ses contingens pour les mois romains font
de 8z6 florins, & pour la chambre impériale de 360»
rixdallers 6 z f creutzers.
Ce prince a divers colleges & coiifeils pour l’ad-
miniftration de fon gouvernement. II a un confeil
privé pour les affaires générales de l’état ; un confeil
aulique pour celles de la cour, une chambre des rentes
, un officialat, & plufieurs tribunaux, où fe jugent
en dernier reffort toutes lgs. caufes plaidées devant
ies cours fubalternes du pays. L’évêque aujourd’hui
régnant eft né comte de Weltbruck. (D . G.)
LIERNOIS, (Géogr.) groffe paroiffe du Morvand,
entre Saulieu , Autun Arnai-le-DuCi, fituee en
Nivernois, mais qui a plufieurs hameaux en Bourgogne
, chef-lieu de trois châtellenies , les comtes
de Nevers y avoient un château fort, qui eft pref-
que tout démoli. Louis de Gonzague & Henriette de
Cleves, fa femme, y o,nt; fait [Une fondation de 50
livres par an pour aider à marier une pauvre fille.
Ces princes généreux en ont fait autant pour foi-
xante paroifles de leur duché.
f. jbiernois eft remarquable pour avoir, donné naiffance
à Laurent Bureau, qui de pâtre devint carme, doâeur
de Navarre, & provincial de fon ordre. Son mérite
fupérieur le fit choifir pour prédicateur cojiféfleur
de deux de nos meilleurs rois Charles VIII & ;Louis
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XU & enfin le plaça fur le fiegeépifcopal de Sifte-
ron en 1494* On croit que l’envie le fit périr de poi-
fon aux états de Blois en 1504. Son coeur fut apporté
aux carmes de Dijon , dont il eft un infigné bienfaiteur
, & fon corps à Orléans,
« Le cardinal de Tournon, qui étoit dur, dit l au-
» teur fi eftimé de la vie de François I , fut caufe de
» l’exécution cruelle des Vaudois en Provence ; tan-
►> dis que Laurent Bureau, confeffeur de Louis XII,
» bienfaifant comme lu i, les avoit prêchés, inftruits
» & dérobés aux pourfuites des délateurs ».
Ce grand homme a laiffé kLiernois ,où font encore
des parens de fon nom , une marque de fa tendrefl'e
pour les p a u v re sp a r la fondation d’une donne, qui
fe fait tous les ans le lundi de la Pentecôte , de cin-
quante-fept mefures moitié feigle , moitié orge, de
quatre mefures de pois, quatre de froment, & 3 i liv .
en argent. .
Ceïte bellé a£lion , qui perpétue fa mémoire dans
fa patrie , loi fait encore plus d’honneur que les ouvrages
qu’il nous a laiffés, dont on peut voir la lifte
dans le I. vol. de la bibliothèque des auteurs de Bourgogne.
Il eut un frere , nommé Pierre Bureau, habile
phyficien, qui fut médecin du comte de Nevers, Jean
de'Bourgogne , duc de Brabant ; c’eft ce que nous
apprend une plaque d’airain placée fur la porte de
la facriftie , par un duc de Nevers. (C.)
§ LIERRE, (Botaniq. Jard.) en latin hedera, en
anglais ivy-
Caractère, générique.
Les fleurs qui font difpofées en ombelles * font
compofées d'un calice découpé en cinq , qui eft affis
fur l’embryon , de cinq pétales & de cinq etamines
formées comme des alênes. L’embryon devient une
baie ronde à une feule cellule, renfermant quatre
ou cinq femences larges, convexes d’un côté & an-
guleufes de l’autre.
Efpeces.
1. Lierre à feuilles ovales feuilles à lobes.
Hedera foliis ovatis lobatifque femper virentibus,
Hort. Colomb.
Comrnon ivy. . % -
a. Lierre à feuilles à cinq lobes vernales. Vigne-
vierge,
Hedera fdtïis quinatis décidais. Hort. Colomb.
Deciduous ivy with a vine*leas,
3. Lierre à fruit jaune.
Hedera poetica früclu luteo.
Oriental y èllow fruited ivy,
Variétés.
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pórt, fes progrès font rapides, èe n*eft que lorfqu’il
l’à furmonté que fes feuilles perdent leurs lobes &
deviennent larges & entières : ce n’eft qu’alors noil
plus qu’il commence à fleurir : les fleurs naiflent en
têtes arrondies ou corymbes, elles font d’une couleur
herbacée, 8c s’épanouiffent au mois de feptem-
bre, Il leur fuccede des fruits dont le noir n’eft que
l’intenfité du verd, & qui mûriffent durant le plus
froid de l’année.
Le lierre fe trouve dans les pays les plus chauds ,
& on le rencontre en Laponie. Il fe multiplie âifé-*
ment par fes coulans , par les marcottes Sc par les
boutures qu’ il faut faire en avril 8c en juillet. On
peut aufli femer fes baies au printems dans un lieu
frais 8c ombragé ; mais le meilleur parti eft d’arracher
des lierres qui grimpent contre les arbres : ceux
qu’on trouve rampans à terre font fi foibles, qu’ils
feroient très-long-tems fans produire d’effet.
Le goût que l’on commence à prendre polir les
bofquets d’arbres toujours verds, va rendre au lierre jXfiSml
un peu d’eftime : fa feuille affez large 8c d’un beau
verd glacé, fon feuillage riche 8c touffu , fur-tout
les différens ufages auxquels il fe prête, doivent le
faire entrer dans la compofirion de ces bofquets.
Qu’on le foutienne contre un petit appui, à la hauteur
de trois ou quatre pieds, ayant foin d’ôter fes
coulans, il formera uri des beaux buiffons qu’on
puiffe voir. Monté fur un tuteur élevé, il formera
une efpece d’arbre : contre des cintres , ilferpentera
agréablement, on en garniroit la paroi d’un cabinet,
on en couvriroit le dôme des tonnelles, on en tapiffe
un mur. -
Miller ayant obfervé que le lierre dont les feuilles
ont trois lobes, tandis qu’il rampe, prend des feuilles
entières , lorfqu’il a furmonté fon appui, a cru que
cette variation de la même plante avoir induit mal à
propos à en compter deux efpeces,le grand 8c le petit
lierre; cep^idant j’ai reçu de Hollande le grand ôc
le petit lierre panaché de blanc ; le grand eft refté
conftamment plus robufte , 8c a toujours quelques
feuilles entières ; le petit demeure grêle , & n’a que
des feuilles à lobes , d’où je conclus que ce font
deux efpeces diftinâes.
J’ai fait ferpenter ces lierres panachés contre le
tronc d’arbres toujours verds, qu’ils déeorent.^une
maniéré très-pittorefque , il y a aufli une variété
. panachée de jaune.
Le lierre n°. 2 , a été décrit par Tournefort qui
l’a rencontré en Orient : cependant Cette efpece ne
fe trouve fur auCun catalogue, 8c eft , je crois, très*
rare en France 8c en Angleterre.
Grand lierre panaché de blanc. Grand lierre panaché
de jaune. Petit lierre panaché de blanc.
Autrefois le lierre étoit confacré par la religion : il
entouroit les tyrfes des bacchantes, ces armes redoutables
des prêtreffes de Bacçhus ; on s’en couronnoit
aux fêtes de ce dieu en chantant les dytyrambes ;
il tomboit en feftons des Bords de fes autels. Déchu
de ces honneurs, on ne le tire plus guere de l’obfcu*
rite des forêts : il s’y éleve en rampant contre les
chênes , & offre l’image de la baffeffe orgueilleufe ;
il s’agriffe à fon écorce', & vit de la fubftance de l’être
qui l’appuie : quelquefois il furvit à ce prôtefteur ;
alors il embrafle étroitement tous fes rameaux, il-
revêt ce cadavre de fon feuillage toujours verd.
A-t-ilatteint le bout des branches,'il fe fortifie, il
fe ramifie 8c fe charge des corymbes de fes fruits ;
alors il préfente l’afpeft d’un grand arbre.
Que le lierre foit éloigné d’uti foutien , il rampe
contre la terre où il s’attache comme les coulans des
fraifes : dans cet état qui ne lui convient pas, il eft
foible & grêle : fés feuilles font petites & partagées
en trois lobes ; mais lorfqu’il a atteint quelque lup-
L’efpece , n°. 3 , quitte fes feuilles : elles font fort
larges , partagées en cinq lobes, 8c fembbbles à
celles de la vigne : leur verd ëft rougeâtre 8c glace:
on l’appelle vigne-vierge. Elle croît d’elle-même en ] | | .KiJ 'j
Virginie ; on s’en fert pour tapiffer des murs dans
dès cours trop étroites , ou à des expofitions trop
froides peftir pouvoir y élever des efpaliers. Cette
plante farmenteufe fe multiplie ailément de boutures
qu’on doit faire en automne. On en formeroit
des buiffons Sc des efpeces d’arbres par des fou-
tiens Sc au moyen de la tonte , Sc fon beau feuillage
les rendroît propres à orner les bofquets d’ete*
(Af./e Baron d e T s c h OUDI.)
LIEUE, ( Mefures itinéraires.) Les lieues de France,
fuivant l’ordonnance de Louis XIII, dévoient être
par-tout de 1200 toifes, mais on n’a fiiivi aucune
regie jufqu’à préfent dans les différentes parties du
royaume. L’établiffement des pierres milliaires qu’on
a placées depuis 1763 für toutes les grandes routes
de mille en mille toifes , feront probablement naître
l’ufage de compter les lieues de 2000 toifes ; Sc
les lieues de poftes font en effet prefque par tout le
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