l i l f i l l
il
battus par Hyppias, mais ils eurent bientôt leur revanche
: le tyran afliégé dans Athènes y auroit défié
fes vainqueurs ; mais ayant appris que Tes enfans
a voient été enlevés par les Spartiates, il crut devoir
facrifier fa puiffance pour racheter leur liberté 6c
leur vie. 11 fortit de l’Attiquè 6c fe retira à Sigée en
Phrygie d’oii il. fut bientôt rappellé par les Spartiates
qui, jaloux des prolpérités naiffantes des Athéniens,
voulurent rétablir la tyrannie qu’ils avoient
détruite ; ils convoquèrent une affemblée où Hyppias
6c leurs alliés furent appellés. Socicle, ambafl'a-
deur de Corinthe, leur repréfenta que c’étoit une
ignominie à des peuples ennemis des tyrans, de vouloir
en donner à leurs voifins. Son difeours fit une
vive impreflion fur les efprits. Les Spartiates retournèrent
à leur générofité naturelle. Hyppias obligé
de fortir de la Laconie , fe réfugia à Sardes, auprès
de Tifapherne, qu’il excita à faire une invafion dans
la Grece ; il fut écouté favorablement. Darius fomma
les Athéniens de le rétablir fur le trône, & leur refus
occafionna cette guerre célébré des Grecs & des
Perles, que leshiftoriens ont décrite peut-être a v ec
plus de fafte que de vérité. Ainfi l’on peut regarder
Hyppias comme le flambeau qui embrâfa fa patrie
qu’il fembloit vouloir détruire par le défefpoir de
n’avoir pu l’affervir. ( T— v .)
HYPPIAS. Voyei ci, de fu s H Y PP a r q u e .
HYPPÔPHORBE, ( Mufiq. injlr. des anc. ) Les
Lybiens, au rapport de Pollux, avoient inventé une
efpece de flûte nommée hyppophorbe , parce qu’elle
rendoit un fon aigre très-aigu & reffemblant au hen-
niffement d’un cheval. L'hyppophorbe fe faifoit de
laurier dépouillé de fon écorce & de fa moelle , &
fervoit à ceux qui gardoientles chevaux dans les pâ-
fUrages.'(.F. D . C.)
§ UYSOPE, ( Bot. Jard. ) en latin, hyfopus; en
anglois, hyfop ; en allemand, yfop.
Caractère générique.
La fleur eft monopétale, c’eft un tube cylindrique
& étroit, porté fur un calice permanent de même
forme : ce tube s’évafe en deux levres, l’inférieure
eft compofée de trois lobes, dont deux font inclinées
; la levre fupérieure eft courte, fimple, arrondie
, droite 6c dentée par le bou^: on y trouve
quatre étamines féparées, deux plus longues 6c deux
plus courtes que le pétale : quatre embryons enfermés
au fond du calice deviennent autant de femen-
ces ovales qui y demeurent cachées,
Efpeces. ■
1. Hyfope à épis féconds.
Hyfopus fpicis foecundis. Hort. Clif.
Common hyfop.
i . Hyfope à épis courts & à pefons rapprochés.
Hyfopus fpicis brevioribus , verticillis compaclis.
MilL
Hyfop with a redflower.
3. Hyfope à tige tranchante & qtiadrangulaire.
Hyfopus caulc acuto quadrangulo. Hort. Upfal.
Hyfop with an aoute fquare jlalk.
4. Hyfope à pétales tranfverfaux, & dont les étamines
inférieures font plus courtes que le pétale.
Hyfopus corolles tranfverfalibus , fiaminibus infe-
rioribus , corollis 'brevioribus. Hort. Upfal,
Hyfop with tranfverfalpetals, &c.
L ’hyfope n°. /, croît naturellement en Orient;
c’eft une plante ligneufe qui occupe dans l’échelle
des végétaux, le paffage entre les arbüftes 6c les
plantes vivaces à tiges .vernales : elle porte à la fin du
printems des épis de fleurs d’un bleu foncé ; l’odeur
grave qui ep émane ainfi que des feuilles, ne déplaît
pas à tout le monde. Il convient d’en placer quelques
pieds fur les dèvants des bofquets de juin ; quoiqu’elle
conferve fa feuille durant la rigoureufe fai-
fon , elle ne feroit pas d’un grand effet dans les bofquets
d’hiver, à moins qu’on ne la mît au pied des
cedres du Liban, pour réveiller une idée. Il en
exifte une variété à fleurs blanches.AJhyfope fe multiplie
fans peine, en partageant les vieux pieds ; cette
efpece 6c fa variété s’accommodent affez bien dans
nos climats, & fouffrent peu des plus grands froids;
l’une & l’autre' s’élèvent à environ'trois pieds de haut.
La fécondé efpece, félon Miller, n’eft pas fi dure,
& s’élance moins que la première-; elle eft plus ra-
meufe, fes fleurs font d’un beau rouge : on la multiplie
de femences en mars, ou de boutures au printems.
Celles que j’ai faites en juillet m’ont parfaitement
réufli. Une terre maigre convient à ces plantes
qui habitent les rochers du Liban;.elles y réfifteront
mieux au froid que dans une terre graffe ou humide
qui enfleroit leurs tiges de trop de fucs.
L’efpece n°. 3 eft originaire de l’Amérique fep-
téntrionaie; c’eft une plante sà racine perenne, qui
s’élève à quatre ou cinq pieds fur des tiges anguleu-
fes, garnies de feuilles cordiformes, obliques , dentelées
6c terminées en pointe : on en a deux variétés,
l’une à fleur d’un jaune pâle, l’autre à fleur pourpre;
les fleurs naiffent au bout des verges en épis ferrés 6c
étoffés de quatre bu cinq pouces de long. Les fèmen-
ces des deux variétés prétendues ne variant pas, on
pourroit les regarder comme des efpeces.
La quatrième efpece fe trouve en Sibérie ; cette
plante perenne porte des feuilles oblongues 6c op-
pofées. Ses fleurs bleues naiffent à chaque joint vers
le bout des verges en petits épis qui fortent de l’aif-
felle des feuilles : le tube dés pétales dépaffe les bords
du calice ; les levres des fleurs font obliques à l’égard
de letfr pofition, étant penchées horizontalement: les
deux étamines fupérieures & le ftyles’étendent hors
de l’évafement des tubes ; les autres font plus courtes
que le pétale. Ces deux dernieres efpeces fe multiplient
aifément par leurs graines qu’il.faut femer en
automne un an après ; les plantes qui en feront provenues
, pourront être plantées à demeure : elles font
extrêmement dures. ( M. le Baron d e Ts ch o u d i .')
IABARIS
489
I J J A C
| ABARIS ou G ia b a r i s , ( Hlfl.
; mod. ) fe&aires mahométans qui,
; félon Ricaut, foutiennent que
l’homme n’a aucun pouvoir, ni
fur fà volonté, ni fur fes actions,
mais qu’il eft abfolument conduit
par un-agent fupérieur, 6c que
D ieu , exerçant une puiffance
abfolue für fes créatures, les deftine à être heureufes
ou malheureufes, félon qu’il le trouve à propos.
Quand il s’agit d’expliquer cette opinion, ils difent
que l’homme eft tellement forcé 6c nécelîité à faire
tout ce qu’il fait, que la liberté de faire bien ou de
faire mal ne dépend pas de lui ; mais que Dieu produit
en lui fes aâions, comme il fait dans les créatures
inanimées 6c dans les plantes, le principe de
• leur vie 6c de leur être. Cette do&rine de la préde-
ftination eft univerfellement reçue en Turquie, 6c
dans la plupart des pays mahométans. (•+)
JABLONOWSKI ( S t 'a n i s l a s ) , Hifi. de Pologne,
palatin de Ruflïe, brave foldat, habile généralprofond
négociateur : on difoit de lui : « Eft - il plus grand
; *> dans le fénat que dans l’armée »! Il s’étoit attaché
à la fortune & à la gloire de Jean Sobieski, 6c s’il n’a-
voit pas eu ce héros pour concurrent, il eût été en
Pologne, l’homme leplus célébré de fon fiecle : il
contribua beaucoup aufticcès de la bataille de Choc-
zin , 1 an 1667, c’etoit lui qui conduiloit le centre de
l ’armée Polonoife ; la gloire de Sobieski enflammoit
fon émulation fans piquer fa jalbufie : ce fut lui qui
dans la diète d’éle&ion, l’an 1674, réunit les fuf-
frages en faveur de ce grand homme, 6c pour mettre
. la derniere main à fon ouvrage, appaifa les troubles,
que cette éle&ion a^oit fait naître : il fut le compa-'
gnon des travaux militaires de ce prince, & ce fut fur
lui que Sobieski fe repofa du commandement de
1 armée, lorfque fes infirmités ne lui permirent plus
de marcher en pèrfonne contre les ennemis de l’état ;
il battit les Turcs & les Tartares en plufieurs rencontres,
fauva Léopold, courut les plus grands périls,
& parut auflî grand dans fes retraites que dans
fes viftoires'. Sobieski avoit plus de talens; Jablo-
nowskiavoit moins de défauts, 6c peut-être que fi
la fortune l’avoit mis- à la place de Sobieski, il l’au-
-roit égalé. La nature 6c l’éducation donnent le mérite,
mais ce font les circonftances qui le font connoître.
(M. d e S acy. )
J ABLUNK A , ( Géogr. j petite ville fans murailles,
de la Silefie Autrichienne, dans la principauté de
Tefchen, aux frontières de Hongrie 6c de Moravie:
de hautes montagnes l’environnent, & la riviere
^’Etaa ia baigne ; elle eft moins importante en elle-
même que par le fort qui porte fon nom, & qui
:avance d’un mille vers la Hongrie, couvre ou.défend
l ’entrée de la Siléfie de ce côté - là. ( D. G. ) ,
§ JABOT, f. m. ( Anat. Phyfiol. Ornithol. ) Les
oifeaux ont deux ou trois eftomacs, fi l’on définit
1 eftomaeparune partie dilatée du canal des alimena,
dans'laquelle les alimens font retenus 6c macérés.
Un grand nombre d’oifeaux ont un jabot ; c’eft un
fac m em b ran e 6c mufculeux extrêmement dilatable,
& garni d’un grand nombre de glandes, qui
ieparent une humeur fort copieufe; ce jabot eft placé
dans la gorge, à une diftance affez confidérable de
1 eftomac. Quelques oifeaux ont le jabot attaché au bec
meme, comme 1 onocrotale.Généralement Xzjabotèft
un organe neceffaire aux oifeaux granivores, qui fe
nourriffent des femences 6c des fruits des plantes,
^ 0lLle retJouve dans des oifeaux qui, outre les
Tome III.
graines, fe nourriffent d’infeftes, comme dans la
poule même, & dans la fuliane.
Les oifeaux carnivores n’ont point de jabot, ou
l’ont foiblement marqué. L’aigle en manque, auffi-
bien que le hibou, la cigogne, le héron, plufieurs
oifeaux aquatiques, qui vivent d’infeÛes, comme
l’o ie, le canard, le plongeon.
Le fécond eftomac de M. de Reaumur ou le bulbe
de l’oefophage, eft la partie de l’oefophage qui va
s ouvrir immédiatement dans l’eftomac mufculeux;
il^eft rempli de glandes dont le fuc ne laiffe pas que
d’étre acre. Je n’ai pas difféqué un affez grand nombre
d efpeces, mais à en juger par les auteurs qui
ont traité des-oifeaux, cet eftomacparoît être iln
attribut affez général des volatiles.
Le dernier eftomac eft membraneux dans lesoi-
feaux de proie , dans plufieurs oifeaux qui fe nourriffent
d’inle&es, 6c dans une partie des oifeaux aquatiques.
*
Dans d’autres oifeaux il eft mufculeux, mais moins
robufte que dans les. granivores ; ôn en trouve de cet
ordre dans les oifeaux carnivores 6c dans le plus
grand nombre d’oifeaux qui fe nourriffent d’infeftes.
Ce troifieme eftomac eft d’une force furprenante
dans la plus grande partie des oifeaux granivores, 6c
dans plufieurs oifeaux aquatiques, mais ce n’eft pas
ici le tems & la place d’en parler. ,
Les ufages du jabot font aifés à découvrir. Le troifieme
eftomac eft fec & mufculeux: il auroit, maigre^
fa force etonnante, trop de peine à broyer lès
graines fouvent très-dures, des fruits que les oifeaux
avalent fans les mâcher, la nature ne leur ayant pas
donné des dents. Ces alimens fecs 6c durs font retenus^
dansle jabot qui eft rempli de glandes, dont le fuc
mucilagineux arrofé avec abondance les graines ;
elles enflent, s’amolliffent, & ne paffent au dernier
eftomac, que lorfqu’elles fontaifées à broyer. Voilà
pourquoi des oifeaux deftinés à un aliment moins
dur 6c qui vivent de la chair des animaux, n’ayant
aucun befoin de cette macération, n’ont point de
jabot.
Ariftote attribue un jabot aux animaux aquatiques,
qu’on appelle mollufca , comme aux efeargots, au
loligo . (H .G .D . ) -
JACAMAR , f. m. ( Hijt. nat. Ornithol. ) galbula ,
Briff. M. Briffon a donné ce nom, fait du brafilien jaca-
maciri, à un genre d’oifeau que M. Linné réunit à
celui du martin-pêcheur. Les jacamars ont le bec
fort long, pointu 6c quadrangulaire, quatre doigts
aux pieds dénués de membranes, dont deux dirigés
en-avant & deux en arriéré, les jambes couvertes
de plumes jufqu’au talon, & la langue pas plus longue
que le bec, carafteré qui les diftingue des pics,
commç la difpofition des doigts les diftingue des martins
pêcheurs , avec lefquels l’éclat du plumage leur
donne d’ailleurs beaucoup d’affinité. On en connoît
deux efpeces, 1 °. le jacamar proprement dit, ou le
jacamaciri de Marcgrave ; alcedo galbula, Linn. Cet
oifeau, qui fe trouve au Bréfil 6c à Caïenne, eft à-
peu-près de la grandeur de l’alouette : il a huit pouces
trois quarts de longueur, 6c neuf pouces & demi
de vol : fon plumage fur toute la face fupérieure dti
corps eft d’un vera doré, éclatant, changeant en
couleur de cuivre rofette ; le deffous du corps eft
rouffâtre, l’iris des yeux eft d’un beau bleu, le bec
eft noir & les pieds d’un jaune verdâtre.
_ i°. Le jacamar à longue queue, alcedo paradifea,
Linn. eft un peu plus grand que le précédent; il a ta
tête d’un brun changeant en violet fômbre , la gorge
Qqc j