compter , baptifer , &c. hors baptifmal. R : dans les
«oms en ier & en er ; & dans les verbes en er <k en ir,
poirier-, danger, aimer , venir 9i&c. mais on la prononce
dans mer, enfer, léger, fier, mer, fer, parce que
l'e eft ouvert. S : âmes, tu aimes , aimés, accès,
corps, temps , &c. il aimaft, il périft, il connuft,il
tinft. On écrit auffi, il aimât, &c. âne , être, abîme ,
prône, goût& épée , débaucher , répondre, plutôt
que aine, &c. l’s dans Fabius , bis, Sc autres mots Latins,
fe prononce. T , plat, &c. hors fa t , eft, oueft ,
padt,exa£t,fufpe£t, fept, huit. X : i’x finale ne 1e prononce
point , hors dans Stix , linx , fphinx , larinx,
qui confervenr en François la prononciation qu’ils
ont en Grec- S ix , dix , fe prononcent comme s’ils
étoient écrits fîce , dice.
Voici les mots qui s’écrivent avec une x à la fin.
Prix, dix ,Jix , perdrix , prefix, crucifix , mieux , je
veux J e vaux , je faux , tu peux ; paix , feux , choix,
deux, noix, poix, courroux, chaux ,voix, toux, choux,
un grand nombre de noms fubflantifs adjeftifs au
pluriel, comme nous l’avons marqué plus haut,
Enfin un grand nombre d’adjedifs, même au fin-
gulier : heureux , pieux ,. généreux , doux , jaloux ,
fa u x , &c. Z en Grec vaut autant que ds, ts; mais
dans notre langue il a un fon plus doux , & le même
que celui de l’s entre deux voyelles : [ele, {one. Les
fécondés perfonnes plurielles de tous les tems des
Verbes, hors du prétérit indéfini, s’écrivent par un
vous aime£, vous aimie^, &c. Dans ces mots & dans
tous les autres, Ve qui précédé le ç eft toujours un é
fermé. Quelques-uns écrivent auffi au pluriel par un
1 1 s noms qui fimflent par un é fermé au fingulier ;
mais il eft bien plus ordinaire & plus naturel de les
écrire par une J: beauté, beautés ; aimé, aimés , plutôt
beaute^, aime{, comme on écrivoit autrefois.
15. Les mêmes confonnes finales b, c, d , f , g , l ,
n,p, r,f, t, x ,^ , quand le mot luivant commence par
une voyelle ; i°. fe prononcent toujours en poéfie;
a°.on ne les prononce point ordinairement enprofe;
30. on les prononce à la fin d’un adje&if immédiatement
fuivi de fon fubftantif, & dans quelques phra-
fes exceptées par l’ufage. 4°, d fe prononce comme
un t , g comme un c , s & x comme un
Franc étourdi, franc arbitre , grand homme , ruiner
de fonder1 comble , quand avant quelque voyelle que
que ce foit, longefpace, bon orateur, vain appareil, fin
or ( mais fi le fubftantif étoit avant l’adjectif, on ne
prononceroit pas ï n , même en poéfie : plan incliné,
fon aigu.')Bien , adverbe, rien, en, on, avant toutes
fortes de voyelles, excepté queo/z, en interrogation,
ne fe prononce jamais: bien-aife, iln'efirien arrivé ,
en oraifon, ejl-on a [juré é grands hommes , belles âmes,
excellents efprits, pas-à-pas ,pres a près, de pis-en-pis,
de plus-tn-plus, vis-à-vis, ponts & chauffées, lods &
& ventes, couper bras & jambes , &c. des, les, avant
tous les mots qui commencent par une voyelle : dès-
à-préfent, les efprits, ardent ami, fçavant homme,
prompt à agir, fep t, huit, cent hommes ; et ne fe prononce
jamais ni en profe, ni en poéfie : deux , f i x ,
dix heures , pieux empereur, ennuyeux auteur.
Avant que de finir cet article, nous ferons quelques
remarques fur les lettres capitales ou majufeu-
le s , fur les accens & fur l’apoftrophe.
Il y a plufieurs mots qu’on doit écrire par de grandes
lettres.
i° . Les noms d’hommes, de femmes , de royaumes
, de provinces, de villes , de rivières: comme
Alexandre, Céjar, Marie, la France, Paris , la Seine.
2°. Les noms de dignités, d’arts , de fêtes, & tous
ceux que l’on veut rendre plus remarquables : Empereur
, Roi , Theologie, Pâques , la fointe Ecriture.
3. Tous les mots qui commencent une nouvelle
phrafe , ou bien un vers.
I l y a t r o i s f o r t e s d ’ a c c e n s ; l ’ a i g u , q u i f e m e t , c o m -
me on l ’a déjà d it , fur IV fermé, fo\t au commencé»
ment, foit au milieu, ou à la fin des mots : prédéterminé
, aimé , aimée, aimés , aimées , créé, créée, agréé ,
agréée, parlé-je , hommément, affurément & autres'
qui viennent d’un adjeflif en é; & fur conformément,
commodément, communément, impunément, expreffé-
ment, par un abus autorifé de l’ufage.
On voit, par ces exemples, que l’accent aigu né
fe met que fur l’e fermé, au commencement où au
milieu des mots, que quand il termine la fyllabe,
& qu’à la fin des mots il eft quelquefois fuivi d’un e
muet, d’unes, ou des deux tout enfemble.
L’accent grave fe met fur 1’« ouvert à la fin des
mots de plufieurs fyllabes ,îorfqu’ileft fuivi d’une s ,
comme on l’a déjà dit : par exemple, accès, procès.
On le met auffi ; i° . fur où adyerlje, qui fignifie
en quel lieu, pour le diftinguer d’em, conjonttion dif-
jonâive; 20. fur là adverbe, pour le diftinguer de
l’article la ; 30. fur à , quand il eft article ou prépo-
fition, pour le diftinguerd’a , venant du verbe avoir*
Où efi-il ? Pierre ou Paul : alle^là , la vie : à moi ,
Enfin l’accent circonflexe fe met fur les voyelles
longues d’oii on ôte 1’^. A fine, âne : efire , être : Abyfi
me, abîme : profne, prône : goufl, goût. Voye£ plus
haut, article 14.
L’apoftrophe eft une figure faite comme une virgule
, qui marque le retranchement d’une voyelle à
la fin d’un mot. On la met au-deflùs du corps de l’écriture,
à là place de la voyelle retranchée, C évêque,
Came. L’apôftrophe eft rare en François; car il n’y a
guereque les monofyllabes, finiffant par un e muet,
qui la prennent, comme A , je , me ,te ,fe , n e , que*
J’aime, il m'aime , &c. L’article & le pronom féminin,
la & f i , avant il, la prennent auffi, & même
grande, avant certains mots : par exemple, Came, il
l aime , s'il vient , grand'mere , grancCchere.
Les deux points fur une voyelle fervent à la fépa-
rer de celle qui précédé, comme héroïque, Moïfe.
Ce tiret-fert à joindre deux mots: demi-heure y
moi - même. Il fert auffi à couper un mot en deux ,
ambi - lion.
- Enfin, pour bien affembler les fyllabes, on doit ob-
ferver fur-tout i°. quand une confonne eft entre deux
voyelles, de la joindre avec la derniere , pa-rent, périr
, te-nir, 6cc. Sc non par-ent, &c. 2°. de joindre
au milieu du mot, fans lesféparer, les confonnes
qu’on peut joindre au commencement: a-gréer, accroire,
fa-brique , & non, ag-réer, &c.
FRANCS-M AÇONS, f. m. (H if i. mod ) La fociété
ou l’ordre des francs-maçons eft la réunion de perfonnes
choifies qui fe lient entr’elles par une oblioat-
tion de s’aimer comme freres, de s’aider dans le besoin
& cfe garder un filence'inviolable fur tout ce
qui cara&érife leur ordre.
La maniéré dont \es francs-maçons fe reconnoiflent
de quelque pays qu’ils foient, en quelque lieu de là
terre qu’ils fe rencontrent, fait une partie du fecret ;
c’eft un moyen de fe rallier, même au milieu de ceux
qui leur font étrangers , & qu’ils appellent pro-
phanes.
Il y avoit chez les Grecs des ufages femblables :
les initiés aux myfteres de Cérès & de la bonne
déefle, avoient des paroles & des lignes pour fe re-
connoître ; comme on le voit dans Arnobe & dans
Clément d’Alexandrie. On appelloit fÿmbole ou collation
ces paroles facrées & effentielles pour la re-
connoiflance des initiés, & c’eft de-là qu’eft venu le
nom de fymbole qn’on donne à la profeffion de foi
qui caraftérife les chrétiens.
Tout ce qui tend à unir les hommes par des liens
plus forts , eft utile à l’humanité : fous ce point de
vue, la maçonnerie eft refpettable ; le fecret qu’on
ÿObferye eft un moyen de plus pour cimenter l’unioti
intime des francs-maçons ; plus nous fommes iio-
lés& féparés du grand nombre, plus nous tenons à
ce qui nous environne. L’Union des membres d’un
royaume, d’une même province, d’une même ville-,
d’une même famille , augmente pai* gradation
auffi l’union maçoniqùe a-t-elle été plus d’une fois
ùtile à ceux qui l’ont invoquée, francs-maçons
lui durent & la fortune & la vie.
Les obligations que l’on contra été parmi les maçons
ont pour objet la vertu,la patrie & l’ordre ma-
çonique. Les informations qufe l’on prend au fujet de
celui qui fe préfente pour être reçu maçon , afîiirent
ordinairement la bonté du choix; les épreuves qui
précédent la réception, fervent à conftater la fermeté
& le courage qui font néteïfaires pour garder un
fecret, comme pour pratiquer efficac'enient la vertu;
d’oii réfulte néceflairement une aïTociation choi-
iie, préparée Ôc cimentée avec foin-.
Nos leâeurs penfent bien qu’une inftitution fondée
fur le fecret le plus profond, ne peut être dévo -
lôppée dans cet ouvrage; mais nous pouvons en dire
aflez pouraflurer au moins ceux qui n’auroient point
été initiés à ces myfteres , & pour intéreffer même
encore la euriofîté des francs-maçons.
On a imprimé divers ouvrages au fujet de la maçonnerie.
11 y en a même 011 l’on annonce formellement
l’explication des fecrets ; mais ces livres font
défavoués par tous les freres à qui il eft défendu de
rien écrire fur la maçonnerie ; & quand même ils
contiendroient quelque chofe de leurs myfteres -, ils,
ne pourroient fervir à des profanes ; la maniéré de
fe faire reconnoître eft accompagnée de circonftan-
ces qu’on nefauroit apprendre dans un livre; celui
qui n’auroit pas été reçu dans une loge, ignoreroitla
principale partie des pratiques de la maçonnerie, il
feroit bientôt reconnu & chaffé, au lieu d’être traité
en frere.
L’origine de la maçonnerie fe perd, comme tant
d’aiitres, dans l’obfcurité des tems. Le caraftere de
cette inftitution étant d’ailleurs un fecret inviolable,
i l n’eft pas étonnant qu’on ignore fon origine plus
que celle de tout autre établiffementi On la fait communément
remonter aux croifades , ainfi que l’ordrè
de S. Jean de Jérufalem où de Malte, & d’autre« ordres
qui ne fubfiftent plus. On croit que les chrétiens
difperfés parmi les infidèles & obligés d’avoir des
moyens de ralliement , convinrent entr’eux de
fignes & de paroles que l’on communiquoit aux chevaliers
chrétiens fous le fceau du fecret, & qui fe
perpétuèrent entr’eux à leur retour en Europe ; la
feligion étoit le principal motif de ce myftere;
La réédification des temples détruits par le« infidèles
, pouvoit être auffi un des objets de la réunion
de nos pieux chevaliers, & c’eft peut-être de là que
vient la dénomination de maçons ; & peut-être que
les fymboles d’architefture dont on fe fert encore
parmi les francs-maçons, durent leur origine à cet
objet d’afîbciation.
Il parôît que les François ou iès Francs ; plus àr-
dens que toutes les autres nations pour la conquête
de la Terre fainte, entrëterit auffi pliis particuliérement
dans l’union maçoniqùe ; ce qui a pu donner
lieu à l’épithete des fràncs-maçons.
Dans un ouvrage anglois $ imprimé eh i 767 j
par ordre de la grande loge d’Angleterre, & qui
à pour titre , the Confiituiiàns o f ihe ahtient and
honourdblè fràtérriiiy offree and accepted Mafôns, on
fait remonter bien plus haut ie roman de la maçonnerie
; niais écartons tout ce qui a l’air fabuleux. Il
eft pkrlé d’un établiffement plus ancien que lés croifades
, fait fous Athelftart , petit fils d’Alfted * verà
l ’an 9 24. C e prince fit venir desmaçôfisde France ôc
d’ailleurs; il mit fon frère Édwin à leur têtè ; il ïeuf1
accorda des franchifes, une jurîfdîâi'on & le droit
devoir des affemblées générales. Le prince Edwiil
raflembla les francs &c véritables maçons à Yorck j oh
fe forma la grande loge, l’an 926. Ori rédigea des
conftitutions 6c des loix pour les faire'obferver De*
puis ce teirts-Ià on cire pUifem-s gvêmies ou lords
comme, grands-maîtres des mdçohs } mais àn peut
douter que cette fociété de maçons eut du rapport
àvéc l’objet dont il s’agit ici.
Edouard III. qui parvint au trôné en 1327, donnà
aux cônftitutions des maçons une meilleure forme :
un ancien mémoire porte que les loges étant devenues
nombreufes, le grand-maîtfe à la tête de la grandè
loge & du confentenient des lords du royaume , qui
étoient alors prefque tous francs-maçons, firent divers
articles de réglemehs.
Mais le fait lé plus authentique & le plus àncieh
qh on puiffé citer dans l’hiftoire de la maçonnerie ^
eft de l’année 142^. Le roi d’Angleterre , Henri VU
étoit mi’neur ; un parlement ignorant entreprit de détruire
les loges, & défendit aux maçons, fous peiné
d amende & cle prifôn, de s’âfîemblef en chapitres
ou congrégations, comme on le voit dans le Recueil
des Actes du parlement <CAngleterre, fous la tfoijîemè
année du régné d’Henri Vl. chap. j . où je l’ài vérifié*
Gependantcet afte de parlement fut fans exécution J
ù Par?Σ meme que ce prince fut admis dans la fuite
parmi les maçons d’apres un 'examen par demandes
& par réponfes, publié & commenté par M. Locke 4
& qu on a juge avoir été écrit de la propre main
d Henri VI; Judge Coke s irifiitutes.par. j . fol, icj. L’auteur
prétend à cette occafiôn, que les maçons n’ont
point du tout de fécret ou que leurs fecrets font tels
’qu’ils fe rendroient ridicules en les publiant : c’eft
ainfi qu’on ainie à fe venger de cé qu’on ignoré;
La reine Elifabeth ayant ouï dire que les maç'bhi
àvoiént certains fecrets qu’ils né pouvoiént pas lui
confier ; & qu’elle ne pouvOit être à la tête de leur
Ordre, en conçut un mouvement de jaloufie & dé
dépit contr’eux ; elle envoyâ d'es troupes pbur rompre
l’aflèmUée annuelle de la grande loge qui fe tei
iioit à Yorck le jour de S. Jean, 27 Décembre 1561;
Cependant fur le rapport qui lui en fut fait par des
perfonnes de confiance, elle laifla les maçons tranquilles;
La maçonnerie fleuriftoit auffi dans ie ïoÿaüniê
d’Ecoffe, long-tems avant fa réunion à la couronné
d’Angleterre, qui fut faite eh 1603. Les maçons d’E-
eoffe regardent comme unetradition certaine que Jae;
ques I. couronné eh 1424, fut le prote&ëur & lé
grând-maître des loges, & qu’il établit une juridiction
en leur faveur ; le grand-maître qu’il dépiitoit
pour tenir fa place étoit choifi par la grande loge Sè
recevoit quatre livres de chaque maître - maçon-,.
Davy Lindfay étoit grand maître en 1541. Il y a encore
à Killwinning, à Sterling, à Aberdeen; dei
loges anciennes où l’on confervé dé vieilles traditions
à te fujet.
_ On aflùre dans l’ôuvrâgè ahglbis qüë nous avorté
cité, & dont nous faifons l’extrait, qu’Inigo Jones 4
télebre architeéie Anglois j difciplë de Palladio; Sc
que les Anglois regardent comme leur Vitruve, fut
député grand-maître de l’ordre des francs-maçons 4
& l’on y donne l’hiftoire de tous lés grands édifices
qu’il fit conftruire. On trouve âpres lui CHriftophé
Wren, fous le titré de grand furveillant; ce fut lui
qui fit rétahlir prefque toutes les églifes de Londréà
âpres le terrible incendie de i 666, & fpécialemerit la
fatneufe églife dë S. Paul, qui après celle de S. Pierre
du Vatican, ëft regardée comme la plus belle églile
du monde; II tint une logé générale; le 27 Décëmbré
1663 , comme oh le voit dans une tbpié des âticiêii-
hescbnftitutibnè 3 & l’on ÿ fit Un nçüÿçaii féglëînëHi