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qu’ils ont été femés. Voyeifg.-àG, planche r de Tari
Héraldique dans leDicl. mif.deüSciences, Ste.^
Des H a y e s de Gaffard, en Normandie ; d ayir a
trois herfts d’or. ‘
§ Herse-SARRASINE, f. f. cataraclà, te; ( terme
de Blafon. ) meuble d’armoiries fait de fix pals alefés
& aiguifés en bas , avec cinq traverfes pofees horizontalement
jointes avec des clous aux interférions,
& un anneau au milieu de la traverfe fuperieure.
La herj'e-farrafîne repréfente une porte faite en
treillis, fufpendue en haut avec une corde, qu’on fait
tomber par deux coulifîes dans les furprifes, lorl-
que la porte d’une ville de guerre eft rompue 6c
fert à fermer le paffage aux ennemis.
D ’Apelvoifin, vicomte de 'Ferré, feigneur de la
Jouviniere en Bretagne ; de gueules à la herfe-farrajîne
d’or. ( G. D .L .T . )
HERSÉ,ÉE, adj. (termedeBlafon.') fedit d’un château
, d’une tour, dont la herfe-farrafine eft abattue.
De Toürteville én Lorraine \d'a^urà. la tour d'argent
, herfée de fable. (G . D . L .T .')
HERSTAL, ( Géogr. ) château & village dans les
Pays*Bas, au pays de Liege, autrefois maifon royale
des rois de France. Pépin y bâtit le château & y
faifoit fon féjour ordinaire , il fut nommé Pépin
de Herjlal. Ce lieu eft appellé, dans les aftes Ha-
rijlallium, Heriftalliumton croit que le fameux Charles
Martel y eft né ; ce prince, fans la valeur duquel
la France feroit devenue une province Mahométane,
auroit bien dû être plus ménagé par les moines 6c les
évêques. Cette baronnie poffédée par les rois Carlo-
vingiens & les ducs de la baffe-Lorraine, 6c qui a paffé
des comtes de Brabant aux comtes de Naffau, a
été vendue par le: roi de Pruffe, héritier en partie
de cette maifon, à l’évêque de Liege en 1740.(C.)
§ HESDIN ou HÉDIN , Hefdinium, ( Géogr. ) fur
la Canche, à neuf lieues de Saint- Omer. Le vieil
Hefdin, qu’on croît avoir été le Vicus Helena dés
anciens, fut rafé par l’armée de Charles V en 15 5 2 :
le nouvel Hefdin fut bâti en 1554(non en 1653 ,
comme dit le Dicl. raif. des Sciences . &c. ) à une
lieue au-deffous, par Philibert , duc de Savoie , qui
en fit une place forte, prife par Louis XIII, en 163 9,
& où M. de la Meillerayè gagna le bâton de Maréchal
de France. Hefdin fut cédé à la France par le
traité des Pyrénées en 1659. C’eft la patrie de l’abbé
Prévôt d’Exiles , qui de jéfuite fe fit officier, béné-
diêtin, enfuite chartreux, Anglois, Hollandois, enfin
mort à Paris en 1763, aumônier du prince de Conti.
On peut lui appliquer le mot dit de Fr. Ange de
Joyeufe.
I l prit y quitta y reprit la cuiraffe & la haire.
Son Hiftoire des voyages eft connue, fa traduêlion des
Lettres de Cicéron eft eftimée : fon Manuel lexique eft
utile, & lui fera plus d’honneur que tous fes romans.
Les environs de cette ville donnent des tourbes
très-eftimées dans le pays. Au village de Fontaine-
Leftalon, on voit des échinites de couleur de cendre
, de forme triangulaire, des poulettes & des petites
cames. ( C. )
HESPER, ( Afiron. ) nom que l’on donne quelquefois
à la planetede Vénus, lorfqu’elle brille le
foir après le coucher du foleil, dans fes plus grandes
digreffions. Ce mot vient de tmrtpoç, vefpcr ,
fin du jour. Il eft oppofé au nom de phofphore ou
porte-lumiere qu’on donne à cette belle planete,
quand elle brille le matin avant le lever du foleil.
( M. DErLA La n d e . )
HESYCHASTIQUE, ( Mufiq. des anc. ) forte de
mélopée des Grecs, propre à calmer les pallions.
( F .D .C . )
§ HÊTRE, ( Bot. Jard.) en latin fagus, en anglois
beech-tree , en allemand bûche.
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Caractère générique'»
Le même arbre porte des fleurs mâles 6c des fleurs
femelles ; les premières dépourvues de pétalés,’&
grouppées fur un chaton commun,préfentent la fqrtne
d’üncrlobe, elles renferment plufieursétamines fixées
dans un calice d’une feule feuille : les fleurs femelles
font auffi apéta les 6c ont un calice de même forme,
découpé en quatre parties; au centre du calice fe
trouve l’embryon qui devient une capfule arméé
d’épines m'ollésV'eïle s’ouvre en trois parties , dont
chacune contient une femence coriacée triangulaire.
Efpeces.
Hêtre à feuilles ovales , .dont les plus anciennes
font dentées.
Fagus foliis ovatis obfoletï ferratis. Linn. Sp. pl.
beech-tree.
Variétés.
1. Hêtre à feuilles panachées.
2. Hêtre dont le feuillage eft d’un pourpre noir. '
Linnæus a cru devoir réunir le hêtre aux châtaigners,
à caufe de la reffemblance des parties de là
fructification, & de celle des fruits.
Le hêtre eft la parure la plus riante 6c la plus riche
des montagnes ; fon feuillage eft épais & étendu ; fa
verdure eft fraîche 6c glacée ; fon écorce unie 6c
luifante a fervi long-tems de tablettes à l’amour ;
mais ce qui eft plus intéreffant aux yeux du cultivateur
philofophe, c’eft que fon bois fubvient aux
premiers befoins des plus pauvres d’entre les hommes
, il les chauffe, ils en font des écuelles, des cuillers
, &c. on peut fe monter en hêtre un ménage complet
: tel étoit celui de Philémon & de Beaucis ; les
dieux daignèrent accepter de leurs mains une coupe
de bois ; ils rejetteroîent avec horreur les vafes d’or
de nos Craffus. Le hêtre eft fobre, il n’eft guere d’arbre
qui s’accommode mieux d’un terrein ftérile ,
pierreux ou anfra&ueux : il vient jufques dans la
craie, 6c fon meilleur aliment n’eft que le fable mêlé
d’argille ; il croît affez bien aux pentes des coteaux,
où il voit couler les torrens fous fes racines : fa tête
vigoureufe où fe réunifient 6c s’entrelacent un nombre
prodigieux de vaftes rameaux, brave l’orage &
la tempête ; ainfi cet arbre reffemble à tous les etres
bons, il eft pauvre, fier, 6c perfécuté ; mais il eft
utile même après fa mort.
Qu’on tranfporte les hêtres dans nos jardins, fur-
tout dans ceux que nous imiterons des Anglois, il y
figurera mieux qüe la plupart des autres ; on en fait
de belles paliffades & des haies très-fortes ; il perd
fa feuille fort tard, fa verdure ne s’altere que très-
peu de tems avant que les feuilles tombent ; ainfi on
doit le placer dans les bofquets d’été.
L’article HÊTRE, dans le Dicl. raif. des Sciences, &c.
eft fort bon & affez étendu ; qu’on le confulte fur-tout
pour les femis en grand qu’on veut faire de cet arbre.
Lorfqu’on n’en veut femer qu’une petite quantité ,
je confeille de ftratifier la faine pendant l’h iver, de
la même maniéré que les marrons. ( Voy e { C h a -
t a ig n e r , Suppl.}, feulement qu’on la feme un peu
avant qu’elle ne foit germée, à moins qu’on n’en
veuille faire qu’un très-petit femis, Amplement dans
la vue de former des allées 6c des bofquets , alors
mon avis feroit de laiffer germer la faine dans le
fable : on la plantera une à une, en retranchant le
bout de la radicule avec l’ongle ; de cette maniéré
ces arbres n’auront jamais de pivots, feront pourvus
d’un bel empâtement de racines , 6c fe tranfplante-
ront avec autant de fuccès que tout autre arbre.
Quelle que foit l’opinion que l’on ait de la difficulté
avec laquelle cet arbre reprend, on en formera
enfuite des pépinières , en plantant les jeunes arbres
à trois pieds en tout fens les uns des autres ; au bout
de fept ou huit ans on pourra les tranfplanter ; 6c fi
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l’on prend les précautions re,quifes, & qu’on les
fixe en un terrein 6c un fol convenables, on en aura
beaucoup dé fatisfacüon. Pour bien faire, la pépinière
doit être établie dans le même fol où l’on fe
propofe de les planter à demeure.
J’en ai.vu des allées fuperbes en Flandre dans une
terre graveleufe , ils croiffoient extrêmement vîte,
& avoîent une écorce luifante & fuperbe. Je fais
qu’ert les trànfplantant on ne leur a pas coupé la fléché,
6c ma-propre expérience vient à l’appui de
celle-là pour interdire ce retranchement
Le hêtre, ainfi que le charme^ conferve fa feuille
feche l’hiver ; & comme elle eft plusépaiffe, 6c qu’il
s’y en trouve‘èri plus grand nombre , les paliffades
faites de hêtre parent mieux: que les charmilles, des
vents 6c du froid : les paliffades de hêtre font d’ailleurs
bien plus belles , parce que le verd de leurs
feuilles eft plus v if 6c plus luisant, elles ont de plus
l ’avantage de croître là où le charme réuffiroit mal :
la verdure n’en eft pas fi précoce ; fi l’pn vou-
loit pourtant, on auroit des hêtres dont le feuillage
fe développeroit en même tems que celles des charmés.
Dans lé nombre de ceux qui fe trouvent dans
les forêts , j’en ai toujours vu qui verdoient quinze
jours avant les autres ; il faudroit multiplier cette
variété, 6c la fixer par la greffe : c’eft par ce moyen
auffi, & parles marcottes qu’on perpétue le hêtre
panaché 6c le hêtre pourpre : celui-ci mérite que nous
en donnions une idée.
J’ignore fi cette finguliere production eft une efpece
de hêtre ou n’en eft qu’une variété : je foupçonne que
c’eft une efpece , parce que j’en ai reçu qui avoient
l’air d’avoir été élevés de femence, 6c n’a voient dégénéré
en rien.
Ce hêtre a l’écorce unie 6c d’un brun-rouge, les
feuilles en font plus larges que celles du hêtre, commun
; lorfque les bourgeons fe développent \ ils font
couleur de rofe ; les jeunes feuilles au mois de mai
font d2un rouge qui tire furie cerife; quand la feuille
a pris'fa grandeur, elle eft d’un brun-pourpre; a-t-elle
toute la confiftance, elle eft prefque noire 6c tres-
luifànte par-deffus , 6c more-doré par-deffous. En
oCtobre , lorfque les feuilles.de certains arbres rou-
giffent, celles-ci fe nuancent de verd, elles font alors
verd-canard. Le tiffu cellulaire , lorfqu’on a levé
l’épiderme, fe trouve être d’une couleur fanguine;-
ce hêtre fihgulier fait un contrafte piquant, mêlé avec
d’autres arbres, dont il fait valoir l’éclat : j’aimerois
à en planter quelque part une maffe confidérable,
on croiroit habiter les régions du feu , les bords du
Phlégéton ; la méditation y prendroit un caraCtere
fombre qui ne pourroit qu’éveiller des idées graves
& neuves : lorfqUe le vent agite les touffes de c es
arbreS, on croit voir ondoyer des flammes ; je le
regarde comme précieux dans la partie pittorefque
& poétique des jardins, il y produit des effets qui
contribuent à celui de l’enfemble; ainfi il a un mérite
de plus que celui de la Angularité : les jardins bien
enteniùs féroient des tableaux ; les arbres 6c les
plantes feroient les couleurs ( Foye^ articles B o t a n
iq u e & Bo s q u e t , Suppl.'). Ce hêtre fe multiplie par
les marcottes , 6c par les greffes en approche ; & en
écuflon fur le houx commun. ( M. le Baron d e
T s c h o u d i . )
HEURE, ( Gnomonique. .) in f ruinent qui montre
les heures du jour & l'élévation du foleil au-dejfus de
l horizon pour telle latitude que ce foit. ( Voye{ nos
planches de Gnomonique. Suppl, fig. 1 , planche VII. )
La partie principale de cet infiniment eft une plaque
de cuivre A B , fur laquelle eft gravé un cadran
reâiligne; fur cette plaque eft un quart de cercle
d’ivoire D E , divifé en degrés & en minutes par
des tranlverfales, & qui étant attaché à la réglé de
cuivre mobile E D F , peut être placé à tel dégré de
Tome III. r
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latitude qu’on veut : on arrête cette régie & le quart
de cercle dans tel point qu’on veut, par le moyen
de deux vis G 6ç H , qui coulent dans les rainurei
A M & A K qu’on a pratiquées pour cet effet.
Sur la planche de cuivre font gravés deux triangles
N O 6c P Q , fur le premier defquels, comme
le plus grand , font marqués les parallèles de latitude
qui répondent exa&ement à ceux de la rainure
A M , pour pouvoir ajufter la réglé. Le centre du
quart de cercle eft à jour, pour qu’on puiffe voiries
dégrés de latitude; fur ce même centre eft une alidade
S T , laquelle parcourt le quart de cercle d’un
bout à l’autre, 6c à laquelle eft attaché un fil, le
long duquel coule le graip R , & dont l’extrémité
porte un plomb; cette alidade a un coulant V , par
le moyen duquel on l’arrête où l’on veut lorfqu’on
re&ifie l’inftrùment.
Pour trouver l'heure du jour & la hauteur du foleil
avec cet infiniment, il faut placer le centre du quart
de cercle d’ivoire fur le dégré au ligne où le foleil fe
trouve fur le grand triangle, 6c faire couler le grain
le long du fil jufqu’à ce qu’il foit fur le dégré du
même ligne, marqué fur le petit triangle ; cela fait,
on préfentera le quart de cercle au foleil, jufqu’à ce
que fes rayons paffent à travers les pinules X 6c Y ;
le grain marquera l'heure fur la plaque, & le fil la
hauteur du foleil furie quart de cercle. ( Article traduit
d'un journal Anglois. )
§ He u r e s , ( AJlron. ) Les aftronomes diftinguent
trois fortes à?heures aftronomiques , favoir, heures
folair’es moyennes, heures folaires .vraies, heures du
premier mobile ; les heures folaires moyennes font
toujours égales 6c uniformes, elles font la Z4epartie
d’un jour moyen, c’eft-à-dire, d’un retour moyen
du foleil au méridien ; ce font ces heures égales & ces
jours moyens fur lefquels fe règlent tous les calculs, '
ainfi que les pendules aftronomiques. Voye1 T em s
MOYEN, Dicl, raif. des Sciences, 6c c . Les heures folaires
vraies font celles que marque chaque jour le foleil
fur nos méridiennes & nos cadrans, mais qui
varient tous les jours , à raifon des inégalités du
foleil. Les heures iblaires vraies font plus grandes au
commencement de janvier de 29 fécondés par jour
que les moyennes, &plus petites de 19", trois mois
après. •
Les heures du premier mobile font celles que l’on
compte par la révolution des étoiles fixes, qui eft la
véritable durée de la rotation de la terre, & qui eft
toujours égale, ou, i f , 56', 4" de tems moyen ; il
y a des aftronomes qui règlent leurs pendules fur les
heures du premier mobile , ils y trouvent cet avantage
que les étoiles paffent tous les jours à la même
heure de la pendule, mais le foleil y paffe quatre
minutes plus tard ; cette méthode a encore la commodité
de donner, par une opération très-fimple,.
les arcs de l’équateur, qui correfpondent aux heures
de la pendule , 1 5 ° pour une heure, 1 5 fécondes de
dégré pour une fécondé de tems; c’eft ce qu’on
appelle convertir en dégré les heures du premier
mobile.
Les aftronomes calculent l'keure qu’il eft, i°. par
la hauteur du foleil ou d’une étoile ; 20. par les hauteurs
correfpondantes; 30. parles pendules réglées
fur des lunettes méridiennes, ou fur des méridiennes
ordinaires.
On trouve Yheure en mer par la hauteur du foleil,
prife au moyen de Poêlant de Hadley ou quartier d$
déflexion ; il y a un volume tout entier des pièces
qui ont concouru pour le prix de l’académie, en
1745 6c 1747, fur la meilleure maniéré de trouver
Yheure en mer ; M. Daniel Bernoulli eft un des auteurs
qui partagèrent le prix ; mais Ia.méthode la plus générale
6c la plus ufitée eft d’obferver la hauteur du
A a a