?oo L A I
de la même longueur qu’on affortit le mieux que l’on
peut. Les fabricans jugent de leur fineffe par le nombre
qu’il en entre dans une livre. Il en faut douze de
laine grolîiere, & près de foixante de fine. Us n’ont
point d’autre méthode pour affortir les laines, 6c il
faut une longue expérience pour pouvoir connoître
le nombre d’écheveaux qui entrent dans une livre de
la in e , 6c l’on peut y fuppléer par une machine de
l’invention de M. Ludlam, compofée comme les balances
ordinaires, d’un fléau dont une extrémité eft
garnie d’un poids, & l’autre d’un crochet fur lequel on
pofe les écheveaux, 6c l’on connoîtparle moyen de
l’aiguille le nombre qu’il en faut pour faire une livre.
On peut s’en fervir également pour pefer les efpeces
monnoyées, en fubftituant un baflin au crochet, 6c
en divifant l’arc d’une maniéré différente.
M. Rouffe d’Harboroug propofa il y a quelques
années, une machine, pour affortir les la in e s, dont
les principes font les mêmes, mais qui avoit le défaut
de ne point diftingueravecprécifionlesécheveaux de
différente groffeur; les divifionsen étoient trop petites,
& il ne falloitque dix-huit écheveaux par livre
pour la faire trébucher. Celle que je propofe fert à
en pefer trente-fix à la livre, ce font les plus fins
qu’on emploie, 6c j’ai appris que dans l’ufage ordinaire,
la divifion ne va que de trente-fix à trente-
fept, 6c l’on peut les pouffer plus loin fans aucun inconvénient.
Cette machine, repréfentée fig . 5 , planche I I I de
méchanique dans ce Supplément, eft compofée d’un
montant de bois d’Inde, d’un fléau d’acier, 6c d’un
cercle de cuivre gradué.
F G H , eft un pied triangulaire , à chaque angle
duquel eft une vis qui fert à la mettre de niveau;
dans ce pied eft enchâffé, à queue d’aronde, le foutien
K K , 6c dans celui-ci l’ais L L L , qu’on affujettit
par le bas avec des tenons.
C Cfont deux foutiens dans lefquels joue l’arbre
du fléau ; 6c R R , l’anneau de laiton lequel eft attaché
par deux vis contre le montant L L .
Le fléau A B 6c l’aiguille E font plus épais dans
le milieu qu’aux extrémités pour en augmenter la
force, 6c vuidés pour les rendre plus légers. Les
pivots tournent dans des crapaudines.
A une extrémité du fléau eft un contrepoids A ,
compofé de deux pièces de cuivre rivées par le milieu
dans le fléau de la balance. L’autre extrémité ,
qui eft d’environ fix lignes plus longue, porte une
petite tringle d’acier terminée par un crochet fur
lequel on pofe les écheveaux.
Le taffeau N , fur lequel pofe le poids eft échancré
par le haut 6c garni de velours : P eft une pointe d’acier
contre laquelle bat l’autre bras du fléau.
L’angle du fléau A C B , eft de i6od 16' ; le rayon
C A ou C B de fix pouces ; la largeur du fléau dans le
milieu de trois quarts ; d’un pouce & un quart à l’extrémité
A , d’un fixieme à l’extrémité B , 6c d’un dix-
huitième par-tout ailleurs. La longueur de l’arbre d’un
pouce trois quarts ; le diamètre des pivots d’un cinquantième
, le poids d’une once de feize à la livre.
Le crochet, le coulant 6c la pointe o, 68. Le limbe
eft marqué au haut du nombre 50.
Il faut obferver en faifant le fléau que la pointe de
l’aiguille E foit également éloignée des centres A
6c B , pour que le fléau 6c l’aiguille reftent en équilibre
dans telle pofition qu’on les mette.
S’il arrivoit que le contrepoids fût trop pefant,
on ôtera le fléau fans toucher aux foutiens ni à l’anneau,
6c pofant un fil de foie très-délié fur la divifion
du fommet avec un plomb au bout, on le laiffera
tomber, & l’on verra, par le trou d’un pivot, fi le
fil fe trouve direélement vis-à-vis de l’autre , tournant
la vis G jufqu’à ce qu’il foit dans le même alignement.
On remettra pour lors le fléau & le’coa-
L A M
trepoids en place, 6c l’on pendra à la gance un poids
qui, avec la pointe d’acier & la gance, pefe une
once. On limera enfuite le contrepoids jufqu’à ce que
l’aiguille fe trouve directement fur la divifion du fommet;
6c il fera dans l’état qu’il faut, foit que les bra$
C A ,C B foient.égaux ou non.
On fe fert pour divifer l’anneau d’un infiniment
fait exprès.
Pour éprouver le fléau on y attachera un poids
d’un vingt-huitième de livre, & l’on obfervera fi
l’aiguille fe trouve, précifément fur la divifion de
l’anneau; fi elle paffe au-delà, c’eft une preuve que
l’angle A C B eft trop grand, 6c fi elle refte en-deçà
qu’il eft trop petit , 6c l’on approchera ou écartera
les bras jufqu’à ce qu’il foit jufte.
Lorfqu’on veut fe fervir de la balance, il faut
mettre fur le crochet un poids d’un cinquantième de
livre, 6c tourner la vis G jufqu’à ce que l’aiguille E
foit fur le nombre 80. La machine étant ainfi ajuftée,
on ôtera le poids 6c l’on mettera un écheveau à fa
place. ( Cet article ejl extrait des Jo u rn au x anglois. )
LAIZY, Lu ç ia cum, ( Géogr. ) paroiffe de Bourgogne
, fur l’Arroux, à une lieue oueft d'Autun. Le
château de Chafeuil en dépend, il a été conftruit parle
fameux Roger de Bufli-Rabutin: on y remarque
une vafte 6c magnifique galerie ornée de bons tableaux;
le portrait de Louis" XIV en grand eft à un
des bouts, & celui du comte de Bufîi a l’autre en
face.
C’eft de ce château que cet auteur guerrier a daté
tant de belles lettres au roi, pour demander fon rappel
en cour 6c la permiflîon de fervir. On y voit,
dit madame de Sévigné, fa parente, que meflire
Roger avoit bonne idée du comte de Buflî: il y eft
mort digracié en 1693 , 6c il fut inhumé dans l’églife
de Notre-Dame d’ÀutUn, où on lui a dreffé une fa-
ftueufe épitaphe. ( C. )
§ LAMBALLE, ( Géogr. ) autrefois la capitale
du peuple Ambiatite dont parle Céfar, maintenant
petite ville de la haute Bretagne à cinq lieues de Saint-
Brieu, fix de Dinan , 6c quinze de Rennes ; c’eft:
le chef-lieu du duché de Penthievre, avec un château
où font les archives. Elle eft remarquable par l’abondance
de fon bétail, par fes manufactures de tqile ,
6c fon grand trafic de parchemin. Elle a plufieurs
foires, & le droit de députer aux états.
A deux lieues de Lamballe on voit les reftes du
château fort de Brons. ( C. )
§ LAMBEL, f. m. ( terme de B la jo n . ) piece d’armoiries
de longueur, à trois pendant; elle fe pofe
horizontalement en chef à une partie de diftance des
fept de la largeur de l’écu.
Ses proportions font une demi - partie des, fept
pour la hauteur du lambel, dont le tiers de cette demi
partie pour la tringle, les deux autres tiers pour
la faillie des pendans qui finiffent en queue d’aronde.
Sa longueur horizontale eft de trois parties des fept
en la fuperficie fupérièure. Foye^ planche F I , fig . S
de B l o f o n , Supplément.
Ce meuble d’armoiries eft quelquefois en fafce »
on en exprime alors la pofition.
Le lantbel eft le plus fouvent une brifure , il fert
à diftinguer les cadets des grandes maifons.
Le mot lambel vient du vieux françois lab e l, qui
fignifioit un noeud de.rubans qui s’attachoit au cafque,
couvroit l’écu 6c pofoit fur fa partie fupérieure ; il
fervoit à diftinguer les enfans de leur pere, parce
qu’il n’y avoit que ceux qui n’étoient point mariés
qui en portaffent, ce qui a donné occafion d’en
faire les brifures des armoires des premiers cadets.
De la Saudrays de Keroman, en Bretagne; d ’a rgent
au chef de fa b le , chargé d'un lambel d'or.
Dufos de Mery, de IaTaulle, delà Chambellane,
e
L A M
d’UIlé, à Paris ; d'or à trois p a ls de gueules, au lambel
d'argent brochant.
De Mauffabré des Genets, à Loches en Touraine;
d'azur au lambel d o r en fa fce . ( G . D . L . T. )
§ LAMBESC , ( Géogr. ) Cafirum de Lambefco, petite
, mais jolie ville de Provence, qui donne le titre
de prince de Lambefc à l’aîné de la branche d’Arma-
gnac de la maifon de Lorraine - Brionne. Elle eft fur
la route d’Avignon à Aix, à deux lieues de la Durance,
trois de Salon, 6c quatre d’Aix.L’affemblée des communautés
de Provence fe tient en cette ville à caufe
de fon agréable fituation, de fes commodités 6c de
la falubrité de l’air. Les rues font propres, les maifons
bien bâties 6c les fontaines abondantes.
C’eft la patrie d’Antoine Pagi, cordelier, un des
plus favans critiques du dernier fiecle, mort en 1699.
Son principal ouvrage eft une critique en quatre volumes
in-fol. des Annales de Baronius, qu’il a rectifiées
6c dans la chronologie 6c dans la narration des
faits. D i cl. de l a F r. par Heffeln. tom, I I I . François
Pagi, fon neveu, aufli cordelier, eft auteur d’un
Abrégé chronologique des p a p e s , en latin, en quatre
volumes i/2-40. il eft mort en 1721, à 66 ans. Expilli,
D i cl. des Gaules. ( C. )
§ LAMBREQUINS, f. m. pl. ( terme de B la fon . )
Les lambrequins repréfentent des morceaux d’étoffe
découpés qui defcendent du cafque 6c accompagnent
l’écu pour lui fervir d’ornement, ils doivent être des
mômes émaux que le champ de l’écu & des pièces
qui s’y trouvent.
On ne voit plus guère de lambrequins, ni de cafques
fur les armoiries depuis environ un fiecle; on y a
fubftitué des couronnes.
Quelques hérauts ont nommé volets, les lambrequins
, parce qu’ils voltigeoient au gré du vent, lorf-
que les anciens chevaliers combattoient dans les
joutes & tournois.
Les lambrequins, félon le fentiment de plufieurs
auteurs, ont pris leur nom de ce qu’ils tomboient en
lambeaux, par les coups que recevoient les chevaliers
de leurs adverfaires dans les joutes, tournois 6c batailles.
Le P. Menetrier, en fon livre intitulé: Origine des
ornemens des armoiries, édition 1 6 S 0 , p ag . 4/, dit que
le mot lambrequins vient du latin lemnifcus, qui lignifie
en terme propre ces rubans volans, dont les couronnes
de feuilles de laurier 6c de chêne des anciens
étoient liées. ( G . D . L . T . )
LAME à c an on , ( Fabrique des armes. Fufiîl de
munition. ) La lame à canon eft étirée au martinet,
en deux chaudes { E . fig . 3. planche I . Fabriq. des
armes. F u fil de mun. dans ce Su p p l. ) ; elle fe fait
avec une maquette préparée à cet effet, au gros
marteau. Foye^ Maquette, Su p p l. Les dimenfions
dé la lame à canon varient fuivant celles qu’on fe
propofe de donner au canon qu’elle doit produire.
Celles qui font deftinées aux canons de munition,
pefent environ neuf livres ; leur longueur eft de
trois pieds deux pouces ; leur plus grande largeur eft
de cinq pouces, 6c elles vont en diminuant jufqu’à
l’extrémité qui n’a que trois pouces. Leur plus grande
épaiffeur eft de cinq lignes , 6c leur extrémité eft réduite
à deux 6c demie. La partie la plus épaiffe 6c
la plus large eft deftinée à faire le tonnerre du canon.
Les deux bords ou levres de la lame font rabattus
en bizoc fous le martinet. Lorfqu’elle a les dimenfions
qu’on vient d’indiquer, qu’elle eft fans crique
6c bien battue , elle eft remife au forgeur de canons
ou canonnier. Foyeç C a n o n n i e r , Su pp l. (A A . ' )
L A M E N T A B I L E , (Mufiq. ) Ce mot italien , qui
fignifie lamentable , placé à la tête d’une piece de
mufique, indique qu’il faut l’exécuter très-lente-r
ment , prefque toujours f o t to ,voce , 6c d’un coup
d’archet long 6c traînant. ( F . D . C .)
L A N 1 0 1
LAMPADIAS , (A fie .'y nom de la belle étoile
de la conftellation du taureau. Foyeç A l d e b a r a n ,
( Afir. ) dans le Dictionn. raif. des S ciences, 6cc.
* LANCE, (terme de Chaufournier.) C’eft une barre
de fer de fept à huit pieds de long, avec laquelle il
plonge entre les pierres dont le four à chaux eft
chargé. Foye{ C h a u f o u r n i e r dans ce S u p p l. Elle
eft pointue par un bout 6c tournée en anneau par
l’autre bout, que l’on nomme oeil de la lance. Foye£
l'A rt du Chaufournier, plane. II . fig . C. dans e t Su p p l.
11 convient que le chaufournier en ait une autre de
quatre à cinq pieds feulement de longueur, pour
s’en fervir lorfqu’il ne s’agit que de retourner les
pierres de la furface du four.
LANCE , f. f. lancea , ce , (terme de B la fo n .)
meuble d’armoiries qui repréfente la lance dont on
fe fervoit autrefois à la guerre 6c aux joutes des anciens
tournois.
Diodore de Sicile fait venir ce mot du latin lancea9
qu’il dit être dérivé de la langue des Gaulois.
De Villeneuve de Trans , de Vence en Provence ,
de gueules fretté de f i x lances d'or , les clairevoies remplies
chacune (Tun écuffon dé même ; fu r le tout un
d'azur chargé (Tune fleur-de-lis du deuxieme émail. Cet
écuffon , chargé d'une fleur-de-lis, ejl une cOnceffion de
Louis X I I . (G . D . L . T . )
LANDECK , ( Géogr. ) petite ville des états du
roi de Pruffe , dans le comté de Glatz , fur la riviere
de Biela , au voifinage d’eaux thermales très-abondantes
6c très-falutaires ; elles font tiedes 6c foufrées,
6c elles appartiennent à cette ville, qui préfide à
l’un des cinq diftriéls du pays, 6c trafique beaucoup
en bétail, en biere & en denrées. Elle eft à-peu-près
toute catholique romaine. Son diftriél comprend la
petite ville de Neuftædtl, avec une dixaine de villages.
( D . G . )
§ LANDERNEAU , (G é o g r .) petite ville de la
balfe Bretagne, à 4 lieues de Breft, diocefe 6c recette
de Saint Pol-de Léon , avec trois paroiffes. C’eft le
chef-lieu de l’ancienne baronnie de Léon, l’une des
plus diftinguées de la province. Elle donne à celui
qui la poffede la préfidence alternative aux états de
Bretagne, avec le baron de Vitré. Le terroir des
environs eft fertile & agréable. ( C . )
LANDZITZ, CSEKLES , ( Géographie. ) ville 6c
château de la baffe Hongrie, au diftriâ extérieur &
fupérieur du comté de Presbourg. La ville eft du
nombre des privilégiées, 6c le château appartient
à la maifon d’Efterhazy. ( D . G .)
LANDSORT , (Géographie.) cap de la Suede
proprement dite , formant la pointe la plus avancée
de la Sudermanie dans la Baltique ; il eft à l’ordinaire
illuminé d’un phare. ( D . G . )
LANDSTRASSE, (G éo g rap h ie .) ville & château
d’Allemagne dans le cercle d’Autriche 6c dans
la baffe Carniole, fur une île de la riviere de Gurk ;
en langue du pays on l’appelle K o fia in av o fa , la Châ-
taigniere, à caufe de la quantité de châtaignes qui
croiffent dans fes environs. Un couvent de Bernardins
, placé à un quart de lieue de cette ville , jouit
de fon château 6c de fa feigneurie. ( D . G. )
LANER , ou garnir les d r a p s, ( Manufacl. ) Les
draps foulés font remis au laneur ou pareur pour les
lan e r, c’eft-à-dire en tirer le poil du cote de l’endroit
, fur la perche , avec le chardon mort, dont
ils lui donnent deux tours, en commençant à contre-
poil, depuis la queue jufqu’au chef, 6c finiffant à
poil, du chef à la queue. Lorfque le drap a eu ce
premier lainage , 6c qu’il eft entièrement à fec , le
tondeur lui donne fa première coupe ou tonture.
Pour cela, il fe fert de grands cifeaux , 6c le drap eft
étendu fur des tables rembourées , ayant l’attention
que le jour tombe fur le drap de côté plutôt qu’en
face. Le laneur prend une fécondé fois la piece ; 6c