maxillaires inférieurs font fitués à la partie^ infe*
rieure de la face , 6c s’unifient avec les précéderis.
Lorfque ces os font unis enfemble, ils repréfentent
affez bien une charrue armée de fon foc. Dans la
partie prefque moyenne de cet os fe voit une échancrure
, qui étant jointe avec le maxillaire fupérieur,
forme une alvéole pour loger le crochet. La parue
fupérieure s’unit avec les maxillaires fupérieurs par
engrenure dans certains fujets , 6c par écailles dans
d’autres»
Des os palatins. Ces os font fitués à la partie
poftérieure du palais , 6c fupérieure des fofles
nafales. Leur figure approche de celle du chevalet
d’un violon. Il y a plufieurs trous le long du corps
de cet os , dont un confidérable appellé trou palatin
poflérieur, par lequel paffent des vaifleaux fanguins ;
& de plus, une large cavité formant le finus pala*
tin , lequel n’exifte que dans les chevaux. Cet os
e ft joint avec les os maxillaires , avec le fphénoïde ,
les cornets du n ez, l’ethmoïde 6c le vomer.
Des os ptérygoïdiens. Les os ptérygoïdiens font
deux petits os en forme d’arc ou d’S mal tourné,
fitués entre les os palatins & le vomer; ils font ap-
platis dans toute leur étendue.
Des cornets inférieurs du neç. Les cornets du nez
font au nombre de deux; caries fiipérieiirs font partie
des os du nez, 6c n’en doivent pas être féparés. Ces
os n’ont rien de remarquable.
Du vomer. Le vomer eft le plus long des os de là
mâchoire fupérieure ; il eft fitué intérieurement dans
les fofiës nafales, 6c partage verticalement les os de
3a face en deux parties égales. Il reffemble à une
fonde caneliée. L’ulage de cet os eft de loger la
lame cartilagineufe qui partage les fofles nafales
en deux. Il fe joint avec le fphénoïde , les maxillaires
fupérieurs, les palatins, les ptérigoïdiens 6c
l ’ethmoïde.
De la mâchoire inférieure ou antérieure. La mâchoire
inférieure eft compofée de deux pièces dans les
jeunes poulains , 6c d’une feule dans les jeunes chevaux.
Dans la partie inférieure de cet o s , on remarque
fix cavités plus ou moins profondes, à raifon de
l ’âge : on les nomme alvéoles ; elles font deftinées à
recevoir les dents incifives. On voit deux autres
cavités placées un peu en arriéré, pour loger les crochets
dans les chevaux & dans les jumens bréhaignes.
Le bord fupérieur de cet os eft très-large , 6c percé
de fix trous , quelquefois de fept, pour loger les
dents molaires ou mâchelieres. Ces trous fe rem-
pliffent avant l’âge : ce bord devient alors tranchant,
6c fait fonftion de dents. La mâchoire eft articulée
avec fa partie fupérieure par fa jonftion avec l’os
temporal. Son mouvement eft celui du genou.
Des dents. Le nombre des dents eft pour l’ordinaire
de quarante dans les chevaux, de trente-fix
dans les jumens : beaucoup de jumens néanmoins
ont des crochets moins confidérables à la vérité que
ceux des chevaux : quelquefois les dents font en plus
grand nombre , & quelquefois en moindre nombre ;
mais ce dernier cas eft plus rare.
La connoiffance des dents eft d’autant plus importante,
qu’elle fert à indiquer l’âge des chevaux ; c’eft
pourquoi nous allons un peu nous étendre là-deffus.
Chaque mâchoire eft garnie de vingt dents dans
les chevaux, 6c elles different entr’elles, à raifon de
l ’âge'des chevaux. Dans les jeunes , elles ont une
figure quarrée ; dans les vieu x, elles perdent une de
leurs faces, laquelle fe termine en pointe, 6c forme
plus ou moins de racines. Les vieux chevaux perdent
leurs dents, comme les jeunes perdent leurs
dents de lait. Dans les derniers temps de la vieil-
leffe , les dents molaires font unies dans toute leur
furface, & préfententfouvent plufieurs racines. Les
incifives chez les jeunes c.hevaux font recourbées »
• chez les vieux , elles fe portent en avant.
Les dents pour chaque mâchoire fe divifent en fix
incifives , deux crochets 6c fix molaires. Les incifives
fe divifent en deux pinces,en deux mitoyennes,
& en deux coins : les pinces (ont plus longues que
les mitoyennes ; celles-ci plus longues que les coins :
les coins plus courbés que les mitoyennes ; les mitoyennes
plus que les pinces. Les incifives different
encore par la partie qui eft au-dehors ; les coins
ayant une figure triangulaire ; les mitoyennes, un
peu moins , 6c les pinces étant à-peu-près ovales.
Les dents de lait, foit pinces , foit crochets ott
molaires, font, ainfi que les dents des chevaux ,
creufes à leurs racines 6c au-dehors, lorfqu’elles
font nouvellement pouffées* Mais les molaires font
moins creufes que les incifives: les unes & les autres
font pleines quand elles font prêtes à tomber.
Des dents en particulier. Les dents de pince font
fituées en devant de la bouche, 6c font la partie
moyenne des incifives logées dans les alvéolés :
il y en a deux à chaque mâchoire ; leur figure e(F
conique. On y confidere une partie plus large qui
eft en dehors , & une racine qui eft en dedans : ces
deux parties font creufes dans les jeunes dents de
poulain , de même que dans celles des jeunes chevaux
; mais lorfqu’elles ont pouffé , 6c qu’elles font
parvenues à leur grandeur naturelle, elles commencent
à fe remplir, 6c forment enfuite des racines
pleines 6c pointues.
Les dents incifives de la mâchoire fuperieure font,
en général, plus fortes 6c plus courbées qu’à l’inférieure.
Les crochets font au nombre de quatre : on.
a ainfi nommé ces dents , à caufe de leur figure ; il
y en a deux à chaque mâchoire ; ils fortent entre
les incifives & les molaires. L’efpace qui les fépare
d’avec celles-ci, fe nomme les barres. On confidere
au crochet deux extrémités ; l’une qui eft au-dehors ,
& l’autre qui eft au-dedans. L’extrémité du dehors
eft pointue dans les jeunes chevaux, & arrondie
dans les vieux. Le crochet eft la dent la plus recourbée
de toutes celles des mâchoires : parvenu dans
fon état naturel, il forme un quart de cercle & plus.
Des dents molaires. Les dents molaires font au
nombre de vingt-quatre; douze à chaque mâchoire ;
elles font plus fortes 6c plus volumineufes à la mâchoire
fupérieure qu’à l’inférieure. Les fix dents de
la mâchoire inférieure font placées en divergence
de leurs corps à leurs racines, de façon que celles-ci
fe trouvent écartées. Dans la mâchoire fupérieure,
les dents font ferrées, à l’exception de la première
6c de la derniete, qui font auflï en divergence.
Toutes les dents de la mâchoire fupérieure font,
à peu de chofe près, femblables entr’elles, à l’exception
de la première & la derniere. Les autres forment
un quarré long dans les jeunes chevaux, de
même que dans l’embryon avancé ; elles font coniques
dans les vieux chevaux.
La première eft triangulaire ; c’eft la plus courte
de toutes. La derniere eft recourbée de derrière en
avant ; les quatre dents du milieu font à-péu-près-
femblables.
Les dents de la mâchoire inférieure different encore
des fupérieures, en ce que l’émail de la dent
n’eft point blanc , ni le corps fi dur.
No.us ne parlerons point du développement des
dents du cheval ; il fe fait par le même méchanifme
que celui des dents de l’homme. Ainfi nous renvoyons
à l’article de l’Anatomie humaine , pour ce
qui concerne cet article.
De la connoiffance de l'âge du cheval par C infpeclion
des dents, depuis fa naiffance jufqièà I J ans. Il n’y à
que les dents incifives &ç le crochet, qui indiquent
l’âge du cheval ; les molaires n’ont cet ufage, que
•çers les derniers temps de la vieilleffe. Il n’y a m
chevaux ni jumens qui marquent toujours : il y en a
à la vérité qui marquent plus long-temps; mais cela
ne fait jamais une grande différence. D ’ailleurs, que
c e foit chevaux ou jumens, il y a toujours des indices
certains de l’âge, foit par la largeur des dents,
par leurs filions, leur figure ou leur implantation»
Le cheval naît avec fix dents molaires à chaque
mâchoire ; dix ou douze jours après^fa naiffance, il
lui pouffe deux pinces à chaque mâchoire ; quinze
jours après, les mitoyennes paroiffent ; bois mois
après celles-ci , les coins fortent. A dix mois, les
incifives font de niveau 6c creufes ; les pinces moins
que les mitoyennes, 6c celles-ci moins que les coins.
A un an , on diftingue un col à la dent ; fon corps a
moins de largeur , 6c eft plus rempli : à cet âge , il
paroît aufli quatre dents molaires ; trois de poulain
6c une de cheval. A dix-huit mois, les pinces font
pleines , & le poulain a cinq dents molaires , deux
de cheval 6c trois de lait. A deux ans, les dents de
lait font rafées, 6c les premières dents molaires tombent.
A deux ans & demi ou trois ans , les pinces
tombent. A trois ans 6c demi, les fécondés molaires
tombent, ainfi que les mitoyennes. A quatre ans ,
le cheval a fix dents molaires, cinq de cheval 6c une
de lait. A quatre ans 6c demi, les coins tombent. A
cinq ans, les crochets percent. A cinq ans & demi,
le crochet eft prefque dehors. A fix ans , les pinces
font rafées, ou peu s’en faut; les coins font formés,
6c la muraille externe un peu ufée. A fix ans 6c demi,
les pinces font entièrement rafées ; la muraille des
coins l’eft aufli un peu, 6c le crochet émouffé. A
fept ans, les mitoyennes font rafées, ou peu s’en
faut, 6c le crochet, ufé de deux lignes. A fept ans
6c demi, les coins font prefque rafés, 6c le crochet
, ufé d’un tiers. A huit ans , le cheval a rafé
entièrement, & le crochet eft arrondi. A neuf ans,
les chevaux n’ont prefque pas de crochet, & les
pinces font plus rondes. A dix ans , les crochets
n ’ont prefque plus de crenelure, & font plus arrondis.
A douze ans, les crochets font totalement ar*
fondis , les pinces (ont moins larges , & augmentent
en épaiffeur. A quinze ans, les pinces font triangu-
gulaires, 6c plongent en avant. A vingt ans , les deux
incifives font plattes & écartées. A vingt-un ans ou
à vingt - deux, les deux premières dents molaires
tombent ; à vingt-trois, les fécondés ; à vingt-quatre,
les quatrièmes; à vingt-cinq, les troifiemes ;à vingt-
f ix , les cinquiemés, 6c la fixieme quelquefois à
vingt-fept ; mais ce terme n’eft pas fixe : il fe recule
quelquefois jufqu’à trente.
A l’égard des autres figues auxquels plufieurs auteurs
ont attribué la connoiffance de l’âge du cheval,
ils font abfurdes ; on ne peut abfolument l’avoir que
par l’infpeâion de la bouche.
De l'os hyoïde. Cet os eft fitué entre les deux extrémités
de la mâchoire inférieure. Nous regardons
comme inutile de faire mention de fa figure, qui eft
affez difficile à décrire. Nous dirons feulement que
cet os eft fouvent expofé à, être carié dans l’endroit
du manche oii fe fait la bifurcation de la fourchette ,
à la fuite d’un dépôt critique fous la ganache, provenant
de gourme bénigne ou maligne, ou dé mor-
fondure, &c. Cette carie vient quelquefois de ce
que l’on aura appliqué des pointes de feu trop avant ;
mauvaife pratique, que l’expérienceauroit du entièrement
proferire, 6c qui cependant n’eft encore que
.trop fuivie. Le biftouri eft le feul moyen qu’il faille
employer, toutes les fois qu’il eft queftion d’ouvrir,
ou bien lorfque la fuppuration aura été interceptée,
foit par le feu ou les médicanrens contraires.
De L'épine. L’épine eft une colonne offeufe formée
de l’aflemblage de quarante-neuf os dans les vieux
chevaux, 6c de cinquante-trois dans les jeunes, y
compris les noeuds de là qüeue. Ces Os font appelles
vertèbres : elles fe diftinguent en vraies 6c en fauffes.
Les vraies font au nombre de trente-une , rarement
trente-deux. Les fauffes font aü nombre de dix-huit*
Les Vraies font de trois fortes ; favoir, fept cervicales,
dix-huit dorfales 6c fix lombaires. Les fauffes
font 1 os facrum 6c la queue. On confidere en général
dans les vertebres trois fortes d’apophyfes ; favoir,
épineufes, obliques 6c tranfverfes. La quatrième &
la cinquième apophyfe du dos fe trouvent fouvent
expofées à être cariées par lés froiffemens 6c les con-
tufions occafionnés par les felles, dans les maladies
du gaviot. Dans ce cas , il faut amputer l’o s, & ne
rien laiflèr du cartilage , afin que l’os puiffe s’exfolier.
Chez les jeunes chevaux , le haut de ces apo*
phyfes, ainfi que toutes celles du dos, font épip’hyfeS.
L o s facrum eft cômpofé de cinq pièces dans les
jeunes fujets , 6c d’une feule dans les vieux. Ses
apophyfes épineufes , ainfi que celles du dos, font
expofées à êtfe bleffées , dans ce qu’on appelle vulgairement
maladie du rognon» Dans ce cas , il faut
extirper le cartilage jufqu’à l’o s , fi ce font de jeunes
chevaux, 6c traiter la plaie comme celle des apophyfes
épineufes du dos.
Du thorax ou de la poitrine. La poitrine eft formée
par les dix-huit vertebres dorfales, par les côtes 6c
par le fternum. Les côtes font au nombre de trente-
( ix, dix-huit de chaque côté, quelquefois dix-neuf,
diftinguées en vraies & en fauffes : le nombre des
unes 6c des autres, eft également de neuf. On
entend par vraies, celles dont les cartilages vont
répondre au fternum ; par fauffes , celles dont les
cartilages vont s’unir aux cartilages des vraies côtes.
Le fternum eft fitué à la partie inférieure de la
poitrine ; fa figure approche de la caréné d’un vaifo
feau : il eft large inférieurement, 6c étroit fupérieu-
rement ; fort long, 6c fe termine antérieurement par
un cartilage en forme de fabre. Il eft compofé dans
les poulains de fix pièces offeufes 6c fpongieufes ,
qui font unies enfemble par ce cartilage tranchant
qui régné le long de fon bord inférieur*
Le fternum eft garni à fes extrémités de deux cartilages
, dont l’un eft large & très - mince, pofé
tranfverfalement, & regardant le bas-ventre ; il (e
nomme cartilage xiphoide : l’autre au contraire, fitué
antérieurement, eft plus épais 6c pofé perpendiculairement
au précédent.
Ce dernier cartilage eft expofé à être léfé, ou par
quelque coup de timon , ou à la fuite de quelque
tumeur appellée vulgairement avant-coeur, ou par
des cauftiques. Il arrive fouvent que cette partie eft
non-feulement découverte , lirais confidérablement
bleffée : alors ce cartilage , qui eft de la nature de
ceux du pied , des côtes & des articulations , fe
carie, 6c ne peut s’exfolier. Dans ce cas , il furvient
une plaie fiftuleufe , qu’on ne doit pas tenter d’emmener
à fuppuration , car on courroit rifque de
détruire la réunion des principaux vaifleaux qui
entrent dans la poitrine.
Du baffin. Le badin eft formé par les os innommés
6c par l’os facrum. Les os innommés font
compofés de fix pièces dans les poulains, de deux
dans les jeunes chevaux, 6c d’un feul dans les vieux*
Ces fix pièces font trois de chaque côté ; favoir,
l’iléon, l’ifchion & le pubis.
L’os iléon , qui eft le plus grand des trois, eft
triangulaire , applati, Convexe en dedans , & un
peu concave en dehors. Les chevaux, en tombant
dans les temps de gelées, fe frafturent cet os. Quand
la fraôure arrive dans l ’angle fupérieur de l ’iléon ,
la guérifon s’en fait parfaitement, fans le feçours
du maréchal ; c’eft - là ce qu’on appelle un cheval
épointé. Au contraire, lorfque là frafrure fe trouve!
dans l’angle inférieur, la guérifon eft rare ; la raifon