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Groffularia ramis aculeatis, ereclis, baccis glabris*.
■ Goofeberry with erecl prickly branches and, fmooth
bcrrics.
4. Grofeillier dont les branches font armées d’épines
de tous côtés.
Groffularia ramis undiqué aculeatis.
Goofeberry whofe branches are armed ori ail Jides
with fpines.
y Grofeillier épineux au bas des branches, à baies
epiheufes vénailt eh grappes*
Groffularia aculeis fubaxillaribus , baccis aculeatis
tacemojis.
Goofeberry withfpines on the lower part o f the bran-
ches and prickly berries growing in cluflers.
La première efpece forme un buiffon qui ne s’élève
guère qu’à trois ou quatre pieds ; les rameaux
font grêles & tombans ; les épines courtes, fines
& très-aiguës ; les feuilles plus petites, moins larges
que celles des autres efpeces : le fruit eft d’abord
de couleur purpurine ; mais dans fa maturité,
il eft d’un violet obfcur, il naît en grand nombre fur
le dos des branches courbées; ce qui forme des fef-
tons très-pittorefques : il eft d’une faveur agréable,
& met autant de variété dans les defferts , qu’il
recrée la vue dans les bofquets d’été, oii cet arbrif-.
feau doit figurer fur les devans : il fe multiplie aifé-
ment de marcottes & de boutures faites en août &
en oftobre : fi l’on feme fa graine, elle procurera
de belles variétés : il faut la femer, dès que la baie
eft mûre, & la préparer comme celle de l’alaterne
{V oye^ A l a t e r n e , Suppl. ) . J ’ai une variété de cette
efpece dont le fruit eft panaché.
Je ne fuis pas affuré de connoître la fécondé efpece
; la troifieme me paroît être le grofeillier épineux
commun des jardins, dont on a , entr’autres variétés
, une à fruit jaune & long, & une à gros fruit
v e r t , qui eft plus caftante fous la dent, & moins
douce au goût ( Voyeç le Traité des arbres & arbufes
de M. Duhamel, oit il fe trouve une longue lifte de
ces variétés. ) Il y en a une dont la feuille eft panachée
, mais de peu d’effet.
Le grofeillier des haies, fi commun en France, ne
fe trouve pas dans les Alpes, c’eft la première verdure
du printems dès le commencement de mars,
entrelacée dans les haies, elle commence à égayer
le fombre tableau de l’hiver. Il fleurit en avril &
attire des nuées d’abeilles : alors fon feuillage eft
auffi touffu qu’il peut l’être, tandis que les autres
arbuftes ne font encore que poindre : il convient
donc d’employer les grofeilliers dans les bofquets
des premiers mois du printems : j’en ai une haié qui
borde l’allée principale de mon bôfquet d’avril : j’ai
mis en devant des rangs de primevères, d’oreilles
d’ourfes, de violette qui fe peignent agréablement
fur ce fond verd : c’eft un coup d’oeil très-gracieux:
au mois de juillet je la fais tailler au cifeau, & la
contiens ainfi dans les bornes convenables ; cette
opération lui fait perdre partie de fes feuilles ; mais
dans ce moment on ne s’en foucie plus ; & cette
tonte procure l’avantage de voir aux premiers fouf-
fles des vents doux, fe déployer fes feuilles fur un
plan égal & régulier : elle multiplie auffi les bourgeons
qui fe développent de toutes les parties des
branches difeontinuées.
La derniere efpece n’a nulle beauté \ nulle utilité.
Son fruit douceâtre & petit eft hériffé de quelques !
épines molles, ce qui eft affez fingulier : les feuilles j
font petites & en petit nombre, les rameaux grêles
& irréguliers ; elle fe multiplie comme les autres ,
elle craint les terres humides.
On a eri Angleterre des variétés fans nombre du
grofeillier épineux, qui portent les noms de ceux qui
jles ont obtenues par la femence : lamb's , gooft-
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ferry, htlnt*s goofeberry, edward's goofeberry, &C. houfi
ne nous y arrêterons pas.
G r o s e i l l i e r fans épines , a fruit en grappes»
Ribes*
Caractère générique.
Le calice eft campaniforme, découpé par les bords
én cinq fegmens obtus & concaves : on y trouve
cinq petits pétales droits & obtus qui partent des
bords des échancrures du calice oit font auffi inférées
cinq etamines formées eh alêne, terminées par des
fommets comprimés & peridans : au - deffous de là
fleur repofe un embryon arrondi, terminé par lui
flyle fourchu couronné de ftigmates obtus : cet embryon
devient une baie globuleufe & à ombilic ,
Contenant dans une pulpe tranfparente pli\fieurs fe-
mences arrondies & comprimées.
Efpeces.
1. Grofeillier inarmé à grappes unies & pendantes,
> a fleurs un peu applaties. Grofeillier commun. •
Ribes inerme racemis glabris, pendulis , foribuspla-
niufculis. Linn.Sp.pl.
Gommon currant.
2. Grofeillier inarmé à grappes droites. Grofeillier
à fruit doux.
Ribes inerme racemis ereclis, bracleis flore longiori-
bus. Linn. Sp. pl,
' Sweet alpine currant.
3. Grofeillier inarmé, à grappes velues , à fleurs
oblongues. Grofeillier noir , caffis.
Ribes inerme, racemis pilojis,fioribus oblongis. Linn.
S p . pl.
Black currant.
4. Grofeillier inarmé, à grappes unies, à fleurs en
cloche. Grofeillier noir de Penfilvanie.
Ribes inarme , racemis glabris, fioribus campanu-
idiis.
American Black currant.
5. Grofeillier inarmé, à grappes fort pendantes &
à fieu rs pourpres très-rapprochées.
Ribes inerme , racemis perquam pendulis, proximb
afjidendbus, purpurafeentibus. Hort. Colomb.
L’efpece ri3. 1 eft le grofeillier à fruit rouge &
acide qu’on cultive pour fon fruit dans les jardins :
il a plufieurs variétés qui font eftimables.
Variétés,
1. à gros fruit rouge.
2. à fruit couleur de chair.'
3. à petit fruit blanc.
4. "à gros fruit blanc.
5. à feuilles panachées.
Je n’ai point vu le grofeillier à fruit couleur de chair,1
je fais qu’il fe trouve à Londres. A l’égard du grofeillier
à gros fruit blanc , je le cultive depuis quelques
années : le bois en eft plus gros, les feuilles beaucoup
plus larges & plus luifantesque dans le grofeillierblanc
commun; le verd en auffi plus foncé : les grappes
naiffent en paquets fous l’aiffelle desfëuilles;lesgrains
y font plus ferrés & en plus grand nombre ; ils font
âu moins une fois auffi gros, plus blancs, & fi tranfpa-
rens, qu’on y voit les pépins comme à travers une
glace : l’aigrelet en eft plus doux & plus agréable r
c ’eft avec ces grofeilles qu’onfait les belles confitures
de Bar oii l’on trouve les grains entiers débarraffés
de leurs pépins qu’on a eu la patience d’ôter avec une
aiguille. Je crois que cette efpece avec celles à gros
fruit rouge, font celles que défigne Miller fous le nom
d'hollandoifes, & qu’il dit avoir prévalu dans les
jardins Angloispar leur fupériorité.
Ce grofeillier fe multiplie aifément de marcottes
faites en juillet ou ôftobre. Les boutures plantées en
odobre réuffiffent très-bien : il faut enlever des
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branches latéfalés de moyenne grandeur avec la protubérance
de leur infertion, laiffer le bouton terminal
& les planter de la moitié de leur hauteur dans
une bonne terre fraîche au nord ôu au levant : je l’ai
écuffonné avec fuccès fur le grofeillier commun ; le
fruit en eft devenu plus petit, preuve que ,cette
opération ne groffitles fruits, que lorfqu’on le greffe
fur des fruits plus gros : je l’ai auffi multiplié en
abondance par les femis : les fujets obtenus par la
graine & par les boutures font les meilleurs ; ils en
durent plus I.ong-tems, donnent de plus beaux fruits
& ne pouffent pas un fi grand nombre de rejets : les
jardiniers fe fervent decesrejets ou furgeons éclatés
des vieux pieds, pour multiplier ces arbuftes : c’eft
le moyen le plus prompt; on a vu néanmoins que
ce n’étoit pas le meilleur.
On peut diftinguer fur lë grofeillier, comme fur le
cerifier, quatre écorces & trois fortes de boutons :
boutons à bois, boutons à feuilles & boutons à fruit;
les boutons à fruit font les moindrès, & ceux à bois’
font les plus gros.
Tous les ans, à la mi-février, dit M* Duhamel,
on coupe le bois mort & les chicots qui fe trouvent
fur le grofeillier : on taille les gros bourgeons à trois
ou quatre yeux ; les branches moyennes à un ou à
deux yeux , & on laiffe entières toutes les petites
branches à fruit. Cela eft conforme à ce que dit Miller
qui confeille de plus d’ôter les branches qui fe-
roient de la confufion. .
Les grofeilliers peuvent s’élever en buiffons,en efpa-
lief, ou en tiges de trois ou quatre pieds avec une tête
en boule : ils font fort agréables fous cette forme ; l’éclat
& la variété de leurs fruits les rend fufceptibles
d’orner les bofquets d’été : leur acide eft bien propre
à tempérer la chaleur qu’occafionne cette faifoh : on
en fait des gelées délicieufes, fur-tout quand on y fait
entrer un peu de jus de frambroifes ; dans celles faites
de grofeilles blanches on emploie la frambroife blanche
; en efpalierilfautleur donner au moins dix pieds
de diftance. Les grofeilles des très-vieux pieds font fi
aigres, que les oifeaux n’en veulent plus manger:
ils font auffi très-petits, par conféquent un jardinier
foigneux doit renouveller les grofeilliers à tems, &
avoir toujours pour cet effet de jeunes éleves.
Lorfqu’on veut avoir des grofeilles hâtives, il faut
planter des grofeilliers contre un mur bien experte ;
elles foht toujours affez tardives ; il eft de leur nature
de fe conferver fur l’arbre jufqu’à la fin d’oâobre ,
quand le foleil ne les deffeche pas, & que les oifeaux
n’en font pas leur proie. Pour pàrer à ces incon-
véniens, on les empaille au mois de juillet : cela eft
excellent dans les petits jardins : à l’égard des grands
emplacemens, il y a un moyen bien fimple, c’eft
d’en avoir affez pour les hommes & pour les oifeaux,
& on aura rempli ce précepte du Lévitique :« laiffez-
» des graines aux oifeaux des champs ».
Le grofeillier nQ. 2 croît de lui-même dans les Alpes,
la Vofge & quelques autres parties de la Lorraine.
Son fruit douceâtre n’eft de nul ufage ; fa verdure
précoce & tendre & la quantité de fleurs couleur de
paille dont il fe couvre en avril, le rend propre à orner
les premiers rangs des maffifs du bofquet de ce
mois.
La troifieme efpece eft le caffis dont on a tant proue
les vertus diverles. Ces remedes font tombés
maintenant dans le mépris : c’eft la fuite néeeffaire
d’un enthoufiafme mal fondé. Je ne crois pas que le
caffis foit fans vertu ; l’odeur forte qu’il exhale annonce
des qualités qui ne peuvent pas être indifférentes
, je le crois un allez bon tonique; c’eft aux mér
decins d’apprécier ce qu’il a de mérite, .& de lui ref-
tituerce que le dénigrement lui en a fait perdre, en
attaquant ce que la mode lui enavoit prêté. C ’eft une
opération que la philofophie St la faine critique
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dévfoient faire fur tous les objets (Vqÿ. Vari. ClAssiSj
Diét. raif. des S ciences, & c.)
Le 72°. 4 eft le grofeillier noir de Penfylvânie : il a
les bourgeons plus grêles que ce dernier ; fes fruits
font oblongs & bien plus petits ; leur goût eft tout
different, à peine font ils mangeables : fes feuilles
plus étroites & en plus petit nombre exhalent une
odeur toute différente qui n’eft pas difgracieufe : on
peut jëtter quelques pieds de cet arbufte dans les
bofquets duprintems : le grand nombre de feS fleurs
en cloche d e couleur de paille fait un affez joli effet.
Vers le mois d’octobre la feuille fe teint du rouge le
plus brillant.
On a une variété du n ° .j à feuilles fouettées de
ftries blanches : elle eft affez jolie & mérite une place
dans les bofquets d’été.
La cinquième efpece différé effentiellement de
toutes les autres : je n’en trouve nulle part la deferip-
tion.Latige eft robufte & couverte d’une écorce brun-
rouge. Les bourgeons font gros & grifâtres : la feuille
eft large , épaiffe, rude au toucher & fillonnée : les
fleurs naiffent en grappes ferrées & pendanteselles
font d’un pourpre obfcur le fommet des étamines
eft de couleur de paille ; ce qui fait un joli effet fur
cette couleur foncée : je n’en ai vu nouer le fruit
qu’une fois,mais il n’a pas mûri. Cet arbufte fleurit en
mai bien long-tems après que la fleur des grofeilliers
eft paffée : on peut le mettre au nombre des jolis arbuftes
à fleur propres à orner les bofquets de ce mois.
Il ne prend fes feuilles qu’envirort trois femainesaprès
les autres efpeces. (M. Le Baron d e Ts c u o u d / .)
, ;GROS-FA, ( Mujiq.) Certaines vieilles mufiques
d’églife en notes quarrées , rondes Ou blanches,
s’appelloient jadis gros-fa. ( S )
_ § GROSSEN, ( Geogr. ) ville d’Allemagne dans
la Siléfie . . . . C’eft la même que Croffen , qui eft
fon véritable nom.
§ GROSSESSE, ( Phyfiol. ) L’opinion commune
a fans doute été, que la matrice fe ferme dès qu’eile
eft fécondée, & que l’extrême rétreciffement de fort
Orifice eft la marque la plus fûre que la nature eft
parvenue à fon but. La liqueur fécondante s’écoule
après les embraffemens infru&ueux ; elle eft retenue
lorfqu’ils font féconds , de l’aveu des femmes & conformément
à l’exemple des animaux femelles: oh
croit aider ce rétreciffement néeeffaire , en verfant
fur la croupe de la cavale de l’eau froide.
Je ne fais pas exactement ce qui fe paffe dans les
animaux. Dans les. brebis dans lefquelles j’ai eu oc-
cafion de voir fort fou.vent l’utérus immédiatement
après l’accouplement de la conception, je n’ai vu que
l’embarras naturel de fon ouverture , caufé par plufieurs
rangs de valvules extrêmement dures, mais
je n’ai pas vu l’orifice exactement fermé.
Dans l’efpece humaine, l’incertitude de la conception
rend les obfervations plus rares. Il paroît très-
probable que l’utérus peut fe rétrécir affez pour retenir
la , liqueur fécondante , & feau même. L’hy-
dropofie de 1 utérus eft un mal affez commun. Cettè
eau ne pourroit pas s’amaffer dans la cavité, fi l’orifice
étoit ouvert; l’air même a été retenu dans là
matrice, & en eft forti foüs l’apparence de vénts.
Mais cette efpece de conftriCtion peut être l’ouvrage
d’un fpa(me,ou Amplement de là mucofité
plus abondante qui occuperoit le col de l’utérus, &
retiendroit l’eau enfermée dans (à cavité. Le doigt dit
moins & la fonde n’ont jamais trouvé cet orifice
fermé: les meilleurs auteurs font d’accord là-deffus.
Il y a plus ; bien loin d’acquérir de la fermeté, cet
orifice fe relâche continuellement dans la femme qui
vient de concevoir. Cet amolliffement lent, mais**
continué, eft la marque la plus certaine de la grof-
feffe, & paroît incompatible avec un rétrecifl’emeni;
qui effaceroit l’ouyerture.