Les trois ou quatre premières fauffes vertebres qui
fuivent l’os facrum , ont aflez de reffemblance avec
les vraies. Ces fauffes vertebres font elles-mêmes
fuivies de treize ou quatorze autres moins régulières
encore que les précédentes ; ce font celles qui forment
la queue du cheval.
Le thorax comprend le fternum Si les côtes, lef-
quelles font au nombre de trente-fix , dix-huit de
chaque côté. Le fternum eft formé d’une feule piece
dans les chevaux faits, & de cinq ou fix dans les
jeunes : mais ces portions offeufes fe trouvent intimement
collées par un cartilage #ou bande cartila-
ginéufe intermédiaire.
Les extrémités antérieures , ou les jambes de devant
, comprennent neuf parties ; favoir, l’épaule ,
le bras, l’avant-bras, le genou, le canon, le boulet,
le paturon, la couronne Si le pied. ^
Jb’épaule n’a pour piece qu’un feul os nomme
omoplate ou paleron. Le bras n’a pareillement qu’une
piece nommée humérus. Il s’en trouve deux à l’avant-
bras , qui font le radius Si le cubitus. ^
Le genou eft compofé de fept os, rangés par ordre
& fur deux lignes : quatre dans la première y compris
le feptieme qui eft derrière Si hors du rang ;
Si trois dans la fécondé. Les trois o s , dont la première
ligne eft formée, font l'irrégulier, le triangulaire
, Si le fémilunaire ; -les trois de la fécondé fe
nomment le grand, cunéiforme, le traptffide Si le petit-
cunéiforme : quant au feptieme hors de rang, on pour-
roit à la rigueur ne le confidérer que comme faifant
partie du premier rang. Il eft inutile de lui donner
d’autre nom que celui de crochu adopte par tous
les auteurs qui ont traité de YMppofléologie.-
Le canon renferme trois os. Le premier retient
lç nom de canon, les deux autres portent celui de
(lyloïdes.
Le boulet eft la réunion de deux os appelles/è/à-
moides, parce qu’ils ont la forme d’une graine de
fefame. . -, _ • ■ Û •
Le paturon n’a qu’un feul os nomme paturon.
La couronne n’a aufli qu’un feul os appelle coronaire.
Le pied eft formé de deux os , dont le premier eft
connu fous le nom d’os du pied , Si le fécond fous
celui d’w de la noix, de la navette ou d os articulaire.
Les extrémités poftérieures ou les jambes de derrière
comprennent aufli huit parties de meme que
les antérieures, ce font la cuiffe, le graffet, la jambe,
le jarret, le canon,'le boulet, le paturon, la
couronne & le pied.
Un feul os , appelle le fémur, forme la-..cuiffe.
Le graffet ou la rotule, eft compofé par l’os qu’on
nomme quarré. _ . , ,
La jambe a deux o s , qui font le tibia Si le pe-
ronnè,.
Plufieurs pièces concourent à la formation du
jarret : l’os du jarret, proprement dit , celui de la
poulie,le grand & le petit fcaphoide, l ’os difforme
Si Yentroffeux ou Y interarticulaire.
On compte trois os dans le canon, celui qui retient
le nom de canon, Si deux autres appellés flyloides,
de même qu’aux extrémités antérieures..
On trouve dans le boulet deux os fiefamoïdes.;
dans le paturon, l’os du paturon ; dans la couronne,
l ’os coronaire ; dans le pied, l’os du pied proprement
dit, Si celui de la noix ou de la navette ou
articulaire. A
Des os en particulier. Des os de la te te. La tete du
cheval eft compofée', comme nous l’avons dit, de
deux parties , l’une fe riomme mâchoire fupérieure Si
l’autre mâchoire inferieure. ■ •
Du crâne. De l’affemblage des os du crâne s’eleve
une voûte folide, de figure oblongue, dont la bafe
comprend une cavité dans laquelle fe trpuve le cerveau.
On peut donner à cette voûte le nom de calotte
de crâne, pour la diftinguerde fa bafe, en partie déprimée
Si en partie faillante. Le crâne Si la face unie
enfetnble figurent affez-bien un cône, dont la bafe eft
en haut Si la pointe en bas. La bafe du crâne peut
êtr? partagée en trois portions;l’inférieure, la fupé-
rieure Si la moyenne. L’inférieure renferme le cerveau
; la fupérieure le cervelet, Si la moyenne la
moelle alongée..
Des frontaux. Les frontaux font deux os pairs
fitués à la partie antérieure Si prefque moyenne de
la face. Confidérés féparement, ils font d’une forme
irrégulière ; mais unis enfemble , ils reffemblent à
une tortue ,-&ne font pour lors plus qu’un feul os
aux parties latérales duquel on distingue intérieurement
deux gouttières plus ou moins profondes pour
l’attache des finus-frontaux :,on y voit aufli à la partie
inférieure, une folle creufe , elle retient le nom de
finusfrontal. Chaque finus eft borné par fa partie latérale
interne, d’une lame offeufe aflez unie, qui empêche
la communication avec fon congénère. C’ejl
fur la face externe des finus frontaux que l’on doit
appliquer la couronne du trépan dans la morve : cet
endroit déclive favorife l’écoulement des humeurs
Si des inje étions.
Des pariétaux. Les pariétaux font fitués au-deffus
des frontaux , Si forment la partie moyenne du
crâne. Chaque pariétal confidéré féparement, a la
figure d’une coquille quarrée. Ces os-font les plus
minces Si les plus expofés des os du crâne ; ils font
moins que les autres à l’abri des coups extérieurs.
C’eft fur ces os feuls qu’il eft facile d’appliquer des
couronnes de trépan. On y en a appliqué jufqu’à
quatre. Il eft vrai que dans ce cas, on eft obligé de
découvrir le mufcle crotaphite ; mais le danger eft
de peu de conféquence , car-quand même la fonction
de ce mufcle feroit entièrement anéantie , le
mufcle maffeter pourroit fuffifamment y fuppléer.
Ainfi toutes les fois qu’il y a fradure aux pariétaux,
ou aux frontaux, l’on ne doit jamais héfiter de trépaner
à côté de la fradure,.
Des temporaux. Les os temporaux font au nombre
de quatre, ils font fitués à la partie latérale du crâne
& formés de deux pièces ; l’une reflèmble à une
écaille, Si l’autre à une roche ou à une pierre irrégulière.
On ne trouve jamais cette derniere piece
oflifiée ou réunie avec la partie écailleufe, même
dans les vieux chevaux ; Si lorfque cela arrive, c’eft
toujours la fuite de quelque accident; on peut ajouter
que ce font les feuls os de la tête qui ne s’unifient
pas avec leurs voifins.
Dans la face externe de la partie écailleufe de cet
o s , on remarque un prolongement confidérable en
forme d’S romaine, appelle apophyfe zygomatique.
Cette apophyfe eft fouvent expqfée à être fradurée ,
foit dans les fecouffes violentes que les chevaux fe
donnent dans les maladies aiguës., foit par des coups
de pied qu’ils reçoivent des autres. Cette fradure
peut avoir lieu ou dans le corps de l’apophyfe, ou
dans la partie cartilagineufe qui s’articule avec la
mâchoire inférieure. Dans le premier cas, fi la fracture
eft complette, Si qu’elle fe trouve en avant fur
l’apophyfe orbitaire, il faut en faciliter la fuppura-
tion promptement, pour détacher ces portions d os :
mais il arrive quelquefois que tous ces os fe réunifient
, Si qu’ils forment une exoftofe confidérable
qui gênéf articulation de la mâchoire inférieure vers
fon apophyfe coronaire; dans cette circonftance ,
il ne faut pas Héfiter dp. feier l’os : pn enleve depuis
l’apophyfe coronoïcle jufqu’à l’os de la po-
mette Si l’apophyfe orbitaire de l’os frontal. On fe
comporte de même, lorfqu’il y a complication ,
c’eft-à'-dire, lorfque la fradure fe trouve dans l’une
Si l’autre parties. Cette opération fe pratique avec
{accès ; mais fi au contraire la partie articulaire de
l’os temporal vient à être fradurée, dans ce cas , la
réunion ne fe fait point ayec la mâchoire , comme il
arrive aux autres articulations, le mouvement per-
pétuel de la mâchoire s’y oppofe ; mais il furvient
pour l’ordinaire un dépôt fanieux qui forme une
fiftule que le cheval porte toujours. On abandonne
comme incurables ces fortes de maux, à moins qu’on
ne veuille extirper toute l’apophyfe zygomatique,
ce qui eft très-faifable ; mais comme cette fiftule
n’eft point dangereufe, on la laiffe fubfifter.
Il n’y a rien de remarquable dans la partie pier-
reufe des temporaux; la figure en eft aflez irrégulière
reffemblant à un rocher, d’où lui eft venu fon
nom. Cependant on peut y confidérer quatre faces
lefquelles fe terminent en pointe Si repréfentent un
cône dont la bafe eft renverfée.
De l'occipital. L’oc'cipital eft fitué à la partie pô-
ftérieure du crâne. Il eft compofé de cinq pièces
dans les embryons ; de trois dans les jeunes p#ulains,
Si d?un feul dans les chevaux de trois à quatre ans.
Cet os fe divife en trois parties, favoir,antérieure ,
fupérieure ou moyenne, & poftérieure. L’antérieure,
ainfi nommée parce qu’elle eft en-devant du crâne-,
eft une portion ordinairement triangulaire qui s’enclave
par engrenure entre les os pariétaux.
La partie fupérieure eft fituée au fommet de la
tête & forme en partie le devant de la face & le
derrière du crâne ; fa figure reflèmble à une calotte.
La troifieme partie de cet os eft fituée poftérieu-
rement Si inférieurement au c râ ne i l a la forme
d’une tête de boeuf avec fes cornes.
On apperçoit dans l’os occipital trois trous:1e
plps confidérable eft pour le paflage delà moelle
alongée. Il eft connu fous le nom de trou occipital.
Les deux autres font fitués derrière les condyles,
Si font appellés trous condyloïdiens.
Cet os eft articulé avec le fphéaoïde par l’apophyfe
cunéiforme ; avec les pariétaux , par la future iamb-
doide ; avec les temporaux, par leurs parties, pier-
reufes.
De l'os fphénoïde ou bafilaire. Cet os eft fouvent
compofé de deux pièces dans les jeunes poulains :
en le confidérant félon fa bafe , ila l’air d’une chauve-
fou ris dont les ailes font étendues ; vu dans un autre
fens,il a la figure d’une Celle à monter à cheval. L’os
fphénoïde a plufieurs apophyfes ou éminences Si
divers trous : deux font fitués entre les deux grandes
ailes , Si s’appellent trous optiques , parce qu’ils
laiffent p a fier les nerfs optiques. Quatre autres font
fitués inférieurement à ceux-ci, entre les petites ailes,
ils portent les noms de trous orbitaires, Si donnent
paflage à des cordons de nerfs ophthalmiques; à la
xacine des apophy fes ptérigoïdes, eft un trou nommé
jnérigoïdien, par lequel paflent des vaiffeaux fanguins.
Enfin, l’on apperçoit fur l’apophyfe crijla galli deux
gouttières percées d’une infinité de petits trous qui
communiquent dans le crâne pour donner paflage
aux nerfs olfadifs. Ces gouttières font féparées par
une lame offeufe plus ou moins grande, fur laquelle
vient s’unir la cloifon cartilagineufe du vo-
mer: cloifon qui s’oflifie prefque en totalité par l’âge.
Cet os eft articulé avec tous les os du crâne, excepté
les pariétaux.
Des os etkmoïdes. Les os ethmoïdes font au nombre
de deux, fitués intérieurement à la partie antérieure
du crâne, mais féparés par la cloifon cartilagineufe
du nez : ils pourroient être regardés comme les cornets
fupérieurs, puifqu’ils font partie des cornets qui
font adhérens aux os du nez. :
Chaque,os ethmoïde a une figuré irrégulière, Si
eft joint avec l’os fphénoïde inférieurement , avec
1 os frontal fuperieurement, avec l’os du grand'angle
latéralement.
Tome ÏII.
Dans la morve, ces os fe trouvent remplis de matière
purulente ; ce qui n’arrive cependant que dans
la morve invétérée, Si dans le cas où il n’y a nulle
probabilité que le cheval puiffe guérir, attendu qu’il
n y a point de communication de ce cornet en-dedans
des fofles nazales, Si qu’il préfente un eul-de-fae
dont l’entrée Si par conféquent la fortie, fe terminent
dans le finus maxillaire vers la derniere dent
molaire au-deffous du finus frontal.
Des os du ne\. La fituation des os du nez eft aflefc
connue; chaque os pris féparément a une figure pyramidale
, dont la bafe regarde les frontaux. Ces os
font joints fupérieurement avec l’os frontal ; antérieurement;
entr’eux; inférieurement, avec les os
maxillaires fupérieurs.
C ’eft fur les os du nez que l’on voit trop fouvent
des palfrenierç», Si même des maréchaux, frapper les
chevaux ; ce qui eft très-dangereux , parce qu’il en
refulte une fradure ou une commotion fi confidérable,
que la membrane pituitaire en eft aflëétée ; ce
que l’on reconnoît par une grofîèur qui furvient
quelques jours après fous la ganache, ligne qui annonce
fouvent les premiers fymptômes de la morve.
Si quelque tems après à la fuite de ces coups, le
cheval vient à jetter, il faut le trépaner fur le finus
maxillaire, Si y injeéler de l’eau tiede. Ce moyen
feul eft fuffifant pour en obtenir la guérifon.
Des os du grand angle ou os angulaires. Ces OS font
ainfi nommés à câute de leur poûtion Si de leur
forme. On confidere dans chacun de ces os trois
faces; une externe, une orbitaire Si une interne.
L’externe Si l’orbitaire n’ont rien de particulier • à
l’interne font deux petites fofles féparées par une petite
éminence alongée & arrondie qui n’eft autre
chofe que le conduit lacrymal qui fe porte de haut
en bas, en s’aminciflant vers l’os maxillaire. C ’eft
par ce canal que s’écoulent les larmes : on peut juger,
par Ji’humeur qui en fort, fi un cheval eft morveux
, lorfque le mal eft invétéré. En effet, on ob-
ferve que toutes les fois que le finus maxillaire ou
le,cornet fupérieur du nez eft plein, la matière reflue
par le canal nazal Si fort par le grand angle ; c’eft
pourquoi on fait des injections par ce conduit, pour
entraîner par le nez les humeurs purulentes.
Cet os eft joint avec l’os du nez, l’os frontal, l ’os
de la pomette , l’os maxillaire, l’os ethmoïde.
Des os de la pomette. Les os de la pomette occupent
la partie inférieure de l’orbite. Chaque os approche
d’une figure oblongue Si n’a rien de remarquable. Il
eft joint avec l’os du grand angle , l’os fphénoïde,
le maxillaire fupérieur, Si l’os temporal par l’apo-
phyfe zygomatique.
Des os maxillaires fupérieurs ou poftêrieurs. Les os
maxillaires fupérieurs font les plus gros de cette mâchoire:
ils'font fitués aux parties latérales ; leur
figure eft aflez irrégulière. La partie inférieure de
l’os maxillaire préfente différentes inégalités qui pa-
roiflènt plus dans certains chevaux que dans d’au-
tres,:-. elles font formées par la pulfion des racines
dés dents, ce dont on s’apperçoit communément
dans:lës;jëunes poulains. A la face interne, on voit
unè)fofle aflez grande qui, unie avec fa congenere,
forme une cavité très-grande pour loger les cornets
du nez que l’on divife en fupérieurs Si en inférieurs.
Supérieurement dans la même face eft un fort enfoncement
qui , en s’uniffant avec le cornet inférieur,
forme une cavité que l’on appelle finus maxillaires :
ess finus manquent dans les poulains, ils n’exiftent
que dans les chevaux. Les os maxillaires font unis
aux os du nez, à ceux du grand angle Si de la pomette,
aux os maxillaires inférieurs , par harmonie ,
Si entr’eux par engrenure.
Des os maxillaires inférieurs ou antérieurs. Les os
B b b ij