H j d'un? maladie qu'elle gagna » u s B S B | I
Ses relies forent depuis tranfportés dans leglile de
Rofchild , & dépotés fous un magnifique mautolee,
que la reconnoiffance ou le faite d’Eric lui fit ele-
ver Un an avant fa mort , elle avoit. fait ccleiirer
avec une pompe digne des trois couronnes , le mariage
d’Eric avec Philippine, fille de Henri IV , roi
d’Angleterre. Dès cet initant Eric voulut régner par
lui-mêtiie ; mais la reine conferva toujours 1 empire
qu’elle avoit 8c B fes fujets & fur lui ; elle ne
la iffa à c e prince que le pouvoir de hazarder quelques
coups1 d’état peu importuns qui flattoient la
vanité-1 mais qui n’influoient point for la fituation
des trois royaumes: Elle'eut l’art de l’écarter du
gouvernement, & de lui perfuader qu il gouvernoit.
La gloire de fon régné , fon courage , festalens,
la proteâion dont elle honorait les arts, le refpeft
quelle infpira à fes voifms, l’immenfe etendue des
états qu’elle conquit par fes bienfaits, qu’elle conferva
par ia force de fes armes & par fes rufes politiques
, la firent furnommer la Sémiràmts du Nord.
Mais fi l’on examinoit en détail la conduite de çétte
princelfe, fi l’on pouvoir deviner fon coeur , on
verrait peut-être qu’elle n’eut que des.talens ce
peu de vertus. -Elle préfenta aux trois nations un
fantôme de liberté pour les affervir en effet, le del-
poiifme étoitle but de toutes fes démarches ; elle
avoit foin que la juffice fût obfervée dans les trois
royaumes, mais elle-même en violoitles loixians
fcrupule ; elle diftribua les principales dignités de
la Suede à des feigneurs Danois , confia à des troupes
Danoifes la*garde des fortereffes des Suédois ,
trompa ceux-ci dans l’affaire du Gothland ; &l®rf-
que la nobleffe vint lui reprocher fes injuftices , &
lui préfenter fes titres & le traité de Calmar, « Je
» ne touche point à vos papiers, dit-elle, confervez-
» les, je faurai bien conferver vos fortereffes ». Son
amour pour Abraham Broderfon efl encore une tache
à fa gloire. C’étoit un jeune Suédois, qui n’avoit
d’autre mérite qu’une figure intéreffante, & qui ne
profita point de l’afeendant qu’il avoit fur lefprit
de la reine , pour la forcer à rendre juftice à fa patrie.
Du refie , grande dans fes vues, & ne mépri-
fant pas les détails, jugeant les hommes d’un coup-
d’oe il, & les jugeant b ien, gouvernant prefque fans
miniftre, joignant à propos la patience & Pa&ivité ,
écartant avec art les demandes importunes, refafant
avec grâce quand fon autorité chancelloit, avec
fermeté quand elle fut affez puiffante , Marguerite fut
un prodige pour fonfexe ; elle l’eût été pour le nôtre.
(M. DE SACY.') '
MARIE, amertume de la mer, ([Hifi.facree.) foeur
de Moïfe & d’Aaron, fille d’Amram & de Jocabed,
naquit vers l’an du monde 2424, "environ douze ou
quinze ans avant fon frere Moïfe. Lorfque celui-ci,
qui venoit de naître, fut expofé fur le bord du N il,
Marie, qui s’y trouva , s’offrit à la fille de Pharaon
pour aller chercher une nourrice à cet enfant. La
princeflé ayant agréé fes offres , Marie courut chercher
fa mere, à qui l’on donna ce jeune Moïfe à
nourrir. On croit que Marie époufa Hur, de la tribu
de Juda , mais on ne voit pas qu’elle en ait eu des
enfans. Après le paffage de la mer Rouge & la de-
flruâion entière de l’armée de Pharaon, Marie fe
mit à la tête des femmes de fa nation, & entonna
avec elles le fameux cantique Cantemus Domino,
pendant que Moïfe le chantoit«â la tête du choeur
des hommes. Lorfque Sephora, femme de ce dernier
, fut arrivée dans le camp, Marie eut quelques
démêlés avec elle, intérefla dans fon parti Aaron ,
& l’un & l’autre murmurèrent contre Moïfe. Dieu
en fut irrité, & il frappa Marie d’une lepre fâcheufe,
dont il la guérit à la priere de Moïfe , après l’avoir
cependant condamnée à demeurer £ept jours hors
du camp. Elle mourut l’an 2552 au campement de.
Cadès, dans le déferf de Sin, où elle fut enterrée ; &
Eufebe dit que de fon tems -on voyoit encore fon
tombeau à Cadès. Exod. xv. Noriib. x x , xÇ...(+)
MARIEBOÉ , habitaculum Maria , (Géogr!) ville
de Danemarck, dans l’île.de Laaland, au bord d’un
lac fort poiffonneux : c’efl le fiege du tribunal commun
à cette île & à celle dèFalfler ; & c’étoit autrefois
celui d’une très-riche abbaye, convertie en bailliage
l’an 1623. (D . G.')
MARIMBA , ( Luth. ) infiniment de pereuffion
fort en ufage parmi les peuples d’Angola , de Ma-
tamba & de quelques autres contrées.
Le marimba efl formé de feize calebaffes de différentes
grandeurs, bien rangées entre deux planches,
L*embouchure de chaque calebaffe eflcouverte d’une
petite tranche d’un bois rouge & fonore, nommee
tanilla. C’efl fur ces tranches même, longues d’environ
un empan, que le muficien frappe avec deux
petites baguettes, le marimba étant fufpendu a fon col
par une courroie. On prétend que le fon de cet infiniment
a quelque reffemblance avec celui d’une orgue.
Au refie le marimba me paroît; une efpece de balafo,
Voye$KLkYO,(Luth!)Suppl. & c e dernier n’efl qu’un
claquebois plus ingénieux que le nôtre. (F. D . C!)
MARK ou MERK, (Géogr.) riviere de la baron--
| nie de Breda, dans les états de la généralité, aux Pays-
Bas Hollandois. Elle a fa fource dans le duché, de
Hoogflraten, & fon embouchure dans le Volkerak,
où elle tombe fous le nom de Dintel. (D . G.)
MARKEN, (Géogr.} île des Provinces - Unies ;
dans le Zuiderfée, lur les. côtes de la Nord-Hollande
, proche de Monni - Kendam. Elle efl fort
petite, n’ayant pas deux lieues de circuit, & ne
renfermant qu’un feul village : l’on donne lé furnoin
de Goudrée, mer dorée, à la portion de Zuiderfée qui
environne cette île. (D . G.)
MARKUS FALVA, MARKSDORF, (Géogr.}
petite ville de la Haute-Hongrie, dans le comté de
Zips ; elle efl munie d’un château, &elle appartient
à la famille de Mariafi. (D . G.)
§ MARNE, f. f. (Rifl. nat. Oryclol. Econ. rurale!)
marga. La marne efl une terre compaéte, graffe au
toucher , qui fe décompofe d’ordinaire à l ’air ,
comme les terres calcaires ; qui fe durcit au feu ,
comme les argilles ; qui fe vitrifie plus aifément
que les argilles à caufe du mélange , & qui fait toujours
plus ou moins aifément effervefcence avec les
acides végétaux ou minéraux, & lorfqu’elle y a tremp
é , elle prive ces liqueurs de leur acidité. Telles
font les propriétés générales des marnes, nous verrons
les propriétés particulières dans la deferiptiou
des diverfes efpeces. Voye{ A r g i l l e , G l a i s e ,
B o l , Dicl. raif. des Sciences., &c.
Dans le Dictionnaire univerfel desfoJJîUs , on dir
flingue fept efpeces de marnes.
Divijion oryctologique. La marne à porcelaine tendre
, blanche, légère , que le feu change en verre
demi-tranfparent. Voye{ le livre publié en Suede en
1743, Maniéré de trouver dans le royaume, des argillesy
dont on puijfe tirer de tutilité. . . *
La terre à pipes, abforbante , légère, grifatre }
qui blanchit au feu , & y prend une croûte de verre;
La marne crétacée, qui fe durcit plus ou moins à
l’a ir , plus rude au toucher, qui fe calcine au feu.
La marne à foulons, ou fléatite, ou fmeûite, fa-’
vonneufe , abforbante , foluble dans l’eau , feuille-!
tée , fe décompofant à l’a ir , fe durciffant au feu ;
fi utile aux drapiers & pour l’engrais des terres.
La marne cubique, qui fe leve par feuillets, & fe
divife en morceaux à-peu-près cubiques , fufible à
l ’air qui la décompofe. Il y en a de toutes couleurs.'
Elle efl propre auffi à fertilifer les terres.
La marne pétrifable, fablonneufe, tçfeufe, qui
fe durcit à4’âir , inutile pour les lamendemens des
terres. ■
La marne vitrifiable tient des parties martiales ou
ochracées , elle efl de toutes les couleurs.
Mendès da Coïta fuit les mêmes divifions que
l’auteur' du Dictionnaire univerfel.
Hill, très-étendu, fur les marnes, ne les diflingue
*que par les couleurs qui fonç.toujours accidentelles,
blanchâtres, de dix fortes; bleuâtres, de trois fortes ;
jaunâtres, de quatre fortes i rougeâtres , de cinq
fortes ; brunâtres-, de trois fortes ; verdâtres, de
deux.forces j noirâtres, de trois fortes.
Les marries coquillieres ne forment point une efpece
à part, parce que ces dépôts de la mer fe trouvent
ou teftacés ou pétrifiés, ou minéralifés dans plu-
fieurs des efpeces que nous venons d’expofer, c’efl
donc auflî un accident. Voyez Ufages des montagnes ,
dans le Recueil de traités fur l'hifloire naturelle de la
terre.
O« voit donc que la marne n’efl point une terre
homogène, mais mixte, compofée d’argille plus ou
moins fine & pure, & de matières calcaires, crétacées,
fablonneufes, martiales, ochracéès, &c.
La marne fert, comme l’on vo it, pour amender
les terres, A caufe de fa partie calcaire , & parce
qu’elle efl propre à attirer le nitre de l’air.
Les Anglois en font grand ufage, & à cet égard,
ils en diftinguent de fix fortes :
Divijion économique. 1. Sous des lits de marne crétacée,
inutilepour l’engrais, on trouve fouvent des
maffes de marnes argilleufés, éparfes, & ne formant
point de couches fuivies. Les Anglois nomment clay-
marie, marne argilleufe ou argille marneufe cette efpece
d’argiîle mêlée de terre & de pierres calcaires. Mills
dit qu’on en trouve quelquefois à trois pieds de profondeur
, fous le fable ; fouvent aufli plus bas, fous
de l’argille. On trouve quelquefois encore d’excellente
marne verdâtre, fous des lits'de marne crétacée.
2. Il y a de la marne brune*, veinée de bleu, &
mélangée de petites pierres calcaires, que l’on rencontre
affez ordinairement au-deffous d’un banc,
foit d’argille, foit de terre noirâtre, à fept ou huit
pieds de profondeur, & dont l’extraâion efl difficile.
Miller dit que dans la province de Chefler,' on dé-
figne cette fubflance par le nom dé cowshut marie.
L’auteur des Elémensdu commerce penfe que çe terme
fignifie terre d bauge , & dès-lors, dit-il, c’efl une efpece
de glaife. L’on voit dans cette même province,
près des eaux courantes & fur le penchant des collines,
une marne plus ou moins teinte de bleu, que
Miller regarde comme une forte d’ardoife. Elle fe
défunit facilement à la gelée ou à la pluie. Son nom
anglois efl compofé de ceux tfardoife & de marne.
3. Dans le premier volume des Elémens du commerce
, il efl encore fait mention d’une glaife brune
tirant fur le bleu, appellée indifféremment dans le
comté d’Yorck clay & marie, c ’efl-à-dire, argille &
marne. L’auteur dit que cette glaife y efl d’un très-
grand ufage pour amender les terres maigres, légères
& fablonneufes, & qu’elle fe trouve ordinairement
fur le penchant de£ collines, fous une couche
de fable,, à la profondeur de quatre à cinq pieds.
C’efl une vraie glaife ou argille, dont on fait de très-
bonne brique.
Il faut obferver ici que les termes de glaife, à?argille
& de marne font fouvent fynonymes, ou employés
indiflinélement par les auteurs qui ont écrit
fur l’agriculture.
4. Le penchant des collines, & certains terreins
humides ou marécageux mêlés de fable léger, contiennent
quelquefois uqe marne brune , compare &
fort graffe. Elle efl affez ordinairement à dèux ou
trois pieds au-deffous de la fuperficie de ces terres
marécageufes. Les Anglois lui 'donnent plufieurs
Tome III,
dénominations qui indiquent que cette fubflance efl
folide, & qu’on ne l’obtient qu’en fouillant : peat
marie, delving’marle.
5' Celle qu’ils appellent fteel marie, marne accrine,
ou marne dure, fuivant les Elémens du commerce, fe
tire fouvent dit fond des puits, & quelquefois fe
trotive à trois pieds au-deffous des terreins fablon-
neux, ou à une plus grande profondeur fous de l’ar-
gille. Elle fe brife comme d’elle-même en*morceaux
cubiques. C ’efl ce que difent MM. Miller & Mills.
6. 11 y a dans le voifinage de certaines mines de
charbon, une marne qui fe délite en feuilles^minces
que l’on feroit tenté de prendre pour des feuilles de
papier grisâtre : auffi .les Anglois l’appellent-ils/^e/-.
marie. L’extradion de cette marne donne beaucoup
de peine. Seroit-ce ce que l’auteur des Elémens du
commerce nomme écaille de favon , & qu’il dit être
cendré?.
Outre les couleurs que l’on vient d’indiquer
comme propres à défigner des efpeces de marnes
propres à fertilifer, il y en a de grife, $Je marbrée ,
& peut-être encore d’autres; quelques auteurs parlent
même de marne noirâtre. J?en ai vu près de Lau-
fanne, près de Meiringue dans le pays de Hafly, &c
ailleurs.
Les caraéteres généraux de la vraie marne fertili-
fante, font indépendans de la couleur.. Ce font des
fels ou des parties métalliques qui la colorent, &c
c’efl la matière calcaire qui , mêlée avec la terre
g raffe lu i donne la propriété de fertilifer les terrés.
Voici les caraélerès des marnes propres à amender
les terres. i° . frfaut que l’air, ainfique Fhumidité,
faffe gerfer &fufer la marne, comme on voit qu’il
arrive en pareil cas à la chaux. 20. Le foleil la réduit
en poudre, principalement lorfqu’il furvient
une petite pluie après quelques jours de chaleur.
3 °. Quand la marne efl parfaitement feche , elle né
fe tient pas en maffe , en quoi elle efl facile à diflin-
guer de l’argile ; au contraire^ elle fe montre alors
fort tendre & difpofée à fe défunir : ainfi on ne
peut la travailler. 40. La gelée l’atténue & la divife
auffi promptement que l’eau peut le faire. 50. Elle
fermente plus ou moins vivement avec le vinaigre
& les autres acides ,«comme Peau-forte, &c. ce que
fait auffi la chaux. La marne détruit les acides. 6°. La
marne qui a demeuré expoûée à l’air pendant quelque
tems, paroît enfuite fort fouvent comme couverte
de fel blanc très-fin; ce que l’on obferve de
même à la furface de la terre où l’on a mêlé de cet
engrais, fuivant la remarque de M. Mills.,7 ° . Plus
la marne efl pure , plus vite elle fe décompofe dans
l’eau Sc le vinaigre , & y forme un précipité de poudre
impalpable, en envoyantmême avec bruit, quantité
de jets d’air à la furface de la liqueur. 8°. M.
Home indique encôre pouf caraélere de la marne,
qu’elle donne un poli brillant aux inflrumens dont
on fe fert pour la fouiller,: c f . qu’au fortir même
de la marniere, elle a une faveur douce & onélueufe.
io®. Lorfqu’on rompt une piece de marne, ellepré-
fentè fouvent des traits qui ont quelque régularité,
comme cubiques. 1 1°. La force du feu la prive de
fes vertus anti-acide & diffoluble.
Le Recueil publié pour l’année 176 1 , parla fo-
ciété d’agriculture de la généralité de Tours, rapporte
entre les obfervations du bureau du Mans,
que Peau-forte agit fur différentes natures de pierres
qui ne font pas de la nature des calcaires, &
qu’ainfi l’indication du vinaigre pour cohnoître la
bonne marne, n’efl rien moins que certaine. .Mais
c’efl toujours un très-bon moyen de diflinguer la
marne d’avec la fimple argille. Enfin, Paliffy dit qu’on
diflingue la marne par la qualité d’être graffe, ferme,
& par fon poids. Une terre qui poffédera le plus
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