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plus grande que B a th , fiege epifcopal de la tùètïih
p ro v in c e , eft peuplée de près de 1 3 mille habitans ,
dont la plupart font fabriquans de draps, Ôc dont un
grand nombre font ce qu’on appelle en Angleterre
non-conformiflcs : elle eft pleine de richeffes , ôc n’a
qu'une feule é glife , av e c une é co le gratuite, ôc une
maifon de charité. Le village d’Agw o o d , dépendance
de Fromc , v it naître , en 1 6 7 4 , la célébré Elifabeth
Sing er, plus connue fous le nom de madame Rowe,
morte en 173 7 . Long. >5.10. lat. â i .2o. (Z>. G. )
FR OM EN T A L , i. m. {Bot. Agricult.) Cette plante
graminée qu’on a pnfe pendant quelque tems en
France pour le raygrafs des Anglois , eft l’efpece
d’avoine fpontanée , que M. Linné nomme avenu
paniculata calicibus bifioris , fiofculo hermaphrodito
mutico mafculo arißato. Linn. Sp. pl. 117. n. 2. gramen
avenaceum elatius , juba longa fplendente. Elle
a trois à quatre pieds de haut , les feuilles longues
j un peu velues , bordées de cils roides ôc
très-courts, tournés vers la pointe : les fleurs
naiffent en panicule , attachées à des péduncules
très-déliés : il y en a deux à chaque pa qu et, r e lues
à leur bafe : l’une d’elles pouffe du bas d’une
d e fes valvules une arrête coudée, deux fois plus
longue que la fleur même. On fait en quelques endroits
des prés artificiels de cette efpece d’avoine
qui eft fpontanée. On prétend qu’elle dure très-long-
tem s , ôc qu’elle donne beaucoup de foin : mais il
eft maigre ôc dur. Conf. Haller , Hiß. fiirp. helv.
14,92. Act. Bern. /770. ( i ? . )
FRON SAC , ( Géogr. ) v ille de France dans la
Guyenne ,fu r la riviere droite de l’ Ille, près de fon
confluent avec la Dordonne. Il y avo it jadis au-deffus
un château qu’on difoit avoir été bâti par Charlemagne
en 7 70 , mais il a été démoli. Cette ville avec la
terre qui en dépend, ôc qui eft une des plus belles
du roy aume , appartient, à titre de duché-pairie, à la
famille du feu cardinal de Richelieu. Long. 17. 22.
lat. 46. ( + )
FR O TH O N I , ( Hißoire de Danemarck. ) roi
de Danemarck , étoit fils de cet Hadding qui le
fit donner la mort pour ne pas furvivre à fon ami.
A peine fut-il fur le trône , que la manie des conquêtes
s’empara de fon ame. Il entra à main armée
dans la Courlande. Les peuples effrayés s’enfuirent
à fon approche , emportant av e c eux tous les fruits
de leur récolte. Ils efpéroient que la difette fo rce-
roit les Danois à fe retirer ; ils ne fe trompoient pas.
Mais c eu x -c i, dans leur retraite , creuferent des
précipices qu’ils couvrirent d’ un gazon légèrement
foutenu ; les Courlandois s’avancèrent à la pour-
fuite des Danois ; ils tombèrent dans le piege qui
leur étoit prépa ré , ôc furent prefque tous maffa-
crés. C e tte rufe meurtrière prouve que les anciens
rois du Nord faifoient la g u erre , moins pour conquérir
que pour v erfe r du fang , comme certains
animaux qui fe contentent d’étrangler leur proie , ôc
dédaignent de s’en nourrir. Frothon parut fur les
frontières de la Ruflie , & fournit quelques places :
déjà fes vues ambitieufes fe tournoient vers la
Su ede , mais fa fceur, époufe du roi Régn er, à la tête
d’une armée, ofa arrêter fa marche triomphante.
Pendant ces expéditions Frothon av o it laiffé les
rênes du gouvernement entre les mains d’Uffon, fon
miniftre ôc fon beau-frere : l’ingrat avoit profité de
fon abfence pour former une confpiration contre
fon bienfaiteur ; il vou loit lui enlever la couronne
& la vie : Frothon rep aru t, le complot fe diffipa ,
l ’auteur tomba aux pieds du ro i q u i , fatisfait de
rompre fon mariage , daigna lui pardonner. Frothon
fournit la Frife Cymbrique , remporta une vi&oire
célébré fur le fouverain de cette contrée ; le même
bonheur accompagna fes armes contre les Sa xons,
qu’il força de lui payer tribut : lorfqu’il crut avo ir
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pouffé fes conquêtes affez loin dans le confinent, il
chercha dans l’Océan un nouvel aliment à fon ambij
tion ; il fournit l’Angleterre ôc l’Ecoffe. Il mourut
dans une fécondé expédition qu’il entreprit contre
la Suede vers l’an 68 avant J. C. C’étoit .,un roi
fpadaflin , comme l’étoient alors tous les rois du
Nord. Deux de fes fujets i ’appellerent en duel, ÔC
tous deux périrent de fa main.
Frothon II. Si l’on en crqit quelqueshiftoriens,
il ne dut la couronne de Danemarck qu’à fa valeur*
Sa force extraordinaire lui mérita le furnom de vigoureux
, qualité fort eftimée dans un tems & dans une
contrée , oîi l’on ne connoiffoit d’autre droit que la
force. Il conquit la Norvège en terraffant lui feul le
roi Roger, ôc dix de fes plus braves courtifans.
Dans ces tems plus que barbares, une couronne étoit
le prix d’un coup de lance ou de maffue. Frôthon I I
régnoit cent cinquante ans avant l’ere chrétienne, ÔC
le duel étoit alors tellement à la mode , que lorfque
les rois manquoient de prétexte pour fe déclarer la
guerre , ils prenoient celui de mefurer leurs forces.
Frothon III fucçéda à Fridlef I , vers l’an 74
avant J. C. après une minorité orageufe : il envoya
des ambaffadeurs au roi des Huns, pour lui demander
Hannonde fa fille en mariage. Ceux-ci firent cette
demande d’une maniéré qui peint bien les moeurs de
leur fiecle. Il faut, difoient-ils / ou remettre votre
fille entre nos mains., ou vous battre avec nous. Cette
harangue étoit preffante; elle fit effet, Hannonde fut
conduite à la cour de Danemarck. Mais Frothon ne
fut pas l’objet qui fit le plus d’impreffion fur fon coeur.
Le miniftre Grepa la v it , lui plut ÔC l’aima : ce favo*
ri étoit jaloux de la confiance que le roi donnoit à
Eric le fage, qui étoit venu de Norvège, pour épier
les deffeins de Frothon. Il confeilla au roi de le faire
affafliner. Ce prince rejetta ce confeil avec horreur»
Bientôt Eric lui découvrit l’intrigue fecrette.de la
reine ôc de Grepa. Hannonde fut répudiée. ; Frothon
donna fa foeur en mariage à Eric, pour prix de ce
fer vice, fi toutefois c’en eft un ; Eric alla, au nom du
roi, demander la fille du roi de Norvège, ôc l’enleva
tandis que ce prince délibéroit s’il devoit l’accorder.
Les Danois furent attaqués par les Vandales; le
roi les repouffa, les pourfuivit, maffacra tout ce qui
put lui réfifter, fournit le refte, Ôc prit le titre de premier
roi des Vandales. Cependant leroide Norvège
s’apprêtoit à venger l’affront qu’il avoit reçu ; il fit
un armement confidérable : mais Frothon le prévint,
le battit ôc s’empara de fa couronne. Ce fut avec la
même facilité qu’il triompha des Huns, qu’il arracha
un tribut au Bretons, ôc qu’il conquit toute l’Irlande:
il donna le royaume de Suede à Eric, pour récom-
penfer tous les fervices que ce miniftre lui avoit rendus
dans la guerre ÔC dans la paix. Sa mort ne fut pas
digne d’un fi beau régné; il afliftoit au fupplice d’un
voleur; une vache vint, fi l’on en croit l’hiftoire, le
terraffer d’un coup de corne, ôc le peuple crut que
ç’étoitlamere du voleur, célébré magicienne, qui
pour venger oufauver fon fils, avoit imaginé cette
métamorphofe. On croyoit alors au pouvoir de la
magie, le Nord a fes C ircé, fes Pithoniffes ; les rois
même le faifoient initier dans cet art; ôc leurs filles
ou crédules ou fourbes rendoient des oracles.
Frothon I I I , plus fage qu’eux aima mieux faire
des aftes d’équité ôc apprendre aux hommes ce
qui eft jufte, que de leur prédire l’avenir. La
longue paix dont le Nord jouit pendant lès dernières
années de fon régné, le fit lurnommer VAu-
gufie du Nord; il en fut aufli le Licurgue : toute cette
contrée avoit été jufqu’alors peuplée de brigands; il
les attira près de lui lous diverfes prétextes, ôc les
fit périr. Le füpplice qu’il leur réfervoit étoit de
devenir la pâture d’un loup affamé. Ce fpeâacle aufli
effrayant que nouveau pour les Danois, fit fur eux '
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tme ïnlpreflîon fi forte, que le roi ayant fait fulpendré
des bracelets d’or dans pîufieursforêtSjperfonnen’ofa
y toucher; il rendoit les magiftrats reiponfables des
vols qui fe commettoient dans leur jurifdiôion. Il fit
encore d’autres loix qui prouvent moins fes lumières
que fon zele. Ce futlui qui régla le partage du butin
fait en guerre. Les vaiffeaux pris dans un combat dévoient
appartenir au peuple. Celui qui lé premier
prenoit la fuite étoit déclaré infâme. Les filles obtinrent
le droit de difpofer de leur main fans le confenperaou
u1 uuci ic. ...c induagc eiuii annuie par 1 aciui
tere ; celui qui donnoit afyle à un voleur étoit condamné
au fouet, ôc tous fes-biens étoientconfifqués.
Les déferteursétoient punis de m o r t . Le roi abolit l’u-
fage de fe juftifier par. ferment, maisily fubftitua celui
du duel , p lu s r é v o l t a n t encore. Une autre loi bien
plus ipjufte étoit celle qui condamnoit indiftincte-
ment deux étrangers à mort toutes les fois qu’un D anois
a u r o i t été tué par un etranger. La plus belle de
Ces .'ordonnances étoit'celle-ci. Celui qui dans une
aâion aura devancé le premier rang, s’il eft efclave,
deviendra libre ; s’il eft libre, deviendra noble; s’il
eft noble, fera préfet.
Frothon IV monta fur le trône de Danemarck,
l ’an 3 4 de l’ere chrétienne. Il avôit à peine atteint fa
douzième année ; les Saxons mépriferent fa jeuneffe
ôc lui refuferent le tribut qui leur étoit impofé. Il
marcha contre eu x, ôc les fournit. Un aventurier
hommé Stercather, vint s’attacher à fon fervice ; Frothon
Feleva au rang d’amiral, ôc fes flottes eurent
bientôt l’empire^ des mers du Nord. Les talens militaires
de ce général ne fe bornoient pas aux expéditions
maritimes, il vainquit Viecar,roid© Norvège;
fournit une partie delà Ruflie, conquit l’ Irlande, châtia
les Courlandois, les Sembes, les Curetes , qui
s’étoient ligués pour former une révolte générale. Il
lui eût été facile de fe réferver à lui feul toutes ces
conquêtes, ôc s’il ne fut pas ro i, fans doute qu’il
dédaigna de Pêtré. Un Saxon ofa faire un défi à Frothon
; celui-ci voulut l’accepter. Mais Stercather l’arrêta
, fe préfenta au combat, Ôc étouffa fon adverfaire
dans fes bras, P o u r Frothoii, fa gloire fut effacée par
celle de fon miniftre ; Stercather etoit en même temps
légiflateurôc général. Une nouvelle viÔoireremportée
fur les Saxons fut encore fon ouvrage. Ils demandèrent
la paix ; elle leur fut accordée ; leur chef invita
Frothon ôc les principaux Danois à un repas
magnifique ; mais au milieu du feftin, il fit mettre le
feu à l’édifice qui renfermoit cette augufte affem-
blée ; Frothon périt au milieu des flammes, après un
régné de douze à quinze ans. Il avoit doublé la paie des
foldats, ôc ce fut à ce prix qu’il acheta le furnom de
Liberal.
Frothon V fucçeda à Harald fçn frere, qu’il
avoit fait affaffiner, foit qu’il fût jaloux de la gloire
de ce jeune prince, foit plutôt parce qu’il vouloit
S enrichir de fa dépouille. 11 réfervoit le même fort à
fes neveux Harald & Haldan. Le fidelé Regnon les
avoit dérobés à fa fureurùlles élevoït dans la Zélande
au. fond d’une cavern e ; & cependantilfaifoit courir
le bruit dé leur mort : çes jeunes princes furent enfin
découverts, Frothon alloit les faire traîner au fu-
p.ice. Regnon fitalou-s de l’henreuxdon del’éloqueii.
ce le plus noble lîfage qu’un homfne puiffe en faire :
d toucha le coeur d’un tyran, & fauva l'innocence,
c-es deux princes cachèrent long-temps le projet de
Vengeance qu’ilsméditoient.lls-attendirentuneocca-
îon favorable à leur haine.t elle fe préfenta. Frothon '
WÊËÈB&t <?ans un profond fommeil; ils mirent le
reua ton palais; & ce prince, trop digne de ce fort dé-
— ■ 1 ere chrétienne, ( les ruinesf vers■ t , 4 de • M. d e Sa c y . )
F R U
1 * § FtlUCTESA; ( Mytholog.) dèejfc qui prißdoii
a ta coafmumàa des fruits. i°. Lifez Frucluféc, Sainl
Augultin, dans le quarriemeliv. de la Gré dedieu,chap.
a i, écrit Frttclufea; i° . On irtyoqtioit cette déeffe pour
avoir une bonne récolte. Lettres fur ^Encyclopédie-.
I W G IN A L S F R U G Ü R R L , H H
temple dedte à la. Venus pudique, apfellèe Vénus Fmgi t
S-Frttgural le nom d’un temple dédié h Jdpieir. i°. Dé
célébrés moques prétendent qu’au lieu de Fruginrtlii
taut lire Frutinal* temple de Vénus Fruta.
2°. 11 faut atlffi ; au lieu de Frugur.il. lire Fuleürali
LetcresforFEUcyelàpidiev *
§ FRUITÉ , idj. ( terne àeÊïâfom ) fe dit duchés
ne , du pin, du riojrier & autres afbreâ, chargés dé
fruits lorfeu :K font d’cinaiî ‘different.
I I A H E g l B . H Bretagne I £ urgent au chine
dt jàlople, fruité d on, '"C
D ’Alboy de Montrolîer, en Rouergue ; d’heur dtt
chenedargent, fruité definople adextredlunemamdi
Carnation, tenitm une épée du fécond email garni d’6r:
{G. D . L. T.) 6 ‘
FRUMARIUS , foi des Sueves, ( ffift.d’É/pag ')
Frontan eîant.inorf, les Sueves enflent du, ou dé-
pofer Majoras , ou ne connaître c::e !..i ppur foiive-
r ’ FtiAis ils ctoicnt toujoursdiviies, & les adhéf en?
de Frontan opiniatrément déterminés à ne jamais fé
foumettre à Maldras, procédèrent à l’éle&ion du
fucceffeur de Maldras, & Remifmond réunit ces
fuffrages : en forte que la rivalité des deux concurrens
perpétua les hoftilités. Cependant, à force de cruau*
tes, Maldras érant.enfin devenu odieux à fes propres
fujets, ils le tuerent d'ans un tumulte, & au lieu d©
reconnoître Remifmond , ils fe bâtèrent d’élever
Frumarius fur le trône. Pendant que celui-ci fe pré-
paroit à lutter avec avantage contre fon compétiteur*
Remifmond, à la tête d’une troupe de foldats excités
par Pefpoir du butin, furprit la ville de Lesgo, maffacra
les habitans, & pilla tout ce qu’il put en emporter.
D ’un autre cô té , Népotien général des Romains ôi
Sueneric général des Goths, fondirent furies Sueves
en firent un horrible carnage, ôc mirent en fuite ceux
qui échappèrent au maffacre. Népotien ôc Suénéric
pafferent comme un torrent,ôc allerem ailleurs porter'
le ravage ôc la mort. Les Sueves difperfés fe réunirent
, ôc recommencèrent leurs hoftilités.. Informé de
l ’approche de Frumarius, Remifmond fe difpofa à le
recevoir ôc à décider Ja querelle par une bataille. Les
deux armées combattirent avec le plus féroce acharnement
; il y eut de part'ôc d’autre * beaucoup de
morts : mais la vi&oire demeura indécife; ôc les deux
concim-ens également affoibiis, convinrent de remettre
leurs intérêts à la décifiôn deThéodoric: mais
cette décifiôn tardant trop à être rendue, Remifmond
recommença la guerre avec la plus atroce vivacité *
à force de foins Ôc de démarches, Cyrilla parvint à
ménager une treve entre les deux partis : elle ne dura .
pas long-tems, ôc l’impétueux Remifmond fe livroif
à de nouvelles fureurs, lorfque Frumarius mourut,
ôc laiffa le trôné fans partage à Remifmond qui fut
reconnu feul fouverain par tous les Sueves, inftruits
à leurs dépens des dangers auxquels s’expofe une nation
quis’obftine à avoir deux rois. Ce fut vers l’aii
464, que Frumarius mourut, on ignore à quel âge*
\L. Ci)
* § FRUMENT AIRES, étaient dans t empire F Oc*
cident des foldats ou archers. Il falloit dire dans l’empire
Romain, ôc non pas dansFempire d’Oeeidenti
Leur fonction étoit de donner avis au prince de ce qui fè
paßbie , comme ceux quon rtömmoit curieux & aux*
quels on les joint quelquefois. On devoit dire que l’erh'*
pèreur Dioclétien abolit les frumentaires, Ôc que leâ
curieux firent ce qu’a voient fait les frumentaires»
tFiTillemont fut Dioclétien. Lettresfur F Encyclopédie»