oyale. Son cul de fac eft placé au-deffus de l’infer-
tion des conduits ; Ton extrémité inférieure fe continue
au conduit na f al.
Il eft formé par une membrane extérieure, cellulaire,
mais ferme & prefque tendineufe,& par la
membrane rougeâtre, pulpeufe & molle, continuée
depuis la membrane pituitaire du nez. On y découvre
quelquefois des grains glanduleux. On a décrit nouvellement
un étranglement fait par des fibres circulaires
, qu’on croit capable de retenir les larmes
dans le fac à la maniéré d’un fphinâer. Je crois que
ce fphinûer a befoin d’être vérifié.
Le canal nafal eft la continuation de ce fac. On
les a vus féparés par un pli qui reffembloit à une valvule
; cela n’eft pas confiant. Il eft logé dans un canal
formé en-defliis par i’apophyfe nafale & par l’os
iinguis, & plus inférieurement par cet os & par l’a-
pôphyfe montante de la coquille inférieure du nez.
Il efi incliné en-arriere & un peu en-dehors. Son
orifice eft toujours ouvert, & placé dans le canal le
plus inférieur des narines, au-deffus de la fécondé
& de la troifieme dent molaire. Il eft caché par la coquille
que je viens de nommer. La membrane eft prolongée
inférieurement. Le canal eft comme tronqué ;
l’ouverture eft un peu plus étroite que le refte du
canal. On y a vu des grains glanduleux.
Les pointS'/acftrym<T«x-pompent apparemment les
larmes par l’attra&ron naturelle aux tuyaux capillaires.
Elles y font amenées par le mufcle orbiculaire
des paupières, dont le ligament & le point d’appui
font placés proche le paflage des conduits lachrymaux.
Les larmes defcendent donc naturellement dans
le nez, dont elles peuvent arrofer les membranes.
Elles ne font pas conduites dans la bouche par le
prétendu canal incifif qui n’eft qu’une membrane fans
cavité, par laquelle une branche de l’artere palatine
remonte au nez. ( H. D . G. )
LACONIQUE, CONCIS, adj. (Gram. Synon. )
L’idée commune attachée à ces deux mots eft celle
de brièveté. Voici les nuances qui les diftinguent.
Laconique fe dit des chofes & des perfonnes, concis
ne fe ditguere que des chofes ,& principalement des
ouvrages & du ftyle, au lieu que Laconiquefe dit principalement
de laconverfation ou de ce qui y a rapport.
On (ht, un homme très -Laconique, une réponfe laconique
, une lettre laconique ; un ouvrage concis, un
ftyle concis.
Laconique fuppofe néceflairement peu de paroles ;
concis ne fuppofe qtie les paroles néceflaires ; un ouvrage
pent être long & concis, lorfqu’il embraffe un
grand fujet ; une réponfe, une lettre, ne peuvent être
à la fois longues & laconiques.
Laconique fuppofe une forte d’affe&ation & une
efpece de défaut; concis emporte pour l’ordinaire
une idée de perfe&ion : Voilà un compliment bien laconique
: Voilà un_difcours bien concis & bien énergique. (O)
LACQUE ARTIFICIELLE, ( Chymie. Peinture. )
Lacque rouge fort durable, G propre à la peinture, fecret
perdu, & retrouvé par M. Margraff. Perfonne n’ignore
combien les bons peintres font de cas des couleurs
qui joignent à la beauté la durée; & en effet, quelque
perfeûon qu’ils mettent dans les productions de
leur art, files couleurs qu’ils y emploient s’effacent,
foit d’abord, foit à la longue, le tableau perd tout
fon prix & ne reffemble plus à celui qui étoit forti
des mains du peintre. C’eft ce qui engage ces artiftes
à foumettre aux plus fortes épreuves les couleurs
qu’ils veulent employer. Pour cet effet ils prennent,
autant que je le lais, celles qui foutiennent le plus
long-tems i’aûion des rayons du foleil, & nè s’y ter-
lîiflent pas. Ils broient lescouleurs avec un peu d’huile
tirée du pavot par l’expreffion, & font avec ces couleurs
une ou plufieurs raies fur les vitres d’une
Fenêtrequifoit dans l’expofitioq du foleil la plus forte
& la plus longue ; & ils jugent de leur durabilité par
le tems plus ou moins long pendant lequel elles s’y
foutiennent. La couleur qui furvit, pour ainfi dire
à toutes les autres, eft d’autant plus eftimée qu’elle
fubfifte le plus long - tems.
En 1753 , quelques amis, dit M. Margraff, me
donnèrent une femblable couleur rouge, qu’ils tè-
noient de M. Pefne, célébré peintre de la cour de
Berlin, qui l’employoit comme une des plus durables
, mais dont la compofition étoit demeurée inconnue
à la mort d’un homme qui la fourniffoit, &
qui en poffédoit feul la préparation, me priant de la
retrouver, s’il étoit poflible. Le total n’alloit pas au-
delà d’une demi-dragme ; ce qui n’empêcha pas que
je ne tentaffe l’entreprife, & ne fiffe les expériences
fuivantes.
Je pofai un peu de cette couleur fur la langue humide,
& je remarquai qu’elle avoit été attirée parla
langue & y étoit demeurée attachée. Là-deffus j’en
jettai un peu dans de l’efprit de nitre; je ne remarquai
point d’effervefcence, mais la folution du mélange
fe fit fort tranquillement, fans que la furfoce
s’élevât le moins du monde, d’où je conclus que la
bafe de cette couleur étoit une terre précipitée de
l’alun par un alkali, & enfuite bien édulcorée, à laquelle
s’attachoient les parties de tel ou tel corps
coloré, & fouffroient en même tems la précipitation.
La bafe étant ainfi connue, il s’agiffoit de trouver
la partie qplorante.
Comme la cochenille paffe pour donner une des
couleurs rouges les plus belles & les plus durables ,
& qu’on en foit auffi de belles lacques pour la peinture
, j’effayai d’en lier la fubftance colorée avec une
terre d’alun. Je fis bouillir diverfes quantités de cochenille
pulvérifée avec de bon alun de Rome & autant
d’eau qu’il convenoit ; je filtrai la décoâion par
un papier brouillard ; je précipitai la leflive colorée au
moyen d’une folution nette de fel alkali fixe, préparé
du tartre, je l’édulcorai avec de l’eau bouillante, je
la fis fécher, & j’obtins quelques couleurs, belles à
la vérité, mais inférieures néanmoins pour la beauté
& pour la durée à celle qu’on m’avoit donnée ; elles
tiroient plus au cramoifi, & ne foutenoient pas long-
tems les rayons du foleil, qui les privoient bientôt
de leur luftre. Je remarquerai ici que dans la préparation
des couleurs fufdites & de celles dont j ’ai encore
à parler, je ne me fuis fervi que de l’alun de
Rome, parce qu’il ne contient point de parties martiales,
& que j’ai toujours employé de l’eau diftillée
nette.
J’aifüivi Iesmêmes procédés pour diverfes épreuves
faites avec des grains de kermès, avec de la gomme
lacque en bâtons, avec ces grains qu’on trouve aux
racines du polyganumcbccifèrum, comme auffi avec
toutes fortes de bois de teinture, tels que celui de
Fernanbuc & autres; quelques-uns donnoient à la
vérité<l’affetfbeaux produits, mais aucuns ne foutenoient
long-tems les rayons du foleil, quelques-uns
même s’y terniflbient d’abord: fur-tout il ne s’en
trou voit point qui égalât la lacque que j ’avois reçue,
par rapport à la vivacité de la couleur, d’un rouge
de fang enflammé. •
Là-deffus je penfai à la garance, dont on fait un
très-grand ufoge dans la teinturè. On en trouve chez
touslesdroguiftes, mais de qualités fort différentes. La
meilleure, qui eft celle de Hollande, coûte 12 à 16
gros la livre. J’en pris deux onces, auxquelles je
joignis autant d’alun de Rome le plus pur & le mieux
choifi. Je fis diffoudre l ’alun dans un pot net verniffé
où j’avois mjs auparavant trois quartes d’eau diftillée
que j’avois foit bouillir ; je remis le pot au feu & l’en
retirai auffi-tôt que l’eau commença à bouillir ; je
jettai enfuite la quantité fufdite de garance dans cette
eau
eau bouillante, je lui fis foire encore un ou deux
bouillons, je retirai le tout du feu, & je filtrai le mélange
par un filtre double de papier blanc. Je laiffai
repofer pendant une nuit cette liqueur tirée au clair,
afin que le peu de poufîiere qui pouvoit avoir paffé
par le filtre, allât entièrement à fond. Je verfai tout
doucement l’eau colorée d’un rouge clair dans le
vaiffeau de terre qui avoir été de nouveau nettoyé;
je fis chauffer encore une fois le tout, & je verfai
ideffus une folution de fel de tartre tout-à-foit limpide
& auffi claire que de l’eau, jufqu’à ce que la
garance eût ceffé de fe précipiter. Je mis le précipite
coloré fur un nouveau filtre double, je fis entièrement
écouler le fluide, & je verfai fur la poudre rouge qui
étoit demeurée dans le filtre de l’eau diftillée nette
& bouillante, jufqu’à ce que l’eau qui paffoit au travers
n’eut plus aucun goût folin; après quoi je fis
fécher entièrement la couleur fur un fourneau modérément
chauffé, & elle fe trouva du plus beau rouge
foncé, parfaitement femblable à la couleur qui m’avoit
été donnée, & même d’une plus belle apparence.
J’envoyai auffi-tôt à mes amis de cette couleur ,
afin qu’ils en donnaffent à M. Pefne pour l’éprouver,
& à quelque tems delà , ils m’affurerent que c’étoit
non-feulement la couleur perdue que j’avois retrouvée
, mais qu’elle étoit beaucoup plus belle, & qu’il
réfultoit des épreuves auxquelles on I’avoit foumife,
qu’ elle feroit parfaitement durable. J’en ai moi-même
tracé des raies fur une vitre, après l’avoir mêlée,
comme je l’ai dit cijdefliis, avec de l’huile de pavot ;
& depuis feize ans il n’eft arrivé aucun changement
à cette couleur qui demeure auffi belle qu’elle l’étoit
le premier jour. Ainfi elle eft fort préférable à toutes
celles qu’on pourroit tirer tant de la cochenille que
d’autres végétaux.
On voit aifément que cette couleur, par rapport
aux drogues qui y entrent , fera beaucoup moins
couteufe que celle qu’on feroit avec de la cochenille
; cependant la grande quantité d’eau diftillée
qu’il fout employer pour fon édulcoration, en augmente
affez confidérablement le prix ; & fi l’on vouloir
y fubftituer de l’eau crue, fût - elle de ri viere ou
de pluie, la couleur ne deviendroit jamais auffi
belle qu’avec de l’eau diftillée.
C ’eft en prenant, comme on l’a dit, parties égales
de garance & d’alun, qu’on obtient la couleur de-
firée : mais fi l’on change les proportions dans la
préparation, cela donne toutes fortes de nuances de
la même couleur. Deux parties de garance avec une
partie d’alun donnent une couleur fort foncée. J’ai
pris encore une demi-partie de garance & une partie
d’alun, & les ayant traitées de la maniéré fufdite,
le produit a été fort beau , mais plus clair. J’ai auffi
tiré une couleur agréable d’une partie de garance
avec deux parties d’alun, mais encore plus claire.
Une partie de garance & quatre parties d’alun font
im très-beau rouge couleur de rofe ; & les variations
répondent ainfi aux autres changemens que fouffrent
dans la préparation les proportions entre la garance
& l’alun. 5
Au lieu de verfer fur l’extra&ion qui venoit de parties
égales de garance & d’alun, une folution alkaline
nette de fel de tartre, je me fervis pour la précipitation,
d’une folution de leffive de fang, compofée de
partieségales de fang, & d’une partie de Tel de tartre,
comme je l’ai enfeigné, dit M. Margraff, dans mes
OEuvreschymiques, tom. I , p. izy. Cela me donna auffi
une belle couleur, mais beaucoupsplus pâle que celle
ipi’avoiî produite la folution de l’alkali le plus pur. Je
mêlai auffi quelque peu de cette extra&ion avec de la
folution de fel, alkali du régné minéral, & j’eus de
même un r©uge, mais moins beau. Enfin , quand,
avant la précipitation, je verfai fur cette extraûion
Tome II/.
quelques gouttes d’une folution d’étain, qui rehaufle
beaucoup la couleur rouge de la cochenille, je n’obtinS
pas pourtant une couleur auffi belle que la première,
mais elle étoit plus noirâtre.
J ai exactement mêlé enfemble le précipité que l’alkali
avoit tire d’une once d’alun de Rome diffous
dans de 1 eau & qui avoit été auparavant édulcoré
au mieux , avec l’extraftion filtrée de la folution
d’une once de garance & d’une demi-dragme de fel
de tartre; & ayant de nouveau Toigneufement édulcoré
le tout avec de l’eau bouillante, j’ai obtenu par
ce moyen une couleur, belle à la vérité, mais pâle.
J’ai encore cherché à infinuer les parties colorantes
delà garance dans une terre calcaire, en faifantbouil-
lirletoutavecunpeu defel de tartre; je filtrai la folution
qui avoit beaucoup de peine à paffer à travers le
papier; je verfai là-deffus une bonne quantité de
folution de craie faite avec l’acide du nitre ; il fe précipita
quelque chofe; j’y verfai de nouveau un peu
de fel de tartre diffous, jufqu’à ce que toute la craie
de la folution que j’y avois précédemment mêlée,
fe fût précipitée ; je fis enfuite l’édulcoration fur le
filtre, & j’obtins un précipité d’une couleur médiocrement
foncée, mais qui, après avoir été defféchée,
fe laiffa diffoudre tout de fuite, en écumant avec
force, dans l’acide tant du nitre que du fe l, auffi bien
que dans le vinaigre concentré & diftillé ; & dans
celui-ci il Te trouva après <jue toute la terre calcaire
eût été diffoute parle vinaigre, une fubftance rouge
qui s’attachoit aux doigts comme une efpece de réfine.
Toutes ces couleurs, en particulier celles où entre
la terre d’alun, font fort utiles pour les peintures
à l’eau fur des murs, & s’y confervent fans le moindre
changement, tout auffi bien que la peinture à
l’huile; feulement elles ne font pas auffi brillantes.
Un examen plus particulier de la garance que j’ai
entrepris, me mettra peut - être en état de fournir de
plus grands détails fur la belle couleur que je n’aii-
rois jamais cru fe trouver renfermée dans ce végétal
6t pouvoir en être tirée, (4-)
LACS- D’AMOUR, f. m. laqueus, i, on prononcé
las-d’amour, ( terme de Blafon. ) meuble de l’écu qui
repréfente un cordon entrelacécirculairement, dont
les bouts traverfent les centres , l’un à dextre,
l’autre à feneftre ; ce meuble eft ordinairement pofé
en fafee.
Damours de Saint - Martin, de Liffon en Normandie
; d’argent à trois lacs - d’amours de fable.
( G .D .L .T .)
§ LACTÉES , VEINES LACTÉES , o* VAISSEAUX
LACTÉS, (Anatomie.) Les vaiffeaux lactés
n’ont pas été inconnus, aux anciens. Comme dans la
chevre ils fe réunifient pour former un tronc confi-
dérable qui accompagne l’artere méfentériqùe, c’eft
dans cet animal & dans le chevreau qu’Erafiftrate &
Hérophyle les ont vus. Galien, dans les nombreufes
expériences qu’il a faites fur des animaux vivans, ne
les a pas manquées tout-à-fait ; il a vu du moins du
lait dans les vaiffeaux du méfentere. Ils font très-
apparens dans les quadrupèdes ouverts, quand ils
ont été bien nourris, & tués trois ou quatre heures
après qu’ils ont pris des alimens. Dans les hommes
même ils reftent quelquefois pendant plufieurs jours
remplis de chyle ; je les ai vus plufieurs fois non-feulement
dans une perfonne noyée, qu’on ouvrit pref-
qu’auffi-tôt que fa mort fut conftatée, mais dans un
homme mort huit jours auparavant. Il n’eft pasné-
ceffaire pour les voir de lier des veines , ou bien le
conduit thorachique, quoique cette précaution les
puiffe rendre plus gros & plus apparens. Afellus
les a vus & fuivis en 1622. T u lp , Vefling & M. de
Peïrefc ont été les premiers qui les aient vus dans
l’homme.
T T t t