Réfumons en peu de mots les' effets de la conception.
La trompe fe redreffe , elle embraffe l’ovaire ;
la véficule la plus groffe 6c la plus formée s’ouvre ,
elle répand fa liqueur 6c fe remplit dune chair fon-
gueufe, qui reffemble affez à une glande.
L’expérience ne va pas plus loin , du moins directement.
Perfonne n’a vu encore, 6c peut-être.ne
verra-t-on jamais, ce qui fort de la véficule pour
devenir un embryon. C’eftapparemmentune liqueur
glutineufe , qui n’a pas encore affez de folidité pour
fefoutenir , ni de couleur pour être diftinguée. Par
le réfultat des expériences poftérieures, l’embryon
eft une colle qui ne devient vifible que par l’aeide
qu’on y a verfé ,oupar les progrès de l’accroiffement.“
Mais quelle que puiffe être l’apparence de cet
embryon vifible, il eft fûr cependant qu’il fort de l’ovaire
&c qu’il eft reçu par la trompe, Puifqu’on a vu
le foetus dans l’ovaire & dans la trompe , je ne vois
pas qu’il puiffe y avoir de doute là-deffus. 11 fort de la
véficule rompue cet embryon, car le refte de l’ovaire
eft entier, fa membrane eft fermée de tous côtés, &
il nvy a point de changement, que dans cette véficule
unique ou dans le nombre de véficules, qui répond
à celui des embryons. La déchirure qu’on ne manque
jamais d’obferver à la véficule , eft bien probablè-
ment la fortie que la nature a ouverte à cet embryon.
Puifqu’il n’y a point de corps jaune, ni dans la
vierge , ni même dans la femelle qui vient de concevoir,
ce corps ne peut donc contribuer à la formation
de l ’embryon, qui eft formé , & qui eft placé
dans-la matrice , avant que la véficule ait-dégénéré
en corps jaune.
C ’eft dans l’ovaire que fe fait la conception, puifqu’on
y a v u le foetus, 6c puifque dans la poule 6c dans
le quadrupède vivipare même, le . mâle féconde
dans un moment plufieurs embryons, 6c même tout
un ovaire. Il ne féeonderoit dans la. matrice qu!un
feul de ces oeufs,ou du moins,untrè6-petitnombre
qui pourroit s’y trouver. ( H. D . G. )
GÉNÉROSITÉ ordre de /«z).,fut établi en 1665
par Charles Emile, prince électoral de Brandebourg,
dont il fit grand-maître fon frere l’élefteur Frédéric III
de Brandebourg qui devint roi de Pruffe, en janvier
1701, 6c mourut en 1713. '
La;croix de cet- ordre eft d’o r , à huit pointes pom-
metées, émaillée d’azur, rayonnante aux angles,
avec un médaillon au centre, chargé du mot généro-
Jité. Cettecroix eft attachée à un ruban bleu. Planche
X X IV , figure.^, de l'A n Herald. Dict. raif. des
Sciences, &c. ( G. D. L. T. )
§ GENÊT , ( Botan. Jardin-.') en Latin genijla,
en Anglois broom ’, en Allemand genften.
Caractère générique.
Le genêt donne une fleur papilionacée ; le papillon
eft âlongé 6c recourbé entièrement; les ailes font
détachées & un peu plus courtes ; la nacelle eft droite
& plus longue que le. pavillon^ On trouve dix étamines
réunies enfermées dans la nacelle. Au centre
eft fitué un embryon ôblong, qui devient enfuite une
filique gonflée à une feule cellule: cette cellule
s’ouvre en deux valves qui renferment des femen-
ces réniformési" '
Efpeces.
1. Genêt à rameaux à deux tranchans, articulés,
à feuilles ovale-lancéolées. Genêt herbacé.
Genijtdramis ancipitibus , articulfitis, foliis oyato-
lanceoiaiis. Hort. Cliff.
Dwarf ancre shapéd broom.
■ jgl Genêt à feuilles lancéolées., à rameaux ftriés ,
cylindriques 6c droits. Petit genêt des teinturiers.
Genijla foliis lanceolatis, rarnis [Iriatis, ttntibus ,•
erectis: Hort.' •Cliff".
Narrow leav’d dyers broom.
3. Genêt à feuilles ovale-lancéolées , à rameaux
ftriés cylindriques : grand genêt des teinturiers. Ge.
neftrolle commune.
Genijla foliis ovato-lanceolatis , ramis [Iriatis , tere-
tibus. Mill.
Common dyers broom, ôr wood-waxen.
4. Genêt dont les feuilles inférieures font formées
en coin , dont les rameaux à fleurs font très-déliés,
6c qui porte de grandes fleurs droites. Grand genêt
de Portugal.
Geniflafoliis inferioribus cuneiformibus, ramis flori-
feris linearibus, Jloribus majoribus erectioribus.
Greater Portugal dyers broom call'd piurna.
ç. Genêt à feuilles lancéolées, à rameaux en pani-
cule, à tige d’arbre.
Geni'fla Joliis lanceolatis, ramis paniculatis , caule
arborefeente. Mill.
Tree-like tartarian broom with a yellow Jlower.
6. Genêt h rameaux triangulaires, prefqtie,articu-
lés , à feuilles à trois pointes.
Genijla'ramis triquejlris fubarticulatis, foliis triaif-
pidatis. Linn. Sp. pl.
Shrubby Portugal dyers broom.
7. Genêt à feuilles lancéolées, obtufes, à tige
galeufe & tombante. Genêt à feuilles de renouée.
Genijla foliis lanceolatis obtttjis, caule tuberçulato
decumbente. Hort. Cliff.
Branching broom with leaves like St. Johnfwort.
8. Genêt à épines Amples , à feuilles lancéolées,
& dont les rameaux à fleurs font défarmés.
Genijla fpinisJimplicibus y ramis Jloriferis inermibus9
foliis lanceolatis. Hort. Cliff.
Small English broom. called petty whin.
9. Genêt à épines rameufes , dont les rameaux à
fleurs font défarmés; à feuilles étroites 6c velues.
Geniflafpinis decompojitis, tamisJloriferis inermibus,
foliis linearibus pilofis. Linn. Sp. pl.
Most, hairy fn a ll Spanish prickly broom. ■
10. à épines cpmpofées , dont les rameaux
à fleurs font défarmés, à feuilles lancéolées., ,
Genifa fpinis cornpgjitisy ramis Jloriferis inermibus ,
foliis lanceolatis. Prod• Leyd.
Smaller German prickly brppm.
La premiere efpece eft commune en Italie, en
Allemagne & en France. Ce n’eft qii’une plante vivace
; qui néanmoins réfifte quëlquefois:à l’hi ver^EIle
pouffe de fon pied certain nombre de tiges; dont celles
du milieu s’élèvent- perpendiculairement j tandis
que celles des côtés s’abattent 6c traînent par terre :
elles fontplates, ou pour parler plus exaâement ,
ce font des filets auxquels font adaptées des deux côtés
des:membranes vertes, qui s’étréciffent< d’efpace
enefpa'ce >;.comme un rideau qu’on noueroiJt en plu-
fièurs endroits. Ces articulations donnent naiflance
à des feuilles courtes lancéolées & fans pétioles. Le
bout de ces tiges qui n’ont que fept oti'huit pouces
de haut, s’épanouit en un bouquet de fort jolies
fleurs jaunes: ces fleurs paroiflent en juin. On feroit
de ce genêt de fort 'jolies bordures. 11 fubfifte très-
long-tems dans les lieux oh on l’a une fois établi.
La fécondé efpece s’élève à deux ou trois pieds de
haut fur des tiges ligneufes , terminées par plufieurs
épis de fleurs jaunes.
•: La trôifiéme atteint à la hauteur de trois pieds fur
des tiges -ligneufes , garnies de feuilles plus larges
que celles de la précédente. Les branchesiquEfortent
des tiges, ne viennent pas fi droites que celles de la
fécondé relies font terminées par des; épis1 lâches de
fleurs d’un jaune brillant. On fe fert de ces branches
pour teindre en jaune , c’eft pourquoi, on l’appelle
genêt des teinturiers. Ces deux efpeces fleuriffent ne
juin.
La quatrième efpece eft naturelle de l’Efpagne 6c
du Portugal. Elle s’élance en buiffon à la hauteur de
quatre pieds fur des tiges cannelées qui jettent plufieurs
branches droites. Les feuilles inférieures ont
la forme de coin 6c font très-étroites à leur bafe;
mais celles qui naiffent aux extrémités des rameaux
font étroites, & d’une égale largeur par les deux
bouts. Les rameaux font terminés par d’affez longs
épis de fleurs, qui font plus larges que dans les autres
efpeces 6c d’un jaune plus pâle. Les filiques n’ont rien
qui les diftingue. Cette efpece eft un peu tendre :
il feroit bon de l ’abriter ou de l’empailler, pour la
garantir des plus grands froids.
Le genêt n°. 5 croît de lui-même en Tartane & en
Sibérie : il parvient fur une tige droite, ligneufe , &
le plus fouvent unique, à la hauteur de fept ou huit
pieds , & j’en ai même vu de plus haut. Cette tige fe
divife à environ deux pieds de terre en nombre de
baguettes droites & minces, qui portent des feuilles
très-étroites, placées alternativement. La partie fu-
périeure de ces branches, à compter un pied depuis
leur infertion, fe fubdivife en nombre de petites verges
grêles, terminées par de lâches épis de petites
fleurs d’un jaune très-vif ; enforte que par leur réunion
elles forment de beaux panicules. C’eft en juin
& juillet qu’on jouit de ce coup d’oe il, & quelquefois
il naît encore en août de petits épis. Rien n’eft
plus gracieux quel’afpeft de ces hautes gerbes. Lorf-
qu’on raflemble les branches contre un tuteur bien
droit, elles paroiflent terminées par un faifeeau jonquille.
C’eft une précaution d’ailleurs néceflaire que
de les foutenir, car cet arbriffeau ne prend que peu
de racines : fon tronc ne groflit que très-lentement,
&c le pied n’a pas plus de diamètre que le milieu de la
tige ; de forte que privées de ce fecours, on les ver-
jroit renverfées par le moindre vent. Une maffe con-
fidérable de ces genêts feroit d’un effet très-piquant
dans les bofquets d’é té, oh la main du goût qu’ils invitent
, les peut placer fous des jours différens.
. La fixieme efpece n’a qu’une tige baffe,& ne s’éleva
gu ere qu’à un pied fur plufieurs branches foibles,
articulées, Sc garnies de petites feuilles terminées en
trois pointes. Les fleurs naiffent en épis lâches au
bout des branches, & font d’un jaune pâle. C e genêt
croît naturellement en Portugal.
Le genêt n°. y n’atteint guere qu’à deux pieds & demi;
fes rameaux verts, un peu anguleux, fe tourmentent
& s’abaiffent ; les feuilles font petites & reffem-
blent à celles de la renouée. Les fleurs, qui font d’un
jaune brillant, s’épanouiffent en foule au mois de mai,
de forte que cet arbufte en eft tout couvert : il mérite
par-là-même une place fur les devants des maflîfs
dans les bofquets printaniers. Il croît en France &
en Allemagne : on le trouve ordinairement fur les
rochers : il fe multiplie aifément de marcottes.
Le n°. 8 eft naturel de l’Angleterre, oh il croît parmi
les bruyères. Il s’élève en buiffon à environ deux
pieds fur des tiges ligneufes & foibles, d’oh il fort
plufieurs branches grêles, armées de longues épines
l’olitaires , garnies de très-petites feuilles lancéolées
& alternes; les bourgeons à fleurs font courts &
défarmés, &c fe terminent par une grappe de cinq ou
fix fleurs jaunes. Elles pàroiffent en avril & en mai,
& font remplacées par des courtes filiques gonflées,
qui renferment quatre ou cinq petites femences ré-
niformes.
L’efpece/*°.£ eft originaire de l’Italie & du midi delà
France. C ’eft un buiffon qui parvient à la hauteur d’environ
trois pieds, & dont les branches font armées d’é-
pmes rameufes. Les anciennes font couvertes d’une
écorce grifè, & les bourgeons d’une écorce verte.
Les rameaux à fleurs fpnt dépourvus d’épines & garnis
de feuilles minces, velues & de différentes for-
mes : quelques-unes font aufli déliées qu’un cheveu
& d’autres font lancéolées. Ces branches font terminées
par des épis de fleurs, auxquels fuccedent des
filiques très-courtes 6c velues. Les fleurs paroiflent
en mai, elles font d’un jaune très-agréable : cet arbufte
eft alors d’un effet charmant. Il faut le placer
fur les devans des maffifs dans les bofquets printaniers.
Il le multiplie aifément de marcottes. Il faut
choifîr les branches inférieures les plus fou pies & les
coucher en juillet avec toutes les précautions requi-
fes J V. ci-après fart. Ketmia) , elles feront bien enracinées
la fécondé automne , oh il conviendra de les
févrer& de les tranfplanter. J’ai trouvé cet arbufte
fur le penchant d’un coteau dans la Valteline ; il y
croiffoit avec une fort jolie bruyere qui n’a pas fup-
portéle tranfport.
Le genêt n°. 10 eft indigène de l ’Allemagne. Il s’élance
en buiffon à la hauteur de trois ou quatre pieds
fur plufieurs branches menués, armées d’épines com-
pofées, & garnies de feuilles lancéolées placées alternativement.
Les branches florifères font défar-
mées, & portent leurs fleurs en épis courts & lâches,
d’un jaune vif. Il leur fuccede de courtes filiques ,
qui contiennent trois ou quatre femences. Je l’ai
trouvé dans des fables ftériles en Flandre.
Tous ces£ertettfemultiplientaifément de grainesJ
Comme ils ne prennent qu’un petit nombre de racines
coriades 6c peu fubdivifées, il eft avantageux de
les femer à demeure, ils en viendront mieux : cependant
ils fupportent fort bien la tranfplantation, tandis
qu’ils font jeunes. On peut donc en femer aufli dans
de petites caiffes pour les efpeces n°. 4 9 y 6c 10 y qui
font un peu délicates , 6c dans une bonne planche de
terre légère. A l’égard de« autres , lorfqu’on répand
ces graines en automne, elles lèvent furement le prin-
tems fuivant. Miller dit que les femis qu’on en fait en
U33y|j ou avril, ne paroiflent qu’un an après ; mais
j’ai éprouvé le contraire , en mettant les caiffes oh je
les avois femées fur une couche tempérée.
Je ne doute pas que prefque tous ne reprennent de
marcottes: cette voie m’a réufli fur plufieurs ef-,
peces.
Les derniers genêts de ce catalogue-ci, font des
genijla fparteum dans M. Duhamel, auquel il a joint
lîajonc, qu’on trouvera dans ce Supplément, fous le
mot Ulex. ( M. Le Baron d e Ts c h o v d i . )
GENETTE { f ordre de la), fut inftitué par Charles»
Martel, duc des François & maire du palais, Ban 73 2,
en mémoire de la victoire qu’il remporta fur Aldéra-
me, roi des Sarrafins, dans un combat entre Tours
6c Poitiers , parce qu’entre les dépouilles prifes fur
les ennemis, on trouva une grande quantité de fourrures
de genettes.
Le collier femblable à celui de l’ordre de l’Etoile y
foutient, par trois petits chaînons, une genette affife.
fur une terraffe émaillée de fleurs. CG.D.L. T.)
* § GENETYLLIDES , ( Mytholog.) Paufanias +
qui a parlé feul de ces divinités ,fe contente de nous apprendre
que c’étoient des déejfes qui avoient des Jlatues
dans le te'mple de la Vinus Colliade. 1 °. Lifez Coliade. 6c
non pas Colliade. i°. Paufanias dit que ces déeffès
Genetyllides étoient peu différentes de celles que les
Phocéens d’Ionie honoroient fous le nom de Gennaï-
des : c’étoient, félon Suidas, des génies de la fuite de
Vénus; 6c félon d’autres, Vénus elle-même, 6c
Hecate. On dit, à \'article Genethlie , que Ge~
netyllis étoit/« déeffe du beau fexe. Vénus n’eft-elle pas
la déeffe du beau fexe ? Lesçdéeffes, meres des Grecsr
les matres ou matroe Galldicce de nos ancêtres, étoient
la même chofe que les Genetyllides. Voye{ dom Martin,
dans la Religion des Gaulois. Lettres fur l'Encyclopédie,
§ GENEVE j ( Géogr. ) Dans çet article du Dicté