M E T T R E A F R U IT , ( terme de Jardinier. ) Il
fe dit d’un arbre q u i , après avoir ete long-tems {ans
donner de f ru it , commence à en produire; Le ro-
bine-fur-franc, les bourdons-fur-franc & quelques
autres efpeces de poirier lont très*difficiles à mettre
à fruit ou à fe mettre à fruit. Le beuré & le poirier
d’orange d’été , au contraire, fe mettent aifément à
fruit. ( + )
§ M E T Z , ( Géogr. ) On peut ajôuter aux quatre
hommes célébrés nés à Met£ & cités dans le Dicl.
raif. des Sciences, & c . Sébaftien Leclerc , deffinateur
du cabinet du r o i , qui s’eft rendu célébré par fes
gravures en p e t it , & d’Abraham Fab ert, maréchal
de France, mort en 16 6 3 , dont le P. Barre, chanoine
régulier de fainte G é n e v ie v e , a publie la vie
en 1 752 , en z vol. in-1.2.
Ayant battu les troupes de G a la s , entrées en
Champagne , il trouva leur camp couv ert d’officiers
& de foldats Autrichiens bleffés & mourans.
Un François qui avoit l’ame féroce dit tout haut :
« Il faut achever les malheureux qui ont maflacre
h nos camarades dans la retraite de Mayence.
» V o ilà le confeil d’un b a rbare , reprit Fabert,
» cherchons une vengeance plus noble &i plus digne
>» de notre nation ». Auffi-tôt il fit donne? des fe-
cours & des provifions aux malades, & les fit tranf-
porter à Mé z ie res, oît la plupart recouvrèrent la
fanté. C e feul trait peint une belle ame.
On a établi à Me t[, en 1760, une académie royale
des Sciences & des A r ts ; le parlement en a ete transféré
à Nanci en 1 7 7 1 , fous le titre de Confeil-Supc-
rieur.
Meti n’ eft pas la feule v ille de France où il y ait
une fynagogue de Juifs, comme on le dit dans le
Dicl. raif. des Sciences, & c . Il y en a une à Avi^
gnon & une à Strasbourg.
' *Les PP. bénédictins de Saint-Vannes viennent de
donner au public les deux premiers volumes in-40.
d’une hiftoire de Met[ fort intéreffante, & nous en
promettent encore deux autres.
Jean-Fr. de Maucomble, officier dans le régiment
de Sé gu r , né à M e t fen 1 7 3 5 ,8 donné des romans
& autres pièces frivoles ; celle qui lui fait le plus
d’honneur eft l ’hiftoire de Nîmes, qu’il a refferrée
a v e c art dans un petit volume in-8°. 1767. II en au-
roit fait de même pour piufieurs villes du royaume,
s’il n’a voit été tracaffé pour c e l le - c i . Une peN
fonne de mauvaife volonté écrivit à la cour que
cette hiftoire bien écrite favorifoit les proteftans ,
& lui fit perdre fa place à Nîmes. C e lavant avoit
une ame fenfible & u n excellent caraftere , & faifoit
le bonheur d’une mere tendre qui perdit en 1768 ce
fils c h é r i,
Digne de plus de vie & d'un autre dejlin.
(C .)
METZENSEIF , ( Géogr. ) nom de deux villes de
la haute Hongrie, dans le comté d’Ab au jvar, lef-
quelles fe diftinguent par les épithetes de haute &
de ba ffe , & ont été bâties l’une & l’autre par des
colonies faxonnes. Elles font chacune d’une vafte enceinte
, & peuplées toutes deux d’agriculteurs & de
mineurs. (Z>. G.')
M E T Z ILO TH A IM , (Mufiq. infir. des Hébr. ) C e t
infiniment des Hébreux étoit probablement une
efpece de cloche ou de baffin qui en tenoit lieu. Le
m o t , à en juger par l’ufage. qu’on en fait en divers
endroits du v ieux Teftament, doit être le nom général
des cloches. Quelques interprètes prétendent
qüe e’étoit ce qu’ori appelle aujourd’hui fonnante.
( F . D . C . y
MEUBLES, f. m. plur. ( terme de Blafon.') Be-
fans j tourte aux, quintefeuilles, annelets, molettes
d’éperons, billettes , croiffans, étoiles ; animaux
pédeftres, v o la tile s , reptiles ; tours , châteaux, arbres
, arbriffeaux , fleurs , fruits , & généralement
tout ce qui peut fe trouv er dans les armoiries, foit
qu’il y ait des pièces honorables ou non.
Tou te s ces chofes font nommées meublés , parce
qu ’elles garnifl’ent le champ de l’écü.
Pofitions des meubles d'armoiries.
Un feul ; fe pofe au centre du champ.
D e u x ; l’un fur l’autre.
'T r o i s ; deux 6c un.
Quatre ; aux quatre cantons.
Cinq ; en fautoir.
S ix ; trois, deux & un.
Sept; tro is , trois & un.
Huit ; en orle.
N e u f ; trois , trois, trois.
Si les meubles de l’écu fe trouvent pofés d’une
autre maniéré, il faut nommer la pofition en blafôrt-
narït.
Renouard de V illa y er en Bretagne ; d'argent à une
quinte feuille de gueules.
Montefquiou d’Artagnan en Bigorre ; d'or à deux
tourteaux de gueules.
Carruel de M e r c y , diocéfe d’Evreux ; <Targent à
trois mèrlettes de fable.
D e Lahaye de Bonneville proche Amiens; d'argent
à quatre croiffans de gueules.
Chappel de C u rb ÿ en Bourgogne; d'or à cinq mer-
lettes de fable.
Regnier de G u e rch y , de Nangis , à Paris ; cJa^ur
d f i x befdhs d'argent.
Bruneau de la Rabaftelliere en Poitou ; d'argent d
fept poules de fable crêtées & metnbrèps d'or.
D e Chem illy en Anjou ; d’or d huit merlettes de
■ gueules.
D u Bo isv illy de la Villeherv é en Bretagne ; de
gueules d neuf étoiles d'ori
D e Gournày de Marcheville de Secourt en Lo rraine;
de gueules d trois ioürs d'argent en bande.
D e Vigneulles de M a ix é , du Mefnil en la même
province ; d'azur d cinq annelets d'argent , 2 , 2
& 1.
D e Pättäu de Laborie en Rouergue & en Languedoc
; d'azur d trois croi(fans efargent en pal.
{ G . D . L . T . )
M EU N IÉ R , f. m. ( Ëcon. ruß.) c’eft celui qui
exercé l’art de réduire le grain en fa rin e , & de la
féparer du fort.
L ’art de réduire le grain en poudre eft très-
ancien ; on ignore à qui l’on dôit cette invërition
fi utile : on fait feulement que les Egyptiens favoient
faire le pain avant aucune des nations contemporaines
; que cet art paffa de chez eux chez les Grecs ,
& que ceux-ci le tranfmirent aux Romains. L’art
du meunier fuivit néeéflàirement la même ro u te , Sc
même il précéda de fort loin celui du Boulanger;
car on ufa long-tems de gruaux & de faritië avant
que d’en fa voir faire du pain.
On ne s’avifa pas d’abord de Concaffèr Je grain
pour en faire ufagë; on fe contenta de le féparer
de fa pellicule ou de fon enveloppe , comme on
fait pour manger des n o ix , des amandes, &c. pour
cet effet on le faifoit to rré fie r , ainfi qrtë lés fauvages
le pratiquent encore aujourd’hui. On lë concafla
enfuite & on en fit des efpeces de g r u a u x , fem-
blables à ceux que nous faifons encore avec l’avoine.
En pilant davantage les grains dans des mortiers,
on les réduifit en une efpece de poudre qü’on
nomma farine, du mot fà r , qui eft le mot d’une forte
de bled dont on fe fervoit le plus, & qu’on pré-
paroit ainfi le plus communément.
On perfectionna dans la fuite les moyens de
convertir les grains en farine. Il paroît par un
paffage d’Homere, qu’on a été dans l’ufage d’écrafer
le grain avec des rouleaux fur des pierres taillées
en tab les , au lieu de le faire dans dés mortiers
a v e c des p ilon s ;1 ce qui vraifemblablement con-
duifit à le broyer entre deux meules, dont on fait
tourner la fupérieure fur l’inférieure. Le travail
de moudre ainfi le grain étoit fort pénible ; c’étoit
ordinairement l’emploi des e fc la v e s , & même oh
y faifoit fervir des c riminels, comme on en fait
fe rv ir actuellement dans quelques états aux galeres.
On n’a fu , à proprement parler, réduire le grain
en fa rin e , que lorfqu’on a fu le moudre par le
moyen des meules couchées l’une fur l’a u t r e , dont
. o n faifoit tourner à fo rce de bras la fupérieure
fur l’inférieure.
Dans les premiers tem s , la meule fupérieure
n’étoit que de b o is , & elle étoit armée a v e c des
efpeces de têtes de clous de fer. Dans la fuite on
les a prifes toutes les deux de pierres. Elles n’étoient
alors que d’un pied à un pied & demi de diamètre.
Mais on trouva bientôt le moyen de mouvo ir ces
machines autrement qu’à force de bras & avec
moins de peines ; cela donna lieu à augmenter le
diamètre de ces meules. On les fit tourner har
des chevaux & par des ân e s , c ’eft pourquoi on
lit dans des auteurs latins , moite jumentarice, moite
afininee.
O n ne tarda pas à imaginer d’employer la force
de l’eau courante pour mouvoir des meules plus
grandes encore que celles qu’on faifoit tourner
pa r des animaux ; enfuite on a appris à fe fe rvir
pour cela non - feulement de l ’e a u , mais aufli du
ÿent.
On multiplia ainfi les moyens de moudre les
grains : les peftors ( c ’étoit ainfi que l’on nommoit
en gaulois ceux qui tiro ientla farine du gra in , du
latinpifiores) qui étoient les fariniers, commencèrent
à les moudre fans les monder ; & pour féparer la
plus fine farine de la groffe & du fo n , ils fe fervirent
de gros linges clairs qu’on nomme des canevas;
ils inventèrent en meme tems des tamis qu’on
a v o it faits en E gypte av e c des filets d’écorce d’arbres*
en Afie av e c des fils de fo ie , en Europe av e c du
crin de ch e va l; dans la fuite av e c des fils de poil
de c h e v re s , & av e c des foies de cochons, d’où
eft venu le nom de f a s , que l ’on donne à une
efpece de tamis.
L ’ufage du p a in , étant devenu général par-tout
o ù l’on avo it du g ra in , augmenta extraordinairement
la cortfommation de la farine & l’emploi des
moulins ; c’eft pourquoi ôn multiplia les moulins
à eau & les moulins à vent. T o u t cela né fe fit
pas fans que la mouture des grains fe pérfe&ionnât :
on ajufta aux moulins des bluteaux pour tamifer la
farine à mefure que les meules moulent lé grain.
O n ceffa prefque de tamifer à la main, Comme on
âvô it cefîe de moudre à bras. Et comme il en
coû’toit moins de moudre dans les moulins à eau
o u à v e n t , qu’à moudre chez foi à bras ou par des
animaux , on fe' mit dans l’ufage de moudre fon
grain dans ces grands moulins qui devinrent publics,
moyennant une rétribution.
T e ls furent en général les progrès de l’art du
nfettnier dans ces tems reculés ; mais fi l’on examine
Çé qü’il eft aujourd’h u i, & dans quel pays il a fait
le plus de pro grès, on trouve qu’on lie lé cônnoît
nulle part auffi-bien qu’en Saxe. La fçience du mèûnier
confiftè à favoir tirer d’une certaine quantité de
g ra in , le plus qu’il eft poffible de bonne fa r in e ,
propre à la nutrition. Pour atteindre cé b u t, on
a imagine différentes maniérés de mou dre , dont
nous allons parler ^maintenant. Mais comme de
toutes les moutures il n’en eft aucune aufli parfaite
fcjue la faxonne, comme nous venons de le dire f
hui d*ailleufs èft aufli fuivie dans d’autres parties
de l’Allemagne * nous nous contenterons de donner
une idée fu c c in â e de quelques autres qui font fui vies
en France ; âpres cela nous expoferons plus ait
long celle qui paffe pour la meilleure.
O h diftingue ordinairement différentes moutures;
fa vo ir la méridionale & la feptentrionâle. Celle-ci
eft de deux efpeces ; l’une eft nommée moutufi<■
en-groffe, l ’autre rnoutüre économique. C e qui diftingue
la première de la fé con d e , c’eft que dans celle-là
on moud le grain en une fo is , & que dans celle-ci
on le moud plufieurS fois.
Mais on diftingûe encore dans ’ce pays-là , la
mouture-en-groffe proprement d ite , de la môuture-^
en-groffe de payfàn , ou mouture ruftique. La
moüture-en-groffe différé de la' mouture ruftique ;
en ce que pour la mouture ruftique ôn ri’emploié
qu’un bluteau , & que dans la mouture-en-aroffe
proprement dite on eh emploie piufieurs, & de
différentes groffeurs*
L a mouture ruftique eft de trôis fortes ; faVoir
la mouture pour le p au vre , celle pour le bourgeois ;
& celle pour le riche. Ce qui diftingue ces différentes
moutures, c’eft la différente groffeur des blutéaux.
Lorfqu’il eft affez gros pour laiffer paffer le gruaù
& la groffe farine av e c la fin e, il échappe beaucoup
de fon avec ; c’éft la mouture pour le pauvre. Quand
au contraire le bluteau éft affez ü h pour reténîr
fo u î le fon & ne laiffer paffer que la fine fleùf de
farine , c ’eft la mouture pour le riché : mais lé
gruau &c beaucoup dé farine rë ftën fà v é c ce fôn:
Pour la môufùre du bou rgeois, le blutoir n’éff pasî
fi fin que celui pour la monture du r ich e , ni fi groS
que celui de la mduture du pauvre ; dè forte qué
dans cette mouture il paffe du fôn avèc la farine*
& il refte de la farine avec le fon. On voit d’âbord
en quoi toutes ces moutures p e c h e n t ,& particuliérement
les deux dernierès ; c’eft1 qu’il reftè bèâü-*
Coup de farine dans le fon': quant, à la mohfuré
du pau vre , le fon contient encore du g fu à ü , mais
moins que les autres ; d’ailleurs il vaudroit miëulè
fë fervir d’un blutoir moins g ro s , & ne pas laiffèî
pàffer tant de fon av e c la fa rin e , i l faudrait ert
t ir e t l e gruau & le remoudre , c e qui avec. H
première farine feroit Un pain béàucôüp nreîflèur
que n’eft celui que l’on prépare av e c la fariné
faite pour la mouture ordinaire du pauvre.
La mouture-en^grOffe proprehrënt dite a é té la
première , & elle éft encore la plus ordinaire :
après avoir moulu le grain au môülin , -on all’o if
dans les màifôhs fépàrèr le fon de la fariné , par
des fas ou par des tamis de groffeurs différentes ;
& aujourd’hui c’eft par des bluteaux de1 diverfes
fineffes & en bien plus grand nombre. Au refté ,
fi les bluteaux dont on le fert en France, étoient!
faits Comme ceux d’Allemagne , il ne feroit psi
néceffaire d’en employer autant dans cette Opération.
C e font des cerceaûx qui forment le blutoir ; il
eft donc parfaitement cylindrique ; & comme il
eft mis en mouvement par une manivelle attachée
à l’a x e , la farine eft pouffée verS là circonférence
par ce mouvement Circulaire. Par-là même efté
paffe bien davantage au-rravers du blutoir que felôri
la méthode allemande, où le blutoir reffenible à
un fae attaché au moulin dans une pofition un peif
inclinée. Les blutoirs dont on fë fert en France'j
font donc d éfe& u ëu x , en ce que le fon fort plus*
facilement avec la farine que par les autres blutoirs’
à l’allemande.
La mouture écortomique, comme on la hornmë
en quelques endro its, eft moderne. Elle confiftè*
à moudre le grain piufieurs fois ; la mouture ruftique
étant la feule en ufage ci-devant. C e tte mouture'
comparée avec celle de S a x e , rte mérite gu eie