les feffes & les jambes de derrière. La tête comprend
la nuque, le toupet, les oreilles, la face
dans laquelle on trouve le front, les fa Hier es , les
fourcils, les paupières , les cils* le grand angle , le
petit angle, les yeux , les onglets, le nez, le chanfrein
, les nazeaux, la bouche, la levre fupérieure,
la levre inférieure, la commiffure de la bouche * le
menton* les barres, les joues-, la ganache, l’auge
& les -avives-. Le col comprend le gofier, l’enCo-
lure & la crinière. Le devant du poitrail comprend
l’os de la poitrine , la follette & les aiffelles. Le garot
eft formé d’une feule partie. Les jambes de devant
font compofées de l’épaule, de la pointe de l’épaule,
du bras, de l’avant-bras, des ars, dit coude* de la
châtaigne, du nerf, du boulet, du fanon* du patu-1
ron , de la couronne, du fabot compofé de la muraille
&c de la folle ; la muraille le divife en muraille
de la pince, muraille des quartiers & muraille des
talons ; la foie comprend la foie de la pince, la foie
des quartiers , la foie des talons & de la fourchette.
La cuiffe comprend le plat du dehors, le plat du
dedans, l’ame, le graflèt, la jambe proprement dite,
le jarret, dans lequel eft compris le pli du jarret ôc
la pointe du jarret ; le canon, le nerf, & le refte
comme à la jambe de devant.
Jufqu’ici on n’a pu donner aucune réglé fûre pour
'ftatuer fi un cheval eft conftruit parfaitement, tant
pour l’apparence que pour la bonté : on eft fouvent
trompé par la plus belle apparence : combien de fois
a-t-on préféré un-laid cheval à.celui dont la forme
étoit régulière & brillante? Il n’eft pas poffible dé
donner à cet égard des réglés générales. En effet, un
cheval de caroffe ne doit pas être conftruit comme
un cheval de felle, celui-ci comme un cheval de bât,
& c e dernier comme un limonnier. Nous allons marquer
en général la différence qu’il doit y avoir entre
le cheval de carofle & celui de felle, c’eft-à-dire,
entre celui qui porte & celui qui tire ; ce qui' fer-
vira déréglé pour le limonnier & le cheval de bât. Les
proportions que nous donnerons de ces deux premiers
animaux feront priles de leurs ufages ôc de
leurs mouvemens. Afin de procéder avec ordre, je
confidere le cheval en a&ion fous deux points .de
vue : i° . danç la totalité & la généralité dé fes mouvemens:
i° . relativement aux mouvemens des jambes
; l’animal étant vu de profil.
Les allures de tous les chevaux font le pas, le trot
& le galop ; mais tous n’exécutent pas ces mouvemens
avec la même facilité, tous ne fe fervent pas
également de ces allures: un cheval qui aura l’encolure
épaiffe,. la tête groffe, les épaules chargées,
ne galoppera pas avec la, même aifance que celui
dont l’encolure fera déliée, les épaules allégées ; cette
malle, ou l’avant-main, fera plus aifée à enlever
dans ce dernier, car ce font les mufcles du dos qui
font les principaux moteurs dans ce mouvement ;
mais le premier trottera avec plus de facilité , vu que
dans le trot les mufcles extenfeurs & fléchiffeurs des
jambes de devant, entrent tous.en contra&ion, ce
qui n’arrive point dans le tems du galop. En général
on doit confldérer le corps du cheval comme
une maffe quarrée, pofée fur quatre colonnes, dont
la tête & l ’encolure fervent au mouvement de pro-
greflion : dans le repos les quatre jambes fervent
d’appui au refte du corps, de façon que chacune
porte un quart de pefanteur de la maffe.
Dans le pas les jambes fe meuvent toür-à-toifr
en quatre tems & opèrent les mouvemens de pro-
greffion de la maffe ; mais chaque jambe fe décharge
tour-à-tour fur la voifine du quart qu’elle .foutenoit
avant que d’être levée. Dans le trot les chofesfe paf-
fent autrement : deux colonnes, ou jambes, fe meuvent
en même tems, mais dans la diagonale du quàr-
r é , c’eft-à-dire, de l’angle de devant à l’angle oppofé
de derrière. La différence qui fe trouve dans îe paâ
& dans le trot eft bien marquée ; dans la première
allure le fardeau fe trouve partagé entre deux colonnes
, qui fervent alternativement de point d’appui
, & toujours diagonalement ; au lieu que dans
le pas, la colonne qui reçoit le poids de fa voifine,
' perd la ligne de direction qu’elle avoit, & change
fon axe de mouvement pour en prendre un autre*
Dans le galop deux colonnes fervent auffi de fou-
tien- au refte de la machine, mais dans un fens oppofé
au trot : ce font alternativement les’ jambes de
devant qui fe meuvent enfemble, enfuite celles de
derrière. Un cheval galoppera avec d’autant plus de
vîteffe qu’il portera davantage fa maffe en avant :
fes mouvemens feront moins raccourcis, & il y aura
moins de tems perdu; les coureurs n’agiffent prek
que pas depuis le genou-jufqu’en bas.
Les écuyers regardent comme naturelles trois
antres allures, qui cependant ne le font pas; puif-
qu’elles nefe remarquent que dans les chevaux foibles
& ufés ; ces allures font l’amble, l’entre - pas & l’a tibia
: dans l’amble le Cheval meut les deux jambes du
même côté, & le poids de la maffe fe jette fucceffi-
vement fur les deux jambes oppofées* il partage*
parallèlement le poids de fa maffe : l’entre-pas ne
diffère en rien du pas à l’égard de l’équilibre : l’aubin
ne diffère des autres allures, qu’en ce que le cheval
galoppant du devant & trottant du derrière, fes.
jambes de derrière partagent tour-à-tour le poids
total de la maffe & celui de fes trois colonnes. Il eft
encore d’autres allures que les écuyers appellent artificielles
; ce font le paffage, le piaffer, la galoppade ,
la voire, la paffade ,1a pirouette, le terre-à-terre, la
pefade , le mézair, la courbette, la croupade, la
balotade, la capriole, le pas & le faut; le cheval
n’exécute ces allures que par la crainte, & rarement
de lui-même; pu relie elles participent des trois
autres allures.
Il eft donc aifé de voir par ce que nous vêtions de*
dire, qu’une encolure arrondie & une groffe tête
font effentieiles pour les chevaux de trait; car plus
ces parties'lèront chargées , plus aùfîi la quantité de
mouvemens, que l’on fait être le produit de la maffe
par la vîteffe, fera confidérable ; ou, ce qui revient
au même, plus la force de l’animal, qui n’eft autre
chofe que cette quantité de mouvement ,-fera augmentée.
C’eft le contraire pour les chevaux de felle ;
la tête & l’encolure qui font, pour ainfi dire, le gouvernail
de la machine , ayant trop de pefanteur , ne
feront pas enlevées avec aifance & avec la même
vîteffe que fi les parties étoient déliées. On voit donc
d’après cela qu’il eft abfurde d’admettre une feule &
même proportion pour tous les chevaux.
En confidérant le cheval vu de profil, le quarré-
parfait qu’on admet dans tous les chevaux, ne peut
pas avoir lieu. Nous venons de dire que les allures
naturelles du cheval étoient le pas, le trot & le galop:
de ces trois mouvemens deux font propres au
cheval de felle, deux au cheval dé carofle: dans le
cheval qui va le pas, les jambes de devant agiffent *
pour ainfi dire, fimultanément, les mouvemens font
plus marqués ,1a vîteffe eft plus grande que dans le
cheval de caroffe. En obfervant celui-ci, on voit qu’il
leve les pieds en tranftravat, c’eft-à-dire , une jambe
de devant d’un côté, & une de derrière de l’autre ;
que ces mouvemens ne font pas fi étendus, quoique
fouvent plusrelevés que ceux du cheval de felle; d’après
cela on peut voir qu’une même réglé ne doit
point fervir pour.tousles chevaux; qu’il eft au contraire
de toute néceflité qu’un cheval de feile forme
un reûangle, tant pour la liberté de fés mQU'vemens
que pour leur douceur. En confidérant un cheval de
eourfe, on voit qu’il paffe d’un dixième &c plus, la
ligne verticale qui partagerait le quarré parfait en
Jleûx parties égales : or s’il étoit poffible que l’on pût
former des chevaux* il feroit à fouhaiter qu’on leur
donnât en longueur un dixième de plus qu’en hauteur,
c’eft-à • dire, qu’un cheval qui aurait cinq pieds
de la pointe de la feffe à celle de l’épaule & la même
mefure du garot à terre *. devrait avoir cinq pieds &
demi de plus dans la première dimenfion fur les
mêmes cinq pieds de hauteur, afin qu’il fût bien proportionné.
Après avoir confidéré un cheval dans fon enfemble
, il faut examiner fes parties chacune féparément*
On commence par la tête : elle doit être femblable à
celle de la diagonale d’un reâangle, dont la bafe
feroit trois fois plus courte que fa hauteur ; d’un
reftangle, par exemple, qui aurait neuf pouces de
hauteur fur trois pouces de largeur. Lorfque la tête
du cheval s’écarte en avant de la diagonale, on dit
que le cheval porte au vent,.qu'il tend le ne^ ; & lorf-
qu’elle fe retire yers le c o l, on dit que le cheval fe
tamene, qu’z/ s'encapuchonne, qu’il s'arme ; mais lorf-
qu’iltient fa tête dans la direction de cette ligne* on
■ d it , qu’/Vporte bien fa têu ,fe bride bien , & non pas
il efl bien placé: ce terme n’a lieu que pour l’enfemble
d’un cheval, lorfque les quatre jambes tombent bien
d’à-plomb ; on dit auffi d’un cheval qui baiflè la tête *
i l porte bas : on obferve encore dans la tête d’autres
défauts, marqués par ces expreffions, tête graffe, tête
décharnée, tête longue f qui s’appelle auffi tête de vieille.
Enfin, une tête pour être belle & agréable à la vue
doit être petite. Il eft encore des diftin&ions relatives
aux différentes efpeces de chevaux. D’après ce.que
nous avons dit ci-deffus, il eft facile de fentir que la
tête d’un cheval de caroffe ne doit-pas avoir les
mêmes proportions que celle d’un cheval de felle.
La nuque qui eft cette partie fituée au -deffus de
la tête, derrière les oreilles, doit être un peu élevée
& arrondie afin de donner plus de grâce à la tête
du cheval que l’on dit alors avoir la tête bien attachée.
Le toupet eft cette portion de crin qui tombe en
avant de la tête fur le front: on ne coupe guere ce
toupet que l’on ne coupe auffi la queue ÿ:ôn ne devroit
point faire ces opérations aux chevaux, afin
qu’ils puffent fe garantir des mouches.
Les oreilles doivent être placées perpendiculairement
dans l’état d’inaftion. Une oreille trop grande
ou trop courte eft dçfagréable ; cependant celle
qui eft courte choque moins que celle qui eft longue
: l’oeil feul peut juger de leurs proportions ; les
grandes font fujettes à balloter en tous fens dans la
marche du cheval; alors on les appelle oreilles de
cochon.. Quoiqu’elles fe meuvent toutes deux également
, il eft cependant des chevaux qui préfentent
en même tems l’une en avant & l’autre en arriéré ;
c ’eft pour éviter toute furprife qu’ils agiflènt ainfi ;
ce mouvement eft Ordinaire aux chevaux aveugles.
Quelquefois les oreilles deviennent très-penchées
vers les avives à la fuite de quelque tumeur dans
l’oreille , on appelle ce défaut oreillard .ou oreilles
penchées. Souvent les oreilles ont été. taillées par les
maquignons, on appelle alors le cheval moineau, on
dit qu’il a été bretaudé ; & Iorfqu’en outre on lui a
coupé,la queue, on l’appelle courteau. Dans la vue
de rapprocher les oreilles l’une de l’autre, les maquignons
font une incifion entre les deux parties vers
le toupet; pour réuffiril faudroit que l’incifion fe fît
dans la partie inférieure vers les avives & que l’on
coupât le principal mufcle abaiffeur de l’oreille ; l ’action
de ce mufcle,étant détruite, les an.tqgoniftes
rapprocheraient les oreilles : cette méthode eft toujours
fûre.qua.nd l’opération eft bien faite,
Le front .eft cette partie qui s’étend depuis le tour
pet jufqu à un travers de doigt au - deffus ides yeux :
doit, être convçxç, çe que.,l’on appelle woutowç
bu bi/fjué: cette conformation eft très-agréable, elle
ne fe remarque ordinairement que dans les chevaux
anglois & efpagnols, & non pas dans les napolitains,
ni dans les barbes,comme l’avance un bippometre,
ni même dans les normands.,
On appellêfaliere's deux enfoneemètis tjui fe trouvent
au-deffus des yeux * & qui font toujours re-.
gardées comme un défaut de conformation: Dans là
belle nature; cette partie doit être de niveau avec*
les fourcils : cette dépreffiori eft fenfible dans la vieifè
lefle ; elle eft quelquefois naturelle & héréditaire ;
mais c’eft une erreur de croire qu’un vieux cheval *,
dont les falieres font creufes * engendrera un pouf
lain qui aura cette défe&uofité.
Les paupières font ces deux.pOrtîôns de pèaü qui
forment un efpace ovalaire, fous lequel font placés
les yeux. Les paupières, principalement la fupérieure*
doit toujours être élevée & repliée fur elle - même *
& laiffer à découvert tout le globe de l’oéil; ce qui
fait dire d'un cheval qu’il a l'oeil fier. Lorfqu’au contraire
la paupière eft trop marquée, on dit; ce cheval
a flair mol s ce qui s’obferve principalement dans
les vieux .'chevaux.: cependant ce défaut peut venir
d’un vice de conformation.
Pour que les yeux foient bien placés, il faut qu’ils
foient faillans , & que leurs mouvemens foient fré-
quens ; l’endroit le plus favorable pour examiner la
vue d’un cheval eft la porte d’une écurie, lorfqu’il
efl: prêt à fortir, fous une porte cochere, où lous
une remife , afin qu’il n’y ait point de jour derrière
lui. On confidere l’oeil en avant, de profil, & on fait
des lignes ; fi le cheval eft aveugle, on en fera convaincu*
& par la pofition de fes oreilles, dontl’uné
eft en avant & l’autre en arriére * & par la maniéré
dont il leve les jambes.
L’onglet eft cette partie fémihinaire fituée vers lé
grand angle, entre le globe de l’oeil & cet angle. Dans
la belle nature, l’onglet ne doit point paraître, à
moins que quelques corps étrangers rie touchent la
vitre de l’oeil ou la conjonâive, & n’qbligent le globé
à fe retirer dans le fond de l’orbite, pour- lors cette
membrane agit en avant* & fert de doigt à ’l’animal
pour balayer les ordures ; mais c’eft une maladiê
toutes les fois qu’elle paraît quand l’oeil eft tran^
quille.
Le nez, pour être bien fait, doit être moutonné
en fe fuivant avec le front; la partie moyenne eft:
nommée chanfrein ; lorfque le chanfrein eft concave
ou d’une forme creufe & rentrant en-dedans, l’ori
dit que le cheval a le chajifrein renfoncé; e’eft- ua
grand défaut pour le coup d’oeil s d’ailleurs la reft
piratiori s’en trouve gênée, & le paffage de l’air intercepté.
Les nazreaux font deux ouvertures de peau qui
ont environ quatre pouces de longueur: ils, doivent
être bien ouverts ^autrement c’eft un défaut, & on
dit que le cheval a lès naseaux peu fendus *• ce qui fou-
vent le rend fouffleur ou fiffleùr : ce feroit cependant
;un très r grandj défaut s’ils étoient trop ouverts ; car
l’air ayant un trop libre accès & pénétrant avec trop
d’impétuofité pourrait oecafionner différentes maladies
, telles .que la toux, la morfondure, la morve ,
&c. Le diamètre des nazeaux, pour qu'ik foient bien
conformés*-ne doit pas* dans l’aétion* furpaflèrla
largeur des levresi v;’
La bouche eft bien pra’por donnée lorfqu’elle forme
une efpece de groùppe agréable; les le.vres doivent
'être fechès & bien appliquées fur les dents* le bord
de chaque levre.doit rentrer en dedans fans làiflèr
appercévoir awcune> ride ; la levre fupérieure , être
.placée en-rasant & un peu arrondie fur fés côtés ;
.autrement on ■ dit1, mais impropretrient ; qiie Canirfial
a le bout dit m%_ gros : la levre inférieure doit être
trçuffée, Sç fon bord auffi rentrer en-dedans;
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