Sio L U. B
mêlez le tout ensemble, & donnez cette poudre dans
du fon mouillé matin & foir.
En vénérai fi la faifon eft pluvieufe, il faut donner
alors plus de fudorifiques, 8c beaucoup évacuer; fi
au contraire la faifon eft fort chaude 8c l’air fec, il
faudra hume&er 8c donner des rafraîchiffans en
abondance ; & dans l’un 8c dans l’autre cas, on fera
d’abord des fêtons au poitrail.
Avant que de finir l’article louvet ou louât, nous
obferveronsque ce motjeft un terme ufité en Suiffe,
qui fignifie à-peu-près la même, chofe que ce que
nous appelions maladies épizootiques. (+ )
§ LOUVIERS, ( Gèogr. ) La manufa&ure de
draps de cette ville occupe foixante métiers 8c près
de deux mille ouvriers ; e’eft la patrie du poète de
Linant, couronné trois fois îfel’académie Françoife ,
& qui eft mort âgé de 47 ans, en x 749 : il n’eft point
né à Rouen, comme le dit M. l’abbé Sabathier ; ce
jeune auteur qui a ofé pefer dans fa balance légère ,
d’une main partiale, les troisficelés de la littérature moderne,,
traite fort mal M. de Linant. M. l’abbé Y a r t ,
traduâeur des poéfies Angloifes, a vengé fon ami
dans une lettre inférée au Journal Encycl. juin troi-
f ia n t p a n . 1 7 7 ^ . , , , , . , ■ ,*.
Jean-Baptifte Gauthier , favant théologien des
évêques de Boulogne ( Langle ) , 8c de Montpellier
( Colbert ) , eft né à Louviers en 1685 , & tnort à
Gaillon en 1755 ; c’étpit un homme qui avoit de la
douceur dans le cara&ere, autant que de pureté dans
les moeurs, quoiqu’il ait répandu du fiel dans fes
critiques ; on peut voir dans la France littéraire >y$8,
la lifte de fes ouvrages : le meilleur eft celui qu’il a
compofé contre le fyftême focinien des PP. Har-
douin 8c Berruyer, en 3 vol. lySiG : il eft écrit
avec force , femé de réflexions juftes ; c’eft la meilleure
critique qu’on a faite des Romans du jéfuite
Berruyer. Voyez Dicl. des Hommes ill. en G vol. édit.
, en G vol. in-8*. (Ç. )
§ LOU VOIS, ( Géogr. ) k&urg de Champagne ,
éleftion d’Epernay, diocefe^fle Rheims, fitué entre
trois montagnes , à une lieue d’Avenai,deux d’Epernay
8c de Sillery , quatre de Reims, cinq de Châ-
. Ions.
Cette terre qui a un château magnifique, fut érigée
en marquilàten 1625, fut acquife par le chancelier
le Tellier, dont le fils, miniftre de la guerre, a
porté le nom ; il eft allez connu par fes talens, par
fa^dureté, par fon ambition, & par les fautes qu’il
fit commettre à Louis XIV : on lui reprochera toujours
l’incendie du Palatinat, la guerre de Hollande,
8c fon inimitié envers le grand Condé & Turenne.
( c . )
L U
LUBLAU, LUBLYO, LUBOWNA, (Géogr.)
ville de la haute Hongrie, dans le comté de Scopus
ou Z ips, au bord du Popper. C ’étoit la plusconfidé-
rable d’entre celles qui furent hypothéquées par la
Hongrie à la Pologne en 14 12 , 8c aujourd’hui elle
•eft encore fameufe dans la contrée par fes marchés
hebdomadaires , fes foires annuelles, & pour confondre
la dévotion avec l’intérêt, parles pèlerinages
que lui attirent les images, les reliques, &c. dont
elle fe croit dépofitaire. Elle eft munie d’un château,
qui, dans le XVe fiecle , fut fréquemment, mais
vainement attaqué par les Huftites. (D . G. )
LUBS , ( Monnaie. ) On appelle fols lubs à Hambourg
8c en plufieurs villes d’Allemagne , une mon-
noie de compte, dont 48 fols lubs de banque font
environ 5 liv. de France.
Quand on tient les livres par rixdales, marcs, fols
8c deniers lubs, la rixdale vaut 48 lubs, la dalle 3 2 ,
le marc 16, 8c le fol 12 deniers lubs. Voyez Marc
L u b s .
LUE
Nous obferverons qu’on ne met jamais ce mot lubs
qu’après les mots de marc, fol ou denier : ainfi l’on
dit un marc lubs , un fol lubs, un denier lubs. (+ )
LUCERNATES, ( Mufiq.) J’ai trouvé quelque
part que les premiers chrétiens appelloient lucerna-
tes, les cantiques qu’ils chantoient dans leurs affem-
blées noâurnes, probablement parce qu’ils les chantoient
à la lueur des lampes. (F. D . C. )
LUCOFAUM, LATOFAUM, LEUCOFAGUM,
( Géogr. Hift. ) lieu où fe donna un fangiant combat,
entre Clotaire II 8c Théodebert, roid’Auftrafie, en
596, & où Thierri, roi de France, & Ebroin, maire
du palais , livrèrent bataille à Martin 8c Pépin, généraux
d’Auftrafie, en 678.
Cet endroit, félon D . Ruinart & M. de Valois,
paroît être L oixi, dans le Laonois; D . Mabillon
croit que c’eft dans le diocefe de Toul ; le favant
abbé le Beuf penfe de même, & défi'gne Lifou dans
le Toulois. Voyez Merc. de Fr. févr. 1730 ,/>. zoS ,
& Fredeg. p. GGy, Greg. Fur. Op. ed. de D. Rui-
nart. (C . )
§ LUETTE , f. f. ( Anat.")Tous les animaux quadrupèdes
ont. le voile du palais ; l’homme feul 8c le
linge ont une luette. On a confondu ces deux parties ;
elles font bien différentes, quoique continues.
Le voile du palais eft la peau continuée d’un côté
depuis le palais, de l’autre depuis les narines. Ces
deux productions de la peau le joignent, fe continuent
8c font les deux parois égales & parallèles
d’une membrane flottante, muqueùfe &. mobile ,
prefque quarrée, prolongée en voûte trarifverfale-
ment, 8c puis perpendiculairement derrière la bouche.
L’épiderme y conferve fa nature réparable ; la
peau eft devenue une membrane molle 8c mu-
queufe.
L’intervalle des deux lames de la peau eft rempli
par un grand nombre de glandes muqueufes fimples ,
percées d’un petit trou. Nous parlerons des mufcles
de cet intervalle.
Le voile du palais touche la partie la plus élevée
du dos de la langue ; il coupe quand il y eft appliqué ,
toute communication du pharynx 8c de la bouche
dans le cheval & dans l’homme. Ce même voile peut
empêcher le retour des matières du pharynx au nez,
quand il eft élevé ; il le laiffe libre dans fa fituation
naturelle. Le paffage du pharynx à la bouche eft
libre, foit que le voile du palais foit relevé contre le
nez, foit que la langue foit abaiffée. Dans l’un 8c
l’autre de ces.cas le voile fe fépare de la langue 8c
s’en éloigne.
La luette eft une appendice du voile perpendiculaire
, cylindrique 8c terminée par un cône fufpendu
entre l’épiglotte & la langue, que naturellement elle
ne touche pas.
Les deux arcades du pharynx naiffent du voile du
palais ; l’antérieure qui eft plus mince, fe recourbe
pour fe joindre à la langue : la poftérieure plus large
defeend dans la partie poftérieure de l’oefophage Ôc
s’y continue.
Le mufcle qui remplit l’arcade poftérieure ( c’eft
le palatopharyngien), eft l’un des principaux muf-
clés de la déglutition. Le mufcle entier a deux jambes
jointes fupérieurement par une arcade. Il provient
d’une membrane folide, née du période du palais 8c
continuée dans le voile : il reçoit quelques fibres du
mufcle contourné, circumfiexus, du voile , 8c même
de l’azygos ; mais la plus grande partie de fes fibres
fe continue du mufcle droit au gauche entre la luette
8c le tendon du mufcle contourne. Je trouve deux
plans à notre mufcle qui embraffé les fibres charnues
du releveur. La palatopharyngien defeend,
forme l’arcade poftérieure inférieure du pharynx ,
& defeend plus en arriéré que la luette dans le pharynx
, dans lequel fes fibres fe répandent en forme
LUE
de rayon & parviennent même, les unes jufqu’à la
corne fupérieure du cartilage thyréoïde ; les autres
, de tout l'on bord , elles y font recouvertes par le
ftylopharyngien, 8c fe terminent dans la membrane
qui couvre ce cartilage.
Ce mufcle doit avoir deux ufages oppofés, félon
que l’une-ou l’autre de fes extrémités a acquis le
plus de fermeté. Quand le voile eft élevé par le releveur
, & foutenu par ce mufcle, le palatopharyn-
gieh peut élever le pharynx, 8c le faire avancer à la
rencontre des alimens.
Quand le voile du palais eft relâché , & le pharynx
déprimé par fes propres forces, ce même mufcle
déprime le voile, l’amene contre le larynx , pouffe
ce que l’on veut avaler dans le pharynx, 8c ferme
en même tems le paffage à la bouche 8c aux narines ;
placé contre l ’amygdale,' ce mufcle la preffe 8c en
exprime la mucofité.. ,
Les gloffopalatins font beaucoup plus petits & plus
foibles, & quelquefois prefque méconnoiffables : ils
rempliffent l ’arcade antérieure du voile : ils forment
fur le voile & fur le palatopharyngien , une arcade
fuperficielle , qui réunit le mufcle droit & le mufcle
gauche. Les fibres poftérieures vont jufqu’à la convexité
de la luette; il quitte les côtés du voile, 8c
va en avant en defeendant un peu pour s’attacher à
la langue, à la bafe de laquelle il s’unit au-deffus de
l ’infertion du ftylogloffe.
Il déprime,comme le précédent,le voile & l’applique
à la langue, il pouffe ce qu’on veut avaler dans
le pharynx, 8c en intercepte le retour. Il peut comprimer
l’amygdale, mais foiblement.
Le releveur du voile eft plus confidérable : fon arcade
eft couverte des deux côtés par le palatopharyngien
, fa partie antérieure eft nue, 8c fa convexité
regarde en arriéré ; il eft fort 8c charnu , & -le principal
mufcle du voile. Quelques-unes de fes fibres
s’attachent à la luette 8c à l’os du palais ; il fe confond •
avec le palatopharyngien 8c le contourné. Il remonte
en avant 8c en dehors ; il eft recouvert par le>ptéry-
gopharyngien, 8c s’attache à la partie de l’os pierreux
dont fort la trompe d’Euftache,,derrière la
partie molle de la trompe, à la bafe d’une apophyfe
aiguë, 8c en partie à une dapreflxon de l’ospierreux,
entre le paffage de ,1a carotide & l’épine qui termine
la grande aile de l’os fphénoïde : quelques fibres
s’attachent au cartilage de la trompe.
Ce mufcle peut fermer les narines 8c les couvrir
du voile qu’il releve. On a vu'des perfonnes qui
favoient par un mouvement intérieur, fermer Jes
narines 8c en exclure les mauvaifes odeurs. Il y a
auffi des perfonnes qui peuvent fouiller fans interception
8c fans^que l’air paffe par les narines.
Le contourné du voile eft plus grand qu’il ne paroît,
& on ne voit fa largeur que lorfque l’on a détruit
l’aile ptérygoïdienne,externe. Il eft mince cependant,
& n’a pas la force du précédent. Il eft attaché à l’extrémité
de l’os pierreux qui touche l’extrémité de
l’aile ptérygoïdienne : à une apophyfe aiguë de.cette
a ilé , derrière le paffage de la troilieme branche de
la cinquième paire : à l’os fphénoïde en avant jufqu’à
l’intervalle des deux ailes : à l’intervalle des ailes à;
l’aile interne , au cartilage de la trompe. Il defeend
en avant plus extérieurement que la trompe le long
de l’aile interne, il fe rétrécit & forme un tendon qui
paffe par une rainure excavée dans la racine du crochet
ptèrygoïde : il fe réfléchit en dedans, un peu
en deffus, 8c forme un large tendon rayonné, qui fe
répand fur la membrane du voile : fes fibres antérieures
vont en avant, les moyennes en dedans, les
pofterieures en arriéré. Quelques-unes des fibres les
plus antérieures s’attachent à l’échancrure fémi-lu- .
naire de l’os du palais jufqu’à fon épine du milieu.
Les fibres intérieures & poftérieures font avec celles
Tome III\
L U M 8n
dii mufcle de l’autre côte une arcade : elles fe mêlent
avAùjle palatopharyngien , & un paquet détaché
s approche de la langue.
• On a vu dans quelques fujets ce mufcle s’attacher
a la rainure de la racine du crochet ptèrygoïde, &
un autre mufcle fortir de cette racine pour fe porter
au v o ile, 8c y tenir la même place que le contourné
occupe ordinairement.
On peut .cçjnfidérer ce mufcle par rapport à fon
action comme s’il naiffoit du crochet ptèrygoïde. Il
abaiffe le v o ile , l’éloigne des narines, & ouvre ces
dernreres quand elles ont été fermées. Il peut contribuer
A dilater la trompe.
Le palatoflaphylin peut être regardé comme un
mulcleapu çomme-unÿpaire de muicles ; l’un & ÎW
. tre.déïjsra fentimens feroit juite : fon attache antérieure
elt a fiés du palais, felon.de bons.auteurs ou
bien au tendon des contournés & au périofle des os
■ dupalats. Ses fibres font droites, elles fe portent en
arriéré & defeendent à la fin dans la hutte. Il eft le
plus fupérieur deSmufcles du voile & le plus voiiin
des narines : il relëye la luette.
,LeS;arteres du yoile font confidérables. Le tronc
principal fort de la labiale, & quelquefois de la pharyngienne
S il remonte avec le releveur. Soii tronc
le plus profond va au voile 8c accompagne le pala-
toftaphylin jufques dans la luette. La branche fuper-
ficietle accompagneH mufcle contourné , St fe
répand dans les mufcles & dans les glandes du voile.
Je ne eonnois rien de précis des-veines -: elles varient
beaucoup dans leur origine ; c’eft la pharyn-
grnnne & tantôt la linguale, la thyroïdienne , la
labiale, la jugulaire.
Les nerfs-du voile & de la luette naiffent du palatin
defeendant, qui fort de la fécondé branche de la
cinquième paire.
Le principal ufage du voile, c’eft d’empêcher les
alimens ou la boiffôn de revenir du pharynx dans la
bouche ou dans les narines. On avoit cru que le voile
fermoir les dernieres en s’élevant & en bouchant
leur orifice poftérieur. On n’a pas fongé à l’inconvë-
ment inévitable que fuivroit l’élévation du voilé ; il
quitteroit la langue, 8c les alimens reviendroient
par la bouche, dont l’ouverture poftérieure feroit
ouverte entre la langue & le voilé. Le voile ferme
1 un & l’autre paffage en defeendant : d’un côté il
preffe fur les alimens 8c les empêche de fe porter
vers le nez , & de l’autre il s'applique^ la langue de
mamere à fermer entièrement le paffage à la bouche.
Les déchirures quelconques du voile, fa divifion na^
türelle qui accompagne fouvent le bec de lièvre ; fon
érofion par des ulcérés ouvrent aux alimens une for-
tie par les narines.
Il ne contribue pas à fermer le larynx : la luette eft
anterieure à l’épiglotte , 8c ne peut pas être portée
derrière elle. (H. D . G .)
LUMIERE, ( Luth. ) En termes de fafteurs d’orgue
, on appelle ./«OTzVf^ïrouverture par laquelle
entre le vent. ( F. D. C. ) ^
, LUMIERE DE LA l u n e , (AJlron.) Elle eft trois
cent mille fois moindre que celle du foleil, fuivant
les expériences que M. Bouguer a faites en. les comparant
l’une 8c l’autre avec la lumière d’une bougie
placée dans 1 obfcurite.. Traité d?optique fur là gradation
de la lumière, //z-40. iyGo : elle n’eft accompagnée
d’aucune chaleur. Mém. de Tacad.de Paris, iyo5.
La lumière cendree de la lune eft une lumière foibls
qu’on apperçoit au-dedans du croiffant, & qui fait
entrevoir toute la rondeur de la lune, quoique le
foleil n’en éclairé qu’une petite partie. Les anciens
ont été très-embarraffés fur la caufe de cette petite
lumière.
Mæftlinus fut le premier qui, en 1596 , reconnut
que ç’étoit la lumière de la terre réfléchie fur la lune •
K K k k k ii