l’efprit : elles étoient également l’hiéroglyphe ou
l’emblème de la génération prompte & abondante :
elles défignoient un roi, ou le climat méridional, ou
le pôle arfliquê, ou là volupté, 6c la vie douce 6c
"oifive. Les Ètrufques difoient que voir en fonge un
'figuier, c’étôit un préfâge des biens qui dévoient arriver.
Dans le diftionnaire qui a pour titre : Silva aile-
goriarum totius Scripturce Sanclce, authore Hieronimo
Laureto, in-folio, Colonice Agriptinoe 1Ç80, on prouvera
tous les détails néceffaires pour expliquer les
allégories tirées du figuier. Par exemple, dormir fous
le figuier, lignifie mener une vie douce 6c oifive. Le
figuier ante par le vent, défigne les perfécutions. -p
figuier qui porte de bons fruits, défigne les livres facrés.
Le figuier fiérile qui, par les foins de V agriculteur , devient
fertile, eft la figure de la vocation des gentits.
Les mauvaifes figues, l’ont les infidèles. Les bonnes figues
, délignent les vrais croyans, ou les dons du faint
Efprit. Le figuier maudit par Jefus-Chrijl, defigne la fy~
nagogue. Le figuier fans fruit, défigne les hypocrites,
les méchàns ou les démons. Nous aurions pu joindre
aux notices que nous venons de donner certainsiaits
remarquables de l’hiftoire ancienne ; par exemple,
que Caton apporta dans le fénat un panier de figues
fraîches, cueillies à trois journéès de Rome, fur le
territoire que pofledoient les Carthaginois. Il fit à ce
fujet une harangue pour exciter les Romains à chaf-
fer les Carthaginois de l’ Italie. ( V. A . L. )
FIGURA B om b il a n s , ( Mufiq. ) c’étoit dans
la mufique des x v , x v i 6c x v m e fiecles, une
figure toute compofée de bombi. Vryeç Bombo ,
( Mufiq. ) Suppl. Cette efpece de figure n’étoit pas
praticable dans la mufique vocale. (F . D . C. )
Fig u r a co rta , ( Mufiq. ) On appelloit figura
corta généralement toute figure compofée de trois
n otes, dont l’une valoit autant que les deux autres.
La note la plus longue pouvoit être au commencement
de la figure ; elle pouvoit être au milieu, ce
qui étoit très - rare ; enfin elle pouvoit être à la fin.
La figura corta pouvoit être monotone, ou relier
toujours fur le même ton comme le bombo. V?yei
Bombo , ( Mufiq. ) Suppl, mais cette figure étoit peu
d’ufage dans la mufique vocale.
Elle pouvoit être diatonique ; alors les trois notes
fe fuivoient diatoniquement, foit en montant, foit
en descendant, foit en faifant tous les deux.
La figura corta pouvoit encore aller par fauts ; alors
elle en faifoit deux, foit en montant, foit en defcendant
9 foit en montant d’abord 6c redefeendant
après, ou à rebours.
Enfin elle étoit mêlée, allant en partie diatoniquement
, & en partie par fauts. ( F. D . C. )
F ig u r a s u s p ir a n s , (Mufiq. ) ce n’étoit rien
autre qu’une figura corta ( Voyeç ce mot ci-deffus. ) ,
qui au lieu de comnferaer par une note valant feule
autant que les deux autres, commençoit par une pofe
de la moitié de la valeur de cette note. Cette figure
tiroit fon nom du foupir qui la précédoit. ( F D .C .)
FIGURE, ( Mufiq. ) Les muficiens appelaient,
6c appellent encore fouvent figure, un aflemblage de
notes qui réfulte de la décompofition d’une note longue
en plufieurs de moindre valeur, dont les unes
entrent dans l’harmonie de la note longue , les autres
non. Dans les x v , x v i 6c x v iie fiecles, & ,même au
commencement de celui-ci, que la mufique n’etoit
pas encore auffi variée qu’ elle l’efl actuellement, on
avoit donné un nom à chaque forte de figure, & on
les avoit divifées en général.
i°. En figures réfonnantes.
i ° . En figures filencieufes.-
La finir e réfonnante fe foudivifoit encore
i° . En figure fimple.
a°. En figure compofée.
La figure fimple étoit une figure ifolée qui n’étoifr
ni fu iv ie , ni précédée d’aucune autre forte de figure.
La figure compofée é to it, ou pré c éd ée , ou fuivie,;
ou précédée & fuivie d’autres figures.
La figure fimple étoit de plufieurs fortes :
i ° . Les figures ftmfiles diatoniques.
a0. La figure fimple mo n oton e , ou qui reftoit fui*,
le même ton.
3°. La figure fimple allant par faut.
4°. Les /gwr« fimples mêlées des trois précédentes.1 5°. Les figures fimples furnommées flottantes on ondoyantes
, ou même tremblantes ; car comme j’ai tiré
cet article d’un ouvrage allemand, intitulé Mufica.
modulatoria vocalis, compofé en 1 6 7 8 , par un habile
muficien nommé Priuts, j ’ai traduit les mots allemands
comme j’ai pu ; quant aux mots latins 6c ita-^
liens je les ai prefque tous confervés.
Les figures fimples diatoniques étoient :
i ° . L ’accent.
2°. L e trémolo.
30. Le grouppe.
4 0. Le circalo mezzo.
50. La tirade de la première fo r t e , ou tiratame^al
Voye{ ces mots Dictïonn. raif. des Sciences, 6c c. 6c
Supplément.
Il n’y av o it qu’une figure monotone , on l’appelloit
bombo. Foyt[ Bombo , ( Mufiq. ) Suppl. Quant à la
mufique v o c a le , on ne fe fervoit point d ub om b o , du
moins l’efpece de bombo qui étoit en u fa g e , n’ étoit
que le t r illo , dont nous parlerons plus bas.
Les figures fimples qui ailoient par fauts etoient :
i ° . L e faut fimple ,falto fimplice.
2°. Les fauts compofés ,falti compojli. Foye^SALTO
s im p l ic e 6c Sa l t i COMPOSTI, ( Mufiq. ) Supplément.
> '
j Les figures fimples mêlées des trois précédentes fe
| réduifoient à troisy ,
i°. La figura corta. 9
2 ° . La mefian^a.
30. J_.a figura fufpirans. Voyez Fig u r a c o r t a , ,
Me s s a n z a 6c Fig u r a s u s p ir a n s , ( Mufique. )
Supplément.
11 n’y a v o it que deux figures flottantes,
i° . L e trillo.
20. Le trilletto. Voye1 ces mots, ( Mufiq.) Suppl.
Les figures compofées étoient encore fous-divifées,
i ° . En figures parcourant plufieurs notes.
20. En figures flottantes.
30. Enfin en figures mêlées, y /
Les figures parcourant plufieurs notes étoient:
i°. Le circolo. t
20. T ou te forte de tirade , hors la tirata me^a.
30.L a figura bombillans.
40. L e paffage. J^oy. Cir c o lo , T irade , Fig u
RA BOMBILANS & PASSAGE, ( Mufiq. ) Suppl.
Il n’y avo it qu’une figure compofée .flottante ; le
tremamento longo. V o y e z ce mo t, ( Mufiq. ) Suppl.
La figure compofée mêlée fe réduifoit aum à une
fe u le , la mifiickança compofia. V o y e z ce m ot (Mufiq.)
Supplément. . 5
Quant aux figures filencieufes il n’y en avo it qu une
qu’on appello it paufe. Voye{ Pause, ( Mufique. )
Supplément.
On: appelle encore aujourd’hui figure en mufiqUe
un certain nombre de notes qui forment, çour ainfi
■ dire , un fens mufical ; mais moins marque que celui
de la phrafe, qui eft elle - même compofee^ de figures
comme celle-ci l’eft de notes. Il eft clair que
pour bien lire la mufique , il faut favoir précifément
011 commence 6c finit dnaope figure, afin de marquer
par fon jeu ce commencement 6c cette fin ; fans cela I l ’exécution devient froide 6c traînante. ( F. D . C. ) I F IL , ( Afironomie. ) Le fil à plomb eft celui que
Pon fufpendatt centre des quarts de cercles, des fec*
teurs & autres inftrumens d’aftronomie, pour marquer
la ligne verticale qui fe dirige au zénit & au
nadir ; fa direction eft toujours perpendiculaire à la
furface de la terre, parce que c’eft la direélion même
de la gravité qui eft néceflairement perpendiculaire
à la furface du globe terreftre. On fe fert
de fil de pite qui eft tiré d’une plante du genre des
aloës, & qui a la propriété de ne pas s’étendre par
l ’humidité, quelque fin qu’il foit, au lieu que les
cheveux s’étendent d’une maniéré très-incommode
pour les obfervations. Les fils d’argent font très-
commodes , mais ils fe caflent fouvent.
Les fils d’un micromètre font ceux que l’on tend
au foyer d’une lunette pour mefurer les diamètres
apparens des aftres ; il y a ordinairement un f il fixe
& un// mobile ou curfeur qui tient à un chaffis mobile
par une vis; ces//i font ordinairement faits avec
des brins de foie de cocons ; quand on fe fert àefils
d’argent, on eft obligé de calculer avec foin leur épaif-
feur, 6c d’en tenir compte dans toutes les mefures.
( M. d e l a La n d e .)
FILE ou DÉCURIE, (Art militaire, Milice Grecque.)
La file étoit un certain nombre de foldats qui
avoient un chef à leur tête, & qui étoient rangés
après lui fur une ligne droite à la fuite l ’un de l’autre.
( Voye^pl. I,fig. 1 , A ft milit. Tactique des Grecs dans
ce Suppl. ) Les files étoient compofées de huit, de
douze ou de feize hommes, car l’ufage varioit à cet"
égard ; Elien les fixe à feize, & prétend que ce nombre
eft mieux proportionné à la longueur ordinaire
de la phalange.
C’étoit. le plus brave & le plus expérimenté de
tous les foldats d’une file qui en formoit la tête, &
on l’appelloit le chef, le décurion 6c le premier: ils
nommoient ferre-file celui qui marchoit le dernier de
tous.
Ils appelloient encore la file une décurie 6c une cno-
motie. Quelques auteurs prétendent néanmoins que
ce dernier terme ne défigne que la quatrième partie
de la file , dont ils appellent le chef énotomarque, 6c
que deux énomoties ou quarts de file font une dimé-
tie ou demi -file, qui a pour chef le deuxieme foldat
de la décurie, fous le nom de dimétite.
L’énomotiç étoit toute autre chofe chez les Lacédémoniens;
le corps fe partageoit en cinq troupes,
6c chaque troupe en deux énomoties fortes, la plupart
du tems,de 3 2 hommes qui fe formoient en bataille
, fur quatre de front 6c huit dè hauteur. L’éno-
motie étoit ainfi nommée de ce que les foldats qui la
compofoient ayant facrifié en commun ,faifoient un
ferment folemnel de ne point s’abandonner, & de ne
jamais quitter leur rang. Ce corps à Sparte étoit ordinairement
compofé de trois à quatre cens hommes.
Le chef-àe-file que nous avons dit être appellé le
premier de fa file, étoit immédiatement fuivi par un
autre qu’on nommoitfécond• celui-ci, d’un autre auquel
on donnoit encore le nom de premier; 6c celui-
c i, d’un fécond, & enforte que les foldats de la même
décurie étoient alternativement appellés premiers
6c féconds. Il falloit toujours que le chef-de-file fur-
paffât tous les autres en valeur & en expérience, 6c
après lui, le ferre-file, qui étoit le chef de la demi-
décurie. Les Grecs, en eonféquence de cet arrangement
, définifloient la décurie une file de féconds & de
premiers placés entre un chef-defile 6c un ferre-file,
& diilribués alternativement entre eu x, fuivant le
dégré de leur courage 6c de leur capacité.
Joindre deux files ou deux décuries, c’étoit mettre
la fécondé tout-auprèsde la première, en plaçant un
décurion à côté d’un autre décurion ; le fécond foldat
de la deuxieme décurie à côté du fécond foldat de la
féconde, 6c ainfi des autres.
P n difoit d’ùn foldat qui étoit à côté d’un autre
qn’xl faifoit rang avec lui ; le fécond décurion fei-
foit rang avec le premie r, & le fécond foldat de la
première déciirie, av e c le fécond foldat de la fécondé.
(•Kg, 2 .y
Lorfqu’on uniffoit ainfi plufieurs Jz/m les unes aux
autres, cela s appelloit former une troupe, Voyez PliA-
LA M it , Suppl.
Les Grées avoient deux nufhieres de d oubler; fa -
v0 ir ., Par rangs & parf ile s , & l’une & l’autre s’e xé-
cutoient par le nombre & pat le tèrrein.
Ils d ou blo ientles rangspa rlenombre io rfqu ’dtant
compofés, par exemple, de 1014 foldats, ils leur en
faifoient contenir 2048, en faifant rentrer les rangs
pairs dans les intervalles des rangs impairs. L’objet
de cette manoeuvre etoit de rendre l’o rdonnance dû
la phalange fe r r é e , fans diminuer l’étendue de
fou front. Pour lui redonner fa hauteur ordinaire
ils ordonnoient aux foldats qui avoient doublé de re*
tourner par une contre-marche fur le terrein qu’ils
avoient quitté.
Bien des gens n’approuvoient pas qu’on fi t ufage'
de cette maniéré de doubler les rangs, lorfqu’on é toit
proche de 1 ennemi ; ils aimoient mieux prolonger le
front par le moyen de quelques troupes d’armés à la
le g e re , ou de ca v a le rie , afin q u e , fans affoiblir la
hauteur de là phalange, fa longueur pût paroître
av o ir été. doublée. ( Fig. 20. )
On doubloit les rangs par le terrein lorfqu’on le S
ouv roit tellement qu’ils occupoient une fois plus
d’efpace qu’auparavant; ils employoient ce mouvement
lorfqu’ils vouloient débordér l’ennemi par.
une de fes a ile s , ou s’empêcher d’en être débordés.
On doubloit 1 es files en inférant la fécondé décurie
dans les .intervalles de la première, enforte que le
fécond décurion fut placé derrière le premier, que
le fécond foldat de la fécondé devînt le quatrième du
la première, le troifieme de cell'éejà, le fixieme tJd
celle-ci, & ainfi des autres, jufqu’à ce que la fécondé
décurie fût toute entrée dans là première, la
quatrième dans la troifieme, enfin toutes.ïes, A W im
paires dans les impaires.
, Ge même mouvement s'exécutait encore en fa i-
fant palier par une çontre-marché les dicuries paires,
à la queue des impaires.
Lorfqu’on v ou loit doubler la hauteur d e la phalange
fans former un plus grand nombre de rangs ,’
les -foldats de chaque file mettaient de l ’un à l’autre
une diflance double dê bèlle qu’ils a v o ien t, & par c e
mo yen la hauteur contenoit une fo is plus de terrein
qu’auparavant.
O n rendoit à la phalange là difpofition qu’elle
a v o it , en faifant reprendre leur premier pofte aux
files qu’on av o it fait entrer dans les autres, ou qui
en avoient pris la queue ; ou bien on diminuoit dans
toutes les files les nouvelles diftancés d’un foldat à
l ’au tre , dans la même proportion qu’on les avoit augmentées.
(V.) °
FILER un fon, ( Mufique. ) c’eft en chantant ménager
fa v o ix , enforte qu’on puifle le prolonger
long-tems fans reprendre haleine. Il y a deux maniéré
de filer un fo n : la première, en le foutenant
toujours également, c e qui fe fait pour l ’ordinaire
fur les tenues oîi l’accompagnement travaille : la fé con
dé , en le renforçant, ce qui eft plus ufité dans
les palîages 6c roulades. La première maniéré demande
plus de juftelTe, & les Italiens la préfèrent *
la fécondé a plus d’éclat, & plaît davantage aux François.
Remarquons en paflant qne filerdes fons à la Fran-
ç o i fe , & fur-tou* fur la v oy elle a , eft un excellent
moyen de fortifier fa v o i x , & d’augmenter même
fon étendue. ( F. D . C. )
FILET, ( terme de Cuifine, J fe dit i° . de la chair