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Pamitt-, eft un linge d’une, demi-aune de long fur un
douzième de large que l’on bâtit à l’endroit où l’etole
.tourne autour du col du prêtre.
Le rabat ou petit colct des ecçléfiaftiques, ainfi appelle
pour le diftinguer du grand rabat des magiftrats,
le fait ordinairement de gaze noire ; les deux devants,
avec leurs ourlets blancs qu’on y rapporte, ont communément
deux polices & demi de large. Les deux
tours du rabat font bordés en-dedans d’un pouce
de toile qu’on replie fur le porte-collet, & qu’on y
attacheav,ec cinq épingles,, une devant , & deux
de chaque côté. Les ourlets ont une ligne & demie
de large. Si on faifoit le rabat en toile de batifte ou
linon , on prendrait les ourlets fur la toile, comme
aux rabats de palais qui ont un demi-pied dé long
fur trois pouces de large. On coupe cinq douzaines
de petits rabats dans une -aune de gaze ; & on fait
vingt à vingt-deux grands rabats de palais dans une
aune de linon ou de batifte.
Les manchettes de fo.utanne fe mettent par-deffus
les manches de la foutanne. Elles' fe font de batifte :
on en coupe deux paires dans la largeur, 6c on leur
donne un demi-tiers de haut. Elles font fans plis , à
ourlet grand & plat en-haut 6c en-bas , 6c on les faufile
à la manche.
Les lecteurs qui defireront connoître plus en détail
les moindres parties du travail de la lingere, pourront
confulter la defeription qu’en a donnée M. de
Garfault, & que nous avons abrégée pour nous renfermer
dans les bornes de notre plan.
LINO, ( Géogr. Hiß.) bourg près de Rheinsberg,
en Allemagne. Nous n’en parlerons ici que pour perpétuer
un trait de bienfaifance.
Le z i août 1775- ,'le feu prit en cet endroit. Les
habitans étoient à la campagne : tous les fecours
manquoient : l’églife , le presbytère, voifins de la
maifon incendiée , la récolte en magafin, aùroient
été la proie des flammes, fi un véritable ami de l’humanité
n’eût fauvé les malheureux. Le prince Henri
de Prüfte n’apprit pas plutôt, étant encore à table,
l’accident qui venoit d’arriver, qu’il ordonna d’atteler
d’abord fes chevaux à la pompe d’incendie, appartenant
au château : il fe rendit lui-même à Lino,
donna les ordres les plus prompts & les plus efficaces*,
encouragea ceux qui travailloient à éteindre'
les flammes , & ne fe retira qu’après qu’on fût parvenu
à en arrêter les progrès. Le lendemain il y
retourna & prit des arrangemens pour foulager les
malheureux qui venoient de perdre leur fortune;
enfuite il les fit venir au château de Rheinsberg, leur
donna à dîner, & leur diftribua des fommes confidé-
rables en argent. (C.)
LINONASME, (Mußq. des anc.') chanfon lugubre
& folemnelle des Grecs fur la mort de Linus. Il y a
toute apparence que c’eft la même chofe que le linos.
Voyc{ ce mot dans le Dictionnaire raifonnè des Sciences,
&c. (F .D . C.)
LINTERNUM, Liternum, (Géogr. anc.') ancienne
ville de la Campanie, fur le Clanis (l’Agno), auprès
d’un lac nommé par Stace Lintema Palus : d’où Si-
lius Italicus appelle la ville Stagnofum Linternum.
. C ’étoit une colonie Romaine : ce fut le lieu de la
retraite & de la mort du plus grand capitaine 6c du
plus digne citoyen de Rome, Scipionl’Africain. Emilie
, fa femme, lui éleva une ftatue, 6c mit celle du
poète Ennius à côté : on lifôit les mots fur fon tombeau
, Ingratapatria, nequidem ojfa mea habes. Après
la deftruûion de cette ville par les Vandales en 45 ç ,
.on érigea la tour qu’on y voit encore, 6c où étôit le
mêmè fépulcre. Comme il n’étoit refté de l ’infcrip-
tion que le feul mot patria, cette tour eft appellee
Torre Di-Patria. (C.)
LION, f. m. leo, leonis, (terme de Blafon.) animal
qui paroît rampant & de profil, ne montrant qu’une
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oreille 6c un Oeil ; fa langue fort de fa gueule, 6c
eft courbée & arrondie à l’extrémité fupérieure ; fa
queue levée droite un peu en onde , a le bout re*
tourné vers le dos.
On voit grand nombre de lions dans les armoiries ,
figi 2.40-2.48 & 2St. 262.plane. V. de Blafbn , Dict.
raif. des Sciences, &c.
Le lion qui femble marcher, eft dit lion léopardé ;
alors fa queue, tournée fur le dos,, a le bout retourné
en-dehors comme celle du léopard.
Couronné, fe dit du lion qui a une couronne fur la
tête..
Lampajfè 6c armé, fe dit de fa langue 6c de fes
griffes, lorfqu’elles font d’un autre émail que fon
corps.
Lion morné, eft celui qui n’a ni dents ni langue.
Lion diffamé, celui qui n’a point de queue.
Lion dragonne f celui dont la partie inférieure.du
corps eft terminée en queue de dragon.
11 y a aufli des lions à double queue , fourchée,
nouée & paflée en fautoir.
Lion iffant, eft celui qui, étant fur un chef ou fur
une fafce, ne montre que la tête , le c o l, les bouts
de fes pattes de devant 6c l’extrémité de fa queue.
Lion naiffdnt, celui qui ne paroît qu’à moitié fur
le champ de l’é cu, la partie inférieure de cet animal
ne paroiffant point.
Le lion eft le fymbole de la force, du courage 6c
de la magnanimité.
De Sabran de Beaudinar, d’Aiguine en Provence
; de gueules au lion d'argent.
Là devife de cette maifon , Noli irritare leonem.
Biencourt de Potrincourt, proche Amiens ; de
fable au lion d'argent, couronné, lampajfè & arme d'or.
Ligonièr de Montcuquet, à Caftres en Albigeois ;
de gueules au lion d'or, au. chef de même, chargé d'un
croijfant à côté de deux étoiles ; le tout d'argent.
De cette famille étoit Jean Ligonièr , nommé le
général Ligonièr , né à Caftres en 1680 ; il fortit du
royaume en 1697 > & fe retifa en Angleterre , où il
commença à fervir dans les troupes britanniques;
fut fait capitaine d’infanterie en 1703 , major l’année
fuivante , lieutenant-colonel de dragons 6c gouverneur
du fort de Saint - Philippe de l’île Minorque
en 17 1b ; fut rappellé en Angleterre en 17 12 , & fa
majefté-Britannique, le fit , la même année, lieutenant
colonel de cavalerie.
Il fut nommé colonel de cavalerie en 1713 , &
enfuite brigadier général 6c maréchal-de-camp en
17 19 , lieutenant-général & grand-veneur d’Irlande
en 1740, gouverneur de Kingfale en 1743.
II mena la tête de l’armée en Allemagne à la bataille
du Mein, fut fait chevalier de l’ordre du Bain
fur le champ de bataille, en même tems que le due
de Cumberland. La cité de Bath le choifit, de fon
propre mouvement, membre de la chambre des communes
, dans le tems qu’il comniandoit lés armées
en Flandre, '
A là bataille de Lawfelt, en juillet Ï747 » où le
roi commandoit en perfonne, le duc de Cumberland,
généraliflime des troupes angloifes, fe trouva furpris
dans une mêlée ; le général Ligonièr qui l’accompa-
gnoit, s’avifa de quelques ftratagêmes , qui donnèrent
le tems au duc de fe retirer 6c de rejoindre fes
troupes dans l’inftant ce général, pour mieux
réufîir dans fon projet, fe mit à animer nos foldats
en leur parlant françois, afin de trouver le moment
de s’échapper ; mais , un carabinier nommé Haude 9
l’arrêta & lui demanda fon épée. Il crut d’abçrd tenir
le duc de Cumberland, parce qu’il avoit apperçu
fous fon furtout l’ordre du Bain. Il reconnut peu
-après ce général, qui lui offrit fa Bourfe pleine d’or :
le carabinier la refufa , difant qu’il ne vouloit que
fon épée, 6c le conduit au maréchal de. Saxe qui
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le mena au roi. Sa Majefté fit beaucoup d’aCcueil
au général Ligonièr.
En 1748 , ce général fut fait lieutenant-général de
l’artillerie angloife, 6c confeiller-privé du confeil
du roi de la Grande-Bretagne , gouverneur de l’île
de Garnefay en 1750, colonèl du premier régiment
des gardes , & pair d’Irlande, fous le titre de vicomte
d’Lnnerkillen , titre dont le roi d’Angleterre l’a honoré
& fes defeendans, en 1757. Il fut fait, la même
année , felt-maréchal des armées de Sa Majefté anglicane.
Le général Ligonièr, vicomte d’Ennerkillen, pair
d’Irlande, s’eft trouvé à dix-neuf batailles & vingt-
trois fieges , fans avoir été bleffé que légèrement,
6c a fait voir dans toutes les occafions une expérience
confommée dans le métier de la guerre, 6c a donné
des preuves de la plus grande valeur.
Il mourut à Londres le 29 avril 1770, dans la
quatre - vingt - douzième année de fon âge. On dit
qu’il a été marié , qu’il a laiffé un fils qui continue
la poftérité en Angleterre. (G . D . L. T .)
L ion 9 petit, j Afron. ) Le petit-lion eft une con-
ftellâtion placée par Hévélius entre le lion 6c la
grande ourfe , pour renfermer neuf étoiles informes
des anciens catalogues , avec neuf autres qu’il- détermina
lui-même. Il lui donna le nom de petit-lion,
comme analogue à ceux des deux conftellations voi-
lïnes. Prodromus, pag. 114. Cette çonftellation contient
53 étoiles dans le catalogue britannique : il y
en a une de troifieme grandeur qui eft fur le milieu
du corps ; fa longitude en 1690 étoit de 4 f 24d 29'
50;/, & fa latitude de 2 1d 3 6 ’ 28" boréale. (M.
d e l a L a n d e . )
LIONCEAU, f. m. parvus leo, (terme de Blafon.)
petit lion qui charge ou accompagne une piece honorable.
Voye^ planche V. fig. 2S0 de Blafon , dans
le Dictionnaire raifonnè des Sciences , 6cc.
Le plus fouvent il y a des lionceaux en nombre
dans l’écu.
Taleyran de Chalais, d’Exideuil, de Beauville ,
comte de Périgord , à Paris ; de gueules à trois lionceaux
d'or , couronnes & armés d'arur.
Bouchu de Leflart de Loify en Bourgogne ; d'arur
aux chevrons, accompagné en chef de deux crôiffans &
en pointe d'un lionceau ; le tout d'or.
Augier de Cavoy à Paris ; d'or à la bande de fable,
chargée de trois lionceaux d'argent. ( G. D . L. T. )
LIONNÊ, adj. ( terme de Blafon. ) fe dit du léopard
rampant : il eft ainfi nommé, parce qu’alors
il fe trouve dans l’attitude du lion.
Guiteau de la Touche en Poitou ; de gueules au
léopard lionnè d'argent. ( G. D. L. T. )
LIPOVICE , ( Géogr. ) petite villç de la haute
PoLogne, dans le palatinat de Cracovie, fur la Vif-
tule. Elle n’eft remarquable que par fon château,
fitué fur un r o c , & affeélé à l’incarcération des
gens d’églife qui ont encouru quelque peine grave.
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LIPPEY , LEIPPA, (Géogr.) ville de Bohême,
dans le cercle de Leutmeritz, & fous la feigneurie
de la maifon de Kaunitz. Elle profpere à la faveur
de fes fabriques & manufactures; il en fort des draps,
des verres cizelés, & beaucoup de faïance & de
potterie. (D . G.)
LIPTAU , ou LIPTO , comté de , ( Géographie. )
province de la baffe Hongrie, entre celles d’Arva ,
de Thuroft, de Gomor & de Scepus , ayant fept
milles de long, & un ou deux de large, & s’étendant
du feptentrion au midi, en monts & en vallons,
plus qu’aucune autre du royaume. Elle fe divife en
4 diftriéts, & renferme 11 villes & 127 bourgs ,
avec plufieurs châteaux ruinés. Ses villes principales
font Teutfch-Liptfch , Rofenberg & Botza.
Montueux & pierreux prefque par-tout, le fol de
Tome III.
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cètte province produit peu de grains & nourrit peu
de bétail; cependant, du petit nombre d’animaux
paiffans que l’on y entretient, il fe trait un lait dont
le fromage eft fort eftimé.>Mais , ce qui donne une
certaine importance à ce comté, ce-font fes métaux,
• fes minéraux, & les diverles Angularités qu’y plaça
la nature. L’on y,trouve le mont Benicova , l’un des
plus elevesde l’Europe. L?on y. trouve une multitude
de cavernes humides & profondes , pleines de
figures petrifiees. L’on.y trouvé d’excellentes eaux
thermales , & d autres , dont la vapeur empoifonrtée
tue les oifeaù^ qui volent à la ronde. Enfin , L’On y
trouve des mines très-riches en o r, en argent, en fe r ,
en nitre, &c. L’or des environs de Botza .eft fi fin ,
qu’on le compare à celui d’Arabie.; Mais il n’e ft,
dit-on , pas exploité avec autant de foin qu’il mé-
riteroit dé l’être. Les habitans de cette province font
un mélange de Bohémiens &: d’Hongrois. (D . G.)
§ LIQUIDAMBAR , (Bot.'Tard.) en latinliqui-
dambar, en anglois forax-free, en allemand fluejjiger
jtorqx-baum.
Caractère générique.
Le même arbre porte des fleurs mâles & des fleurs
femelles ; les premières font grôuppées fur un long
filet, & forment, par leur réunion, un chaton peu
ferré & conique : elles ont un calice de quatre feuilles
& un grand nombre d’étamines courtes jointes en-
femble ; elles font dépourvues de pétales : au-deffous
des chatons fe trouvent les fleurs femelles qui font
raffemblées en globe ; elles ont un calice double :
elles manquent de pétales ; mais elles portent un
embryon qui devient une capfule arrondie à une
feule cellule, ayant deux valvules au bout. Ces cap-
fules font enfermées dans un globe ligneux, 6c
contiennent plufieurs graines Oblongues à pointes
aiguës.
Efpeces.
1. Liquidambar à feuilles à ciSq lobes dentés.
De Virginie.
Liquidambar foliis quinquelobatis ferratis. Mill.
Mapple leav'd Jlorax-tree.
2. Liquidambar à feuilles à cinq lobes finués &
.obtus. Liquidambar d’orient.
Liquidambar foliis quinquelobatis. (inuatis, obtufis.
MUi.
Oriental jlorax-tree. '.
Lè liquidambar n°. j croît en Virginfe ; il s’éleva
fur un tronc droit & nud , à la hauteur d’environ 15
pieds : ce tronc eft furmonté d’une tête pyramidale
d’environ 25 pieds de haut ; les feuilles font d’un
verd obfcur. Lorfqu’il fait chaud , il en exfude un
baume d’une odeur forte qui les rend gluantes : les
fleurs qui font jaunes, paroiffent dès les premiers
jours du printems. Cet arbre aime les terres fraîches
& légères, ainfi que le n°. 2.
Celui-ci différé du premier par fes feuilles , dont
les lobes font obtus, 6c qui, au lieu d’être dentées ,
font légèrement échancrées. L’écorce du jeune bois
eft rouge & polie ; le verd des feuilles brillant 6c
glacé. Ces arbres ne fe dépouillent que fort tard ;
ainfi il convient d’en placer quelques pieds dans les
bofquets d’été.
On les multiplie aifément par les marcottes, qu’il
faut faire au commencement d’avril ou de juillet.
On choifira les branches inférieures les plus fouples ;
on couvrira de moufle la terre d’alentour, & on les
arrofera convenablement.
Les liquidambars pouffent encore très-tard dans
l’automne ; ainfi le bout de leurs jeunes branches eft
quelquefois pris de la gelée ; cependant, comme
leur feve agit de très-bonne heure au printems-, le
mois de novembre eft le tems favorable pour leur
tranfplantation.
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