èxcrémentitielle. C’eft ainfi que la b ile, l’urine, la
matière de la'tranfpiration, celle des fellès, le fang
menftruel, fe dérangent quelquefois..
On mettra 40. du même nombre l’erreur des humeurs
épanchées ; erreur qui varie infiniment, &
qu’on peut appeller, dans un fens plus étendit, ejfu-
fion desfucs. Lorfque cette erreur fe rencontre, le
fluide forti de fes vaifleaux elt reçu dans les inteff-
tices des parties , où il s’àmafle & féjourne. Ce de-
rangement eft de plufieurs efpeces,& caufe auflibeau-
coup plus de maux qui troublent l’économie animale.
La différence vient de l’affeétion diverfe des vaif-
feaux qui donnent iflùe aux fluides affeftion qui fa-
vorife l’écoulement, & confifte dans le relâchement,
l’écartement ou la divifion des parois de ces mêmes
vaifleaux. Les cavités qui reçoivent different aufli ;
de forte qu’elles font ou plus grandes ou plus petites,
naturelles ou accidentelles. Le tiflu cellulaire , qui
remplit par-tout les interftices des parties, 6c qui fe
diftend aifément, fert fouvent &c avantageufement
de réfervoir aux fluides épanchés. Il faut cependant
faire fur-tout attention à la diverfité de la matière
répandue, parce que de cette diverfité naiflent autant
d’efpeces différentes de maladies , qui font accompagnées
de divers fymptômes.
On a des Agnes de l’erreur du fang forti de fes
vaifleaux , dans l’échymofe, l’anévrifme faux, les
éruptions , les tumeurs inflammatoires, les hémorrhagies
internes, &c. Cette flagnation n’a pas long-
tems lieu dans une humeur aufli changeante, fans que
lès parties mélangées foient viciées par la coagulation
, la féparation , la fuppuration, la pourriture.
Lorfque la lymphe du fang répandue eft accumu-
iée dans les interflices formés par la diflenfion des
folides , dans le tiflu cellulaire de toute l’habitude
du corps, ou de chaque partie en particulier , dans
de grandes ou petites cavités , il furvïent des puf-
tules, des ampoules ; leucophlegmatie , hydropifie
dans les chairs ou fous les chairs ; hydropifie au
bas-ventre , à la poitrine, à la tête, au ferotum,
aux parties internes ; oedeme , &c.
Lorfque la graiffe , la bile , le chyle & les autres
humeurs particulières , éprouvent cette erreur, il
s’enfuit différens maux.
Lorfqu’une humeur corrompue , une matière purulente
, ichoreufe, fanieufe, morbifique, verte,
cuite, fe répand dans les cavités ou les interflices des
parties, elle caufe des empÿemes, des abcès, des
finus, des fiftules , des ulcérés , la gangrené, des
métaflafes falutaires ou nuifibles , &c.
Il en eft de même de l’air qui, ayant dans le corps
fes canaux qu’il traverfe naturellement, produit,
lorfqu’il en eft forti & eft entré dans des vaifleaux
étrangers, ou dans le tiflu cellulaire ; produit, dis-
je , des tumeurs aeriennes, élaftiques, plus ou moins
étendues, dans toute l’habitude du corps : delà le
pneumatocele, l’emphyfeme, la tympanite. Il peut
aufli arriver qu’une matière élaftique cachée dans
les humeurs, femblable à l’a ir , fe dégageant à la
première occafion , & raflemblant fes particules fé-
parées, après avoir recouvré fon élafticité , fem-
blant même être errante, donne naiflance , par fon
développement, à des tumeurs venteufes,, non differentes
des premières.
Ne peut-on pas 5 ° . établir encore Y erreur de la matière
nutritivey laquelle doit arriver, lorfque les molécules
nutritives font appliquées à des parties étrangères,,
dont le mélange n’eft pas égal, enforte que la texture
& la confiftance régulière du folide foient totalement
changées , la peau devenant un c a l u s o u
comme de la corne, les mufcles dégénérant en tendon
ou tiflu cellulaire., la partie molle en cartilage,
en o s, en dent, en pierre, ou l’os en une mafle plus
molle ? Il n’eft certainement pas croyable que chaque
particule du fuc nutritif foit entièrement du
même mélange, 6c que, de quelque mélange qu’elle
fo it , elle convienne indifféremment à la nourriture
d’un folide quelconque. Il n’eft pas non plus conf-
tant que la nature ait le pouvoir, en changeant la
proportion des principes élémentaires, de faire à
fon gré toutes fortes de mélanges avec toutes fortes
de matières ; d’où il fuit que fi la matière nutritive,
d’ailleurs faine, eft dérangée, Faflimilation de fes
parties étant par-là viciée, il paroît que cette caufe
peutprodigieufement aliéner la fubftance des parties.
6°. Enfin l’erreur des fluides fecrétoriés a fouvent
lieu ; mais comme elle n’eft que l’effet & la fuite des
premières , à peine mérite-elle un nom particulier.
Il eft confiant que les humeurs de notre corps ont
naturellement deux mouvemens , l’un inteftin , qui
appartient à leurs molécules, l’autre progreflif, qui
appartient à toute la mafle. L’un & l’autre font né-
ceflaires pour la fanté ; mais il faut qu’ils foient dans
un degré modéré, parce que les, excès, défauts ou
dérangemens quelconques qui leur arrivent, font
toujours fuivis de la perte de la fanté.
Le mouvement inteftin dépendant de la fluidité ,
fuit aufli fon augmentation ou fa diminution : par où
l’on peut comprendre que les maladies qu’il éprouve
, fe rapportent à la trop grande ténuité ou ténacité.
Les différences multipliées des humeurs qui naif-
fent du fang feul, 6c leurs dégénérations en grand
nombre,paroiflent défigner clairement qu’il fe forme,
tant en fanté qu’en maladie, d’autres efpeces de mouvemens
inteftins, lefquels ont un pouvoir plus grand
& plus marqué pour changer la nature des humeurs.
Il eft même croyable que le mélange avec les humeurs
des matières étrangères qui entrent dans le
corps , ou les vibrations fingulieres des folides, que
la moindre occafion excite , contribuent beaucoup
à ces efpeces de mouvemens ; mais il eft difficile de
déterminer le caraélere particulier de chacun, 6c les
véritables caufes qui les produifent, aufli-bien que la
maniéré d’agir de ces mêmes caufes. Les fermentations
chy miques, prifes dans un véritable fens, éclair-
ciflent, mais ne réfolvéht pas la queftion. Ceux qui
penfent que tous ces effets ne doivent être attribués
qu’aux mouvemens variés des folides , ne nous infi-
truifent guère davantage.
L’autre mouvement plus évident des humeurs , 6c
par lequel étant charriées dans les vaifleaux , elles
changent continuellement de place , peut être vicié
en trois maniérés, par augmentation, par diminution
de fa vélocité, & par une diredion contre nature..
L’augmentation du mouvement progreflif vient de
l’aûion trop forte des folides fur les fluides ; adion
qui eft la fuite de différentes irritations qui, ou agacent
les forces motrices des folides , 6c agiffent (ur
le corps, foit diredement, foit au moyen de l’ame,
ou diminuent les réfiftances que forment la mafle ,
l’épaifliffement, l’adhéfion des humeurs, ou la roi-
deur, 1a petiteffe des canaux , &c. Ces irritations
font de plufieurs efpeces : le nombre des effets qui
enréfulte ri’eft pas moindre ; effets qui, parle concert
admirable de l’économie humaine, produifent
fouvent à leur tour, augmentent, multiplient leurs
caufes. Les principaux 6c les plus généraux font
l’irritation trop grande, l’agitation trop forte des
folides, caufées par les fluides mus avec trop de violence;
delà le frottement trop rude, l’augmentation
de la chaleur , la raréfadion des humeurs, la diflî—
pation des plus lùbtiles, l’épaifliffemept des plup
groflieres , la réfolution des matières putrides ,
Fâcreté de celles qui font douces, la grolfiéreté de
celles qui font âcres, la dilatation des canaux, leur
.rupture., toutes les efpeces d’erreur de lieu des fluides
, &tous les maux en grandmombre , & fur-tout
d’un caradere malin, qui peuvent provenir de ces
caufes. La natiire emploie cependant très-fouvent
cet excès même, comme un remede efficace pour
dompter les crudités , corriger, chafler ce qui eft
nuifible , adoucir les âcretés , réfoudre les humeurs
engagées, débarraffer les obftrudions, 6c tenter plufieurs
autres moyens pour la confervatiori du corps.
On comprend par-là la lenteur des humeurs qui
naît des caufes oppofées, 6c q u i, tendant au repos,
l’adion mutuelle des folides & des fluides décroif-
fant par dégrés, la force vitale elle-même étant fans
adion , rend toutes les fondions languiffantes, en
fufpend plufieurs, ou même les détruit entièrement:
delà les différentesfourees des maladies chroniques,
leur caradere rébelle 6c leur guérifon très-difficile,
à caufe de l’épuifement des forces de la nature. 1
Dans l’état fain , toute partie du corps reçoit fa
part des humeurs, foit qu’on faffe attention à la mafle
entière , foit qu’on confidere la qualité du mouvement
par lequel le fluide coule. Ce n’eft pas tant le
volume des parties qui détermine cette part, que la
diverfité de leur nature & de la fondion à laquelle
elles font deftinées. C’èft pourquoi, quoiqu’un excès
ou un défaut léger nè foit pas fur le champ nuifible,
il caufe cependant des accidens , en devenant plus
grave 6c de plus longue durée. Il eft certain que le
trop grand abord de Yhumeur, agiflant avec beaucoup
de violence, ou irrite les vaifleaux & rend
leurs ofcillations trop fortes ; d’où; s’enfui vent des
meurtriflùres , chaleur, circulation trop prompte ,
iattradion trop.abondante d’une nouvelle humeur ,
révulfion d’une humeur, d’une partie fur une autre ,
déplétion de ces mêmes parties , &. autres accidens
femblables ; ou agit avec une force que les parois
des vaifleaux ne peuvent vaincre : delà la dilatation,
le relâchement, l’écartement, la divifion de ces
mêmes parois , & les maux infinis qui s’enfuivent.
L’abord trop lent des m ê m e s humeurs produit les
maux oppofés. Il n’eft pas difficile, d’après ce qui a
été dit , de connoître les caufes de l’un 6c de l’autre
déréglement,puifqu’on doit principalement les chercher
dans le rapport vicié des forces motrices 6c des
réfiftances. .
Les mouvemens plus naturels & plus déterminés
des humeurs qui appartiennent à la circulation , aux
fecrétions , aux excrétions , aux épanchemens dans
les cavités du corps , 6c à laréforption de la matière
épanchée, &c. dépendent tellement des premiers
mouvemens, qu’ils en dérivent comme des effets de
leurs caufes, 6c qu’on doit , en conféquence , regarder
comme des fymptômes qui furviennent aux
maladies de ceux-ci, les dérangemens qu’ils éprouvent
; enforte qu’il eft même inutile de les expofer
ici féparément. ( G.-)'
HUNGEN, ( Géogr. ) petite ville d’Allemagne,
dans le cercle du haut-Rhin,. 6c dans la portion du
comté de Munzenberg , qui appartient à la maifon
de Solms-Braunsfels. Elle eft fituée fur le Horloff,
ornée d’un beau palais, & munie d’un vieux fort.
Son nom fe donne à un grand bailliage, qui renferme
entr’autres la riche abbaye d’Arntbourg. (Z>. G.)
HUNSE , ( Géogr. ) riviere des Provinces-Unies,
dans celle de Groningue ; elle fe forme du concours
de plufieurs autres, 6c va tomber parLoopen Diep,
dans le Lauwerzée , après avoir baigné une partie du
pa ys, 6c donné fon nom au quartier de Hunfingo, le
plus feptentrional de la province. ( D . G. )
HUNT o« HONT, (Géogr.') province de la baffe-
Hongrie, arrofée du Danube ,du Gran , de l’ Ipola
& de la Rima, renfermant des mines d’or, d’argent
& de plomb, produifant quelques grains & de bons
vins eh plufieurs endroits, 6c ayant Schemnitz pour
ville principale. Elle peut avoir vingt-cinq à trente
lieues de longueur Sc dix à douze’de largeur : la
nature lui fit des avantages confidérables. Cepen-
Torne I I I .
dant tel eft l’état des chofes dans le royaume dont
elle fait partie, que fur le plus grand de fes comtés,
l’on n’a jamais autant à dire que fur la plus petite des
Provinces-Unies, ou fur le plus petit des cantons
Suiffes. ( D . G .)
^ HURE, f. f. aprugnum caput, ( terme de Blàjbn. )
tête du fanglier : elle paroît de profil dans l’écu , eft
fouvent de fable, & quelquefois d’un autre émail.
Vyeifigure z f y , planche V de Part Héraldique, dans
le Dictionnaire raifonné des Sciences, Ô£c.
Défendue fe dit de la défenfe ou dent du fanglier;
allumée y de fon oe i l , lorfqu’ils font de différent
émail ; hure, fe dit encore de la tête du faumon ÔC
de celle du brochet.
De Gueyton de laDuchere, de Châteauvieux,
de Fromentes, en Bourgogne & en Brefle ; de gueules
à une hure de fanglier d’or.
Dumouchet de la Mouchetiere, au Perche ; d’argent
cl trois hures de fanglier de fable.
Aubry de Caftelnau de Lazenay, en Bérry ; rf’^zr-
gent a une hure de fanglier de fable , allumée & défendue
du champ de Vécu ; au chef denohè d’azur, chargé
de trois rofes d’or.
Bernier de Racecourt, eh Lorraine ; da^ur à la
fifee d'argent y accompagnée en chef d’une hure de fau-
' mon dor, & en pointe dune clef du fécond émail.
De Tourtenoutre de Penaurin , de Kermarchan,
en Bretagne; d argent à trois hures de brochet d’azur. -
( G. D . L. T. )
§ HUY, Hujunty Hoium, (Géogr.) ville des-
Pays Bas , capitale du Condrbs , entre Liege & Na-
mur, ancienne & forte place fur la Meufe, fur laquelle
on avoit commencé, dès 1294, un beau pont,;
qui fut ruiné par les François,en 1693. C’eft une des
anciennes poffeflions de l’églife de Liege.
Saint Donatien, évêque de Tongres, fut enterré
dans l’églife de Notre-Dame de Huy. y en 5 58. Charlemagne
y fonda un chapitre de fept chanoines , Si
l’érigea en comté en 799.Deux de fes comtes, Main-
golde & Ansfride , (ont honorés comme faints. Le
dernier , facré évêque d’Utrecht, fit donation à
l’évêché de Liege du comté de Huy, avec le Con-
dros. En 1044, Bozon,archidiacre de Liege , fonda
encore à Huy fix prébendes & un doyen. Théodetin,
évêque de Liege , •rebâtit l’églife brûlée par Baudouin,
comte de Flandres, & y fut inhumé en 1074,
après avoir augmenté les chanoines jufqu’à trente,
dont le prévôt eft chanoine de Liege. Evrard de la
Marck , cardinal-évêque de Liege , y fit bâtir le château
en 1520.
On voit à Huy le couvent des religieux Croifiers,
où le général fait fa réfidenee. Cet ordre fut établi
en Allemagne par le bienheureux Théodore de
Celles , chanoine de Liege. : il fut approuvé par Innocent
III au concile de Latran, & confirmé par
Innocent IV au concile de Lyon en 1248.
Cette ville a été prife fouvent dans les deux derniers
fiecles. Mais elle fouffrit beaucoup lors dufiege
de 1693 par les François, qui la prirent & la ruinèrent.
Délices des Pays - Bas , 3 . vol. pag, zGS 9
édit. 1711. ( C. )
H Y
HYBLA, ( Géogr. anc. ) On fait mention de trois
villes de ce nom en Sicile ; la première auprès 6c
au fud du mont Etna, appellée Hybla major; la
fécondé, fituée fur la côte orientale, eut aufli le
nom de Megara ou Megaris , à caufe d’une colonie
de Doriensqui vint s’y établir , d’où vint au golfe
vôifin le nom de Megaricus Sinus : c’eft Hibla parva;
la troifieme au nord de Camarina, s’appelloit Hybla
■ minor.
Les anciens s’accordent à vanter l’excellence du
N nn ij