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» Et pour lors il n’ajoute point Paphos. Paphos &
» Golgi feroient-elles donc une feule & même
» ville } >».
i °. On a trouvé dans un DiéHonnaire ces mots latins
: Golgi urbs infulce Cypri, quce tôt a Venerifacra. Le
mottota tombe fur l’ifle de Cypre ,& nonfurGolgos.
2°. Le filence de Catulle qui ne nomme point Paphos -,
ne peutfaire foupçonner que Paphos & Golgos l'oient
la même ville»puifque Pline, Etienne de Byfance,
Paufanias, & tous les géographes les dillinguent
formellement. Ce que dit Paufanias à ce fnjet dans
fes Arcadiques, eft fans répliqué. « Agapenor, jette
» par Une tempête fur les fcôtes de C yp re , S’établit
» à Paphos , & là il bâtit un temple à Venus ; car
» auparavant cette déeffe n’étoit honorée qu’à Gol-
» gos, petite ville de l’ifle de Cypre. Lettres fur l'En-
>> cyclopédie. >>. *
. GOLNO , ( Géogr. ) ville d’Allemagne dans IîC‘
haute-Saxe, & dans la Poméranie Pruflienne , fur
la riviere d’ihna. C’eft le fiege d’un bailliage & d’une
prévôté eccléfiaftique ; mais c’eft une ville ruinée
depuis .long-tems. ( D . G. )
§ GOLPHE de Bothnie ou Bosnie , ( Géogr.
Ph y f ) Les eaux du golphe de Bothnie abandonnent
chaque année une partie de leur fond : les atterriffe-
mens peuvent élever le rivage ; mais la caufe principale
de fon augmentation eft l’abaiffement de la
mer. Les fonds qui portoient de grandes barques il
y a 50 ans » portent à peine un petit bateau : on a
été qbligé de rapprocher de la mer prefque toutes
les villes maritimes ; les bâtimens n’y pouvoient
plus aborder : les détroits où l’on paflbit en bateau,
deviennent impraticables ; enfin la mer baille en
Suede de quarante-cinq pouces depuis un fiecle,
fuivant les calculs de M. Celfius. Voyeç Collection
académ. t. X I de la partie étrang. contenant les Menu
de VAcad, de Stockholm , ryyz. (C . )
Golphe de l’Echelle , ( Géogr. ) le golphe :
d’Arnaut eft défigné par Denis de Byzance , fous le
nom de golphe de l'Echelle, parce que dans ce tems-
là il y avoir une fameufe échelle ou machine compo-
fée de poutres, laquelle étoit d’un grand ufage pour
décharger les vaiffeaux , parce que l’on y montoit
comme par dégrés. Ces fortes de machines s'appelaient
chela, par je ne fais quelle reffemblance
qu’on y trouvoit avec les pattes des écreviffes : de
oheloe on fit fcalce ; de-là vient que les ports les
plus fréquentés du Levant s’appellent échelles. Peut-
être que le temple de Diane bâti à Arnaureni,
& fort connu par les pêcheurs fous, le nom-de
Difetynne , avoit donné lieu de dreffer - là des
échelles pour s’y débarquer , & pour fe rembarquer
plus facilement. Ces machines , qui a voient
peu d’élévation, étoient prefque couchées fur le
bord de la mer , & fervoient à faire paffer &
repaffer les gens à pied fec. Tourn. tome I I . page
446. (+ )
* § Golphe Persique..... ( Géogr. ) Ce golphe
commence proche du royaume de Sindi. i° . On fuit ici
la Martiniere qui pouffe loin le golphe Perjîque, puifque
de l’entrée de ce golphe , jufqu’aux bouches de
l’Indé où eft fituée la province de Sinde, il y a environ
cent quarante lieues. 20. II n’y a plus de
royaume de Sindi. La province deTataou de Sinde
èft aujourd’hui un des dix-neuf gouvernemens de
l’empire du Mogol. Lettres fur C Encyclopédie.
* § GOMERE , ( Géogr. ) ifle de Iocéan Atlantique,,
entre les Canaries & rifle de Fer. Cette divifion
n’eft pas exa£le, car Gomere & l ’ifle de Fer font du
nombre des Canaries. M. de la Martiniere dit que
Gomere eft une ifle de l’océan Atlantique, entre les
Canaries , fans rien ajouter. Cela fignifie qu’elle eft
une des Canaries. Cet auteur dit encore que les
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Efpagnols s’emparèrent de Gomere en 1445 » &non
en 15 45 * Lettres fur T Encyclopédie.
GOMMÉE ( E a u .) , Arts. Elle le fait en mettant
tremper dans un demi-fetier d’eau commune , deux
onces de gomme arabique concaffée, & enfermé?
dans un morceau de linge. Cette eau lert à délayer
les couleurs pour peindre en miniature & à gouaffe.
On l’emploie aufli à coller des découpures , des
papiers découpés pour les defferts, &c.
On fait encore de l’eau gommée pour faire tenir
la frifure des cheveux , en laifl'ant tremper quelque
te ms des .pépins de coings dans l’eau commune.
(+) GOMMERN, (Géogr.') petite^vdk^d’Allemagne,
en haute-Saxe , chef-lieu d^tin grand bailliage litué
entre le duché de Magdebourg , les éjqts d’Anhalt ,
& le comté de Barby , & appartenant à la maifon
électorale de Saxe : il y a un château & une furin-
tendance eccléfiaftique dans cette ville,& vingt-deux
villages avec plufieurs terres feigneuriales dans lê
reffort dé fo.n bailliage. La ville de Magdebourg a eu le
tout en hypotheque dès l’an 1410 a l’an 1619, pour
la fomme de zioooflorins d’or. ( D . G.")
GOMPHRENA , ( Botan. ) genre de plante dont
la fleur eft formée de deux calices colorés , l’un
extérieur de trois pièces, dont deux font rapprochées
& faites en nacelle ; l’autre intérieur & qu’on
prendoiî pour une corolle, d’une feule piece à cinq
divifions relevées : au centre font un neCtaire
cylindrique à dix dents , cinq étamines & deux pif.
tils -, dont la bafe devient une capfule qui contient
une femence. Linn. Gen.pl. pent. dig. M. Linné en
indique fept efpeces toutes étrangères. Voy. Linné ,
Sp.pl. 3 26. (D . )
- GOMUTO , (Hijl. nat.) ç’eft un arbre de la
claffe des palmacées, qui croît communément aux
ifles Moluques & aux Philippines,'où l’on en tire beaucoup
d’ufages : il donne une liqueur vineufe prefque
femblable à celle du cocotier ; une toile noirâtre
dont les fils qui reffemblent à du crin , fervent à
faire des cordes & des cables pour les vaiffeaux ,
des broffes & des balais à nettoyer. Le fruit qui eft
une efpece de poifon » fe confit après qu’on l’a
adouci de fon âcreté : c’eft ce que les Chinois entendent
à merveille. Les Indiens en tirent encore
d’autres petits ufages,
La liqueur qu’on tire du bouton de la fleur de def-
fus l’arbre même , comme on fait celle du cocotier ,
ainfi qu’on peut le voir dans fon article , eft blanchâtre
, prefqu’aufli agréable que du moût lorfqu’elie
eft toute fraîche ; mais on en boit alors modérément
de crainte qu’elle ne lâche trop le ventre. Lorfqu’elie
eft faite., ce que l’on connoît quand elle
n’écume plus en la verfant , mais qu’elle pétille
comme le vin de Champagne , elle n’eft plus lï
bonne, au contraire on la répugne d’abord à caufe
de fon odeur défagréable , à moins qu’on n’y foit
accoutumé. On s’y accoutume bientôt fi l’on continue
d’en boire. Elle enivre autant que le meilleur
vin. Ceux qui veulent fe purger prennent le matin à
jeun de cette liqueur fraîche venant de l’arbre , une
bonne écuellée ou plus, ce qui les lâche parfaitement
fans aucune incommodité. Je l’ai éprouvé une
fois moi-même à l’orient de l’ifle de Java ; j’en bus
une pinte en trois fois , dans une conftipation ; elie
opéra doucement avec un bon effet. Cet arbre donne
abondamment de cette liqueur deux fois par jour ,
lorfqu’on a le foin de rafraîchir l’incifion du bouton
à fleur , qui renferme une groffe grappe de deux à
trois pieds de long, &.épaiffe comme Ja jambe.
La toile que l’on trouve au fommet de l’arbre ,
entre les bafes des grandes côtes des 'feuilles, de
même qu’à celles du cocotier, laquelle eft fort
claire, grofliere U rude , donne des fils femblaj?leÿ
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aux crins de cheval, qui font très-propres à fabriquer
des cordes , dont on fait "de très-bons cables
qui durent long-tems, parce qu’ils réfiftent fortement
à l’eau. L’humidité ne donne aucune atteinte
à ces cordages, puifque les Chinois affurent qu’ils
en ont plufieurs fois trouvé d’enterrés profondément
fur des montagnes de leur pays, & qui étoient
de la même nature que ceux qu’on fait aujourd’hui,
lefquels dévoient y avoir été depuis un grand nombre
d’années.
On fait de ces cordages en quantité djns le Tun"
quin, aux Manilles, & même dans toute la pref-
qu’ifle orientale du Gange , où l’on en fait un grand
commerce à l’ufage de la marine.
L’arbre de gomutorid, encore été décrit par aucun
auteur que je lâche, à caufe qu’on l’a très-peu connu.
Des Portugais Indiens l’ont nommé fagouer, parce
qu’il reffembîe affez à celui de fagou , qu’on peut
voir aufli dans fon article. C’eft un genre de palma-
çée qui croît à la façon du cocotier, pas fi grand ,
mais plus épais. Son tronc eft couvert d’uhe écorce
raboteufe ou écailleufe qui forme des efpeces d’anneaux
à diftances prefque égales, que les feuilles ont
occafionnés en fe détachant de l’arbre par leur chute.
Ce tronc qui s’agrandit jufqu’à un cértain âge , eft
toujours chargé à fon fommet d’iine touffe de feuillages
fans branches, de même que le palmier & les
autres genres de fa claffe. Ces anneaux qui forment
des dégrés ou des inégalités , fervent de lit à bien
des fortes de femences que les vents y apportent,
lefquelles donnent, par le moyen des pluies tou-
ïours fréquentes dans leur mouflon, quantité de
petites plantes qui couvrent très-fouvént prefque
tout le tronc. La plupart de ces plantes pârafites
font des capillaires de différentes efpeces, & naturelles
au climat. Les Indiens les nomment gomouto,
ce qui fait que ce nom à paffé à l’arbre même. Les
feuilles de ce genre qui font proprement dés côtes
frangées , font longues d’environ quinze à dix-fept
pieds.
Les fleurs qui naiffent en groffes grappes en for-
tant chacune d’une gaîne qui formoit le bouton entre
le feuillage, n’ont point de piftil, linon des étamines
, parce qu’elles font feulement mafeulines.
Le fruit naît fur d’autres grappes féparées de celles
des fleurs. Il ne croît qu’à la groffeur d’une bonne
noix, & reffembîe à un petit cocos. La grappe à
fruit en porte beaucoup , & elle eft fi groffe & fi
pefante , qu’elle fait la charge entière d’un homme.
Ce fruit renferme trois amandes. La chair qui les
enveloppe eft remplie d’un fuc fi âcre & fi brûlant,
que s’il en tombe fur la peau d’une perfonne , il y
caufe une démangeaifon très-forte & très-doulou-
reufe. Quand on le goûte, il met toute la bouche en
feu , & fait enfler les levres : cette maligne impref-
fion dure fouvent deux jours. Lorfqu’on met ce fruit
tremper tout entier dans l’eau jufqu’à ce que fa chair
fe défaffe ou fe diffolve, & qu’après avoir brouillé
cette infufion , l’on en jette un peu fur le corps de
quelqu’un, cela lui caufe une fenfation fi brûlante
& fi douloureufe, qu’il en perd quelquefois l ’efprit.
Les Indiens s’en font fervis dans des anciennes
guerres, pour fe défendre à des fieges.
La toile de cet arbre renferme, par diftances égales
, de petites verges d’une demi-aune de long, &
de la groffeur d’un tuyau de paille , lefquelles fe
fendent facilement. Les Macaffares en font de petites
fléchés , après les avoir fendues pour les fouf-
fler par des farbacannes fur leurs ennemis lorfqu’ils
font en guerre. Elles font des bleffures très-malignes ;
ce qui a fait fouvent croire aux Européens , qui ont
été en guerre avec eux , que ces inftrumens avoient
été empoifonnés.
Tome III.
G O N 243
Les Chinois qui font très-ingénieux pour confire
toute chofe, confifent les noyaux du fruit à demi-
mûr , après les avoir bien nettoyés de leur chair
malfaifante , & les avoir trempés long-tems dans
l’eau avec un peu de chaux.
Quand on fe fert d’une de ces petites verges de
la toile de cet arbre, pour embrocher de petits oi-
feaux ou de petits poiflons, afin de les rôtir, on fent,
après en avoir mangé, des étourdiffemensde tête.
Les Javanois & les Bâlis , qui font très-habiles à
faire du vin des palmacées, ne font pas grand ufage
de celui du1 gomuto ; mais, en récompenfe ils
en tirent une efpece de fucre un peu humide & jaunâtre
, qu’ils rendent meilleur & plus folide, avec
du fucre ordinaire qu’ils tirent Amplement des cannes
qui le produifent dans leurs champs, (-f)
§ GONDRECOURT-LE-CHATEAU, (Géogr.-)
petite ville fur l’Orneÿ , & non l’Ornain , comme
dit le Dictionnaire raif des Sciences, &c. à cinq lieues
de Joinville, de Ligny & de Commercy , à trois
de Vancoüleurs , fix de Toul, chef-lieu de l’Ornois,
Ornefium. Onia croit fondée au feptieme fiecle par
Godoin , pere de S. Bôbon & de Sainte Salabuge ,
qui lui a donné fon nom , cour ou ville de Godoin ,
Godôinl Ciirtis.
Cette ville autrefois. dépendante du comté de
Champagne, fut donnée à Edouard, comte de Bar,
par Philippe-lç-Bel en 1307. Elle fut afliégée & prife
par les Meflîns, en 1368, brûlée par les mêmes en
1473 , & réparée en 1487 par le duc René.
C’eft une châtellenie compofée de vingt-quatre
villages » dont celui de Domremi-fur-Meufe, patrie
delà célébré Jeanne d’Arc, eft du nombre.
Les habitans jouiffetit du privilège de nobleffe
maternelle , à caufe de leur valeur à la bataille de
Jaune près de Braye , où la plus grande partie des
gentilshommes Champenois fut tuée.
M. Hérault, prieur de Gondrecourt,. a fondé en
1757 la maifon de charité. Il y avoit en 1379 une
maîtrife de drapiers où l’on fabriquoit des ferges :
on y fait actuellement des bas communs de laine
peignée, fort beaux. Le pays eft propre aux mouches
à miel, dont il y a quantité. Nov. recherches fur
la France , t. T-P- 37*- ( c )
GONFANON , f. m. vexillum, i. ( terme de Bla-
fon. ) meuble de l ’écu qui imite une bannière d’égli-
fe ; il y a en bas trois pendans arrondis en demi-
cercles.
Le gonfanon repréfente la bannière de l’armée
chrétienne , qui fut envoyée par le pape Urbain II,
vers l’an 1095, ^ors Ia première croifade, à Baudouin
, comte de Boulogne & d’Auvergne , qui
étoit frere de Godefroy de Bouillon ; elle lui fut
adreffée comme au vrai défenfeur de l’Eglife contre
les infidèles. Voy. pl. X VIII. grand - chambellan ,
Charles-Godefroy de la Tour - d’Auvergne , duc de
Bouillon.
Le gonfanon eft ordinairement frangé d’un émail
différent.
Ce mot vient de ce que le gonfanon eft compofé
de plufieurs pièces pendantes , dont chacune fe
nomme fanon , de .l’Allemand fanen , une piece
d’étoffe.
De Dacqueville, feigneur de Dacqueville, en Normandie
; d'argent au gonfanon d'azur. ( G. D . L. T. )
GONG, (Luth.) baflîn des Indiens, fur lequel
ils frappent avec une baguette de bois. Comme le
gong eft de cuivre ou de bronze , il rend un fon très-
clair. Quoique gonggong foit proprement le pluriel
du mot gong, cependant on appelle ordinairement
un feul infiniment gonggong, qu’on prononce gom-
gom,6c voilà d’où vient qu’on trouve fou vent gomgorn
pour gong. Les Indiens fe fervent de gomgorn dans