
a&ion. Qu el perfonnage allégorique peut-on imaginer
jamais qui occupe la fcene, comme le carattere
d ’Hermione ou celui d’Orofmane ?
Les dieux d’Homere, comme nous l’avons d it ,
font des hommes paffionnés ; au lieu que les perfon-
nages allégoriques font des définitions perfonnifiées,
ôc immuables pareffence.
D ’un autre côté , l’opinion n’y attache pas affez de
réalité pour donner lieu à l’illufion poétique. Cette
illufion n’ eft jamais complette; mais lorfque le merveilleux
a été réellement parmi les hommes un objet
de c réance, nous voulons bien pour un moment
nous mettre à la place des peuples qui croyoient a
ces fables, ôc des-lors elles ont pour nous une ef-
pece de réalité j mais les fiêlions allégoriques n ont
formé le fyftême religieux d’aucun peuple du monde :
on les voit naître çà ÔC là de l’imagination des poète
s , ôc on ne les regarde jamais que comme un jeu
de leur e fpr it, ou comme une façon de s’exprimer
fymbolique ôc ingénieufe. L’allégorie ne peut donc
jamais être la bafe du merveilleux de l’épopée, par la
raifon qu’ en un fimple récit elle ne fait jamais affez
d ’illufion. C e n’ eft que dans le dramatique où l’objet
préfent e n im p o fe , qu’elle peut a cq ué rir, par l’erreur
des y e u x , affez d’afeendant fur l efprit ; ôc de-là
vient que dans l’opéra d'Armide l’épifode de la haine
fait toute fon illufion. , j
Il n’y a donc plus pour nous que deux moyens d introduire
le merveilleux dans l’épopee : ou de le rendre
épifodique, accidentel & paffager, fi c’eft le merveilleux
moderne ; ôc d’employeralors les vices, les vertus
, les p a l l io n s humaines, non pas allégoriquement,
mais en réalité, à produire, animer Ôt foutenir l’action
; ou , fi l’on veut faire ufage du merveilleux de
la mythologie ou de celui de la magie , de prendre
fon fujet dans les tems ôc les lieux où l’on croyoit à
ces prodiges. C ’eft ce qu’ont fait les deux hommes
de génie à qui la France doit la gloire d’avoir deux
poëmes épiques dignes d’être placés à côtés des anciens.
Voye^ V r a i SEMBLAN C E , Supplément.
w m Ma r m o n t e l .')
§ M Ê S E N T E R E , f . m . M é s e n t é r i q u e , ad j.
( Anatomf) Pour donner une idée diftinfte de ces
pa rties, il faut commencer par le méfocolon; c’eft
la production du péritoine , à laquelle eft attaché
le <>ros inteftin ; & finir par le méfentere , autre production
du même péritoine, qui s’attache aux intef-
tins grêles.
Le péritoine ne couvre que la furface antérieure
du rectum , auquel il eft attaché par une cellulofité
.remplie de graiffe ôc de glandes , qui environne le
refte de l’ihteftin.
A mefure que le reftum fort du baflin, le péritoine
s’élève des mufcles des lombes Ôc des vaif-
feaux iliaques , paffe devant le pfoas ôc le rein gauche
, ôc de-là renvoie une ample production double
faite du péritoine, qui s’élève ôc du côté droit ôc
du côté gau che , ôc qui forme deux lames fépa-
rées par une cellulofité. Cette production s’attache
au repli fémilunaire du colon , ôc l’embraffe de maniéré
à en devenir la tunique extérieure , attachée
à tout inteftin à l ’exception de la partie qui répond
à l’intervalle des deux lames du méfocolon, & qui
n’ eft attachée qu’au tiffu cellulaire placé entre les
lames. On pourroit appeller cette production le
méfocolon iliaque. Il y a dans fa furface inférieure,
vers la divifion de l’aorte , un enfoncement en forme
de cul-de-fac.
‘ Cette partie du méfocolon continue de naître
du péritoine devant le rein gauche ; mais elle dev
ient beaucoup plus courte en remontant, ôc l’in-
teftin eft fbuvent attaché au péritoine , fans qu’il y
ait aucune production libre entre les lombes & le
colon. Le colon gauche eft attaché à cette partie
du mé fo co lon, qui s’étend jufqu’à la rate. C ’eft la
lame gauche du méfocolon qui eft la plus courte ;
la lame droite , qvii s’é lè v e des vertebres avec le
tronc de l’artere méfocolique , eft plus longue.
Depuis la rate , 1e m éfocolon change de direction
& fe porte à droite en faifant un angle prefque droit :
il paffe fous l’eftomac & plus en a r r ie rç , fous le
foie & plus en ar r ié ré, & atteint le rein droit. Sa
direction eft en général tranfverfale : mais il y a très-
fou vent quelques irrégularités, & la partie m oyenne
defeend plus que les deux extrémités. Cette, partie
du méfocolon forme comme une cloifon imparfaite
entre, la cavité épigaftrique ôc entre le refte du bas-
ventre. Elle donne fous la rate un pli particulier
vers la dixième ou onzième cô te ; ce pli foutient la
rate qu’il log e en quelque maniéré dans fa cavité :
un autre pli moins marqué s’élève du rein droit.
Il eft un peu plus difficile de décrire le détail des
deux lames. Je l’entreprendrai cependant, comme
la chofe eft affez nouvelle ôc peu connue.
La lame fupérieure du méfocolon tranfverfal s’e -
lev e depuis le rein droit ôc la v eine-cave,derrière le
foie & à la droite du duodénum. Elle forme un cul-
de-fac , dans lequel le péritoine qui couvre le rein
d r o it , donne la membrane extérieure du duod é num,
qui fe continue à celle du colon.
Cette lame fupérieure fe continue avec la membrane
extérieure du duodénum par une ligne qui
defeend obliquement le long du duodénum, à un
demi-pouce de diftance de la valvule du pylore 9
Ôc plus à d roite, à l’endroit où l’artere gaftroépi-
ploïque droite naît de l’hépatique.
Elle s’atta che, comme je viens de le d ir e , au duodénum
, ôc au-delà de cet inteftin à la lame infér
rieure du méfocolon tran fve r fa l, à l’endroit >où
cette lame commence à naître fous le pancréas.
La lame fupérieure continue de s’élever du péritoine
, qui couvre antérieurement le pancréas, ôc
qui part des premières vertebres des lombes. Cette
partie du méfocolon eft très-mince : elle fe termine
au pli qui foutient la rate.
La lame inférieure du même méfocolon tranfvèr-
fal eft plus forte ôc plus fimple. Elle commence depuis
le pli du péritoine qui du rein droit s ’élève au
fo ie , ôc depuis la furface de ce rein derrière le fo ie
Ôc fes vaiffeaux : il y fait la paroi poftérieure de la
porte de l’épiploon. Il paffe de droite à gauche , ôc
finit par faire la lame inférieure du pli qui foutient la
rate. , . .
C’ eft par le milieu du méfocolon tranfverfal que
le duodénum defeend de l ’épigaftre à la cavité inferieure
du bas-ventre : il paffe par une efpece de
trou qui fe forme de cette maniéré : la lame fupérieure
fe continue au-deffus du duodénum & achevé
d’aller à gauche. C ’eft entre cette lame ôc la lame
inférieure du méfocolon, née fous le duodénum ,
que cet inteftin eft renfermé, & le pancréas eft contenu
entre ces deux lames. La lame inférieure donne
paffage au duodénum par une échancrure fémilunaire.
. . . ,•
On ne peut fe difpenfer d’avertir i c i , que Vefale
a donné le nom de lame poflérieure de l'épiploon
à toute la lame fupérieure du méfocolon tranfverfal
qui provient au-deffus du pancréas. Cette mauvaife
dénomination a répandu une obfcurité prefqu’in-
déchiffrable fur la defeription de ces parties Ôc de
leurs vaiffeaux : elle eft d’autant plus à rejetter, que
l’épiploon a fa lame poftérieure bien déterminée ôc
entièrement différente.
Le méfocolon droit eft court & defeend depuis
la pointe de la derniere côte ôc du pli qui^ s eleve
du rein au fo ie , plus en devant que le rein & le
quarré des lombes , jufqu’au mufde iliaque de ce
côté le long du rein : il foutient le colon droit.
Cette partie du méfocolon eft quelquefois très-
courte ôc prefque nulle dans fon milieu : elle
foutient le cæcum ôc fe continue avec le méfentere
ôc avec le péritoine, qui s’élève depuis les vaiffeaux
iliaques, verslefquels un pli particulier ôc l'aillant
attaché au cæcum , termine le méfocolon.
L’inteftin vermiculaire a une efpece de méfentere
triangulaire, recourb é, qui fe continue au méfocolon
droit. Un autre petit ligament foutient l’artere méfocolique.
Je paffe vu méfentere. Pour en faire comprendre
la continuation av e c le mé fo co lon, il faut remarquer
que la lame droite du méfôcolon gauche fe
continue dans toute fa longueur avec la lame gauche
du méfentere y qui defeend depuis l ’épigaftre juf-
qu’à l’origine du jéjunum.
La lame inférieure du méfocolon tranfverfal ôc
la lame gauche du méfocolon droit fe continuent
pareillement avec le méfentere, depuis le milieu des
vaiffeaux iliaques jufqu’au paffage des grands vaiffeaux
méfentériques, d e là cavité de l’épigaftre à
celle du bas-ventre in férieu r, ôc jufques à l’origine
des vaiffeaux coliques moyens.
Dans tout cet efpace entre le méfocolon gauche
& le d ro it , ôc fou$ le tranfverfal de l’endroit où
naît l’artere méfenterique jufqu’à l’origine de l’artere
mé fo co lique , ôc depuis la première vertebre des
lombes jufques à la troifieme , le péritoine defeend
obliquement des corps des vertebres lombaires, il
s’élargit en s’éloignant des v e r teb re s , ôc forme la
grande produâion qu’on appelle méfentere. Le péritoine
s’y plie ôc replie fur lui-même Ôc fe termine
en embraffant l’inteftin g rê le , fur la. convexité duquel
les deux lames du péritoine fe continuent; car
le péritoine s’é levant ôc de la partie droite Ôc de la
partie gauche des v ertebres , forme le méfentere par
deux lames femblables ôcégales.
Il eft fans fibres, fes vaiffeaux font nombreux,
mais fort petits ; il n’a aucun ne r f à lui qu’on puiffe
démontrer, ôc il paroît être infenfible par des expé-r
riences faites fur des animaux vivans.
L’intervalle de ces deux lames eft rempli par une
cellulofité continue avec la couche celluleufe extérieure
du péritoine, ôc remplie de glandes ôc de vaiffeaux
de toute efpece. C e tiffu mitoyen eft plein de
graiffe dans l’homme.
Les glandes méfentériques font de la claffe des glandes
lymphatiques, mollettes, o va le s , applaties, couvertes
d’une membrane fimple : il y en a également
dans le méfocolon ôc dans la cellulofité qui embraffe
la plus grande partie du reélum. Ces glandes ont
beaucoup de petits vaiffeaux ; elles font abreuvées
dans le foetus d’une férofité blanchâtre ôc diminuent
av e c l’âge. Elles font plus fujettes à fe gonfler ôc à
devenir skirreufes que la thyréoïdienne même.
Dans les animaux carnivores, les glandes font plus
rapprochées & comme accumulées dans le centre du
mefentere ôc autour du tronc de la grande artere. Jean
G u in te r , ôc Afeliu6 après lu i , ont pris ce monceau
de glandes pour une glande unique, Ôc l’ont appellée
le pancréas ; c’eft une dénomination fautiv e , le véritable
pancréas, étant très-différent de nos glandes.
Dans les animaux à fang-froid, il y a à la même
place une grande glande rouge qu’on appelle la rate.
Les véritables glandes méfentériques font difpofées fur
toute la furface du méfentere 8c du c o lo n , ôc placées
dans les angles formés par la ramification des v aiffeaux.
k es vaiffeaux méfentériques font ou rouges ou
lactés. ^ Nous avons parlé de ces derniers à Varticle
L a c t é s ,.dans ce Supplément. Les arteres méfentéri-
ques ont deu5c troncs principaux. L ’artere méfentéri-
que, communément ditsupérieure* eft la branche la
plus confiderable de l’aorte abdominale, dont elle
fort immédiatement fotls les coeiidqüés : car il eft
très-rare qu’elle naiffe d’un tronc commun. Elle naît
de la furface antérieure de la grande artere entre las
appendices du.diaphragme, un peu à droite: ellè
defeend vers la d roite, dernere la preniiere ligne du
duodénum ôc derrière le pancréas. Elle donne dans
ee trajet 1 hépatique , ordinairement p e tite , mais
quelquefois très-confiderable , plufieurs arteres pancréatiques
qui font des anaftomofes avec les branches
de la c teliaqu e , Ôc qui donnent de petits filets ait
colon. Elle donne encore là duodénalè gauche qui
forme des arcades entr’e lle s, ôc avec les arteres'du
jéjunum; puis des duodénales droites qui font deà
arcades av e c la duodénalè fupérieure ôc av e c l ’inférieure.
J’ai vu la première de ces arcades affez çon -
fidérable , pour qu’on pût regarder la gaftroépiploï-
que droite comme une branche de la méfentérique.
Toutes ces branches naiffent de la méfentérique au*
deffus du méfocolon tranfverfal.
L artere méfentérique paffe enfuite devant la troifieme
ligne du duodénum, elle fe fait jour à travers
le méfocolon tranfverfal, comthe je viens de le dire
par la porte que forme la lame inferieure recourbée
autour du jéjunum naiffarît ôc attachée à cet iriteftin.
Arrivée à cette lame inferieure du méfocoloii
tranfverfal, l’artere méfentérique donne une branche
eonfidérable, c’eft la colique moyenne , ôc fouvent
! une fécondé branche , la colique droite. Cette artere
moyenne tra verfe le méfocolon tranfverfal ôc fe partage
en deux branches : Celle qui va à droite fait une
grande arcade avec la colique droite ou av e c l ’iléo-
coliqu e , en fe recourbant à droite , ôc de cette arcade
il s’en forme d’autres redoublées, dont les dernières
branches vont à l'inteftin Colon. La branché
gauche fait une arcade encore plus eonfidérable, en
, fuivant la partie gauche du méfocolon tranfverfal %
elle va s’unir a v e c une branche âfeendante de l’ar-
tere méfocolique. C ’eft l’union la plus eonfidérable
entre deux troncs d’arteres qu’il y ait dans le corps
de l’homme adulte.
L’artere colique droite eft quelquefois d ou b le , ÔC
d’autres fois remplacée par la colique moyenne. Elle
naît de la méfentérique fous la moyenne, ôc répond
au refte du colon tranfverfal ôc au colon d ro it ; elle
finit par une arcade a v e c l’iléo-côlique.
L’iléo-colique eft la branche principale de la méfert-
tèrique : elle en fort fous le méfocolon tranfverfal:
elle fe dirige obliquement vers la droite : elle donné
quelquefois la colique droite ; enfuite l’appendicale,
dont le tronc fuit le méfentere particulier de l’inteftin
vermiculaire, ôc fournit des branches à toute là
longueur de ce petit inteftin.
La coecale antérieure vient enfuite ; elle fe porte
au pli antérieur intercepté entre l’iléon ôc le colon ,
_ fait ftir le colon même une arcade avec la eoecàlè
poftérieure, ôc donne des branches au c o lo n , à
l ’iléon ôc au cæcum.
La coecale poftérieure va au pli poftérieur de
l’ileon ôc du colon ; elle fait des anneaux avec la
colique d roite, la coecale poftérieure, l ’appendicale
ôc avec l’iléo-colique. Ses branches vont au coeCum ,
au c o lo n , à l’iléon ôc à l ’inteftin vermiculaire ; elle
donne une branche à la valvule même.
Le refte de Piléo-colique fait d’un côté ufie arcadé
avec la coecale poftérieure , ôc de l’antre avec le
tronc de la méfentérique ; il appartient à l’iléon.
L ’artere méfentérique fait une arcade enfe portant à
droite obliquement vers l’extrémité de l’iléon : elle
donne de la face con vexe de l’arc qu’elle forme une
infinité d’arteres à l’immenfe longueur des inteftin*
grêles. Les premières font les plus courtes ; elles augmentent
enfuite en longueur ôc diminuent contre l’extrémité
de l’artere. Chacune de ces branches forme
t une arcade, qui préfente fa face convexe à l’inteftin, ôc