c’eft véritablement une des meilleures flattons que
pui fient prendre ceux qui vont à la pêche du hareng.
La partie méridionale dg cette île fe nomme Harries.
{ V . G .)
* § LEVURE, ('Boulanger.. Brajfeur. ) La levure
vient de la biere nouvellement braffée qui fe gonfle
en fermentant, & d’où il fort une écume par le
bondon de la futaille ou piece dans laquelle on l’a
entonnée.
On met fous chaque piece de biere une petite cuve
ou bacqüet, pour recevoir cette écume, qui s’épure
&C qui dépofe ce que l’on nomme levure.
On fépare cette levure en verfant par inclination
le liquide qui fumage, & qui eft une biere beaucoup
plus amere que celle qui eftreftée dans la piece.
Cette écume de la biere fournit aufli deux fortes
de levains ; l’un eft la levure qui fert aux boulangers
& aux pâtifliers ; l’autre eft la liqueur amere, qui lert
delevainaux braffeurs pour faire travailler leurbiere.
La biere pourroit fermenter d’elle - même, fans y
ajouter de levure , comme la pâte pourroit lever
d’elle-même fans y mettre de levain, & comme le
moût travaille fans qu’on y ajoute de ferment ; mais
la biere ne fermenteroit pas bien, elle ne le feroit
point affez promptement d’elle-même: 6c la biere 6c
la pâte ne feroient point affez fpiritueufes, elles devien-
droient aigres, fi on les laiffoit fans les exciter par un
ferment. 11 feroit bon aufli d’exciter de même la fermentation
du moût qui quelquefois ne fe fait point
affez promptement, & ainfi ne produit pas de vin
affez fpiritueux, fur-»tout dans les années où l’on eft
obligé de mettre du feu auprès des cuves pour les
échauffer ; je crois qu’il feroit bon de tirer du vin ,
comme l’on tire de la biere , la partie la plus fermentante
, pour la rejetter dans les cuves de v in , ainfi
qu’on rejette de la levure dans les pièces de biere ;
c ’eft une perfeôion à apporter dans la fabrication du
v in , qui doit être un article conlidérable de l ’art
du braffeur. Il y a lieu de croire que le vin qui refte
dans les tonnes ou foudres, eft une liqueur-mere qui
fert à donner de la qualité au vin nouveau qu’on y
met chaque année.
Levure feche: on la prépare en mettant la levure
liquide dans des facs à égoutter; enfuite on la met
à la preffe ; puis on la partage en petites maffes qu’on
moule. Gette levure eft molle , mais feche.
La levure feule ne donne pas un bon goût au pain,
comme fait le levain naturel, le pain qui mitonne le
mieux n’eft pas celui qui eft le plus levé par la levure
non plus que le pain qui n’eft pas affez le v é , à quoi
eft fujet le pain qui n’a levé que par le levain Ample.
On met de la levure avec le levain pour le pain
mollet 6c pour le blanc ; on n’en met point, ou l’on
n’en doit point mettre pour le pain bis-blanc, parce
que naturellement le pain bis-blanc eft plus difpofé
à lever que le pain blanc. .
La levure fait le pain moins blanc, que ne le fait le
levain de pâte, parce que la levure eft un levain
plus vif; or, plus les levains font forts, moins ils font
le pain-blanc; au lieu que le travail des mains le blanchit
: c’eft pourquoi il fau'droit travailler la pâte par
les levains ou par la levure, ttripeu moins qu’on ne
fait aujourd’hui, 6c la travailler plus par les mains.
On apperçoit le goût du ftecle pour la molleffe juf-
ques dans la boulangerie ; ce qui eft un grand mal
pour tout le monde. ( A n du Boulanger par M. Ma -
l o u i n . )
LÉZARD, f. m. (terme de Blafon.) animal reptile
à quatre pieds, ayant la queue longue proportion-
nément à fon corps;il paroît ordinairement montant,
c’eft-à-dire, la tête en chef 6c la queue vers la pointe
de l’écu ; s’il eft pofé d’une autre maniéré, il faut fpé-
cifler fa Atuation en blafonnant.
On dit le lézard ami de l ’homme 6c ennemi du
ferpent.
Le mot lézard vient du latin lacertus , le. bras ;
parce que cet animal a les pâtes femblables aux bras
de l’homme.
Sortembdfc de Sainte-Marguerite, en Normandie;
d'argent à trois lézards de Jinople. ( G. D . L. T. )
LÉZARD , ( Aflron. )lacerta rfiellio, petite conftel- •
lation introduite par Hévélius pour raffembler fous
un nom commun une dixaine de petites étoile^ qui
avoient été négligées par les anciens. Elle eft fttuée
entre les conftellations d’andromede 6c du cygne.
Hévélius ne pouvoit choiflr qu’un petit animal à caufe
de la petiteflè de l ’efpace qu’occupent ces étoiles &
comme le lézard eft un animal de diverfes couleurs, il
crut que cela fe rapporteroit t r è s -b ien avec l’éclat
des étoiles qui forment cette conftellation. Elle a été
confervée par Flamfteed dans le Catalogue Britannique,
où elle eft compofée de 16 étoile s ; la plus
brillante eft de quatrième grandeur : elle av o it eu
16 90, os 3d j z f i z " de longitude, 6c 53e1 1 7 ' 26" de
latitude boréale. ( M. d e l à L a n d e . )
LEZINA ou L ie z in a , Pharia, ( Géogr. ) île de
la Dalmatie dans le golfe de V en ife , à huit milles de
la terre fe rm e , n’ayant que feize milles dans fa larg
eu r , foixante - d ix milles de longueur 6c cent trente
de circuit. On y recueille en abondance des o liv
e s , du fafran, du m ie l, du g ra in , 6c environ tous
les ans 5000 muids de vin. Les habitans, vifs 6c ro-
buftes regardent comme un crime dre boire le vin fans
eau. L’île a onze bourgs bien peu plés , av e c de riches
églifes. Liejîna eft la capitale de l’île. Voye{ L i e s in a
dans le Dicl. raif. des Sciences, & c .
Le Aege épifcopal fous la métropole de Spalatro ,
fut érigé en 1 1 5 0 , fous Eugene I I I , & conflrmé par
Innocent I I I , en 1 17 8 . Le port très - fréquenté fut
creufé en 1 5 9 7 , des deniers des habitans.
D eme tr iu s , originaire de cette î l e , roi de l’I lly -
rie , combattit lon g -tem s contre les Romains pour
la liberté de fa patrie. Liejîna fut faccagé en 1353,
par les Génois. En 1.500 , les T urcs vinrent l’attaquer;
mais le général Pefara les déflt entièrement.
Depuis l ’acquifition qu’en At le doge Pietro Orféolo
I I . en 9 9 4 , elle R effuyé bien des révolutions : la
domination de la république de Ven ife fur cette île ,
ne fut folidement établie qu’en 14 2 1. Elle y envoie
tous les ans deux nobles Vénitiens fous le titre de
comte Ou de provéditeur , & de camerlingue. Dicl.
de la Martiniere. ( C. )
LEZK.O I , (LLiJl. de Pologne.') furnommé le Blanc
parce que fes cheveux étoient blonds ; il étoit fils de
CaAmir le Jufte, duc de Pologne. Après la mort de"
ce prince les Polonois voulurent établir la liberté
des élections, exclure le Als du feu r o i , 6c rappeller
Miceflas le Vieux. Si cet avis eût pré va lu , leur indépendance
leur adroit coûté ch e r ; ils auroient re-
j placé fur le trône un tyran qu’ils en avoient chaflé
eux-mêmes; & fe feroient rendus efclaves & malheureux
pour prou ve r qu’ils étoient libres. Mais
enfln le bien public l ’emporta, 6c le jeune Lesjto Ait
couronné l’an 1 19 5 . La régence fut confiée à Hélene
fa mere. Miceflas trouva encore un parti 6c fe montra
à la tête d’une armée ;un parti plus puiffant marcha
contre lui ; on en vient aux mains , Miceflas fut
vaincu, ; mais il reparut encore-, & s’il avoit la férocité
d’un tyran , il avo it auflile courage d’un héros.
La ducheffe qui craignoit de hazarder, dans de nouv
eaux troub les, & fa tête & celle de fon Aïs, força
ce jeune prince d’abdiquer. Miceflas régna , & laiffa
la couronne à fon fils Uladiflas Laskonogi ; mais Leçko
indigné de l’obfcurité où il Janguiffoit, raffembla fes
amis, tailla en piece les troupes de Fufurpateur, Sc
le contraignit, l’an 1206 , à lui céder une couronne
qu’il avoit déjà portée. Son régné fut . affez paiftble
jùïqu’à l’an 1220, & l’eût é téju fq u ’à fa m o rt, s’il
âvoit connu l’art de placer fes bienfaits ; mais en
donnant au comte de Suantopelk le gouvernement
de la Poméranie o rientale, il ne’ fit qu’un ingrat d’aù-
fîtnt ï>lus dangereux, qu’il avo it des talëns 6c qu’on
lui c royoit des vertus. C e lu i - c i voulut fecôuer le
joug de fon bienfaiteur; LesJcot réfolu de le punir,
l’appella aufein de la Pologne fous divers prétextes:
le comte y entrai à main a rmé e , attira le duc dàns
Une embiifeade, 6c le fit affaflïner l’an 12 I7 .
Lf.zko I I , furnommé le Noir, roi de Pologne;
il étoit pe tit-fils de C o n ra d , duc de Mazovie: Bb-
leflas V le défigna pour fon fucceffeur ; un prélat
audacieux, le fçandale 6c la terreur de la Pologne *
àflèmblagë fingulier de talens & de v ic e s , PaulPzze-
makow* évêque de C ra c o v ie , voulut lui fermer lé
chemin du trôn e, leva une armée de brigands, 6c
fut vaincu; Après la mort de Boleflas, l’an i z j y ,
Lîi(ko fut couronné malgré les menées fecretes de
l’évêque qui ne trouva plus de partifanS : à peine
étoit-il proclamé que la Pologne fe trouva menacée
par une ligue puiffante de Rutfes, des Lithuaniens &
des Tartares. Le^ko marcha contre e u x , 6c les tailla
en pièces, l’an 1282. Pzzemakow fouffla dans toute la
Pologne l’efprit de rév o lte , dont il étoit animé ; les Pa^
latins fe fou le v eren t; Lesjco terraffa ces rébelles, &
après les avoir difîipés par la force de fes armes, il
acheva de les vaincre par fes bienfaits. Mais lôrfqu’il
v i t , en 1288, une multitude de Tartares defeendre
dans la Pologne * 6c porter les ravages jufqu.es fous les
mursde C ra co v ie , fo itfo ib leffe, foit rufe militaire, il
s’enfuit en Hongrie, ne reparut qu’après leur départ,
6c mourut l’an 1289. $a fùite k feule faute qu’on
puiffe lui reprocher. Il étoit grand, généreux, & par-
donnoit fans effort. Il avoit l’art de tâter le goût des
hommes§ 6c de leé affervir par des riens importans.
C ’eft ainfi qu’il flatta les Allemands f & leur infpira un
zele infatigable, en im itant 6c leurmaniere de s’habiller
6c Fufage reçu parmi eux de laiffer croître fa chevelure.
Dan$ un combat il échauffa fes foldats d’un èn-
thoufiafme belliqueux, en leur affurant que dans un
fonge l’ange Gabriel lui avoit promis la vittoire. ( M.
D e S â c y . )
L I
L IB E TH , ( Géogr. ) ville de la baffe - Hongrie *
dans le comté de S o l y , au voifinage de montagnes,
qui ne lui fourniffent p lu s , comme autrefois, du fer
& du cu iv re, parce que les mines enfont ou épuiféés
ou perdues ; cependant il lui refte les titres de libre
& de ro y a le , av e c des campagnes affez fertiles; pour
lui faire encore mériter ces titres. ( D . G. )
LIBITUM, ( Mujiq. ) Quelquefois dans le courant
d’une pieçè de mufique On trouv e ces mots latins
ad libitum t qui lignifient à.vôlonté, & qui indiquent
que celui qui joue la partie principale eft le maître de
faire tout ce qu’il v eu t , & de rentrer dans le chant
écrit quand il lui plaît: quant aux accompagnateurs,
il faut qu’ils fe taifent &c foient attentifs à reprendre
l’accompagnement au moment que la partie concertante
rentre dans le chant écrit. La différence des
mots caden\a &£ ad libitunp confiftent en ce que le
premier fe met toujours à une cadence ou termi-
naifon d’une phrafe harmonique, au lieu que les
derniers peuvent fe trouver p'ar-tout, même au commencement
d’ une piece.
• On trouve aufli ces mots latins joints au noni dé
quelque inftrument dans les titres ; cela marque qu’on
peut fe paffer de cet inftrument; par e x em ple , une
lymphonie avec des cors ad libitum peut être exé cutée
avec ou fans cesinftrumens, parce qu’ils ne font
pas obligés'. ' -
Il me l'emble qu’on feroit bien de fubftituer le mot
Tome LU*
italien, libito, âii mot latin, pour ne pas barioler les
termes techniques de mufique de tant de langues
différentes. ( F . D .C . )
§ LIB R A T ION , f. f. (Aflrôn.) eft un petit changement
que l’on apperçoit dans la fituation des taches
de la lune. Quoique le difque apparent foit à-peu-
près le même en tout teins, on y obferve cependant
quelques dégrés de variation; Les taches pâroiffent
d’environ trois minutes plus ou moins éloignées des
bords ; la différence va même quelquefois à un huitième
de la largeur du difque apparent de la lune.
Il y a quatre fortes de librations; d’abord la libra*
tion diurne qui eft égale à la pârallaxe horizontale ;
2°. la libration en latitude qui vient de l’inclinaifon dé
l’axe de la lune fur l’écliptique ; 30. la libration eri
longitude qui vieiV des inégalités du mouvement
de la lune dans fon orbite ; 40. enfin, celle qui provient
de l’attraâion de la terre fur le fphéroïde lunaire.
Les deux premières librations furent reconnues
par Galilée ; la troifieme , par Hévélius & Ric-
éioli; la quatrième, par Newton: elle a été fur-tout
difeutée dans la pièce de M. de la Grangë ; qui a
remporté le prix de l’académie de Paris, en 17644
La libràtion diurne eft trop petite pour qu’il foit né-
ceffairé d’én parler ici.
La caufe dé la libration en latitude eft évidente ;
fi l’ori fuppofe que la lune préfente toujours la mêmë
face au même point du c ie l, & qu’un de fes diamètres
, que nous appellerons l'axe delune, foit toujours
incliné de deux dégrés fur l’écliptique : c’eft un
phénomène de même efpece que celui du parallé-
lifme de l ’axe de la terre & de fon inclinàifon fur
l’écliptiqüe qui produit la différence des faifons.
La plus, grande libration en longitude eft le tems
où la mer des Crifes , palus mceotides, fuivant Hévéliu
s , eft le plus éloignée du bord occidental de la
lu n e , ce qui arrive vers 9S d’anomalie ; alors les
taches orientales, telles que Gr\md\&\ tpalus mareeo-
tides\ fuivant Hévélius ; font les plus éloignées du
bord oriental de la lune. Le contraire arrive dans
la plus petite libration, telle que l’obferva Hévélius*
le 1 7 mai 1649. La mer de Crifes étoit fi près du
botd de la lune qu’il n’a jamais vu l’intervalle aufli
petit. La longitude de la luiie étoit alors moindre
que la longitude moyenne de fix dégrés ; la lune étoit
alors vers 3S d’anomalie.
Riccioli eut le premier, en 1 6 5 1 , l’idée d*éxpliquer
cette libration én longitude pat l ’excentricité de l’o rbite
lunaire ; mais il la rejettà , parce qu’il fuppofoit
alors une libration trop grande ,• & qu’il trouvôit
plufieurs obfervations auxquelles cette hypothefe né
fatisfaifoit pa s , mais les obfervations étoient alors
trop imparfaites. Imaginons, d i t - i l , que la lune pré-
fente toujours la m,ême fa c e , non à la-terre , mais
au centre de l’excentrique ou de l ’orbite lunaire,
enforte que la ligne menée du centre du globe lunaire
au centre de l’excentrique qu’elle parcourt paf-
feroit toujours par le même point du globe lunaire:
Cette liypothefe fejettée par R ic c io li, fut employée
pat Hévélius q u il’avoit imaginée en 16 48, & dans
l'a lettre écrite à Riccioli en 16 54 , il l’expliqué
comme la véritable caufe de la libration en longitude;
Newton & M. Cafîini l’adopterént également.
Il n’eft pas aifé de comprendre la raifon de cette parfaite
égalité entre les durées de la rotation de la
terre 6c de la révolution de la lune. Newton ayant
trouvé par l’attraftion de la' terré que le diamètre
de la lune dirigé Vers la terre doit furpaffer de deux
Cens quatre-vingts pieds les diamètres perpendiculaires
à notre rayon v ifu e l, en conclut que le plus
grand diamètre doit être tôitjours à-peu-près dirigé
vers là terre, & que c’eft pour cela que'nous v o y o n s
toujours à-peu-près le même côté de la lune;
Il eft v ra i que l’équateur lunaire doit être alongé
A A a a a ij