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les efpaces non plifles du collet. On .paffe un ruban
dans la couliffe & on l’arrete au milieu. $
Les,poches fe font de bafin, il en faut environ trois
quarts pour uneqjaire. .
C’eft la couturière qui fait les cotfetSy mais c elt la
lingere qui les garnit en mouffeline ou en dentelle.
Manchettes. Pour une .paire de manchettes de
moufleline à trois rangs feftonnées en dentelles, il
faut une aune de moufleline de fept huitièmes de
large, St fept aunes de dentelles d’un demi-rpouce
de haut ou environ. Si la mouffeline eft brode.e, on
en prend pour deux paires à la fois, il n en faut que
fept quarts , parce qu’en les entrecoupant-il n y a
point de perte. Pour une paire de manchettes-à trois
rangs avec un entoilage, il faut huit aunes de grand
entoilage , 8t cinq aunes un quart de dentelle ; 8t fi
la dentelle eft haute,, fept aunes d’entoilage fuflÿont.
On fronce chaque rang en-le roulant , St l’on monte
les trois rangs fur un ruban de fil ou de foie., fa voir
le.grand rang à un des bords, le moyen au milieu ,
St le petit à l’autre bord. On bâtit le ruban à la manche
de la chemife.
On fait encoreentrer dans le troufleau des manches
de toile à laver les mains, des linges à laver le
deflous des bras, du linge de garde-robe , St fl autres
pièces, fuivant les ufages des différentes provinces.
Mais ce que nous avons dit fuffit pour faire connoî-
tre cette partie des ouvrages de la lingere. Paffons à
la layette. «
II. La layette. Le linge de la layette éft à l’ufage
fle la mere pendant fes couches , ou de l’enfant
nouveau né. Voyelle mot L a y e t t e dans ce Suppl.
On y trouvera l’énumération de toutes les pièces
dont nous allons donner ici là coupe St la façon
comme nous avons fait pour celles du troufleau.
On voit une pièce defein, fig. /c>, St la vue feule
fuffit pour en faire comprendre la coupe St la
façon. On la fait de toile fine, on les échancre
comme dans la figure, St l’on y attache quatre bandes
a , a , a, a , dont les deux fupérieures paffent en
fe croifant le long du dos, St viennent s’attacher aux
bandes d’en-bas. Cette piece foutient le fein pendant
le tems du lait. '
On fait des gouffets de batifte pour étancher le lait,
à mefure qu’il s’épanche. On en taille deux quarré-
ment dans la largeur de la batifte , on les coud de
trois côtés ; on laifle le quatrième Ouvert pour y
faire entrer du coton, après quoi on le bâtit.
. Les chemifes de couches, dont la mere fe fert envi-,
ron neuf à dix jours, font ouvertes par devant comme
un peignoir , St l’on y fait des manches en amatlis.
Elle eftpliffée en-haut comme une chemife d’homme,
& on la garnit de dentelles. On voit, fig. 20, comment
on taille les manches enamadis pour femme;
h eft la coupe d’une manche de femme plus courte
& moins ample que celle pour homme a., La levée
qu’on fait en les taillant, fertà les doubler en-dedans
depuis le poignet jufqu’à fix pouces ou environ : on
coud cette doublure à la manche à point de côté.
On garnit ces manches de manchettes de moufleline
ou de dentelle , Amples ou à doubles rangs.
On garnit le lit de l’accouchée d’une alaife plate,
faite de trois aunes de toile de trois quarts de large.
On coupe cette piece en deux morceaux qu’on affem*
ble dans leur longueur, ce qui forme une alaife quar-
rée. Les alaifes pliffées, dont on enveloppe la mere
depuis la ceinture, fe font de cretonne de trois quarts
de large. On en prend deux lezd’une aune & un quart
de long; On les affemble , & on les monte en fronr
çant fur une ceinture d’un douzième de haut & trois
quarts de large. Ces alaifes ouvertes par-devant,
ont des rubans pour les nouer de diftance en di-
ûance.. i
Les bandes de ventre font aufli de cretonne, deux
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dans la largeur & d'une aune de long : on y fait quelques
plis par en-haut.
Leschauffoirs fe font en toile royale de trois quarts
de large. 11 en faut neufaunes pour douze chauffoirs.
On les fait quarrés. Pour s’en fervir, on comménce
par plier le chauffoir comme une enveloppe de lettre,
c’eft-à-dire par les deux carnes oppofées, dont
les pointes s’enjambent l’une fur l’antre ; on redoublera
un fécond pli du même fens à chaque côté ;
le premier de ces féconds plis que l’on fera vis-à-vis
l’un de l’autre, n’ira pas au-delà defdites pointes ; le
deuxieme fait au côté oppofé paffera par-deflus ce
premier, & s’achèvera fur fon bord extérieur fans le
déborder ; on faufilera ces deux bords l’un fur l’autre
enfemble avec quelques points devant. On formera
enfuite à un bout une efpece de couliffe de quatre à
cinq pouces de large , ce qui s’exécutera en pliant
d’autant la largeur de ce bout fur la toile, & l’y fixant
par quelques points devant qui prendront tous les
doubles en travers ; alors on paffe un ruban dans cette
couliffe, & on la place par derrière ; on fait faire au
ruban le tour de la ceinture oit on l’arrête de deux
noeuds; puis prenant le bout du chauffoir oppofé,
à la couliffe, on le rapporte par devant à ladite
ceinture, autour de laquelle on le paffe plufieurs
fois.
Jufqu’ici nous avons parlé du linge de la mere ;
celui de l’enfant fe diftingue en linge de tête & linge
de corps, comme on l’a vu au mot L a y e t t e , dans
ce Supplément.
Commençons par les béguins du premier âge : on
en prend cinq dans la largeur d’une toile demi-Hollande
& trois quarts de large , & l’on en fait dix dans
la longueur de neuf feiziemes. Ôn garnit chacun
d’une bande de moufleline de neuf feiziemes de long
& d’un pouce de large. On taille tous les dix enfemble
l’un fur l’autre, en pliant la largeur en cinq & la longueur
en quatre; on coupe en rond ce qui doit faire le
haut du derrière de la tête, de maniéré que la lifiere fe
trouve toujoursfurle devant du béguin,yoyeç/ig. 21.
Pour le monter, on fait autour du devant en-dédans
un repli ou faux-ourlet ; on fait un feu 1 pli de chaque
côté vers les joues, & on garnit tout le devant avec
la moufleline. On attache en-bas d’un côté une petite
bande de toile qu’on fait paffer fous le menton de
i l ’enfant, & qu’on arrête de l’autre, côté avec une
épingle. Là fig. 22 repréfente un béguin achevé;
b eft petite bride , dont on vient de parler, & qui
affuré le béguin à fa place. Les béguins- du fécond ,
du troifieme & du quatrième âge font femblables à
celui-là, mais graduellement plus grands. Il faut
encore aux enfans nouveaux-nés des toqrs de bonnets
de laine, garnis de dentelle, des têtieres y fig. 23.;
des cornettes pour la nuit, fig. 24; des bonnets ronds
à deux rangs y fig. 2S , qu’il fuffit de v o ir , après ce
qu’on vient de dire pour en comprendre la coupe >
la façon & l’aunage.
Les mouchoirs de col & fichu s £ enfant fe font de demi-
Hollande , ou de batifte, & on les garnit de'motif
feline. On en fait deux dans la largeur de la batifte,
& comme on les fait quarrés , il faut deux aunes
pour douze mouchoirs ; en toile, à proportion de
fa largeur. Qn fait aufli des ferviettes de col d’une,
royale ou demi Hollande de trois quarts. On donne
à chacune une aune de long, & la largeur de la toile,
i On les garnit en moufleline. Ces ferviettes fe mettent
au col de l’enfant quand on le leve.
Quant au linge pour le corps de l’enfant, les premières
pièces font les couches y que l’on fait quarrées
fur, toute la largeur de la toile : fi elle a trois quarts
de large, neuf aunes donnent douze couches ; les
bandes de maillots qu’on fait de cretonne, mais dont
l’ufage pernicieux devroit être proferit, parce qu’elles
ne fervent qu’à comprimer le corps de l’enfant ;
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les langes piqués en mouffeline , dont on voit la forme,
fig. 26 ; les langes de fut aine, qu’on ne pique point:
il faut une aune & demie de futaine d’une demi-aune
de large pour chaque lange. On la coupe en deux fur
fa longueur, on applique chaque moitié l’une fur
l’autre, le pluché en-denors, & on laifle un feizieme
de chaque côté fans être doublé, pour attacher plus
aifément les épingles.
Il faut encore à l’enfant des ferviettes unies pour
mettre la nuit autour des langes de laine. On les fait
de demi-Hollande, & fur la largeur de trois quarts,
on leur donne une aune de long ; des mouchoirs quarrés
de. batifte, deux fur la largeur, pour effuyer le
vifage de l’enfant.
Il faut pour la parure du nouveau-né un biais, efpece
de fichu de toile fine, garni de mouffeline ou de dentelle
; une grande co'èffe de mouffeline, femblable aux
coëffes ordinaires de femme ; de petits bras , fig. 27 ,
garnis en plein avec de la mouffeline pliflee & fefton-
n é e , ou même de la dentelle : ils fe mettent par-
deffus les manches de la braffiere ; des chemifes de
brajfiereyfig. 28 &2$. On voit en a,fig. 28, l’échancrure
au-bas de laquelle on laifle le morceau coupé ;
les manches dd font retrouffées , & la chemife eft
ouverte en entier par derrière, comme on voit en c.
Lu fig. 29 repréfente la chemife vue par le côté ; a eft
la fente pour y coudre la manche ; & b la fente en
biais, pour l’échancrure du devant.
La tavaïole, ou le tour de lange, de toile fine, fig.
•3° j a deux volans de mouffeline a a a , comme on
le voit fur la figure.
Le bavoir, en demi-Hollande , fe garnit de mouffeline
feftonnée. On en fait trois dans la largeur de
de la toile , & on lui donne la forme que l’on voit,
fiS‘ 3} » feulement il fe fait plus grand à mefure que
l’enfant croît. Ceux du premier âge ont trois feiziemes
de long ; on augmente les autres d’un pouce de
longueur à chaque changement.
Il faut de plus une garniture de berceau, qui varie
félon la forme de ce petit lit : la plus ordinaire eft le
dedans de berceau qui s’ajufte fur l’archet ; aufli le
nomme-t-on dejfus £ archet , fig. 32 ; des draps de
cretonne d’un aune de large & de deux aunes de
long , & de petites taies £ oreiller.
III. Autres pièces de lingerie , tant pour homme que
pour femme , qui £ entrent point dans îe'trbuffeau ni
dans la layette. C es pièces font pour homme , des
chauffettes d’enfans , des chemifes d’âge en âge juf-
qu’à quatorze ans , des chemifes d’hommes , des
cols , des coëffes de bonnet, des peignoirs , des tabliers
de valet-de-chambre & de cuifinier, des chauffons
, de manchettes de bottes ; pour femme , de
petites coëffures nommées baigneufes ou bafiiennes,
des coëffures de deuil, des coëffures à la reine, des
fichus à deux rangs , des manchettes à un ou deux
rangs, des manchettes de deuil ; & pour homme &
femme des draps de lit ; le linge de table, nappes &
ferviettes ; linge de cuifine, tablier & torchons. En
donnant la coupe & la façon de quelques-unes de ces
pièces, favoir les plus compliquées, nous ferons
difpenfés de décrire les autres qui n’ont rien de
particulier.
On voit , fig. 33 , une chauffette d’enfant. Il faut
une aune cinq fixiemes de royale pour-douze paires.
On en fait deux paires dans la largeur ; pliez la longueur
en fix ; coupez enfuite aux plis ; à chaque
coupe, pliez la largeur en huit ; taillez comme on
voit la figure, vous aurez deux paires ; continuez
jufqu’au bout, ce qui vous donnera vos dpuze paires
: chacune aura fix polices & demi de long : on
coud a couture rabattue. Vous voyez qu’on fait une
petite fente a à ces chauffettes du premier âge ; on
1 ourle ou on y fait le point noué ; cette fente fert à
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donner plus d’aifance aux pieds de l’enfant : ce qui
n eft pas néceffaire à celles du fécond âge. n
A mefure que l’enfant c ro ît, il faut lui donner
des vetemens plus longs & plus amples, ceux qu’il
a eus au commencement lui devenant trop courts &
trop étroits. Dans le premier âge , on ne diftingue
point le fexe par rapport aux habillemens, & les
petits garçons portent jufqu’à ce qu’on les mette en
culotte des chemifes femblables à celles, des filles.
f-a fig’ 3 4 reprefente une chemife du premier âge à
laquelle on met des manches plates.
Les chemifes d'hommes, elles exigent des détails
dans Iefquels nous allons entrer, c’eft une piece des
| plus importantes de la lingerie.
Pour un homme d’une taille ordinaire , on prend
une toile de deux tiers de large, & une toile de trois
quarts pour un gros homme. Il faut dix-fept à dix-
huit aunes de toile pour une demi - douzaine de
chemifes ; dix -fept aunes , fi l’on prend les fournitures
à cote des manches ; & dix-huit, fi on les prend
a part ; dans ce dernier cas , on coupe les dix-huit
aunes en trois morceaux, favoir un morceau d’une
aune pour les fournitures des fix chemifes, un morceau
de fix aunes pour les fix paires démanchés;
refte un morceau d’onze aunes que l’on coupe en fix
parties pour les fix corps : ce qui fait environ une
aune, ou une aune moins lin douzième pour la longueur
de la chemife. Cette proportion fuffit à tout le
monde. Les fournitures font le c o l, deux pièces d’é-
PayJ5?,f a ifig'3*> & leurs gouffets ; deux gouffets
d aiffelles b b , deux gouffets cL’en-bas c c , & le coeur
du jabot d. Pour prendre ces fournitures fur les manches
, on coupe une bande de cinq pouces de large ,
le long d’un des côtés des fix aunes de toile deftinees
à faire les manches. Ce qui refte fe coupe en fix
parties égales d’une aune chacune : on donne à chaque
manche une demi-aune de long, 6c pour largeur
celle qui refte à la toile, la bande des fournitures.
Ievee. Ces manches ont donc cinq pouces
de large de moins que quand on leve les fournitures
à part ; mais aufli on épargne une aune de
toile.
Pour, faire une chemife, lorfque l’on a coupé toutes
les pièces, on commence par préparer les manches
, de façon qu’il n’y ait plus qu’à les attacher en
leur place. Pour cela on fait d’abord la couture de
deffous qui affemble les deux côtés : elle fe fait 'à
furget à couture rabattue en-dedans. On laifle à un
bout deux pouces fans coudre, & trois pouces à
1 autre bout ; les deux pouces recevront le gouffet
de I’aiffelle , & les trois pouces relieront ouverts
pour la fourchette ce. Le gouffet de l’aiffelle eft un
quarré b b que l’on préfente en lofange, & que l’on
coud de carne en carne aux côtés de l’ouverture de
deux pouces laiffée à la manche, l ’autre moitié du
lofange fera coufu de même au corps de la chemife,
quand on y montera la manche. On donne deux
pouces en quarre au gouffet ; on le remploie tout
autour, & on le coud à furget. La fourchette refte
ouverte, & on en ourle les deux bords.
Les pièces d épaulé a a fe taillent ordinairement
de fix pouces de long^£ de deux pouces de large ;
on fend la piece d’épaule à un bout par le milieu de
trois pouces, pour remplir cette fente avec un gouffet
quarré de même longueur, qu’on y coud dans la
même pofition & de la même façon que le gouffet
d’épaule ; il en refte aufli la moitié qui fera enfuite
coufue à la chemife. Le petit coeur de la fente du
jabot d eft un petit morceau de toile quarré que l’on
coupe en forme de coeur, que l’on remploie tout
autour, & qui fe coud à point dè côté au-bas de la
fente du jabot, pour fortifier la toile en cet endroit
& empêcher qu’elle ne fe déchire. On pourroit abfo-
lument fe difpenfer d’y mettre ce petit coeur en y
f