Compofé par les deux ganglions fémilunaires,le plexus
moyen, 6c les plexus du foie, de la rate & des reins.
Quelques filets de ce grand plexus , appelle folaire
parWillis, vont au duodénum à travers le pancréas;
d’autres au méfocolon & au colon ; d’autr.es fuivent
la derniere partie du duodénum , lui fourniffent
quelques filets, & fe rendent au plexus méfocolique.
La plus grande partie accompagne l’artere méfente-
rique, & va aux inteftins grêles, dont les nerfs font
petits, mais nombreux.
Le plexus rénal droit 6c gauche naît des premières
branches des ganglions fémilunaires , des nerfs
fplanchniques 6c des nerfs qui lui font analogues.
Ces nerfs font nombreux, 6c le plexus eft femé de
petits ganglions. Quelques filets vont au diaphragme
, d’autres enveloppent les vaiffeaux rénaux , 6c
vont aux reins. D ’autres encore accompagnent les
vaiffeaux fpermatiques & forment un plexus avec des
branches du tronc fympathique, avec d’autres branches
fournies par le plexus méfocolique , & par le
plexus méfentérique. Ces nerfs vont à l’ovaire 6c à
l’utérus, 6c dans le mâle aux tefticules.
Le plexus méfocolique enveloppe l’artere de ce
nom ; il eft formé par des branches des ganglions 6c
des plexus fémilunaires, par des branches des plexus
méfentériques qui accompagnent l’aorte 6c donnent
des filets au duodénum,& par plufieurs filets du tronc
fympathique 6c du plexus rénal. Ce plexus a fon
ganglion. Ses filets vont aux gros inteftins du côte
.gauche, avec les arteres.
D ’autres branches fuivent l’aorte, & forment le
plexus hypogaftrique, placé fur le cartilage de la
derniere vertebre des lombes , au -„devant de l’ar-
•tere iliaque. Des branches du tronc fympathique
.vont s’y joindre. De ce plexus plufieurs branches
confidérables fe rendent au reêhim , d’autres à la
partie inférieure de la veffie autour de l’uretre;
d’autres vont à l’utérus.
Les mufclesqui font placés entre les côtes, font
d’une fi grande importance dans l’économie animale
, que nous croyons devoir parler avec quelque
étendue de leur ftru&ure 6c de leur a&ion.
Des intercojlaux, les uns font fuperficiels ou externes
, les autres profonds ou internes. L’un 6c l’autre
rang eft imparfait. .
Les externes fe continuent jufqu’au fternum, mais
ce n’eft que par une aponevrofe'; les chairs font
plus courtes, & n’arrivent pas jufqu’au fternum.
J’ai vu cependant le premier de ces intercojlaux ,
fe continuer jufqu’au fternum fans interruption. Ils
me paroiffent plus forts que les internes. Leur di-
reâion eft oblique ; ils defcendent de derrière en
■ devant, de maniéré que leur extrémité fupérieure
eft plus proche des vertebres , & l’inférieure plus
éloignée. Ils commencent au tubercule poftérieur
des côtes , ils s’y attachent fupérieurement, auflî-
bien qu’aux ligamens extérieurs 6c tranfverfaux des
apophyfes tranfverfales, & au bord inférieur de
chaque côté.
Les lévateurs des côtes font de la même claffe
que les intercojlaux extérieurs, & leur diredion
eft la même ; mais ils font attachés fupérieurement
à l’apophyfe tranfverfale , 6c ils recouvrent les intercojlaux
ordinaires. Il y en a onze ou douze de
courts, qui s’attachent au bord fupérieur de la côte
la plus voifine : il y en a trois ou quatre de, longs,
qui paffent une cô te , 6c s’attachent à la fécondé.
On en a vu jufqu’à dix. On les a vus ne compofer
qu’un feul mufcle continu.
Les intercojlaux internes n’ont entre le turber-
cule des côtes & les vertebres , qu’un plan ligamenteux
, mais leur partie charnue fe continue jufqu’au
fternum. Ils defcendent obliquement de devant
en arriéré, 6c leur partie inférieure eft la plus voifine
des vertebres. II y a de ces mufcles dansles
îles, que forment quelquefois les cartilages des côtes
en s’anaftomofant. Le premier s’attache au fternum
même. Ceux des fauffes côtes fe confondent fouvent
avec l’oblique intérieur du bas-ventre. Le dixième
& le onzième manquent quelquefois en tout ou en
partie.
En général les mufcles intercojlaux n’agiffent pas
avec beaucoup de vivacité dans une refpiration
tranquille 6c moins encore dans l’homme que dans
la femme ,-dans laquelle le fein s’élève plus évidemment
, parce que la nature les ayant formées pour
nourrir dans leur fein le foetus, a prévu , que le
diaphragme feroit embarraffé dans une fon&ion,
pour laquelle ce fexe eft deftiné. Dans les animaux
vivans on a quelquefois de la peine à voir
agir ces mufcles, 6c il faut beaucoup d’attention 6c
même de connoiffance pour en diftinguer l’aûion.
Pour la voir avec facilité, il faut rendre la refpiration
laborieufe , percer par exemple , une des
cavités de la poitrine; les mufcles intercojlaux travailleront
alors avec plus d’effort, 6c il ne fera
plus difficile de faifir leur aélion.
Il n’y a pas beaucoup de difficulté pour les mufcles
externes ; tout le monde convient affez qu’ils
élevent les côtes , auffi-bien que les lévateurs. (Ils
ont donc les organes de l’infpiration de concert avec
le diaphragme.
Il n’en eft pas de même des mufcles internes.'
Galien a déjà cru , qu’ayant une dire&ion contraire
à celle des mufclës externes, leur aôion devoit
être contraire à celle de ces externes; ils les a regardés
comme les organes de l’expiration laborieufe ,
6c pour des dépreffeurs des côtes.
Des médecins mathématiciens , 6c Bayle de Tou-
loufe le premier, ont rappellé cette opinion, que
Borelli avoit réfutée. Ils ont cru pouvoir fe fonder
fur l’obliquité des intercojlaux internes. Leur attache
inférieure étant plus voifine des vertebres, & la fupérieure
en étant plus éloignée, ils ont regardé les
deux côtes comme deux léviers joints par une corde
mobile attachée au lévier fupérieur à une plus grande
diftance du point d’appui, 6c au lévier inférieur à
une moindre diftance de ce même point. Cette
corde en fe contra&ant doit tirer le lévier fupérieur
comme plus mobile, vers l’inférieur qui eft plus
ferme.
On ajoute des faits qu’on a cru voir : on a dit
que les intervalles des côtes croiffoient dans l’infpiration
6c diminuoient dans l’expiration.
J’ai fait une recherche particuliere fur les raifons
des deux opinions contraires ,• 6c j’y ai joint des expériences
nombreufes faites fur des animaux vivans
6c fur-tout fur de gros chiens, dans lefquels l’aâion
des mufcles intercojlaux eft plus vifible.
La caiife de l’erreur, dans laquelle font tombés
les médecins mathématiciens, c’eft qu’il ont regardé
les côtes comme égales en fermeté, 6c la poitrine
comme une machine qui s’élève en même tems 6c
uniformément, de maniéré que toutes les côtes
reftent parallèles.
Cette fuppofition n’eft pas.conforme à la nature.'
La première côte prefque toujours foudée au fternum
, réfifte infiniment davantage au mouvement
que la fécondé côte, qui, à fon tour a plus de fermeté
que la troifieme ; les dernieres côtes, qui n’atteignent
plus au fternum , & qui ne font attachées
qu’à des chairs, font infiniment plus mobiles encore.
La fermeté fupérieure de la première côte a été
prouvée par des poids , qui Font déprimée dans
une poitrine décharnée , mais humide 6c flexible.
La réfiftance que la première côte oppofe à fa dé-,
preffion, eft à celle qui oppofe la fécondé comme
8 à i.
On a mefuré enfuite la véritable diftance des attaches
du mufcle intercoftal interne au point d’appui ;
on l’a trouvé, contre l’opinion de ces mathématiciens
, plus grande à l’extrémité inférieure de cette
attache, 6c plus petite à l’extrémité fupérieure dans
la ràifon de 109 à 79. Le fondement de leur calcul
eft donc abfolument contraire aux faits.
Quand même la poitrine entière s’éleveroit dans
l’infpiration , ce ne feroit jamais l’ouvrage des in-
tercoftaux , puifqu’ils ne fauroient élever la première
côte , & que les autres ne fauroient s’élever
fans elle.
Dés raifonnemens peuvent paroître plaufibles 6c
nous tromper. Il n’en eft pas de même des expériences.
Voilà ce qu’elles m’ont appris.
Il faut découvrir les mufcles intercojlaux internes
, 6c obliger l’animal à faire de grandes infpi-
rations, par le moyen que j’ai nommé. Il faut alors
regarder attentivement les changemens qui arrivent
dans les efpaces intercojlaux , 6c y appliquer même
le compas.
On verra dans l’infpiration les mufcles internes
agir, fe gonfler, fe durcir, fe rider, changer de
dire&ion, devenir plus perpendiculaires, & par con-
féquent plus courts. Dans le même tems on verra
les côtes s’élever, fe rouler de maniéré que leurs
extrémités defcendent, dans le tems que les arcs
mitoyens des côtes s’élèvent, & que leur bord inférieur
fe tourne en dehors. Les intervalles des côtes
diminuent en même tems , plus confidérablement
au haut de la poitrine, oit les intervalles fe rédui-
fent aux deux tiers, plus obfcurément au milieu,
les côtes y ayant à-peu-près le même dégré de mobilité,
& s’élevant fans fe rapprocher. Ces mêmes
intervalles s’alongent entre les parties cartilagineu-
fes des côtes, cette partie defcendant dans l’infpi-
ration d autant plus évidemment, que l infpiration
fera plus laborieufe.
Dans l’expiration, les intercojlaux internes fe relâchent
, deviennent plus longs, plus obliques , les
intervalles s’alongent entre les parties offeufes des
côtes qui defcendent, dont le bord inférieur rentre
dans la poitrine, 6c dont la partie cartilagineufe fe
releve depuis l’angle de la courbure antérieure, 6c
s’éloigne en même tems de la côte inférieure.
Ces phénomènes font conftans, à l’exception de
deux ou trois des dernieres côtes fauffes, qui dans
l’infpiration violente rentrent dans la poitrine, 6c
dans l’expiration en fortent. C ’eft l’effet de l’attraction
du diaphragme; mais quand les mufcles inter-
cofiaux agiffent avec toute leur force, ces mêmes
côtes s’élèvent aufli-bien que les côtes fupérieures.
( H. D . G. )
INTERDIT, ( Jurifpr. Hiß. eccléf. ) Le commun
des leèleurs ignore la maniéré dont on inter-
difoit autrefois un royaume. On obfervoit dans
cette fentence des cérémonies qui doivent paffer à
la poftérité. D’abord on défendoit à tout laïc d’entendre
la meffe, 6c on n’en célébroitplus au maître-
autel. On déclaroit l’air impur ; on ôtoit les corps
faints de leurs châffes, 6c on les étendoit par terre
dans l’églife, couverts d’un voile.- On dépendoit
les cloches, 6c on les enterroit dans des caveaux.
Quiconque mouroit dans le tems de Finterdit étoit
jetté à la voirie ; enfin, le royaume appartenoit de
droit au premier occupant.
Mais le pape prenoit toujours foin d’annoncer, ce
droit par une bulle particulière, dans laquelle il dé-
fignoit le prince qu’il gratifioit de la couronne vacante.
On eft fâché de voir les chanoines d’une églife
aufli diftinguée que celle de Sens, être les premiers,
à la réception du décret d’innocent, à obferver l’interdit
que ce pape lança fur le royaume à l’oççafion
Tome ///•
du divorce de Philippe, roi de France , 6c d’Inger-
burge, foeur de Canut, roi de Danemarck, au xn r.
fiecle. Peut-on ainfi punir les peuples des fautes de
léurs fouverains ? Quelle pernicieufe politique /s’écrie
le fage M. de Saint-Marc(//i/?. d'Italie tome P II),
de femer ainfi la divifion entre les princes 6c leurs
fujets, pour s’élever fur les débris de l’autorité légitime
? Croiroit-on que les évêques de Paris , de
Senlis, d’Arras, obferverent conftamment l’interdit ?
Mais ceux de Reims, d’Auxerre, de Meaux , de
Noyon & d’Orléans-\ 'plus inftruits, défendirent
d’exécuter le décret du pape. Quelques-uns écrivis
rent pour faire leur exeufe au pontife , qui leur ordonna
d’obferver la fentence , ce qu’ils firent humblement.
Ainfi, les églifes furent fermées; on n’en-
terroit nulle part les morts dans les cimetières:
ainfi les papes ne fe faifoient aucun fcrupule d’ex-
pofer l’air à s’infe&er par la pourriture de ces cadavres
; ce qui produifoit des maladies .épidémiques
très-meurtrieres. Ils aimoient mieux rifquer de dépeupler
le monde chrétien , que de ne pas établir
une domination injuftement ufurpée. Voyez le Cri
dès nations r j 6$ , Hijt. Ab. d’Italie, T. V. r j6() ININTÉRESSANT
, ( Beaux-Ans. ) Dansiiîn fe ns
général Ÿintérejfant eft l’oppofé de l’indifférent, 6c
tout ce qui reveille notre attention, pique notre cu-
riofité, peut être nommé intérejfant. Mais ce nom
convient principalement à ce qui nous affede, non
comme un objet de méditation, ou comme le fou-
venir d’une jouiffance paffée, mais comme nous four-,
niffant une occafion aduelle de jouir, & excitant en
nous un defir qui dure autant que l’intérêt. C ’eft
ainfi que dans un poème épique ou dramatique, nous
appelions intérejfante une fituaiion, non - feulement
parce qu’elle nous plaît, ou même parce qu’elle nous
caufe quelque' fentiment agréable ou défagréabie,
mais entant qu’elle tient notre efprit dans un état de
fufpens 6c d’attente qui nous fait fouhaiter d’arriver
àuneiffue, à un dénouement. -
Il y a des objets que nous confidérons avec quelque
plaifir, fans y prendre un véritable intérêt. Nous
les voyons comme des tableaux agréables ; nous
n’obfervons ce qu’ils nous offrent qu’en fimples fpec-
tateurs, pour lefquels il eft égal qu’il arrive ceci ou
cela, pourvu qu’il ne réfulte aucun inconvénient à
leur égard. C’eft ainfi qu’un homme oifif, appuyé
fur fa fenêtre, voit Iespaffans qui vont & viennent,
6c n’a d’autre envie que de s’amufer en les regardant.
Nous fommes aufli quelquefois dans cette dif-
pofition d’efprit,en lifant desdeferiptionsde pays,
des relations de voyages, des récits hiftoriques, dans
la le&ure defquels nous ne cherchons que de paffer
notre teins.- On ne dit jamais de pareilles chofes
qu’elles foient intérej)antes , puifqu’on les envifage
comme des chofes qui n’ont aucun rapport à notre
perfonne, ni à notre état.
Il peut-même arriver que de femblables objets
faffent des impreflions affez fortes fur nous, fans
devenir pour cela intérejfans, dans le fens rigoureux.
La plupart des chofes qui nous font éprouver quelque
paflion, entant qu’elles nous paroiffent bonnes
ou mauvaifes, ne deviennent pas intérejfantes pour
cela. On peut nous rendre triftes* gais, tendres;
voluptueux, &nous entretenir un certain tems dans
ces fituations, fans nous intéreffer vivement. Nous
nous prêtons en quelque forte à ces différentes modifications
, parce qu’elles nous occupent 6c nous
tirent de l’ennui ou de l’indolence ; mais elles ne
nous mettent pourtant pas dans une véritable a&i-
vité ; ce feroit la même chofe pour nous que d’antres
modifications tinffent la place de celles qui exiftent,
ou qu’elles fe fuccédaffent d’une maniéré différente.
Mais, dès qu’il fe préfente des objets qui excitent
K K k k ij