Bibliothèque Grecque àeM. Fabricius, liv. I I I } ch. x8.
Lettres fur Û Encyclopédie.
GADEBUSCH, {Géogr.) petite ville d’Allemagne,
dans le cercle.,de balle-Saxe , & dans le Meck-
Fenbourg, au duché de Schwerin, fur la riviere de
Radegaft. Son nom, qui veut dire, lucus, feu faltus
Dcaßri, défigne qu’autrefois le dieu Radegaß, idole
des Venedes, avoit un temple dans ce lieu. C ’elt aujourd’hui
le liege d’un bailliage ; 6c ce fut en 1 7 1 1 ,
un champ de bataille pour les Suédois 6c les Danois,
oh ceux- ci furent vaincus par ceux-là. (Z>. G.)
* § G A DES, ( Géogr. ) Les G a des étoient deux
petites îles de l'Océan fur la côte d'Efpagne, près du
détroit de Gibraltar. . . . . Maintenant ces deux lies n'en
font plus qu'une qui eß Cadix. Les plus habiles géographes
ne conviennent pas que ces deux îles fe foient
réunies en une. Il eft hors de doute que la grande
eft préfentement l’île oh eft lituée Cadix, mais la
petite, nommée Erythias ou Aphrodifias, a été engloutie
par la mer. Voye{ les notes de Pinedo fur
Stephan. Byzant. au mot Gadira, & la Géographie de
Qellanus.’Lettres fur V Encyclopédie.
* § GAGEURE, ( Jurifpr. ) ........Dans cet article
au lieu de pour Cecinna contre Verres: lifezpour Ce-
cinna, contre Verres. C’eft une virgule échappée à
l ’imprimeur. Il faudroit qu’un critique fût de bien
mauvaife humeur pour imputer une pareille faute à
l ’auteur, 6c le foupçonner d’ignorer qu’il n’y a point
d’oraifons de Cicéron pour Cecinna, contre Verrès ,
ou que dans les oraifons contre Verrès, iln’eft pas
queftion de Cecinna. Je crois même que j’aurois pu
me difpenfer de corriger ici une faute que chaque
lefteur corrigera aifément. Audi ne l’aurois - je pas
fait, fi l’on n’avoit pas relevé férieufement cette
faute. Il y en a d’autres de cette nature que j’ai négli-.
g'tigées, pour ne pas paroître me défier mal - à - propos
de l’intelligence du lefteur.
§ G A I, adj, m. ( terme de Blafon. ) fe dit d’un cheval
nud fans harnois, qui montre de la vivacité, de
l ’ardeur-& femble fe promener. Voye^fig. 2 7 7 , pl.
V , de Part Héraldique, Dicl. raif. des Sciences , &c.
Ravaulx de Lonnoy, en Champagne ; d'argent au
cheval gai de fable , au chef de même , chargé de trois
molettes <£éperons du champ. ( G. D . L .T .)
GAIEMENT, ( Mußq. ) On trouve quelquefois
cet adverbe à la tête d’une pièce de mufique fran-
çoife: il indique une exécution gaie, animée Jans
l ’être trop, 6c qu’il faut exprimer bien toutes les
notes, quoique fans dureté 6c légèrement. On trouve
auffi quelquefois/o/z 01 \ très - gaiement, ce qui marque
une exécution un peu plus animée. Ce mot répond
affez à'ïallegro, des Italiens. La grande différence de
Y allegro à gaiement, c’eft que le premier eft propre
à prefque toutes fortes d’expreflions, comme l’a très-
bien remarqué M. Rouffeau, 6c que le dernier ne
l’eft pas. (. F. D. C. )
§ GAIETTE,(<jé0gr.)ville de dix mille âmes, à 15
lieues de Naples , 15 de Rome en ligne droite , avec
un port commode conftruit, ou du moins réparé par
Antoine le pieux, & un golfe ou efpece d’anfe qui
fert encore pour les vaiffeaux.
Strabon dit qu’elle fut fondée par des Grecs venus
de Samos, qui l’appellerent Caieta, ce qui exprimoit
la courbure ou la concavité de cette Cote. Virgile
fuppofe que ce nom lui venoit de la nourrice d’Enée
qui y mourut 1183 ans avant J. C.
Tu quoque littoribus ,noflris, Æneia nutrix,
Æternam. moriens famam Caieta dedißi........
Æn. VIL
Après avoir été long - tems gouvernée en république
, fes ducs y acquirent la fouverajneté dans le v 11e
fiecle. Elle arma contre les Sarrazins en faveur du
pape Leon IV , en 848. Ses ducs relevèrent longtems
du pape. C ette ville battoit monnoîe & armoit
des galeres en 1191 ; mais depuis,ce tems e lle a toujours
fait partie du royaume de Naples; & en 14 60 ,
le roi Alphonfe y établit un viceroi.
La to u r , appellée torre d'Orlando, paroît avo ir
été le mauiolée de Munatius Plancus, fondateur de
L yon : le château , très - fo r t, a été fait vers 1440 ,
par AlphonJe d’Aragon, augmenté par le roi Ferdinand;
6c la ville fortifiée par Cha rles-Quint. Là
étoit le tombeau du connétable de Bourbon, tué au
fiege de Rome en 1 s z8 : le prince d’A fcoli, en 16 28 ,
le fit placer dans une niche vis-à-vis la chape lle , avec
cette infeription :
Francia me dib la leche,
Spagna fuer^a y ventura ,
Roma me dib la muerte ,
Y Gaeta la fepoltura.
mais on croit que le roi le fit enterrer avec des funérailles
dignes d’un prince de fa maifon.
La Trinita eft l’églife la plus célébré : elle a été rebâtie
par Pierre Lufiano châtelain de Galette, en
15 14 ; tous les vaiffeaux qui pàffent devant la faluent
& tirent le canon : les pèlerins y accourent de toute
part. Galette a toujours paffé pour très-fide le à fes
princes : elle fe fignala fur-tout en 1 7 0 7 , en foutenant
un long fiege contre les Autrichiens ; elle fut enfin
prife d’affaut le 30 feptembre, 6c mife au pillage
après avo ir effuyé vingt mille coups de canon '6c
quatorze cens bombes. Voyage d'un François en Italie,
tome VH.
Jeanne I I , reine de Nap les , époufe de Jacques de
Bourbon, adopta fucceffivement Alphonfe d’Aragon
6c Louis 111, duc d’Anjou : origine des prétentions de
l’Efpagne & de la France fur le royaume de Naples,
qui ont caufé tant de guerres en Italie. Louis meurt
univerfellemènt regretté; Jeanne le fuit de prè s , 6c
inftitue, par fon teftament, René d’An jou ,fon fre re,
pour fon héritier 6c fon fucceffeur à la couronne.
Alphonfe 6c René fe difputent cette riche fuccef-
fion. Alphonfeaffiege Galette: le gouverneurréduità
une extrême famine,met quatre mille bouches inutiles
hors de la v ille : ces malheureux n’ont que la force
de fe traîner aux genoux des afîiégeans, qui s’écrient
qu’il faut les repouffer dans la place ? « Moi les re-.
» poufler, s’écrie plus fort le monarque attendri,,
» moi facrifier ces malheureux: non pas p ou rcen t
» villes comme Galette ; qu’on les fou la ge , qu’ils,
» mangent 6c b o iv en t, le repofent dans mon camp,
» & s’en aillent oh bon leur femblera ».
René eft affailli par une troupe de payfansattachés
à l'Aragonois: des officiers François en arrêtent cinq
qui tombent aux pieds de René 6c proteftent de ne
l ’a vo ir pas connu,.« Que vous m’a y ez connu ou n o n ,
» leur d it - il, en les relevant avec bonté , raffurez-
» v o u s , faire grâce eft le partage des rois: 6c je vous
» la fais: allez confoler vos familles, vo^ amis 6c
» toute l’habitation : fo y e z - y le gage de la paix & de
» mon amitié ». Révolutions d'Italie par de N in a ,
tome VI. (-Ç. )
* Dans l ’ article Galette du D i cl. raif. des Sciences,
& c . on dit que les, commentaires du cardinal Caietan
fur l’écriture ont été imprimés en 1539; c’eft une
faute d’impreffion, il faut lire 1639,.
§ G A IL L O N , ( Géogr-. ) bourg de France, en N ormandie,
près de la Sein e, à deux lieues d’A n d e ly ,
trois de Vernon , neuf de Rouen, oh les archevêques
de cette ville ont une fuperbe maifon de.campagne
: c’eft un monument du goût 6c des richeffes des
cardinauxd’Amboife & de Bourbon, 6c fu r -tou t de
N. Colbert qui l’a embellie & augmentée confidéra-
ment: elle a une galerie percée de foixante 6c dix
arcades de chaque côté.
Un gentilhomme pauvre offrit au cardinal d’Amboife
de lui vendre fa terre pour donner au château
de Gaillon une dépendance plus étendue; l’archevêque
l’accepta, lui en compta le prix 6c le pria de
la garder : des •courrifans ayant dit au cardinal qu’il
.manquait là une bonne occafion: « Vous n’y enten-
» dez rien , dit - i l , au lieu d’une terre j’ai acquis un
ami ». Charles IX , à fon retour de Normandie, fé-
journa quelque tems b Gaillon en 1570. M. Gautier
de Louviers, favant théologien de M M. de Langle
& Colbert, y eft mort en 1755.
La chattreufe de Gaillon eft une des plus riches
6c des belles de l’ordre ; elle fut conftruite par le
cardinal de Bourbon : dans le choeur font les tombeaux
des comtes de Soiffons. Un terrible incendie
ycaufabien du ravage en 1764. C’eft> là qu’a écrit
6c qu’eft mort don Bonaventure d’Ârgone en 1704,
fous le nom de Vigneul de Marville; il a donné au
public des mélanges d’hiftoire 6c de littérature qui
font honneur à fon efprit. L’abbé Bannier en a donné
une édition en 1725 , en trois volumes in -12 . Le plus 1
•confidérable des ouvrages de cet illuftre chartreux,
eft celui de la Lecture des Per.es, dont la meilleure
édition eft de 1697. ,
Le Dict. raif. des Sciences, &c. met Gaillon dans le
diocefe d’Evreux. Vofgien avoit fait la même faute
dans les premières éditions de fon Dictionnaire ; je la
lui fis corriger dans celle de 1767. Depuis 1739»
Gaillon. eft du diocefe de Rouen. ( C. )
GAINE , ( Bot. ) Lesbotamftes emploient ce terme
pour défigner, i°. certains fruits dont la figure approche
de celle d’une gaine de couteau ; zp. quelques
pétales 6c neélars, qui forment une gaine d'ans laquelle
paffe le piftil ; 30. des feuilles qui entourent la tige ,
dans une certaine longueur/, par leur bafe. (-J-)
Gaine, ( Anat. ) forte de tunique qui environne
une partie comme un fourreau d’épée en renferme
la lame. Telle eft la membrane qui entoure les tendons
des mufcles des doigts, &c. (+ ) ■
GAINSBOROUGH, ( Géogr. ) ville d’Angleterre,
dans ;la province de Lincoln , fur la riviere de Trent,
qui va fe jetter dans l’Humber, 6c qui donne à cette
ville beaucoup d’avantages pour le commerce. Elle
eft paffablement grande, 6c très-proprement bâtie :
fa papulation auffi eft confidérable; nombre de puritains
& autres feâaires y font établis, & y vaquent
à leur culte , tout comme à leur négoce ; elle donne
le titre de comte à un lord de la famille de Noël ; 6c
la preuve que fa fondation n’eft pas moderne, c’eft
queles Danois alloient ordinairement débarquer fous
fes murs;, lorfque dans leurs anciennes invafions, ils
entroient en Angleterre par l’Humber, 6c vouloient
pénétrer par eau dans l’intérieur du pays. Long. i6~.
âS.Jat. Sg . x G . ( D ,G . )
GALACT1T E , ( Hiji. nat. ) Le Dictionn. raif des
Sciences, & c. ne dit rien de cette pierre ; on fe contente
de remarquer que c’eft un nom donné à une ?
pierre que Vallerius croit avoir été un jafpe blanc. II
femble,.par cepeu de mots inexaéls,que cette pierre
ne foit pas connue des modernes.
Il eft vrai que les naturaliftes difent peu de chofe i
de cette pierre: les uns la confondent avec le talc,
comme Linné, d’autres avec le guhr, ou la craie cou- i
lante qui eft une matière aqueufe blanche, 6c auffi ;
liquide que du lait, qui coule dans, les montagnes , ■
& qui forme par fon dépôt ce que l’on nomme in- i
cruftation, ou oftéocole, lorfque les parties de craie, :
qui forment Le guhr, viennent à fe dépofer ou à fe ;
précipiter.
La galaclite eft une pierre d’une nature differente :
des pierres ordinaires ; c’eft une forte de talc difpofé
en lames très-fines, qui ne confervent aucun arran-
gement régulier : ces lames font mêlées à une bafe
blanchâtre, 6c coupent cette bafe en différens fens;
ces lames font très-fines & pofées en un fens oblique,
de couleur de plomb, mais luifantes prefque
comme le mica, avant qu’elles aient été calcinées
par l’air , par le foleil, ou , peut-être par le froid. La
terre, principe de la galaclite, paroît être une argille
blanche.
Cette pierre eft pefante, comme fi elle étoit métallique
; étant mife dans des efprits acides, elle ne
s èn laiffe point älterer. Elle eft réfraêlaire ; mais unie
à des fondans ; elle fine au grand feu 6c fe vitrifie,
comme fait la ftéatite, l’asbefte 6c Tamiante ; elle ne
donne aucune teinture aux menftrues oh-on la laiffe,
& on me penfe pas qu’elle contienne aucune partie
métallique, du moins les auteurs n’ont donné aucuns
procédés pour tirer des métaux de la galaclite.
Pline parle de la galaclite comme d’une pierre efti-
mable: en effet, lorfque cette pierre eft paffée à Ton
degré de blancheur fans le fecours de l’art, elle a la
propriété que Pline lui affigne : Galaüis ex Nilo colore
laclis eß : 6c fon commentateur dit: Succum emittit
diuti fubigitur colore laclis: & après lui Mathiole s’exprime
de la forte : Chiamafß queßa petra galaclite per-
cio ehe traffuda un liquore ßmile al lacle quantumque
ellaßa di colore di cinere dolce al gufio e ritiene una
certa vifeofita.
Le favant Lemery dit dans fon Dictionnaire des
drogues, que la galaclite eft une pierre grife ou de
couleur cendrée, d’un goût doux, qui jette un fuc laiteux
quand on y mêle de l’eau en la pulvérifant, &
qu’on la trouve en plufieurs montagnes de Saxe ,
d’Allemagne 6c dans plufieurs rivières.
M. le doélëur Mefny , dont j’ai palé à l’article
Am y ante , & qui a fait plufieurs expériences fur
la galaclite, lui obferve cette propriété: « J’ai mis,
” dit-il, de la galaclite qui avoit été dans de l’eau:
» celle-ci devenoit laiteufe, puiss’éclairciffoit ,mais
» non parfaitement ». C ’eft à cette propriété qu’on
doit Fétymologie du mot galaclite de gala, lac. On
l’appelle auffi leuca ,-à leuke, alba.
Il fe trou voit beaucoup de galaclite dans le N il, 6c
on en dit un mot dans le Dicl. raif des Sciences, & c .
au mot Galaricide , que l’on auroit dû mettre fous
le nom d s galaclite, puifque c’eft la même fubftance
dont nous parlons ici. J’en ai trouvé à Savigny- en
Bourgogne, oh il y a de l’asbefte, & c’eft abfolu- '
ment la même que celle dont M. le doéleur Mefny,
auffi obligeant que favant , m’a donné des échantillons.
Quoi qu’il en foit de ces propriétés de la galaclite,
il y en a des montagnes entières en Tofcane, 6c c’eft
for ces montagnes que fe trouve l’amyante ; ce qui a
fait croire à M. le dofteur Mefny que l’amyante eft
une production de la galaclite y délitée à l’air & réduite
en pâte laiteufe par les pluies & l’humidité. Voyei
Amyante , Suppl. La nature filamenteufe qui carac-
térife l’amyante, fe retrouve dans la galaclite, qui en
a toutes les propriétés, p u i f q u ’ e l l e s font toutes les
deux compofées d’une argille blanche , facile à fe
divifer, propres à devenir molles comme du coton,
&c. M. l e d o & e u r Baldazari , qui a fait des recherches
fur la même matière, croit que c’eft Famyante qui
dégénéré en galaclite t 6c c ’eft en quoi fon opinion
différé de celle du doéteur Mefny, que j’ai rapportéje
plus haut.
Lemery, loco citato, dit que la galaclite ^provoqué
le lait aux nourrices, qu’elle excite la mémoire
qu’on en mâche pour faire cracher, & qu’elle eft:
propre pour les fluxions 6c les ulcérés des yeux. M.
Tri 11, Hiß. nat. des foffücs, dit que la galaclite n’eft
point foluble dans les acides, qu’elle blanchit dans
la calcination, 6c que les médecins s’en fervent dans
les maladies des yeux. On traite ces propriétés de fa-
buleufes dans le Dicl. raif des Sciences, &c. au mot
Galaricide; fans doute parce que.lès auteurs në