venons de parler du premier. Le diaphragme eft
cette cloifon mufculeufe, en partie charnue , en
partie aponévrotique , qui fépare la poitrine d’avec
le bas-ventre. La fonélion de ce mufcle , en le contrariant
vers fon centre , eft de rabaiffer les côtes ,
ôc de. diminuer le volume de la poitrine , ôc par
conséquent, de chalTer l’air contenu dans les poumons.
Le mufcle du fternum eft litué dans la partie
interne de cet os, & s’étend dans toute fa longueur :
fa foriâion eft la même que celle du diaphragme.
Les mufcles communs à l’infpiration Ôc à l’expiration
, font, le long intercoftal ôc les intercoftaux.
Le mufcle intercoftal eft le mufcle qu’on apperçoit,
après avoir levé les dentelés antérieur & poftérieur :
fon ufage eft de lever les côtes dans l’infpiration.
Les mufcles intercoftaux font toutes les portions
charnues qui rempliffent l’intervalle des côtes : ainft
il y en a dix-fept de chaque côté, lefquets font com-
pofés de deux plans de fibres, l’un externe ôc l’autre
interne. Ce dernier plan fert à l’expiration, & le
premier à l’infpiration.
Des mufcles de la queue. Les noeuds de la queue
(ou fauffes vertebres ) , font mus ou ébranlés par
le moyen de dix mufcles : quatre élev'ent la queue,
quatre l’abaiflcnt, ôc deux la portent fur les côtés ;
on les nomme latéraux. Elle eft aufli portée fur les
côtés par plufieurs paquets mufculeux, qui font
bien diftinfts de ces mufcles , ôc qui prennent leurs
attaches d’une vertebre à l’autre.
Les mufcles releveurs fe divifent en longs ôc en
courts releveurs. Les longs releveurs viennent de
la continuation des mufcles très-longs du dos ; les
courts releveurs prennent leurs attaches aux parties
latérales des trois ôc quatre dernieres apophyfes
épineufes de l’os facrum, ôc le terminent de même
que les précédens.
Les abaiffeurs font diftingués de même , en longs
& en courts. Les longs prennent leurs attaches aux
parties latérales de l’os facrum ; les courts abaiffeurs
ont leurs attaches dans la face interne du baflin.
Les mufcles latéraux n’ont rien de particulier.
Des mufcles de la verge. La verge a des mufcles
propres à fon corps ôc au canal de l’uretre. Ceux
de fon corps font au nombre de deux ; un de chaque
côté : leur ufage eft de relever la verge du côté du
ventre. Le canal de l’urerre a trois mufcles, un
impair ôc deux pairs. L’impair eft le plus long, ÔC
s’étend tout le long du canal de l’uretre : la fonélion
de ce mufcle , qui agit comme digaftrique, eft de
rsfferrer le canal de l’uretre.
Les deux autres mufcles font très - courts., ôc
placés de chaque côté : ils ont leurs attaches aux
parties latérales des corps caverneux, au - deflous
des os ifchion.
Des mufcles des tejlicules. Lès tefticules font élevés
par deux mufcles ; un propre à chacun, ôc qu’on
nomme crèmajler. Ce mufcle eft très-large, mince ôc
charnu : fon ufage eft de relever les tefticules. Son
a&ion eft continue ôc fuivie , lorfque le cheval eft
en exercice ; il agit peu quand il eft en repos. En
effet, dans un cheval qu’on exerce, on n’apperçoit
point les tefticules, qui font pendans lorfqu’il eft
dans l’écurie.
Des ipufcles de l'anus. L’anus , qu’on appelle
aufli fondement, n’eft autre chofe que l’extrémité
du re&um. Cette ouverture de la peau eft refferrée
ôc retirée en dedans du baflin , par le moyen de
trois mufcles ; deux pairs & un impair. Ce dernier
çft compofé de fibres orbiculaires qui fervent à
refferrer la peau. Les mufcles pairs font placés de
çhaque .côté. C ’eft dans ces derniers mufcles que
l’on a vu fi fouvent introduire des roflignols ou fif-
flets, efpece d’anneau de fer ou de plomb , dans
l ’idée dç faciliter la relpiration du cheval ; méthode
fi peu raifonnée & fi jlangereufe, qu’elle occafionne
fouvent .dans cette ^partie une fiftule que l’on appelle
fijlule à l'anus.
Des mufcles du vagin. Le vagin eft cette ouverture
que l’on appelle nature dans les jumens; elle
eft formée , comme l’anus , par un trouffeau de
fibres circulaires , dont l’ufage eft de fe contrarier
dans l’introduftidn du membre du cheval. C’eft dans
les bords du vagin que certaines perfonnes paflènt
quatre petites bandes de laiton en forme de couture ,
ôc que l’on appelle' boucle , dans l’intention d’empêcher
l’approche du mâle, dans le tems que la
jument eft-en chaleur : cette opération n’eft guere
moins dangereufe que celle du roflignol.
Des mufcles des extrémités antérieures. L’épaule eft
élevée , abaiflée, portée en avant ôc en arriéré par
le moyen de fix mufcles, qui font, le triangulaire ,
le rhomboïde , le lombaire, le releveur de l’omoplate,
le trapeze, le large dentelé ôc le petit pectoral.
Le triangulaire eft fitué à la partie fupérieure
de l’épaule : fon ufage eft d’élever l’épaule , ôc de
porter fon extrémité fupérieure un peu en arriéré.
Le rhomboïde eft un mufcle totalement charnu ,
fitué en dedans de l’épaule : il fert à élever l’épaule,
&c à porter fon extrémité fupérieure un peu en
avant. Le releveur de l’omoplate eft un mufcle très-
long , d’une figure arrondie ôc pyramidale : fa fonction
eft d’élever l’épaule, ôc de la porter un peu en
avant par fon bord fupérieur. Le trapeze eft fitué
au-deffous de Paponévrofe du mufcle peaucier dit
c o l , Ôc recouvre les mhfcles de cette partie': fou
ufage eft de porter l’épaule en avant, ôc de l’élever
un peu. Le large dentelé'eft un mufcle très-larg«
ôc très - for t, fitué en dedans de l’épaule , ôc recouvrant
prefque en totalité les vraies côtes ôc en
partie le col : ce mufcle eft le plus confidérable
de cette extrémité ; fa^fonâion eft de baiffer l’épaule.'
Le petit pe&oral eft un mufcle long ôc gros , fitué
à la partie antérieure de l’épaule : fon ufage eft
d’abaiffer l’épaule , en emportant fa partie fupérieure
en en-bas.
Le bras eft mû dans la cavité glénoïde de l’omoplate
en toitè fens ; ce qui fe fait par le moyen de
douze mufcles ; fa voir, trois releveurs, trois abaif*
feurs ou rétra&eurs, trois addufteurs & trois ab-
dutteurs. Les releveurs font, le fur-épineux, le
commun ôc le releveur-propre. Le fur-épineux •'eft
un mufcLe très-fort, fitué à la partie antérieure de
l’épaule. Le commun eft un des principaux agens
des extrémités : fon ufage eft plus ou moins marqué ,
dans le pas moins que dans le trot, & dans celui-ci
moins que dans le galop. Ce mufcle , dans certains
cas , fouffre de fi grandes extenfions, qu’il fùrvient
fouvent dans fon corps des tiimeufs enkiftées, qui
s’élèvent à trois ou quatre travers de doigt au-deflus
de la jon&ion de l’épaule avec l’humérus. Il ne faut
pas bon fondre''ces tumeurs enkiftées avec-des tumeurs
fquirreufes , ôc quelquefois aufli enkiftées ,
qui arrivent derrière ce mulcle, aux glandes des
aiffelles. Pour obtenir la guérifon dans l’un & l’autre
cas, on eft obligé d’incifer ce mufcle & très-fouvent
d’en emporter une partie en côte de melon.
Le releveur-propre eft moins cdnfidérable que le
précédent. Ces trois mufcles agiffant dans le pas ,
dans le trot Ôc dans le galop , il n’y a que leur
vîteffe contra&ive qui en fafle la différence, leur
fonction étant de porter le bras en avant.
Les abaiffeurs ou rétra&eurs font, l’abaifleur proprement
dit, le large dorfal ôc le grand pe&oral.
L’abaiffeur a fon attache au bord fupérieur & poftérieur
de l’omoplate. Le large dorfal, qui eft un mufcle
affez mince, à raifon de fa largeur, recouvre une
partie du large ôc du long dentelé. Si l’on çonfidere
la rerminaifon de ces.dèux mufcles, leuf ufage paroi-
ira être de rapprocherde brasde,la poitrine-, il l’abaiffe
néanmoins, ou le porte e:i arriéré lorfqn’elle a ete
portée en avant. Ces mufcles font les principaux
moteurs quand le cheval veut reculer. Dans ce cas,
les antagonilles n’ont point d’aétion , ou air moins ;
très-peu. Le grand peaoràl, dorit la fonaion eft
à -peu - près-femblable. à celle des.deux derme?
(car il abaiffe l’épàiiie en la portant en arriéré),
eft un mufcle commun à d’épaule & au bras.
Les adduaeurs font, le (capillaire , 1 acldudeur &
le large peâoral. Ces.mufcles fervent à rapprocher
le bras en dedans dans les voltes.de la croupe au
mur /ou du dehors en dedans.
Lesÿbduaeurs fon t, le. fous - épineux, le long
abducteur Sc le court abducteur. La fonction de ces
mufcles eft d’éloigner le bras de-la poitrine , & dè i
fuivre.’fueceffivement lés adduâetirs dans les mou-
vemens de yoltes.
L’avant-bras eft fléchi & étendu par le moyen
de fept mufcles, dont deux fervent pour la flexion,
& cinq pour l’extenfion. Les fléchifleurs font, le
long ôc le court fléchiffeur. Le premier eft un mufcle
très-confidérable qui occupe la partie antérieure du
bras , & a fon attache à la partie . inférieure de
l’omoplate, à l’apophyfe coracoïde , par un tendon
très-gros. Le dernier eft,un mulcle charnu dans toute
fon étendue, qui a fon attache à la partie fupérieure
& externe de l'humérus. Ces mufcles fléchiffent
l’avant-br^s' fur le bras, dans toutes les allures. Les
extenfeurs font, le long, le gros , le moyen, lè
court ôc le petit extenfeur. Le long.extenleiir a fon
attache au bord poftérieur & fupérieur de l’omoplate.
Le gros extenfeur s’attache fupérieurement,
par une bande tendineufe, au bord poftérieur de.
l ’omoplate. Le moyen extenfeur a fon attache à la
partie poftérieure & moyenne de l’humérus. Le
petit extenfeur s’attache de même par des fibres
charnues à la partie poftérieure & inférieure de
l’humérus. La fonftion de ces mufcles eft d’étendre
le bras, ôc de remettre la jambe dans fon à-plomb
lorfqu’elle a été portée en avant : mais, en concourant
avec lés mufcles du bras , ils la portent en
arriéré.
Le genou eft étendu , fléchi, par le moyen de
trois mufcles ; favoir, deux pour la flexion & un
pour l’exténfion. Les fléchifleurs font, l’externe &
l’interne. Le premier a fon attache à la partie pof-
térieure ÔC inférieure de l’humérus. Le fécond s’attache
à la partie latérale externe Ôc inférieure de
l ’humérus. L’extenfeur a fon attache à la partie prefque
moyenne latérale externe du radius.
Le canon a quatre mufcles ; favoir, un extenfeur
& trois fléchifleurs. L ’extenfeur, qui eft affez confia
dérable , a fon attache à la partie antérieure & in-
• férieuré de l’humérus. Le tendon de l’extenfeur du
canon eft fouvent expofé à être coupé à fon infer-
t io n , dans les chevaux qui bronchent : mais cet accident
n’arrive guere que dans les chemins ferrés ;
car toutes les fois qu’un cheval tombera fur un pavé
liffe, il s’écorchera légèrement ; ce que l’on appelle
être - couronné ; parce qu’il réfulte de la cicatrice
faite.-au genou, un changement de couleur dans les
poils , .qui deviennent blancs. Ce r.’eft que quand
le cheyal tombe fur une pierre,qu?il peutfe couper
jufqu’à l’os. Les fléchifleurs fon t, le fléchiffeur &
les"deux canonniers. Le premier a fon attache à la
partie inférieure & externe-de l’humérus. Les deux
autres ’.font fitués, un de chaque côté de l’os du
canon;. L’ufage de ces mufcles eft d’augmenter i’ac-
; tion.des premiers.
Comme lé.paturon forme un articulation de charnière
plus parfaite que le genou , il eft étendu
pc fléchi* Ces mouyemens s’opèrent par l’a&ion de
deux hnifcîeS ; favoir, un extenfeur & Un fléchif»
feur. Le premier a fon attache à la partie fupérieur«
& latérale du radius. Le fécond eft un mufcle peu
charnu, dont le tendon eft très-fort» & qui s’attache
à la partie fupérieure & poftérieure de l’os du canon»
Le fanon eft cette maffe de tiffu cellulaire & de
vaiffeaux lymphatiques , fituée derrière le boulet»
Cette mafie cellulaire eft portée en haut par le
moyen de deux mufcles, qui font deux petits corpâ
charnus, un de chaque côté.
L’os coronaire eft fléchi par uh mufcle qui
lui eft propre, & étendu par un autre qui lui eft
commun , &c à l’os du pied. Le fléchiffeur a fort
attache à la partie poftérieure & inférieure de l’humérus
, un peu dans fa face latérale. C’eft dans le
tiffu cellulaire , qui enveloppe le tendon Sc le corps
de ce mufcle , que furviennent ces nodus ou épaif-
fiffemens que l’on appelle nerferrure : ce n’eft autre
chofe qii’un tiraillement & une diftenfion de ceâ
fibres, arrives à la fuite d’un effort de ce tendon 2
ces accidens font rarement caufés par des coups
donnés avec le pied dç derrière. L’extenfeur Commun
porte l’os coronaire en avant, ainfi que le pied ,
& a fon attache à la partie inférieure latérale externe
de l’humérus, ôc à la partie fupérieure du radius.
L’qs du pied eft pprté en avant. & en arriéré par
le moyen de fix mufcles ; favoir, cinq fléchifleurs ôt
un extenfeur. Les fléchifleurs fon t, le cubital, le fléchiffeur
externe, le fléchiffeur moyen, le fléchiffeur*
interne & le radial. Le premier eft flne maffe charnue
oblongue, qui a fon attache dans la partie"concave dit
cubitus. Le fécond a fo'n attacheau même endroit que
le mufcle fléchiffeur de l’os coronaire. Le troifieme a
fon attache au-deffous du précédent. Le quatrième
s’attache au-deffous du précédent. Le cinquième èfl
un petit mufcleplat fitue derrière le radius. Tous ces
mufcles fe terminent par des tendons qui fé reunif-
fent enfemble pour n’en former qu’un feul derrière
le genou. Ce tendon eft expofé à être rompu par:
les efforts que fait un cheval, mais plus fouvent
encore , toutes les fois qu’il n’à point fon pied
d’à-plomb ; dans ce cas il fe .rompt fans effort; le
poids du corps y contribue feul : fa rupture fe. fait
toujours dans le fabot, à fon attache, ou à un demi-
travers de doigt près. Mais lorfqu’il n’y a qu’une
extenfion violente & fans rupture, il fùrvient un
gonflement tout le long du tendon ; il y a quelquefois
plufieurs nodus & quelquefois un feul. Il eft bon
de remarquer qu’entre cette extenfion ôc la nerfer-
rure, il fe trouve une différence très - grande ; car
dans la première il y a un nodus, tandis que dans
la fécondé il n’y en a point ; ôc que fouvent il y a
une raie de poil blanc; ce qui prouve une cicatrice
& par conféquent, qu’il y a eu une plaie faite par
le pied, de derrière dans cet endroit.
Des mufcles des extrémités poflérieures. Le fémur
articulé avec les os du baflin, produit un mouvement
en tous fens , c’eft-à-Üire, qu’il peut être porté-
en avant, en arriéré , en dedans , en dehors , ôc
tourné fur fon axe. Ces différens mouvemens s’exécutent
par le moyen de quatorze mufcles ; favoir,
trois extenfeurs, deux fléchifleurs, deux addu&eurs ,
( trois abdu&eurs Ôc quatre rotateurs.
Les extenfeurs font, le gros extenfeur, l’extenfeur
moyen ôc le petit extenfeur. Le premier a fon attache
à la partie antérieure ôc inférieure de la fym-
phyfe des os pubis. Le fécond prend fon attache en
devant & au-deflus du précédent. Le troifietne eft
un mufcle grêle fitué dans le corps de la cuiffe. La
fonâion de ces mufcles eft d’abaiffer la cuiffe , lorfqu’elle
a été portée en avant, ôc de la porter en
arriéré dans le reculement.
Les mufcles fléchifleurs de la cuiffe font, le grand
pfoas ôc l’iliaquç, Lç premier çft un mufçlç très»