Syfième de Diego Ujfano. Je ne puis rien dire de la
vie de cet ingénieur Efpagnol, faute de mémoires,
8c par conféquent je me bornerai à rapporter fon
fyftême de fortification, qui eft le même que celui
des autres auteurs de fa nation, qui ont écrit depuis
lui fur cette partie de l’art militaire.
Les Efpagnols ne font jamais de fécond flanc , 8c
l ’angle flanqué obtus n’eft point regardé.parmi eux
comme un défaut dans la fortification ( Voye^figure i,
planche I. Art militaire. Fortification , Supplément. )
Selon leur méthode, on donne aux demi-gorges A
C , B D , la fixieme partie du côté intérieur A D :
les flancs font égaux aux demi-gorges , 8c perpendiculaires
à la courtine, 8c les faces font déterminées
par les lignes de défenfe rafantes C E , B F.
Cette maniéré de fortifier, a le même défaut que
celle des Italiens {Voy le mot Sa rd is, Supplément.) j
excepté que le fécond flanc n’eft pas fi découvert,
puifqu’il n’y a point de fécond flanc ; mais d’un autre
c ô té , les angles flanqués deviennent extrêmement
obtus dans les polygones qui font au-deflùs de l’hexagone
, ce qu’on doit éviter avec foin, parce qu’il
faut beaucoup moins démolir pour faire une breche
dans un angle obtus , que dans un angle aigu. C’eft
ce qui a donné lieu à quelques auteurs de foutenir
que tous les angles aigus étoient bons, en quoi ils fe
font trompés, parce que l’angle trop aigu ne fauroit
réfifter au canon.
Il eft parlé de ce fyftême dans le Dictionnaire rai-
fonné des Sciences, 8cc. fous le nom de fortification d
CEfpagnole, fans en donner ni la figure, ni une explication
fuffifante ; ce qui nous a obligés d’y revenir.
Syjiême de Rofetti ou fortifications à reh ours. Do-
nato Rofetti, chanoine de Livourne, 8c profeffeur
de mathématique dans l’académie de Piémont, mérite
une place parmi les auteurs militaires , à caufe
d’une méthode de fortifier les places, qu’il publia en
1678 , en dialogue Italien. Il y a beaucoup de génie
dans fon livré ; & l’on y trouve des remarques fi ju-
dicieufes touchant les fortifications , que j’ai cru devoir
donner fon fyftême dans un ouvrage deftiné à
tranfmettre à la poftérité les découvertes utiles.
L’auteur intitule fon fyftême Fortifications d rebours,
tant parce que l’angle rentrant de la contre-
efearpe eft vis-à-vis l’angle flanqué, que parce qu’il
prétend qu’on doit l’attaquer à rebours des autres,
comme je dirai ci-après.
Pour fa conftruélion, fuppofons un o&ogone, dont
le côté intérieur A B ,{bit de 180 toifes, figure 2 ,
planche 1. Art militaire. Fortification, Supplément.
Après avoir prolongé les rayons indéfiniment, &
élevé fur le milieu des côtés des perpendiculaires indéfinies
en-dehors, on divife le côte A B en ûx parties
égales, dont on en donne une à chaque demi-
gorge. Les flancs font perpendiculaires à la courtine,
& égaux à la fixieme partie du côté intérieur. Les
lignes de défenfe font toujours rafantes, & déterminent
jes faces. Sur les deux extrémités de la courtine,
on prend 12 toifes de C’ en E , 8c de D en F , 8c l’on
éleve des perpendiculaires, jufqu’à ce qu’elles coupent
les lignes de défenfe ; ce qui donne les flancs
bas avec leurs faces*
On prend fur l’extrémité des faces fupérieures,
depuis l’angle de l’ép a u le t ro is toifes ; 8c mettant
les pointes du compas, l’une au pointé, & l’autre au
point T , on décrit deux arcs en dehors , qui donnent
.le fommet de la demi-lune, fes faces font alignées
aux points S T , 8c ont trente toifes chacune:
après avoir fait de même fur tous les côtés du polygone
, on tire de l’extrémité R , de la face d’une des
demi-lunes, la ligne R Q P , qui paffant par l’angle
flanqué de l’autre, fe termine au point P , où elle
rencontre le prolongement de la ligne de défenfe du
baftion oppofé.
On prend enfuite fur la courtine la partie E V de
fix toiles : 8c après avoir tiré le côté extérieur de. la
figure, on mene la ligne V P , qui coupe le côté extérieur
au point V ,d ’où l’on tire une ligne à l’extrêr
mité de la face de la demi-lune , ce qui en détermine
le flanc. Il n’y a qu’à prendre la diftance du point N
à la perpendiculaire élevée fur le milieu de la courr
tine, & porter cette diftance de l’autre côté, pour
avoir le point d’où l’on doit tirer l’autre flanc, 8c par
ce moyen on aura tous les flancs des demi-lunes. .
Du point P on tire la ligne PM k l’angle d’épaule
de la demi-lune oppolée; 8c fi on laprolonge de l’autre
côté vers AT, elle coupera la perpendiculaire tirée
fur le milieu de la courtine au point X , de forte
qu’il n’y a qu’à porter fur tous les rayons prolongés
la diftance Z H, depuis l’angle des battions en-dehors
8c la diftance X O , fur toutes les perpendiculaires
depuis l’angle flanqué des demi-lunes, 8c tirer en-
fuite des lignes qui paffant par l’extrémité de ces dif-
tances , donneront le contour de la contre-efearpe.
Le chemin couvert eft d’environ çinq toifes ;mais
la largeur des glacis aux angles rentrans eft égale à
la longueur du flanc b as, 8c elle eft double aux angles
faillans ; ce que l’auteur a fait, afin que les faces
du baftion puiffent rafer ce glacis de tous côtés. Quelquefois
il prolonge ce glacis jufqu’à ce qu’il foitplus
bas de fix pieds que le niveau de la campagne ; 8c
c’eft ce qu’il appelle le fécond glacis après ce glacis
il ajoute un fécond chemin couvert L H.
La hauteur des faces 8c desflancs hauts, y compris
celle des parapets, eft de fix toifes au-deflùs du niveau
de la campagne, 8c celle des faces baffes, des
flancs bas 8c de la courtine, n’eft que de la moitié.
Le fofféatrois parties différentes, que l’auteur nom-
mefojféfec , foffé gayable , 8c fofféprofond (Voye{ là
figure /, planche 1. Art mi/it. Fortificat. Supplément ) .
La contre-efcarpe a trois toifes de profondeur au-
deffous du niveau de la campagne. $ur ce qiveau on
prend de A en B huit toifes: 8c après avoir partagé
la ligne A B en deux également au point C , on tiré
des perpendiculaires B E , C F , dont la première B E
eft terminée par le niveau de l’eau; la fécondé C F ,
defeend quatre ou cinq pieds plus bas, 8c l’on tire
enfuite la ligne DE F G , dont la partie O E eft le
foffé fec; la partie E F , le foffé gayable ; 8c la partie
F G , le foffé profond. Il n’importe pas que la ligne
O E F G foit en ligne droite ou non ; ce qui peut arriver
félon le niveau de l’eau, 8c le pied de la contre-
efcarpe peut être creufé plus bas, jufqu’à ce qu’on
ait huit ou neuf pieds d’eau tout au moins.
Le chemin couvert eft élevé d’une toife au-deflùs
de l’horizon, 8c la hauteur des demi-lunes par-deflùs
le fond du foffé, eft d’environ quatre ou cinq toifes
8c demie. L’auteur les joint aux faces fupérieures des
baftions par une muraille qu’il appelle chemin des rot1-
des, parce qu’on peut paffer deflùs pour faire la ronde
dans les demi-lunes. Il prétend par-là diminuer
le nombre des fentinelles qu’il place feulement aux
angles flanqués , 8c fe donner une place devant les
courtines pour y loger des troupes auxiliaires qu’il
ne pourroit loger dans la ville,outre que les défer-
teurs ne trouveroient pas fi facilement le moyen de
s’évader ; mais en cas d’un fiege, il feroit abattre
fes murailles du côté desiattaques, afin qu’elles n’em-
pêchaffent point la défenfe des flancs bas.
II ajoute dans le foffé deux fauffes braies : la première
, qui eft la plus proche du foffé gayable, eft
enfoncée en terre à fix pieds de profondeur , 8c fa
largeur eft de trois toifes : la fécondé, qui eft au niveau
du foffé fec , eft éloignée de trois toifes de la
pointe du baftion ,.8c, eft couverte d’un foffé formé
par les terres qu’on a tirées* de la premierç. Enfin ,
✓ l’auteur
l ’ a u t e u r p r o p o f e u n r e t r a n c h e m e n t d a n s l a d em i -
l u n e Y ; m a is c e r e t r a n c h e m e n t n e f e f e r o i t q u e d a n s
l e b e f o i n , 6 c l ’o n e m p l o i e r o i t p o u r f e s f a c e s l e s t e r r
e s q u e l ’o n ô t e r o i t a u x f l a n c s .
S a c o n f t r u é t i o n v a r i e d a n s l e s a u t r e s p o l y g o n e s ,
p a r r a p p o r t a u x d i f f é r e n t e s d im e n f i o n s . V o i c i l e s d i f -
r e n s n o m s q u e l ’ a u t e u r d o n n e a u x l ig n e s d o n t i l f e f e r t .
L a l i g n e C E s ’ a p p e l l e l'aile du baftion: l a h a u t e u r
d e f o n r em p a r t e f t d o u b l e d e c e l l e a e l a c o u r t in e .
L a l i g n e E V s ’ a p p e l l e aile de la courtine, p a r c e
q u ’e l l e d é c o u v r e l e p o i n t d e l ’ a g g r e f l e u r .
L a l i g n e R Q s ’ a p p e l l e ligne fixe ; p a r c e q u ’ e l l e f e
t i r e t o u jo u r s ' d e l a m ê m e m a n i é r é d a n s t o u s l e s p o l
y g o n e s , e x c e p t é d a n s l e q u a r r é .
L e p r o lo n g e m e n t Q P , d e c e t t e l i g n e , s ’ a p p e l l e
la ligne direürice.
L a l i g n e P H K s ’a p p e l l e Æg/ze variante, p a r c e q u ’ e l l e
n ’ e f t p a s t o u j o u r s l a m ê m e q u e l a l i g n e d e d é f e n f e ,
8c q u ’ e l l e f e t e rm in e t a n t ô t à l ’ a n g l e d u f l a n c ; t a n t ô t
p lu s b a s , v e r s l a c o u r t in e ; 8 c t a n t ô t p lu s h a u t , f é l o n
l e s d i f f é r e n s p o l y g o n e s .
L a l i g n e P A’' s ’ a p p e l l e la troijîcmc concurrente;
p a r c e q u ’ e l l e c o n c o u r t a v e c l a l i g n e Æ 8 c l a l i g
n e P K.
L e p o in t P s ’a p p e l l e le point de Paggreffeur , p a r c e
q u e l ’a u t e u r p r é t e n d q u e c ’ e f t l à o ù l ’ a f l ï é g e a n t d o i t
f a i r e f o n p o n t p o u r l e f o f f é . E n f in l a l i g n e M Z P s’ a p p
e l l e la 'terminante, p a r c e q u ’o n t r o u v e l e c o n t o u r
d e l a c o n t r e - e f c a r p e p a r f o n m o y e n .
R i e n n e p r o u v e m i e u x l e g é n i e 8 c l a c a p a c i t é d e
l ’ a u t e u r q u e l a f im p l i c i t é d e f o n f y f t ê m e , q u i n e d e m
a n d e n i g r a n d e s d é p e n f e s , n i u n e f o r t e g a r n i f o n ; 8 c
q u i o p p o f e c e p e n d a n t a u t a n t , 8 c m ê m e p l u s , d e f e u
à l ’ e n n e m i , q u e l a p lu p a r t d e s m é t h o d e s l e s p lu s c o m -
p o f é e s . O n p e u t d e m ê m e l o u e r l ’ i n v e n t i o n d e f e s
f o f f é s , o ù l ’o n t r o u v e t o u t à l a f o i s l ’a v a n t a g e d e
l ’ e a u 8 c d u t e r r e i n , f a n s q u ’ i l e n c o û t e p lu s p o u r l e s
c o n f t r u i r e , q u ’ i l n ’ e n c o û t e p o u r l e s f o f f é s o r d in a i r
e s , l ’ a d r e f f e a v e c l a q u e l l e i l é l e v e f e s m u r a i l l e s f u r
l e n i v e a u d e l a c a m p a g n e ; d e f o r t e p o u r t a n t q u e l ’ e n n
e m i n ’ e n d é c o u v r e l e p i e d q u e l o r f q u ’ i l e f t f u r l a
c o n t r e - e f c a r p e . S e s d em i - lu n e s v u id e s o ù l ’a f l ï é g e a n t
n e f a u r o i t f e l o g e r f a n s a v o i r b e a u c o u p à f o u f f r l r d u
c ô t é d e l a p l a c e ; f e s f a u f f e s b r a i e s , e x e m p t e s d ’ e n f i l
a d e , 8 c t r è s - b i e n p o f t é e s p o u r d é f e n d r e l e p a f f a g e
d u f o f f é ; e n f in l e s d é f e n f e s r a f a n t e s q u ’ i l e m p l o i e ,
m a l g r é l a p r é v e n t i o n g é n é r a l e d e s I t a l i e n s p o u r l e s
f é c o n d s f l a n c s .
I I m e f e m b l e c e p e n d a n t q u e l ’a u t e u r f a i t d e u x fu p -
p o f i t i o n s , d ’ a u t a n t p lu s in t e r e f f a n t e s p o u r f o n f y f t ê m
e , q u ’ i l e n p e r d l a m o i t i é d e f a f o r c e , f i e l l e s f e
t r o u v e n t f a u f f e s . L a p r e m i è r e e f t , q u e l ’ e n n em i
é t a n t a r r i v e a u p o in t P , q u ’ i l a p p e l l e le point de
l agprejjeur, y d o i t e n c o r e e f l ù y e r t o u t l e f e u d e
l a f a c e h a u t e 8 c b a f f e d e s a i l e s d u b a f t i o n 8 c d e l a
c o u r t i n e , d e l a f a c e d ’u n e d e m i - l u n e , d u f l a n c d e
1 a u t r e , 8 c d e d e u x f l a n c s d u b a f t i o n ; l a f é c o n d é ,
q u e l ’ e n n e m i d o i t n é c e f f a i r e m e n t c h o i f i r c e p o in t
p o u r f e l o g e r f u r l a c o n t r e - e f c a r p e , p r é f é r a b l e m e n t
a t o u t a u t r e .
L a p r e m i è r e e f t é v i d em m e n t f a u f f e p a r e l le -m êm e
p u i f q u e t o u t l e m o n d e f a i t q u e l ’a f l i é g e a n t n e s ’ a v a n c
e o r d in a i r e m e n t j u f q u ’ à l a c o n t r e - e f c a r p e , q ü ’ a p r è s
a v o i r e t e in t t o u s l e s f e u x q u ’ i l a p u d é c o u v r i r d e p lu s
l o i n , 8 c q u e r i e n n ’ e m p ê c h e , d a n s c e f y f t ê m e , q u ’ i l
n ’a i t d é t r u i t d e l a c a m p a g n e l e s f a c e s h a u t e s d u b a f t
i o n ; c e l l e s d e s d e m i - l u n e s 8 c l ’ a i l e d u b a f t io n .
L a f é c o n d é p a r o î t p lu s v é r i t a b l e , p a r c e q u ’e f f e c -
t i v e m e n t o n n e p e u t b a t t r e l e s f l a n c s d u b a f t i o n K
q u e p a r c e p o i n t ; 8 c q u ’ i l f a u t m ê m e , d a n s c e f y f t ê m
e » s y a n t d e p a f f e r l e f o f f é , p o u r m o n t e r à l a b r e c
h e H , d r e f f e r u n e a u t r e b a t t e r i e a u p o i n t o p p o f é ,
P°.u j ,?ttre b a f t io n 5 8c l e f l a n c N de l a d em i - lu n e ,
q u i d é f e n d e n t l e p a f f a g e d u f o f f é . M a i s c o m m e d a n s
Tome I I I .
ces fuppofitions, chacune de ces batteries auroit à
eflùyer tout à la fois lés feux des flancs, tant du baftion
que de la demi-lune oppofée, je ne vois pas
pourquoi l’ennemi ne pourroit pas auparavant fe fer-
vir des faces de la placé d’armes de l’angle rentrant
y faire, par des coupures au glacis , qui luifervi-
roient d epaulement, deux batteries croifées qui détruiraient
les. flancs des demi-lunes, après quoi on
les tranfporteroit aux points de l’aggreffeur?
On pourroit même, 8c ceci vaudroit mieux, couper
le glacis à ces mêmes points, en forte qu’on fût
à couvert des flancs du baftion ; 8c après avoir battu
en enfilade les flancs de la demi-lune, tourner en-
luite fes batteries vers ceux de la place. Il eft vrai que
c eft un grand avantage dans cette méthode d’oppo-
ler toujours au paffage du foffé les flancs des deux
battions ; mais cet avantage eft diminué par quantité
autres défauts, qui font pour la plupart inévitables
dans cette conftruûion. Les angles de fes demi-lunes
font trop aigus, 8c ceux des baftions trop .ouverts,
CJ5 U1 « cuitela breche. Ses flancs perpendiculaires
obligent à faire des embrafures extrêmement obliques
, qui diminuent la force des merlons: les flancs
bas n ont pas affez de profondeur, par rapport aux
flancs hauts ; les uns 8c les autres font fujets à l’enfilade,
pour peu qu’on abbatte du parapet des faces
qui les couvrent; ce qui n’arriveroit pas s’il y avoir
un orillon. Enfin fes murailles élevées au niveau de
! la campagne, font fort commodes pour le mineur
qr !rpa, e facilement deffoùs, fur-tout s’il peut fe
gliflerdansla première fauffe-braie.
Syfiême de Sturm. Léonard-Chriftophe Sturm naquit
à Altorfen 1669, 8c mourut en 1710. Il excel-
loit dans toutes les parties de I’architeéture civile 8c
m .tajre: on a de lui un fyftême de fortification;
mais il ne donne ni fa conftruâion ni fes profils , parce
qu’il veut, dit-il, éprouver jufqu’à quel point on
,Peut etre fon juge. Voici comment il conftruit.
Son polygone eft un dodécagone (voyeç figure 3 ,
pl. I. Art milit. Fortificat. Suppl, j , dont le côté extérieur
eft de 160 toifes, c’eft-à-dire , égal à celui de
la petite fortification de M.de Vauban , qu’il prétend
renforcer par ce fyftême. La perpendiculaire qu’il
tire fur le milieu.du côté extérieur, 8c p a rl’c-xtrê-
mité de laquelle il fait paffer fes deux lignes de défenfe
, eft de 34 toifes ; les lignes de défenfe en ont
126 chacune ; 8c la courtine, que ces lignes déterminent
, eft de 76 ; fes faces ont 3 5 toifes, 8c fes
flancs droits en ont tout autant. Après quoi il prend
le tiers des flancs pour l’épaiffeur de l’orillon, dont
la retraite eft alignée à l’angle du baftion oppofé : 8c
après avoir prolongé fes faces d’environ dix toifes,
8c donné quatre toifes de faillie en-dehors de la ligne
de retraite, il décrit l’arrondiffement de l’orillon
à la maniéré ordinaire , de même que celui des
flancs.
Entre l’orïllon 8c la tenaille eft un petit foffé de
trois ou quatre toifes.
Les faces de la tenaille font fur l’alignement des
lignes de défenfe, 8c ont dix toifes. On trouve les
flancs en'mettant là pointe du compas fur l’angle
flanqué , 8c décrivant de l’autre un arc qui paffe par
l ’extrémité de la face de la tenaille , jufqu’à ce qu’il
rencontre l’autre ligne de défenfe, ce qui détermine
les flancs 8c la courtine.
Devant lejSfaces du baftion, eft un foffé fec de fept
toifes de largeur, 8c enfuite une fauffe-braie , beaucoup
plus large à l’angle flanqué qu’àcelui de l’épaule.
Pour la décrire on prolonge la capitale du baftion
en-dehors jufqu’à trente-fept toifes , 8c l’on tire des
lignes aux extrémités des courtines oppofées ; après
quoi on met la pointe du compas fur l’angle flanqué
oppofé , 8c on décrit un arc qui paffe par l’angle^de
l’épaule, 8c qui fixe la longueur des faces de la
M' '