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ôn&ueufe & fertile ; mais auffi dans un bon fol eft-
elle fujette à périr l’hiver ', 8c elle y eft moins odorante.
Cette plante, qui habite les rochers , n’a tout
fon parfum que dans les terres maigres 8c feches ;
elle y réfifte mieux aux g elé es , parce que fes branches
font moins chargées d e fu c s , 8c qu’il n’émane
pas tant de vapeurs du fond du fol. C ’eft une réglé
g én érale , qu’il faut dans nos climats mettre les
plantes des pays chauds dans des terres fe che s, fi on
v eu t les aguerrir contre nos hivers ; c’eft un des
moyens de les acclimater. Les épis de fleurs bleues
des lavandes n°. i 8c z font très-jolis ; ils paroiffent en
juillet : c’efl: dans le calice que réfide l ’odeur. Le
feuillage, qui efl d’un glauque cendré, fait une variété
agréable , en l’oppofant à des verds d’un autre ton.
La Lavande n ° . 3 croît naturellement en Andalousie
: ce n’eft qu’une plante annuelle.
La quatrième habite les îles Canaries ; elle s’élève
fur une tige droite , rameufe & quadrangulaire , à
la hauteur de quatre pieds. Les feuilles font plus longues
8c découpées en fegmens plus étroits que celles
de la troifieme : leur v erd eft plus clair ; elles font
vehies : la tige nue à fleur eft plus longue. Elle eft
terminée par un grouppe d’épis de fleurs b leue s , de
même forme que celles de la lavande commune,
mais plus petites. C e tte efpece eft plus délicate
qu’aucune des précédentes. ( M. le Baron D Ë
T s c h o u d i .')
L A V A N T , ( Géogr. ) riviere d’Allemagne, dans le
cercle d’Autriche, 8c dans la baffe Carinthie; elle fe
jette dans la D e a v e , après avo ir donné fon nom à
une vallée fe r tile, ainfi qu’au bourg de La vernund,
& à l’évêché de faint André de Lavant, fuffragant de
Sa ltzbourg, 8c principauté titulaire du faint empire.
(£ > .G .)
L A V A R D IN , ( Géogr. ) bourg & château, avec un
ancien titre de m arquifat, dans le Maine, a deux lieues
de la Surthe 8c deux 8c demie du Mans. Jean de Beau-
manoir eut cette feigneurie du ch e f de fa femme ,
Marie Riboulle ; il fut le quatrième aïeul de Jean de
Beaumanoir , que Henri IV fit maréchal de France
8c chevalier de fes ordres en 1595» & en faveur duquel
il érigea la terre de Lavardin en marquifat, en
16 0 1 : fa poftérité mafeuline s’éteignit en 1703 , en
la perfonne d’Emmanuel-Henri, marquis de Lavardin
, tué à la bataille de Spire. ( C. )
L A U B A CH , ( Géogr. ) ville d’Allemagne, dans le
cercle du haut - Rhin 8c dans les états des comtes de
Solms, qui en portent le furnom. Elle eft ornée d’un
château de réfidence, 8c elle préfide à un bailliage ,
o ù fe trouve de la terre figillée. Il y a dans le bas-
Palatinat une petite v ille du même nom. ( D . C. )
L A U B A N , ( Géogr. ) v ille d’Allemagne, dans la
baffe -L u fa c e , fur la riviere de Queifs. Elle fait un
grand commerce de draps & de toiles : elle renferme
plufieurs établiffemens publics très-utiles, tels qu’hô*
p itau x, é co le s , maifon de corre âion ; mais fon hifi-
toire eft pleine des maux que lui ont fait les diverfes
guerres de la contrée. ( D . G . )
L A U C H S TÆ D T , ( Géogr. ) château , v ille &
bailliage d’Allemagne, dans la h au te -Sa x e , & dans
la principauté de Merfebourg: v in g t-n eu f villages
8c onze feigneuries en compofent le reffort, 8c d’e xcellentes
eaux minérales lui donnent de la réputation.
( O .G . )
L A V E , f. f. (Minéral. Arts médian. Couvreur.') forte
de pierre plate quife détache aifément, & qui fe tire
à découvert des carrières, dont elle forme la fuper-
fic ie ; fouvent la lave recouvre une pierre épaiffe,
quelquefois un roc v i f , 8c d’autres fois encore un
gros fable applani. On trouve des carrières de lave
dans des lieux é le v é s , à m i - c ô te , quelquefois même
jufqu’au pied des montagnes 8c dans des plaines:
prefque toute la partie de la Bourgogne qui eft con-
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nue fous le nom de bailliage de la Montagne ou de Chx-
tillon, a des carrières de lave dans les lieux les plus
élevés ; la plaine de Chanceru en eft toute couverte.
Il y en a auffi en F r a n c h e -C om té , en Champagne
8c en Lorraine. Dans toutes ces provinces on
s’en fert pour couvrir les maifons av e c d’autant plus
de pro fit, que cette efpecé de cou v ertu re , qui coûte
p e u , eft très - folide.
A la fuite de Y Ar t du Couvreur, décrit par M.
Duhamel du Monceau , on trouve un Traité de la
couverture en lave, par M. le marquis de Courtivron.
Après avoir donné la conftruéHon des couvertures
en chaume, en tuile , en ardoife 8c en bardeau,
tant au mot Couverture dans le Diction, raif. des
Sciences, & c . qu’à Y article COUVREUR dans ce Suppl.
il eft à propos de traiter ici de la couverture en lave .
pour ne rien omettre de ce qui concerne les différentes
efpeces de couvertures, 8c completter l’art
du couvreur. Nous fuivrons le Traité de M. de Cou rtivron
en l’abrégeant.
La lave fe tire des carrières en tables plus ou moins
grandes, avecune épaiffeur différente ; mais le tireur
les réduit à un pied , dix-huit p o u c e s , ou deux pieds
de longueur tout au plu s , fur autant de largeur 8t
ne lui laiffe jamais plus d’un pouce d’épaiffeur: elle
peut s’employer avec quatre à cinq lignes d’épaiffeur
8c toutes les autres dimenfions intermédiaires. A u
fortir de la carrière, on la difpofe par petits tas
arrondis, rangeant les luves irrégulièrement les unes
furies autres, 8c laiffantun vuide au milieu pour que
le foleil 8c l ’air les faififfent 8c les fechent plus aifément.
La charpente des couvertures en lave doit être auffi
forte 8c conftruite de la même maniéré que celle des
couvertures en tuile ( Voye1 Tuile 6* Couverture
dans le Dict. raif. des Sc. 8cc, ) , av e c cette
différence pourtant, qu’on ne donne à la hauteur de
l’aiguille de. la ferme que la moitié de la largeur du
bâtiment: fi la charpente avo it plus de ro id eu r , les
laves y tiendroient moins folidement. T ou s les bois
doivent en être choifis 8c d’un fort équarriffage. Les
chevrons ne doivent pas être efpacés de plus d’un
pied ou quinze pouces. L ’efpece de latte qu’on
emploie pour la couverture en lave , confifte en
brins de chêne de d ix , d ou z e , quatorze ou quinze
pouces de circonférence par le pied , 8c de douze à
dix-h uit pieds de long. Le charpentier après les
avoir fuperficiellement équarris de deux faces , les
fend dans toute leur longueur; le rond ainfi divifé
forme deux lattes; il les attache en travers fur les
chevrons avec des clou s , ou plus ordinairement avec
des chevilles , à la diftance de trois pouces 8c demi
l’un de l’au tre , ayant attention que les bouts des
lattes portent toujours fur la muraille du pignon 8c
fur les chevrons, fans jamais porter à v u id e , ce qui
attireroit tôt ou tard la ruine de la couverrure.
La lave fort brute des mains de l’ouvrier qui la tire ,
& o n ia tranfporte en cet état au pied des maifons
qu’elle doit couvrir. Elle eft alors d’une forme irréguliere
; c’eft le couvreur qui la taille av e c une efpece
de petite hachette ou hachotte non tranchante, dont
le côté oppofé a la forme d’un marteau affez fo rt
pour caffer les bavures 8c abattre les angles des laves.
inégales. Le couvreur ne taille à terre que les plus
épaiffes qu’il doit employer directement fur les murailles,
8c qu’il appelle gouttières 8c doubles gouttières :
il leur donne une forme à-peu-près quarrée; il ne
taille de ces laves épaiftes qu’autant qu’il en faut pour
faire deux rangs , chacun de la longueur du bâtiment,
pour chaque muraille. Il taille les autres fur la charpente
même du to u t , avec le même inftrument. La
lave fe monte de main en main av e c une échelle le
long de laquelle il y a autant de manoeuvres qu’il en
faut pour atteindre depuis le ras de laves au pied du
bâtiment
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bâtiment jufqu’au faîte. Un couvreur les choifit en
bas , 8c les donne au manoeuvre qui le luit &c elles
paffentde main en main jufqu’à un fécond couvreur qui
les reçoit fur le toît & les p o fe , fa v o i r , les gouttières
8c doubles gouttières fur la muraille, 8c les autres entre
deux lattes, de rang en rang jufqu’au fa îte , de maniéré
qu’elles y foient affujetties, & ayant fesih de
charger également les parties oppofees de la charpente
, de peur qu’un côté plus chargé iH fît reculer l’autre.
Comme les mur§ bien faits ont toujours un talut
infénfible, il faut que le toît avance, pour les garantir
de la pluie 8c de la neige. Pour cet effet le couvreur
commence par mettre fur la muraille la double gouttière
ou arriéré • gouttière , qu’il avance de trois à
quatre pouces au-delà du bord du m u r , 8c fur cette
arriéré - gouttière il pofe la gouttière en l’avançant
auffi le plus qu’il peu t, fans qu’elle rifque de tomber,
de forte que l'arriéré - gouttière fert de bras d’appui
à la gouttière même. Le couvreur aligne la double
gouttière 8c la gouttière au moyen d’un cordeau parallèle
au mur tendu par deux bâtons ou fiches de
f e r , fixés aux deux extrémités de la muraille. Quand
le couvreur a pofé fes gouttières, 8c employé fur
la muraille deux rangs des laves les plus épaiffes, il
garnit les rangs fupérieurs jufqu’au faîte avec les
laves qui font entre les lattes ; il les taille à mefûre
av e c la hachotte ou le marteau, il aligne les rangs
parallèlement au premier tiré au cordeau, ayant
loin que le joint de deux laves tombe toujours fur
le milieu, à-peu-près, de la lave inférieure, 8c couvrant
chaque rang avec une petite retraite de deux
o u trois pouces. La lave, fë met à plat fur les lattes,
elle y tient par fon propre po id s , chaque rang eft
arrêté par le rang fupérieur qui pefe fur lui. La couverture
fe termine au faîte par deux rangs de lave,
miles à plat fur la réunion des deux côtés du couvertJ
au moins c’eft ainfi que fe fait le faîtage des grangw
8c des maifons des payfàns. Les particuliers plus
foigneux de la confervation de leurs bâtimens y
mettent des faîtieres de tuile comme aux couvertures
en tu ile, 8c les affujettiffent en les pofant fur un bon
lit de mortier ; d’autres font lés faîtieres de pierres
de taille larges de huit ou dix pouces, 8c groffiére-
ment arrondies ; cette façon eft peut-être la meilleure
dans les lieux oû'la pierre de taille eft à bon marché.
Les' laves qui couvrent les pignons doivent avancer
de quelques pouces comme les gouttières.
Cette couverture en lave eft peu coû teufe , elle
réfifte à toutes les intempéries de l’a ir , 8c l’on en a
vu durer jûfqii’à près de quatre-vingts ans, fans avoir
eu befoin de réparation.
LA V E L IN E , Aquilinia, ( GéogY. ) village chef-
lieu d’un ban du duché de Lorraine dans la V ç fg e ,
diocefe de T o u l , bailliage de Bruyères dont il eft
éloigné d’une lieu e , 8c trois de Sa in t-D iez , entre la
.Vologne 8c le Neuffé.
Les habitans ayant rendu des' fervices importans
au duc René I I , pendantfes guerresavec Charles duc
de Bourgogne, 8c ayant pris, enfuite défendu cou-
rageufement le château de B ruy ère s , ce prince leur
accorda , en 14 7 6 , des privilèges confîdérables. On
appelle encore aujourd’hui leurs defeendafts, réduits
à un très - petit nombre, gentilhommes de Laveline.
Ils tranfmettoient les privilèges, non - feulement aux
mâles de leur poftérité, mais encore par les filles dont
les maris devenoient gentilshommes de Laveline; mais
le roi Staniflas , par deux arrêts de 1734 & 1743 , â
ordonné que les feuls defeendans par mâles joui-
roient de ces privilèges; mais que les maris des filles
n’ en jouiroient que pendant leur v ie . Exp illi, D i 3.
des Gaulesi ( C. )
LAU IN G EN , ( Géogr. ) ville d’Allemagne dans le
duché de Neub ou rg, aux frontières de Souabe & de
B a v iè re , fur le Danube. Elle eft fort ancienne. Les
Tome IIJ*
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Romains ÿ àvbient établi une co lo n ie , qui fe fouiint
long-tems. Dans les derniers fiecles, elle a eu un
gymnafe fameux, mais dont on ne parle plus. C ’eft
le che f-lieu d’un bailliage. ( D . G .')
LAVINIE,.(M>^.)fille uniquede Latinüs, roi dit
Latium , 8c de la reine Amate. Héritière du royaume
de fon pere , elle fie VOyoit l’objet des voeux de plufieurs
princes dé l’Italie; mais les dieux, par d’ef*
frayans prodiges, s ’oppofoient à leur alliance. Urt
jour que la princeffe, à côté de fon pere, faifoit un
la cri fie e & bruloit des parfums fur l ’au te l, le feu prit
à fia belle chevelure. T ou te fa coëffure, ornée dé
perles, fut en proie à la flamme, qui bientôt s’attachant
à fies habits, répandit autour d’elle une pâle
lumière, 8c l ’enveloppa de tourbillon de feu 8c de
fumée , dont tout le palais fut rempli. Cet,accident
caula un grand effroi. Les devins augurèrent dè'-là
que la princeffe auroit une brillante deftinée ; mais
que fa gloire feroit fatale à fon peu ple , qui auroit à
foutenirpour elle une guerre funefte. Le ro i, pour
s’éclaircir fur le fort de la princeffe, alla confulter
l’oracle de Faune, qui lui fit entendre ces mots:
« G a rd e -to i, mon fils , de marier ta fille à aucun
» princedu Latium: bientôt il arrivera des étrangers;
» dont le fang mêlé avec Je n ô tr e , élevera jufqû’aii
» ciel la gloire de notre nom ». C ’étoit Enée 8c les
T ro y en s qui vinrent aborder en ce tems-là fur ies
côtes du Latium. T urnu s , roide sRu tu le s, 8c neveu
de la re in e , difputa à Enée fa conquête ; mais là mort
de ce rival affura au prince T ro y e n la poffeffion dë
Lavinie 8c de fon royaume. Lavinie devenue v euv e
d’Enée , 8c voyant fon trône occupé par Afcagné, fils
d’Enée 8c de Creiife , eut peur que ce prince n’atfen-
tat à fa vie , afin de s’afl’urer la couronne des Latint;
Dans cette penfée, elle s’alla cacher dans des forêts ;
oîi elle accoucha d’un fils qui p r it, à caufe clé c e la , le
nom de Sylvius. L ’abfenee de Lavinie fit murmurer le
peuple contre Afcagne, qui fie vit obligé de faire chercher
fa b e lle -mere , & de lui c éd e r, à elle & fon fils';
la ville de Lavinium. Après la mort d’Afcagne, le fils
de Lavinie monta fur le trô n e , 8c le tranfmit à fes
fucceffeurs, tandis que les defeendans d’Afcagné
n eurent que la charge de fouVerain pontife;
LAUMELLINE ( l a ) , Géogr. Ge pays le plus
fertile » p eu t-ê tr e , de tout le Milanez pour les plantations
de r iz , régné tout le long des rives du P ô ,
qui le fépare en deux parties 8c s ’y trouve enclavé
entre le Pavéfan & l e Montfèrrat. L e nom de Laumefc
line lui a été donné à caufe d ’une ancienne v ille de
l’Infubrie, que Pline appelle Laumellum, 8c qu’on
trouve citée dans Ptolomée, fous le nom de Gaü-
mellum ; 8c dans Y Itinéraire d’Antonin , fous celui
de Laumellô. Cette ancienne ville n’eft plus aujourd’hui
qu’un v illa g e , qui a retenu le nom de Laurntllo.
Les deux villes principales de la Laumelline font
Mortare 8c Valence.
Mo rtare, belle v ille , grande & bien peu plée , eft
fituée fur la petite riviere d’Albania, tout près de
Cofal. C ’eft dans la plaine de Mortare, qui n’eft.plus
aujourd’hui qu’une r iv ie re , que Charlemagne, fui-
vant le récit dp Godefroi de Vite rbe , célébré hifto-s
rien du XIIe fiecle, remporta la virioire qui le rendit
maître de D id ie r , dernier roi des Lombards, 8c qui
lui affura la conquête de toute l ’Italie.
Valence eft aujourd’hui la capitale de la Làuméilinej
8c forme une v ille tr è s -b e lle , & très-fortifiée. Elle
eft fur une montagne près du P ô , 8c cette fituation
la rend une place d’armes fort importante. Ces deux
villes furent cédées au roi de Sardaigne en 1^07, par
l’empereur Jofeph I , & la poffeffion lui en fut affua
rée pour toujours; par letrait,é d’Ü trè ch t, en 17 14 ;
m û 1 ' . ,
§ LA U R IE R , ( Bot. Jard. ) ën latin iaurus , eft
ànglais bay-tree, en allemand lorbeerbàüm.
X X x x