il nous refte parmi les poëfies d’Homere un recueil \
'd’hymnes en l’honneur des dieux. (S)
H y m n e de Caßor, (Mufiq. des anc.') Les Lacédér
moniens , en allant au combat, jouoient fur la flûte ,
un air qu’ils appelloient cafioreum melos. Quelques
auteurs prétendent que ce fat Caftor lui-même qui ;
l’inventa, 6c que t ’eu d’oîi lui vient fon nom ; d’autres
veulent que Minerve ait inventé Yhyrnne de
Caftor, 6c que Cet air fervit au commencement à
danferla pyrrhique. (F . D. C.)
HYPATÈ-HYPATON , (Mufiq. des anc.) c’étoit
la plus baffe corde du plus bas tétracorde des Grecs,
& d’un ton plus haut que la proflambanomene. Voye^
H Y P À T E , (Mufiq.) Dicl. raif. des Sciences , ÔCc. (<£)
Hy p a t e -Meson , ( Mußq. des anc.) c’étoit la plus
baffe corde du fécond tétracorde, laquelle étoit aufti
la plus aiguë du premier, parte que ces deux tétra-
cordes étoient conjoints. Voye{ H y p a t e , (Mußq.)
Dict. raif. des Sciences , 6cc. (51)
HYPERBOLE, f. f. {Belles-Lettres.) \dhyperbole
ne doit être fenfible que pour celui qui écoute, ôc
jamais pour celui qui parle ; 6c c’eft dans ce. fens-là
que Quintilien a dit qu’elle devoit être, extra fidem,
non extra modurn. Toutes les fois quel’exprefîion dit
plus que l’on ne doit penfer naturellement, elle eft
faufle; elle eft jufte toutes les fois qu’elle n’excede
pas l’idée qu’on a , ou qu’on peut avoir. C’eft dans
cette vérité relative que confifte la précifion de l’hyperbole
même ; car il n’y a point d’exception à cette
regle que chacun doit parler d’après fa penfée, 6c
peindre les chofes comme il lès voit. Celui qui fou-
piroit de voir Louis XIV trop à l’étroit dans le Louvre
, & qui difoit pour fa raifon :
Une f i grande Majefié
A {.rop peu de toute la terre ;
le penfoit-il ? pouvoit-il le penfer ? C’eft la pierre
de touche de Y hyperbole.
C’eft une maxime bien vraie en fait de goût, qu’o/z
affoiblit toujours ce que l ’on exagéré ; mais exagérer
dans ce fens-là , veut dire , aller au-delà, non de la
vérité abfolue, mais de la vérité relative. Celui qui
exprime une choie comme ilia fent n’exagere point,
il rend fidèlement fon fentiment ou fa penfée ; l’objet
qu’il peint, n’a pas tous les charmes qu’il lui attribue
, le malheur dont il eft accablé n’eft pas aufti
grand qu’il fe l’imagine , le danger qui menace Ton
ami, fa maîtreffe, ce qu’il a de plus cher, n’eft ni
aufti terrible, ni aufti preffantf qu’il le croit, mais ce
n’eft pas d’après la réalité jnême , c’eft d’après fon
imagination qu’il les peint ; 8c pour en juger d’après
lui 6c comme lu i, on fe met à îa place. Ainfi , dans
l’excès de la paflion, Yhyperbole la plus infenfée eft
elle-même l’expreflion de la nature 6c de la vérité.
(M . M a r m o n t e l .)
HYPERBOLÉIEN, {Mußq. des anc.) nome ou
chant de même cara&eré que l’hexarmonien. Voye£
H e x a r m o n ie n , ( Mufiq.) Suppl, ( i 1.)
HYPERBORÉENS, {Géogr. Hiß.) Les anciens
peuples du monde formèrent quatre divifions, les
Scythes** les Ethiopiens , les Celtes 8c les Indiens ;
8c comme le globe étoit divifé en cinq zones , on fe
perfuadoit qu’il n’y avoit que les deux tempérées
qui puffern avoir des habitans : c’étoit une opinion
générale que les zones froides condamnées à la ftéri-
lité refufoient tout aux befoins de I’hômme , 8c que
la zone torride defféchée par les rayons brûlans du
foleil n’étoit qu’une cendre aride & une vile pouf-
fiere. Quand les befoins d’opinion eurent donné
naiffance au commerce, l’audace des navigateurs
fembla reculer les bornes du monde , & ce fut dans
l’Europe que fe firent les dernieres découvertes. Le
tiers en étoit à peine connu du tems de Cicéron, 8c
ce ne fut que fous le régné de Titus qu’on fut affuré
que la Grande-Bretagne étoit une île.
L’hiftoire ne fait mention des Hyperboréens que
cinq cens cinquante ans avant l’ere chrétienne, 6c ce
nom fut commun à tous les habitans du nord de l ’Europe.
D ’abord on appella Hyperboréens les peuples
qui habitoient autour des Alpes 8c fur les,, rives du
Danube , parce qu’on les regarda comme les plus
feptentrionaux : on leur donna le nom à’Hyperboréens
, parce qu’on étoit perfuadé que le vent Borée
fortoit des Alpes, 8c que par leur pofition au-delà
de ces montagnes , ils n’étoient point expofés à fes
ravagés : mais lorfque les peuples du midi & de
l’orient eurent pénétré dans l’Efpagne , les Gaules
8c la Germanie, ils éprouvèrent que le vent Borée
y étoit encore plus rigoureux que dans les pays d’oit
ils étoient partis. Ainli il fallut corriger les erreurs
des anciens qui avoient placé les Hyperboréens fur
les bords du Danube & dans le voifinage des Alpes,
qui comprenoient alors les montagnes de la No-
ricîe 8c de la Vindélécie, aujourd’hui la Bavière
6c la Suabe. Il eft à propos d’obferver ici qu’on
donnoit alors le nom d’Alpes à toutes les montagnes.
La rencontre du"vent Borée qui fouffloit dans ces
régions, obligea de reculer les Hyperboréens dans la
Scandinavie , dans le nord de l’Allemagne 8c dans la
Mofcovie qui étoient alors inconnues, ou dont on ne
foupçonnoit que l’exiftence. Chaque nouvelle découverte
les déplaçoit 8c faifoit donner leur nom à
des peuples plus avancés vers le Nord. Enfin on les
tranfporta fous le pôle arâique 8c dans le fond de la
Mofcovie, 8c nous défignons aujourd’hui par le nom
$ Hyperboréens les habitans du Spitzberg , qui paffe
pour le pays le plus froid du monde, le Groenland,
la Nouvelle-Zemble, où il ne croît point d’arbres
fruitiers , la terre de Jeffo, & généralement toutes
les nations voifines des pôles. *
Ces différens peuples étoient trop éloignés îes
uns dçs autres pour avoir de moeurs uniformes. Mais
malgré cette différence, on apperçoit certains goûts
8c certains ufages qui font reconnoître l’identité de
leur origine ; tous n’habitoient que dans d’épaiffes
forêts, 8c ils regardoient les maifons comme des
cachots faits pour des efclaves 8c des criminels. Bornés
dans leurs befoins, ils vivoient des produélions
de la terre fans fe donner la peine.de la cultiver. Ils
ne connoiffoient ni les tourmens de l’ambition, ni
les inquiétudes de l’avenir ; comme il y avoit peu de
crimes, il y avoit peu de loix. Ils étoient trop igno-
rans pour fe former une religion digne de fon auteur.
Le foleil étoit le principal objet de leur culte: le.fimu-
lacre de leur Apollon n’étoit qu’une colonne fimple
8c fans art. Leur frugalité prolongeoit leurs jours
jufqu’à une extrême vieilleffe ; mais lorfque les années
les condamnoient à vivre dans les douleùrs, ils
aimoient mieux fe donner une mort volontaire que
de confentir à perpétuer leur fupplice. Le moment
où ils quittoient la vie étoit pour eux un triomphe
8c pour les autres un jour d’allégreffe publique;
après avoir régalé leurs parens 8c leurs amis, ils fe
couronnoient de lauriers, 8c, fuivis de la multitude
qui marchoit en danfant 8c en chantant, ils alloient
fur le fommet d’une montagne d’où ils fe précipi-
toient gaiement fur un rocher.
Plufteurs peuples Hyperboréens, à l’exemple des
Scythes dont ils étoient defcendus, fe nourriffoient
de chair crue qu’ils faifoient mortifier fous la Celle
de leurs chevaux ; cette coutume s’eft perpétuée
chez quelques hordes tartares. Leur boiffon la plus
délicicufe étoit le lait 8c le fang de cavale mêlés en-
femble : c’étoit à cheval qu’ils prenoient leurs repas,
qu’ils délibéroient des affaires publiques 8c qu’ils fe
ïivroient au fommeil ; l’habitude d’êtfe perpétuellement
à cheval leur faifoit perdre l’ufage des jambes.
On préfume que c’eft ce qui a donné naiffance à la
fable des centaures qu’on repréfente demi-hommes
& demi-chevaux. La poligamie étoit en ufagè, non
parce que le befoin du climat la prefcrivoit, mais
parce que ce peuple ne reconnoiffoit pour loix que
fes goûts 8c fes perichans. Leur corps endurci par le
frojS, fupportoit fans s’affoiblir toutes lès fatigues
de la guerre. Leur armée n’étoit compoféê que de
cavalerie. Leurs femmes aufti belliqueufes* les fui-
voient à la guerre 8c les fecondoiént dans les combats.
Une fille n’obtenoit le privilège de fe marier
qu’après avoir tué un ennemi : alors on là croÿoit
digne de donner des défenfeurs à fon pays, comme
elle favoit le délivrer de fes oppreflëurs. ( T—N.)
HYPER-HYPATE , ( Mufiq. ) Boëce dans fon
traité de Muficâ, appelle ainfi la corde ajoutée aux
deux tétracordes, pour former l’ennéacorde, oü
fyftême de neuf cordes complet ; elle étoit immédiatement
au-deffus de l’hypate, 8c c’eft l’origine de
fon nom. Il paroît au refte que Yhyper-hypate & la
proflambanomene étoient une feule 5c même corde,
ainfi que le prétend 'Wallis dans fon Appendice aux
harmoniques de Ptoloméé. Voyt^ ProslaMBAno-
MENOS, ( Mufiq.) Diction. raif, des Sciences, 8cc.
( F. D . C. )
HYPERMESE, ( Mufiq. des anc. ) La même corde
que celle qu’on nomme ordinairement lyckanos-
hypaton. Voyei LYCHANOSv, ( Mufiq. ) Dicl. raif.
des Sciences, 8ce. ( F .D .C . )
HYPERTONIDE, {Mufiq. des anc.) Polluxfem-
ble indiquer (Onomafi. liv. IV , ckap. $.) qu’il y avoit
autrefois un mode hypertonide. ( F .D .C . )
§ HYPOCAUSTE, ( Antiq.) Si le recueil qui
pour titre , Pittute antiche d'Ercolano, 7 vol. in-foL
eût été fait par des perfonnes un peu plus favantes,
attentives 6c moins économes, nous aurions actuellement
une defcription exafte des hypocaufies, des
bains en un mot, de tout ce qui concerne les ufages
des anciens Romains ; nous faurions s’il eft vrai
qu’ils faifoient circuler fous le pavé des appartemens
les cheminées des hypocaufies qui étoient deftinées
à échauffer le tepidarium, ÔC nous comprendrions
exactement la defcription de Yhypocaufie que Vi-
truve Pline le jeune 6c Baccius, de ternis, nous ont
donnée.' A l’égard des ufages modernes des hypocaufies,
nous favons que depuis long-tems les Ruffes
emploient des cheminées obliques, horizontales,
parallèles qui parcourent le parterre fous le pavé
de leurs théâtres, 6c que depuis quelques années on
a introduit cet ufage en Hollande 6c en France, pour
échauffer la falle des fpeCtacles. Mais nous ne devons
pas laiffer ignorer au leCteur que ces cheminées font
très-dangereufes ; il faut qu’un ramoneur les nettoie
annuellement, en les parcourant avec foin intérieurement.
Les Ruffes donnent à ces cheminées plu-
fieurs ouvertures qui vomiffent la chaleur dans l’appartement.
Cette pratique qui feroit vraifemblable-
ment exceflivement dangereufe chez nous, eft beaucoup
moins nuifible en Ruflie ; l’on n’y redoute pas
l’air fec mêlé de feu 6c d’un peu de fuie de cheminéé.
Il eft évident que l’on pourroit faire circuler dans
des tuyaux une colonne d’air extérieur autour d’un
poêle ou d’un hypocaufie, 6c qu’enfuite on pourroit
faire vomir cet air dans les différentes chambres d’un
appartement : mais dans ce cas, on devroitobferver
d’employer des tuyaux de terre verniffée en-dedans,
parce que M. Étienne Haies a démontre dans fa Statique
des Végétaux y que l’air qui circule^ dans des
tuyaux de métal échauffé, eft toujours nuifible pour
la fanté. Depuis quelques années l’on éleve àu-deffus
des poêles un petit maflif de pierre , autour duquel
on fait circuleren fpirale' le tuyau de la cheminée qui
Tome I I I ,
eft formé par des briques réunies par le moyen du
mortier. En 1 7 7 1 , l’on a réfléchi que l’air fec 6c
chaud des poêles étoient mal-fain ; l’on a imaginé
de chauffer les appartemens par un poêle qui exhalât
nn peu d’humidité ; on les nomme poêles à vapeursi
quelques perfonnes fe contentent de mettre une af-
fiette pleine d’eau près de leurs poêles ; l’humidité
qui s’évapore peu-à-peu rend l’ufage des poêles
moins dangereux ( Voye^ l'article Poele, Suppl. ).
Les Grecs modernes fuivent l’ufage ancien pour
échauffer leurs appartemens ; ils ont très-peu de
cheminées, ôc fe bornent, ainfi que les Italiens, à
mettre dans chaque chambre, pendant la rigueur de
l’hiver, un brader fur un grand trépied portatif.
A l’égard des hypocâu.fies * çonfidérés par rapport
aux arts pour épargner le bois 6c pour faire bouillir
avec facilité les chaudières des teinturiers, on fait
aftuellement circuler la flamme en ligne fpirale autour
de la chaudière qui eft fixée dans la maçonnerie.
Les chymiftes ont imaginé l’athanor 6c des
fourneaux à cheminée horizontale ou circulaire qui
leur procurent le moyen de faire quantité de préparations
à la fois 6c fur le même-Teu. ( V. A. L. )
§ HYPOGASTRIQUE & HONTEUSE ,(Anat.)
Il ne paroît pas convenable de féparer ces deux articles
, les vaiffeaux honteux n’étant que des branches
des vaiffeaux hypogafiriques. Cet article du Diction,
raif. des Sciences y eft tiré de Winflow, qui dans l’hif-
toire de ces vaiffeaux n’a pas exprimé la nature. Il a
méconnu la véritable origine de l’artere honteufe,
( du pénis ) ; il à fi mal défigné l’artere ifchiadique
6c la glutée, qu’on ne peut pas les reconnoître. C ’eft
fans vouloir déroger au mérite de cet excellent ana-
tomifte, que nous faifons cette remarque. L’intérêt
de la vérité l’exige, il eft vrai que ces vaiffeaux placés
dans une cavité profonde , font bien difficiles à
fuivre. Le feul moyen que j’aie trouvé praticable
dans l’adulte, c’eft de couper la plus grande partie
des os du baflin pour fe faire jour d’un côté, & pour
préparer les vaiffeaux de l’autre, après les avoir in-
jeâés. Dans l’enfant ils feroient aceeflibles, mais
alors les branches qu’ils envoient aux parties de la
génération, font trop petites, 6c la defcription feroit
imparfaite, fur-tout dans les veines. Avec bien de la
patience, je fuis venu à bout de dégager tout le fylic-
me des organes de la génération dans une femme ,
avec les arteres 6c- les veines injeftéês.
L’aorte fe divife en deux branches, lorfqu’elle a
gagné le corps de la quatrième vertebre des lombes :
elle ne couvre pas la veine-cave, mais fa branche
iliaque droite paffe devant la veine iliaque gauche.
La veine-cave ne fe partage que fur le cartilage qui
eft entre la quatrième 6c la cinquième vertebre dés
lombes. Il y a quelque variation dans ces mefures.
L’artere iliaque commune paffe le long du bord,
du baflin, pour fe rendre au fémur. Quand elle à
atteint Iè cartilage, qui eft entre la derniere vertebre
des lombes & la première de l’os facrum, elle
donne naiffance à l’artere hypogafirique , dont nous
allons donner la defcription, & qui eft en tout fens
une des principales arteres du corps animal.
Dans le foetus c’eft elle qui eft le tronc de l’iliaque
commune, elle eft alors quatre fois plus groffe que
ta fémorale, qu’on appelle iliaque externe t tant qu’elle
fuit le bord fupérieur du baflin. Elle forme dans le
foetus un grand arc, 6c revient fur elle-même le long
de la veflie urinaire pour aller au nombril ; c’eft-là
véritablement alors l’artere ombilicale qui naît de
> Faorte. De la convexité de cet arc, eüe fournit le9
branches que l’artere hypogafirique continue de donner
dans l’adulte ; mais dans celui-ci elle n’eft plus
qu’une petite artere, qu’on a prife pour un ligament,
mais qui cependant çonferve une cavité le long de la