M E L
rencontre d’ Abraham, v iäo rieux de Chodo rlahonior,
jufques dans la vallée d eS a v é ; il le b é n it, & . félon
l ’explication des pe res , il offrit pour lui le pain & le
v in en facriffce au Seigneur. Gen. xiv. /^.Abraham
voulant reconnoitre en lui la qualité de prêtre
du Seigneur, lui offrit la dîme de tout ce qu’il avoit
pris lur l’ennemi. 11 n’eft plus parlé dans la fuite
de Aldchifedcch ; & l’Ecriture ne nous apprend rien ,
ni de fon pere , ni de fa généalogie, ni de la naillance ,
ni de fa mort. ( Ep. aux Hébreux. P U . ) (+ )
M E L D I , ( Géogr. ancienne.) peuples du diocefe de
Meaux : la cité de Meaux eft très-ancienne : M. de
Longuerue dit que Pline eft le premier auteur
qui en ait parlé : mais Strabon qui écrivoit fous
A u gu fte , en fait mention en fon IF * livre. Pline donne
au x Mddi le nom de libtri; c ’eft-à-dire qu’ils étoient
au nombre de ces peuples q u i, ay ant caulé moins
de peine aux Romains, lors de la conquête des
Gaule s , avoient en récompenfe confervé leur liberté,
& étoient gouvernés fuivant leurs lo ix , & par leurs
propres magiftrats. Ptolomée donne le nom de Latinum
à la capitale de ce peuple. Le pays de Brie dont
Meaux eft aufli la capitale , étoit autrefois une
vafte forêt nommée Briegius fa ltu s , qui pouvoit
fournir des bois propres à la conltruflion des navires.
Aujourd’hui même c’eft pa rla Marne que defeendent
les bois dont on conftruit à Rouen les grands
b a te a u x , qui ont quelquefois 30 toifes de lo n g ,
& les bois pour la marine au Havre. C ’eft à Saint-
D iz ie r fur la Marne qu’on met ces bois en b rêles,
q u i defeendent jufqu’ a Charenton, 6i delà par la
Seine jufqu’à fon embouchure au Havre. On peut
donc croire que les bâtimens fabriqués à Me au x,
in Mcldis, pour le tranfport des troupes de Céfar
au portas Icisis, étoient portés julqu’à Harfleur,
que M. l’abbé Belley croit être le Caracotinum
prafidium , la forterefl'e des Romains, ou plutôt
leur port fur la Lézardé dans le va llon , le preefidium
étant fur le coteau au château de C ré tin , à mille
toifes de Harfleur. C ’eft de ce p o r t , félon M.
B on am y , que les 40 navires de C é fa r , conftruits
à M e au x, partirent pour fe rendre au port Itius,
qu ’il dit être Wiffand, & qui furent repôufles par
•un vent contraire ( Bel. Gal. I. P .) . M. d’Anville
.prétend que ces vaiffeaux avoient été conftruits
fur la Somme, l’Authie & la Canche , & place les
Mddi au nord de Wiffand , dans un canton voifin
de Bruges , appellé M d d - fd t, ou vulgairement
Maldtg-hem-velt, qui fignifie Meldicus campus. M.
Bonamy déclare qu’il n’a trouvé ces Mddi de Flandre
dans aucun auteur ancien ni moderne, & penfe
que les Mddi de Céfar font les habitans de Meaux,
très-ancienne ville fur la Ma rne, qu’il ne faut point
d ép a y fe r , ni chercher dans un canton de Flandre
voifin de Bruges : onze des manuferits de Céfar à
la bibliothèque du r o i , & les plus anciens portent
in Meldis; deux feulement du XV. fiecle ont in
:Bdgis : dans tous les manuferits d’Angleterre ,
comme on le voit dans les éditions de D a v i t z ,
on lit Meldis. V. Hiß. de VAcad, des Belles-lettres
tome X P . édit, in - 12. 1 7 7 3 • P- 29 ‘ • ( O
§ MELEC E ou Mç l e c e y , ( Géogr. ) L e Dicl. raif.
des Sciences, & c . place ce village de Bourgogne près
d e Chatton. C’ eft une faute typographique. Il faut
li r e , près de Châlons fu r Saône. (C)
§ MÉ LESE , ( Bot. Jard. ) en latin lar ix, en an-
glois larcls-tree, en allemand lercheubaum.
Caractère générique.
Les fleurs mâles & les fleurs femelles naifîent fur
le même arbre à quelque diftance les unes des
autres. Les fleurs mâles font difpofées en chatons
é ca illeu x ; les fleurs femelles font grouppées fous
M E L
une forme conique ; elles font dépourvues de pétales
&C n’ont qu’un petit embryon qui devient une
femence ailée dont il s’en trouve deux fous chaque
écaille du cône.
Efptcts.
1. Mèlefe à feuilles v c rn a les , à cône obtus.
Larix foliis décidais , conis ovatis obtufis. Mill.
Common larels tree.
2. Mèlefe à petits cônes lâches & à écorce brune.
Mélefe noir d’Amérique.
Larix conis minitnis Iaxis, cortice nigricante. Hort.
Colomb.
Black American larels.
3. Mèlefe à feuilles plus longues & à plus gros
cônes. Mélefe de Sibérie.
Larix foliis longioribus , conis majoribus. Hort,
Colomb.
Syberian larels.
4. Mèlefe nain.
Larix nana..
D w a f larels. &
5. Mélefe à feuilles aiguës & hivernales, cedre du
Liban.
Larix foliis acutis kivernantibus. Mill.
Cedar o f Libanus.
Le mèlefe n°. 1 couronne les pointes les plus élevées
des Alpes , là , oîi bientôt fous un froid aufli
âpre que celui du pôle a r fliq u e , vont s’élever ces
monceaux énormes de glace que le foleil éclaire
depuis tant de fiecles fans les fondre. Il eft vrai que
du fein de ces neiges qui recouvrent des rochers ,
ils demeurent petits & chétifs , & que leurs troncs
to rtus, inclinés , rab oteux ,leurs branches fatiguées
ou rompues marquent les efforts des vents defpo-
tes des champs de l’air dans ces hautes con trées,
& contre lefquels ils ont à lutter fans ceffe.
C ’eft fur le bas des cote au x , dans les plus profondes
v a llé e s , que ces arbres droits & vigoureux
élançant leur cime fuperbe pour chercher un air
lib re , parviennent à une hauteur qui étonne. Il en
eft dont les nuages ceignent la tête.ou que l’oeil voit à
peine fe terminer dans les vagues des airs. C e t arbre
eft fi propre à l’architeâure n a va le , qu’on a trouvé
un vaiffeau conftruit av e c fon bo is , encore entier,
dans des fables 011 il étoit engravé depuis des fiecles.
C e t arbre dont le bois aufli d o c ile , aufli droit & plus
long que celui du fapin, réfiffe à l’a&ion de l’air &
de l ’e au , & mieux que le chêne, dont on fait des
corps de fontaines, du merrain & des chaflis de
vitre excellens, auquel les plus grands peintres ont
confié les ch e fs -d ’oeuvre de leurs pinceaux; cet
arbre qui procure une excellente térébenthine, &
l’agaric dont l’art de guérir fait un fl fûr ufage ; cet
arbre enfin dont la verdure riante & fraîche , &
parfemée de glands de corail ( s’il m’eft permis de
ne pas priver mes idées de leurs couleurs ) , fourit
aux premiers regards du foléil printanier, & qui la
conferve riche & belle jufqu’aux approches de l’hiv
e r , eft un de ceux qui croiffent le plus v ît e , qui
fe multiplient le plu saifém ent, & qui s’accommodent
le mieux de tontes les terres & de toutes les
fltuations.
Si l’on jette fur le mèlefe un coup d’oeil plus rapproché
, on lui trouve bien des agrémens de détail. Ses
feuilles filamenteufes font attachées & grouppées
comme une houpe élargie autour des boutons latéraux
de fes jeunes branches fouples & d éliées, dont
plufieurs , qui tombent négligemment, font balancées
par le moindre fouffle de l’air agité ; quoique fa
tête foit pyramidale , elle ne laiffe pas'que de s’étendre
en parafol par le ba s , & la prodigieufe quantité
de fes rameaux garnis de feuilles procurent un
ombrage agréable, L ’écorce des branches eft d’une
M E L
belle Couleur d’olive coupée de lozange d’une teinte
chamois, & fl unie qu’elle paroît avoir été v e r -
nifl’ée.
C e t arbre commence à verdir de bas en haut
comme les montagnes oîi il croît ; il a déjà toute fa
verdure, que le bourgeon qui doit commuer fa flèche
repofe encore dans les langes du bouton qui la
termine. D o u é , pour ainfi d ir e , d’un inflinél de
p ré vo yance, il ne s’élance de leur fein qu’au moment
oii le printems, environné de fleurs, ne craint
plus ces fâcheux retours de l’hiver qui les ont flétries
fous les premiers pas. C e n’eft qu’à la fin de mai
qu’il commence à pouffer pour s’élever & s ’étendre;
& la feve agit avec force jufqu’à la fin de feptembre ;
aufli plufieurs tnélefes de mes bofquets ont-ils foii-
vent jeté des fléchés de cinq pieds dans cet efpace
de tems.
Le mélefe noir d’Amérique paroît ne devoir atteindre
qu’au demi-tiers de la hauteur du premier.
Son écorce eft d’un brun noir ; fes feuilles font
d’un verd bleuâtre, tendre & glacé de blanc, d’une
aménité charmante. Ses cônes d’abord purpurins,
ne font pas aufli gros de plus des deux tiers que
ceux du n° 1. Ils font plus obtus , & les écailles en
font lâches. Le mèlefe de Sibérie porte de plus gros
cônes ; fon écorce eft d’un brun-jaune ; fon feuillage
eft d’un ton plus jaunâtre que celui du mélefe
commun. A l’égard du mélefe nain , on le diftingue
aifément par 1 es rameaux déliés & pendans, &
la foible conftitution que fon premier afpeft annonce.
On trouve fur les catalogues anglois un mélefe
appellé horizontal, qui dit-on trace du pied , nous
ignorons fi c’eft une v arié té , ou une véritable efpece.
Nous fommes dans le même doute à l’égard d’un
mèlefe qui nous eft venu parmi la foule de ceux que
nous avons obtenus d’une prodigieufe quantité de
grains amaffés dans les Alpes du pa ysdes Grifons,
i l ne verdoie qu’environ quinze jours après les autres.
Ses houpes de feuilles font plus rares ; les feuilles
font une fois plus longues & très^pendantes, ce
qui lui donne un air de délabrement plus fingu-
lie r qu’agréable.
Entrons dans quelques détails fur la culture de
ces arbres.
Quoique les cônes du mèlefe attachés à l’arbre
ouvrent d’eux-mêmes leurs écailles vers la fin de
mars par l’aftion réitérée des rayons du fo le il, cependant
je n’ai pu parvenir à les faire s’ouvrir dans
un four médiocrement échauffé. On eft contraint
de le v e r les écailles les unes après les autres avec !
un couteau pour en tirer la graine ; à moins que !
déjà pourvu de mèltfes fertiles, on n’amende pour
la femer le moment où elle eft près de réchapper
de fes entraves, moment qui indiqué par la nature
doit être fans doute le plus propre à leur prompte &
fure germination;il eft plufieursméthodesde/aire des
femis de mèlefes, qui font adoptées aux buts qu’on fe
propofe. Ne voulez-vous é lever de ces arbres qu’un
petit nombre, dans la vue feulement d’en garnir des
bofquets & d’en former des allées, femez dans de petites
caiffes de fept pouces de profondeur ; empliffez ces
caiffes d’une bonne terre fraîche & o n ûu eufe, mêlée
de fable & de terreau ; uniffez-bien la fuperfi-
cie ; répandez enfuite les graines affez épais ; cou-
vrez-les de pioins d’un demi-p ou ce de fable fin
mêle de terreau tamilé de bois pourri, devenu terre.
Serrez enfuite av e c une planchette unie. Enterrez
ces caiffes dans une couche de fumier récente. Ar-
rofez-les de tems à autre avec [un goupillon ; om-
bragez-les de paillaffons pendant le plus chaud du
jo u r; diminuez graduellement cet ombrage vers la
fin de ju illet, & le fuccès de vos graines iera très-
certain. Si vous voulez multiplier cet arbre en plus
M E L 89 j
grande quantité, femez av e c les mêmes attentions
ou dans de longues caiffes enterrées au levant ou
au n o rd ,o u lou s l’ombre de quelques hauts arbres,
ou bien en pleine terre dans des lieux frais fans être
humides;ayant toujours loin de procurer un ombrage
artificiel, lorfque des feuillées voifines n’y fupplée-
ront pas. J r i
L ’ombre eft plus effentielle encore aux mélefes en-
fans qu’aux fapins & aux pins , quoique dans la
luite ils s’en paflënt plus aifément.
Le troifieme printems, un jour d o u x , nébuleux
ou pluvieux du commencement d’avril : vous tirerez
ces petits arbres du femis ; ayant attention de
garder leurs racines entières & in ta â e s , & de les
planter dans une planche de terre commune bien
façonnée à un pied les uns des autres en tous fens.
Vous en formerez trois rangées de fuite que vous
couvrirez de cerceaux fur letquels vous poferez de
la fane de pois. Vous ajufterez, en plantant, contre
la racine de chacun un peu de la terre du femis.
Vous ferrerez doucement av e c le pouce autour du
pied , après là plantation , & y appliquerez un peu
de moufle [ou de menue litiere , & vous arroferez
de tems à autre jufqu’à parfaite reprife. D e u x ans
après, vos mélefes auront deux pieds & demi de haut,
i ou trois pieds. C ’eft l’inftant de les planterà demeure;
plus forts, ils ne reprendroient pas fi bien & ne végé-
teroient pas a beaucoup près fi vite. Vous les enlèverez
en motte & les placerez là où vous voudrez les
fixer, ayant foin de mettre de la menue litiere autour
de leurs pieds. Vous pouvez en garnir des bofquets,
en former des allées, ou en planter des bois entiers fur
des co te au x , au bas des vallons , & même dans dés
lieux incultes & arides, où peu d’autres arbres réufii-
roient aufli bien; la diftance convenable à mettre en-
tr’eux eft de douze ou quinze pieds : mais pour les défendre
contre les vents qui les fatiguent beaucoup &
les font plier jufqu’à te rre , vous pouvez les planter
d abord à fix pieds les uns des autres, faufà en ôter
de deux un dans la fuite, ce qui vous procurera une
coupe de très-belles perches. La même raifon doit
engager à planter les bois de mélefe, tant qu’on pourra
, dans les endroits les plus bas & les plus abrités
contre la furie des vents. On fent bien que dans le s
bofquets & les allées il faudra foutenir les mélefes
avec des tuteurs pendant bien des années.
C e feroit en vain qu’on tenteroit de grands femis
de mèlefe à demeure par les méthodes ordinaires : la
ténacité des terres empêcheroit la graine de lev er.
Les foibles plantules qui pourroient paroître feroient
enfuite étouffées par les mauvaifes herbes, ou d évo rées
par les rayons du foleil. Nous ne connoiffons
que deux moyens pratiquables. Plantez des haies
de faule marfault à quatre pieds les unes des autres
, & dirigées de maniéré à parer le midi & le
couchant : tenez conftamment entr’elles la terre nette
d’herbes. Lorfque les haies auront fix pieds de haut,
creufez une rigole au milieu de leur intervalle que
vous remplirez de bonne terre légère mêlée de fable
fin. Semez par-deffus, & recouvrez les graines d’un
demi-pouce de terre encore plus légère mêlée de
terreau. Si l ’été eft un peu humide, ce femis lèvera
à merveille, & vos foins fe borneront à le nettoyer
d’herbes avec foin. Vous ôterez fuccefilvement les
années fuivantes les petits arbres furabondans ; lorf-
qu’ils pourront le paflèr d’ombre , vous arracherez
les marfaults ; le produit de leur coupe payera vos
frais ; & vous aurez un bois de méiefe.
Autre méthode : je fuppofe des landes, des brouf-
failles, un terrein en herbe, ou une côte raie, il n’importe
: vous aurez des caifl'es de bois ou des paniers
d’ofier brun, fans fond, d’un pied en quarré ; vous les
planterez à quatre pieds en tous fens les uns des autres
; vous les remplirez d’un mélange de terre conve