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Moment qu’un gramen, & un cheval ne rendroit que
le fervice d’un chien.
M. Muffchembroeck a fait une autre obfervation.
Pour queles os d’ungéa/zrpuffent conferyer le même
’degré de force, il leur faudroit une épaiffeur en Talion
double de la longueur qu’ils auroient de plus. Ces
o s devenus plus gros demanderoient desmu/cles plus
gros & plus robuftes. En effet, 1 esgéans que nous
savons vus étoient foibles, & Magrath étoit cagneux ;
&s os avoient cédé à la force des mufcles, parce que
leur épaiffeur n’avoit pas été augmentée dans la mê-
ane proportion que leur longueur..( H. D . G.)
* Dans ce même article GÉANT, du Dicl. raif. des
Sciences, &c* au lieu àtFojlatïiizz Tojlat. Lettres fur
■ £Encyclopédie.
GEBEGYS, ( Artmilit. Milice îles Turcs. ) Les
gebegys font des armuriers au nombre de 630 , fous
un capitaine appellé gebegy bafey, qui eft préfent à
leur-travail.
Ils font divifés-en 60 odas, & demeurent à Con-
ftantinople près de Sainte Sophie. Chaque chambre
a fon oda-bafey, qui eft plutôt un quartier-maître
qu’un capitaine.
Leur , charge eft de polir les armes qui font dans
l’arfenal, d’en tenir un regiftre exaft, & de les dif-
tribuer aux janiffaires, ainfi qu’il eft ordonné par les
fupérieurs. (F".)
G ECKO, f. m. ( Hift.nat.) efpece de lézard qui
le trouve en orient & dans les Indes. M. Linné le
nomme lacertacaiida leretï mediocri, digitis mutïcis
Jktbtus lamellatiS) corpore verrucofo, auribus concavis.
Syjlema natures, édition. /2. Il n’eft pas de beaucoup
plusgrand que le lézard commun d’Europe : fon
corps eftgrifâtre ou verd de mer, relevé de plufieurs
tubercules ; il a les yeux grands, les oreilles fort
ouvertes., la queue ronde, cinq doigts aux pieds,
bordés de part & d’autre d’une membrane, & garnis
en-deffous d’écailles en recouvrement. On dit ce lézard
fi venimeux, que le feul attouchement de fes
pieds fait élever fur la peau des velïies comme de
brûlure. Bontius dit que fa morfure caufe en peu de
temslagangrene, &lamortiil’on n’yremédie promptement.
M. Haffelquift rapporte qu’au Caire il vit la
main d’un homme lur laquelle ungecko avoir marché,
fe charger à l ’inftant de puftules rouges, enflammées
'& accompagnées d’une démangeaifonpareille à celle
que caufe l’ortie. Cet animal entre très - fouvent dans
les maifons, & il cherche les matières imprégnées
de fel marin. On lui a donné le nom Ae gecko à caufe
d’une efpece de cri qu’il répété fouvent. Bout. Jav.
<5y. Haffelqu. Voy-agenau Levant. ( D . )
GEERTSBERGHE , GERARDIMONT1UM ,
j( Géogr.) ville des pays-bas Autrichiens, dans le
comté de Flandres & dans le quartier de Gand, fur la
riviere de Dender, qui la partage en haute & baffe
ville. Elle exifte dès l’an 1068, & elle a joui Iong-
lemsde beaucoup de réputation, eu égard aux belles
tapifferies & autres étoffes très-eftimëes., qu’elle
faifoit fabriquer : mais cet avantage s’étant perdu
dans les fréquens bouleverfemens opérés dans la
contrée depuis deux liecles, parles guerres inteftines
& par les étrangères, ce qui lui relie aujourd’hui de
confédération repofeuniquementfurfonabbaye de S.
Adrien, la fécondé ou la troifieme en rang dans le
pays, & fur45 villages dont elle eft lelieu dereffort;
parmi ces villages il en eft un qui porte le titre de
principauté, c’eft celui de Steenhuyfe, & il en eft
plufieurs qui portent celui de baronnie , atteftant
par-là fans doute l’habileté des fouverains, autant
que la vanité des fujetæ ( D . G S)
GEERVLIET, ( Géogr. ) petite ville des Proviu-
ces-Unies,dans celle de Hollande, & dans l’île de
Putten dont elle eft le chef-lieu. Incendiée l ’an 1643 ,
elle a été rebâtie dès - lors avec propreté & folidité,
mais -elle eft reftée fans fortifications. ( D . G. )
GEFLE, ou G IA VL E GEVALIA, (Géogr.) ville
du royaume de Suede, dans le Nordland, & dans la
Geftricie, vers l’endroit oh le golfe dè Bothnie reçoit
la riviere de Gefleifch, abondante en fau nions , &
forme les petites, mais jolies îles d’Alderholm &
d’Iflandsholm, Cette ville paffe pour une des plus
anciennes du royaume ; Stockholm lui e ft, dit-on,
poftérieure de 300 ans, & de tout teftis elle prétend
avoir joui du droit d’étape : elle eft munie d’un très-
bon port, & tous fes habîtans font ou commerçant
ou navigateurs; la pêche fur-tout les exerce, & la
tribu de ceux qui s’y adonnent comprend, les deux
tiers des bourgeois. La plupart des maifons de cette
ville font de bois, ou moitié bois & moitié pierre : elle
eft fort peuplée, & pourvue d’un college très-bien
inftitué pour l’éducation de la jeuneffe: elle a un hôpital
bien dirigé, & un château oh le gouverneur de
la province tient fon fiege. Elle prend à la diete la
douzième place dans l’ordre des villes. (D . G .)
GEFREES, (Géogr.) ville d’Allemagne, dans le
cercle de Franconie, & dans les états de Brande-
bourg-Bareith , vers la haute Saxe, elle fut à-peu-
près toute réduite en cendres l’an 1757 ; mais réparée
affez promtement, elle n’en a pas moins continué
à fervir de fiege à un grand baillif, qui a fous fes
ordres les villes de Berneck & de Gold - Cronach,
avec le bailliage de Stein. (D .G . )
GEHMEN, ( Géogr. ) feigneurie immédiate de
l’empire d’Allemagne, fituée dans le cercle de "Weft-
phalie, & dans l’enceinte de l’évêché de Munfter
le long de la riviere d’Aa ; les comtes de Limbourg-
Styrumen font en poffeffion, &en prennent lieu de
fiéger & de voter aux dietes : elle eft de peu d’étendue,
ne comprenant que quatre villages, avec le bourg
& le château de Gehmen, mais elle eft une des plus
anciennes de l’empire. (D .G . )
GEHREN, (Géogr.) bailliage de la principauté
de Schwartzbourg-Sondershaufen , dans le cercle
de haute Saxe, en Allemagne : il eft confidérable par
fes forêts, par fes mines de fer & par fes groffes forages
; & il renferme trois gros bourgs à marché, avec
deux châteaux de plaifance, à l’ufage des princes du
pays. ( D . G .)
GELATINEUX, gdatinofus, ad}. (Anat.) qui a
du rapport à la gelée. Le fucgélatineux, dans l’hôm-
me, eft une matière vifqueufe, contenue dans la maffe
du fang dont elle fait partie.
Ce lue a beaucoup d’affinité avec la lymphe. Ilefl:
fufeeptibie de fe coaguler, de fe ramaffer en flocons ,
& de former une efpece de gelée, par l’aâion du
feu fec ou de l’eau chaude, par i’aôion du vinaigre
diftilé, ou d’un acide minéral quelconque. Ce fuc,
pour fe maintenir dans un état de fluidité, a befoin
d’une chaleur au-deffous de cent quarante-huit dé-
grés , thermomètre de Fahrenheit ; il a alors plus de
fluidité que le mucus, mais un. peu moins que l’eau.
Ce dernier élément entre certainement dans fa com-
pofition, & ilfe développe avec tant de force & d’abondance
dans le cas d’une putréfaélion, que le fuc
gélatineux noyé, pour ainfi dire, n’eft plus fufeeptibie
de fe coaguler par le moyen des acides. Ce fuc
a un goût agréable & légèrement falé; fi on le fou-
met à l’évaporation ou àl’exficcation, on le voit former
peu-à-peu des grumeaux gluans ou gommeux,
qui contiennent plus d’huile & ae terre que le mucus.
Dans la claffe des fucs gélatineux, on comprend
ordinairement, i° . le ferum du fang, &i la lymphe
qui roule dans les tuyaux veineux ; x°. le blanc
d’oeuf, & l’humeiir qui fe trouve dans l’oeuf autour
du poulet ; 30. la liqueur contenue dans l’amnios
du foetus humain. Il eft vrai que cette dernière humeur
a plus d’analogie avec les fucs muqueux; mais
cependant elle fe coagule,quand on a foin de la prendre
G E L
affez récente , & qu’on n’attend pas qu’elle vieriné
A fe décômpofer. 40. On peut rapporter au fuc gélatineux
la liqueur qui fe trouve dans les ventricules
du cerveau de tous les animaux, cell^que contient
le péricarde. 50. Celle qui lubréfie les parties intérieures
de'l’abdomen. 6°. La liqueur des ovaires de
la femme ou cette humeur que Graaf & plufieurs
autres phyfiologiftes regardent comme des oeufs ren-
fermésfous de fines membranes. 70. Comme l’humeur
dès capfules atrabilaires fe .coagule par l’aélion de
l’efprit-de-vin, ilpeut être rangé dans là même claffe.
8°. On pourroit même y comprendre anffij’humeur
exhalante: de l’eftomac & des inteftins, s’il étoit
poffible de la ramaffer pure; mais elle fe -trouve
ordinairement mêlée avec beaucoup d’autres humeurs.
QQi Le tiffu cellulaire fournit une humeur
femblabie dans les petites cellules dont il eft com-
pofé, & qui fe coagule en uné gelée rouge, comme
on le voit aux hydatides. ,10°. On pourroit rapporter
à la même claffe ce gluten, ce fuc vifqueux que
Malpighi;& Bellin ont cruobferver dans la fubftance
des nerfs & de la moelle de l’épine. 11 ®.’La fynovie
quis’obfervedans toutes les articulations, mais principalement
dans les grandes, oh elle fe trouve fort
abondante, paroît avoir quelque analogie ayec le fuc
gélatineux'. Elle différé de la lymphe en ce qu’elle eft
vifqueufe d’elle - même-, & de la mucofité en ce que
l’alcohol la.rend filamenteufe. Elle eft d’ailleurs fuf-
ceptible de coagulation parle feu, lors même qu’elle
eft prife dans des fujets infeôés. Voy. là Grande Phy-
Jîologie de.M.'de Haller , tome I , p. 3G4 ^ 65. (P.)
• G E L L l^A R E , (Géogr. ) c’eft le nom de l’un des
deux, paftorats de la Laponie Lulée, foumife à la
Suede«. Une grande mine de fer découverte dans ce
lieu,>le fit.établir l’an 174 1 ; l’on y tranfporta des
colons, auxquels on impofa la tâche de travailler la
mine ÿ & que l’on chargea de payer un léger tribut à
la c.ourpnne : ils y occupent deux vallées, que l’on
croit placées au centre du cercle polaire, & qui font
à i6j pii ï 8 milles nord-nord-oueft de la ville de
Lulée. (D . G.)
GELON^ (Hiflianc.î) .ainfi nommé , parce qu’il
étoif.né à Gela, ville de Sicile , entre Agrigente &
Camarine, fignala fon. courage dans les guerres
qu’Hypoicratè, tyran dè Gela, eut à fouîenir contre
fes voafins ; dès cè moment il fut regardé comme
le herôsjde la Sicile;^ Après la mort d’Hypocrate dont
il avoii.étéle favori, i f parut embrafferavec chaleur
les.int'érê.tis des enfans diutyran, il prit les armes fous
prétexte,de les protéger ; mais dès qu’il fut à la tête
d’uri,e;:armée il s’en fervjt.pour,ufurper le pouvoir
fou veinain.;Le bruiti .de fa valeur lui fit par-tout.des
parthans. Tous.les;bannis trouvèrent un afyle dans
ipn. çamp : il lui en virit.uh grand nombre de Syra-
eufef, & ce fut par leùr; intelligence qu’il fe rendit
iPiâîir^sdejèpttejvillefQpulènte. Flatté d’une.fi belle
conquête, ! qui le rendoit. l’arbitre de la Sicile , il
céda laityranniede.Gênes à fon frere Hiéron, & ne fe
ré 1 er-ya 1 que. 1 ’empir.è de. Syracùfe., dont il étendit
bientôt ries limites.!'Les Grecs menapés 'par Xer*
•xès^im.pl.orerent. fon afliftance ; mais il ne. voulut
leur accorder de fecours qu’à . condition d’être déj-
claré généfaliffibie de. l’armée confédérée. Une offre
fi dangejreufe ne: futipcoint acceptéè. Les: Grecs
craignirent d,e fe donner,un maître, en chpififfant un
chef auffidângere'uxL. Le. politique Gelon attendant
lçsiévénemèns pouf fedécider,, refta tranquille fpec-
tateur jle .cette guerre mémorable. -,
Ge'fut dans çes circQnftadces que les Carthaginois
hne defeeni.e eh Sicile.. Ils commencèrent leurs
ho.ftilités par le fiege d’Hymere, qu’ils furent forcés
rd abandonner, après avoir effuyé une fanglante dét-
faite.,, vainqueur: lèur, accorda .la; pai^;; à condition.
qu. ils n immo'ler.oi^nt-plus de victimes humaines ;
Tome III.
GEN 195
c’eft le premier traité, dit Montefquieu, [oit l’on ait
ftipulé pour les.intérêts de l’humapité. Gelon ne s’enfla
pas de fes fuccès : devenu plus affable & plus humain
, il fut le feul que la puiffance fouveraine eût
rendu meilleur. Affuré de l’affeétion publique, il indiqua
une affemblée ph tous les Syracufains eurent
ordre de paroître avec leurs armes. Il fut l,e feul qui
s’y rendit défarmé. Après avoir rendu compte de
fon adminiftration-, il dit qu’il venoit remettre fa per-
fonne & fa vie entre les mains du peuple. L’affem-
blée s’extafiant fur la confiance que fon maître avoit
dans, fa générofité , répondit par .des exclamations
d’allégreffe. L’autorité fouveraine lui fut déférée
d’une voix «.inanimé , avec le titre de roi. On lui érigea
une ftatue oh il étoit repréfenté fans armes avec
les attributs, d’un fimple citoyen. Les Syracufains
eurent lieu de fe féliciter de leur confiance. Leur
ville devint tout-à-coup plus floriffante & plus peuplée.
Dix mille étrangers dont il avoit éprouvé le
courage, furent gratifiés du, droit de bourgeoifie.
L’agriculture & tous les arts utiles furent encouragés
par fes largeffes & fes exemples. Il ne rougif-
foit point de fe livrer lui-même aux travaux, à qui
l’opinion attache une idée de baffeffe. Tout ce qui
pouvoit contribuer à faire germer l’abondance publique
, lui parpifloit glorieux. Il fe confondoit parmi
les; îaboureurs.& les artiftes, fans croire déroger à
.la dignité de fon rang. II ne prit de la royauté que
les peines & les embarras ; jamais il ne fit ufage de
fon autorité que pour faire le: bien : réfervé daps les
punitions, il crut que 1^ perfiiafion & l’exemple
.étoient des moyens plus nobles & plus efficaces
pour gouverner les hommes. Ce fut par ce iyftême
humain & généreux qu’il s’acquit l’amour de fes fu-
jets & l’admiration des étrangers. Ses fens furent
toujours fubordonnés à la raifon : il parvint fans in*
firmités jufqu’à, une extrême vieilleffe. La nouvelle
de fa mort c^ufa un deuil dans toute la Sicile ; chaque
famille crut ayoir perdu^un pere & un ami ' on
lui décerna tous les honneurs qu’on rendoit alors
aux.héros bienfaiteurs de la patrie, qu’on révéroit
fous le nom de. demi dieux.
• G e lo n II du nom;, & de la même famille que le
premier, étoit fils d’Hiéron , célébré par fon attachement
pour les Romains. Il n’eut pas pour eux les-
fentimens que,fon pere leur, avoit. voués. Après la
bataille de Canne., les troupes, Çarthaginôifes portèrent
la défolation dans toute la Sicile. Les villes
fe détachèrent ;de l’alliance des. Romains pour em-
.braffer le parti du. vainqueur.. Hiéron n’imita;:point
leur inconftance, .& plus ils furent malheureux,
plus.il lçur fournit de fecours. Mais (o& ûls Gplcffi quj
avoit éppùfêNéréide , fille de Pyrrhus,, crut ijevoir
céder à la fortune qui fe .déçlaroit-,pour Annibal. Ce
jeune prince, plein de mépris pour la vieilleffe. dp fon
pere, décria fon gouvernement, & impatient.de
.régner, il follicita tous les peuple«-alliés de Syra-r
.eufe à fè déclarer pour lessÇarthaginqis.qui ayoient
promis ,de lui. en affurer la domination. La .Sicile
4.1oit devenir,fe:théâtre de la guerre civile, ïorfque
Cè prince futienlevé par une mort prématurée: Le
pere fut foupçonné d’en être l’auteur. Gelon laiffaun
fils nommé Hieronime qui fut le fueceffeur d’Hiéron;
mais il ne pa>ut fur le trône. qpe pour le fouiller par
fes.vices. ( T—N.)
* § GÉMONIES . . . CémyfelonPublias
Victor, un lieu eleve deplujieurs degrés d'ou l’on précipi-
toit les Criminels Les Gémonies étoient dans la
dixième région M la ville , auprès du temple-de Junon,-,-
.... Les Gémonies êtoitnl certainement dans la treizième
région, oh -étoit auffi le temple de Junon reine,
dédié par Camille. C’eft ce querPublius Viftor, cité
dans cet article, affure. Onuphre Panvin, & tous les
antiquaires, pfapent, comme Publius Viftor, les
B b ij