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Les graines font un an avant de paroître ,lorfqu’on
les feme au printems. Il faut les femer dans de petites
caiffes, qu’on enterrera à. l’expofition du levant ; on
les fardera avec. foin, durant l’été : l’hiver on les
mettra fous une caiffe à vitrage : le fécond printems
on les tranfportera fur une couche tempérée : les
petits arbres doivent paffer encore deux ou trois
hivers fous une caiffe. vitrée. Au bout de ce tems ,
on pourra les mettre dans une petite pépinière, ou
les fixer au lieu.de leur deflination. (M . le Baron
D E T S C H O U D I .)
§ LIRE, L Y R E , ou LIERE9 (Gèogr.) Cette
Ville, que quelques-uns ont cru être le Ledus des
anciens , paroît n’avoir commencé qu'au 12e fiecle.
Un college de chanoines y fut fondé en 1260, &
quelque tems après, une chàrtreüfe.
Gummare Huygens, célébré dofieur de Louvain,
y eft né en 1631. Profeffeur de philofophie à Louvain
à 21 ans , il remplit cette place, pendant 16
ans, avec réputation. Il fut choifi en 1668, par
l’univerlité , pour aller à Rome défendre fes privilèges
, en quoi.il réuflît. En 1677 , il fut fait préfi-
dent du college Adrien. Il prêchoit & confeffoit
avec un tel fuccès, que M. Arnaud ne craignoit pas
de dire que ce pays étoit redevable à M. Huygens
de la piété & des lumières qui y ont brillé. Lé refus
qu’il fit d’écrire contre les quatre articles du clergé
de France en 16 81 , lui attira des ennemis , & les
jéfuites lui firent perdre fa place dans la faculté de
théologie. Sesoùvrages de théologie morale furent
approuvés à Rome en 1680, malgré les intrigues
des partifans de la morale relâchée. Ce refpeélable
dofteur mourut en 1702. (C. )
LIS, f. m. l'ilium 9 i i9 ( terme de Blafon.) fleur qui
paroît avec fa tige.
Quoique les lis foient le plus fouvent d’argent
dans les armoiries, on en voit cependant de divers
émaux. Voye\ fig. 41 J . planche VIII de Blafon, Dicl.
raif. des Sciences, &c.
On les nomme au naturel, lorfqu’ils font fem-
blables à ceux des jardins.
Lefevre d’Ormeffon d’Eaubonne, à Paris ; cta^ur
à trois lis d'argent.
Dupuy de la Lagade en Languedoc ; <£a%ur au lis
J?or.
Enjorran de la Villatte en Berry ; cta^ur à trois
lis au naturel. ( G. D . L. T. )
Lis Çl'ordre du') , inftitué par le pape Paul III ,
de la maifon de Farnefe , en 1546 , pour défendre
le patrimoine de Saint-Pierre contre les entreprifes
des ennemis de l’Eglife.
Paul IV confirma cet ordre en 15 56 , & lui donna
le pas fur les autres ordres de fa dépendance.
Les chevaliers du lis portent le dais fous lequel
marche le pape dans les cérémonies, lorfqu’il n’y
a point d’ambaffadeurs de princes pour cette fonûion.
Le collier de l’ordre eft une double chaîne d’o r ,
entrelacée des lettres M à l’antique , oîi eft attachée
une médaille ovale qui repréfente un lis émaillé
d’azur, mouvant d’une terraffe de finople. A l’entour
il y a une légende d’argent aveecesmots : Paul. I I I ,
Pontif. maxitp. munus ; & au revers eft l’image de
Notre-Dame aflïfe fur un chêne. PL X X IV , fig. 3.
de Blafon, dans le Dicl. raif. &c. ( G. D. L. T . )
§ LISBONNE, ( Gèogr. ) On fait que les dames
portugaifes Portent rarement de chez elles, au point
qu’il eft paffé en proverbe que les femmes ne vont
à leur paroiffe que trois fois en leur vie , pour y
être baptifées, mariées & enterrées. Afin de leur
ôter tout prétexte de fortir, prefque toutes les mai-
fons ont des chapelles oh l’on fait dire la meffe.
Sous le régné de Jean V , en 1748 , un Anglois,
ennuyé d’entendre affurer que Lisbonne çontenoit
cinq cens mille habitans, ofa parier une fomme très-
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confidérable qu’il n’y en avoit pas trois cens mille.'
Après, un dénombrement exaft, on n’en compta pas
plus de deux cens quatre-vingts mille,en y comprenant
même, les étrangers.
Jean V , qui s’acquit l’amour de Tes fujets par fa
bienfaifance & fon équité, embellit fa capitale de
.plufieurs monumens qui ont été détruits par le tremblement
de terre du premier novembre 1755. Il
n’exifte plus de ces monumens que la précieufe col-
leétion de. tableaux, deftatues,de livres & de ma-
nufcrits dont il avoit enrichi fa bibliothèque. Anecd.
Portug. in-B°. 1773. ( Cd)
§ LISIEUX, ( Gèogr.) Cette ville eft entre Séez
& Verneuil (non Verdun , comme le dit le Dicl.
-raif. des Sciences , & c . p. 674, tom. IX . ). L ’abbaye
de Notre-Dame du Pré fut fondée en 1050 par Lefce-
Iine , femme de Guillaume, comte de Brionne &
d’Auge. Le chapitre de Saint-Urfin nomme tous les
ans deux chanoines comtes, qui, à cheval & avec
des banderoles de fleurs, vont prendre poffeffion
des quatre portes de là ville , dont on leur préfente
les clefs. Ils ont, pendant ces deux,jour$, la jqftice ,
tant civile que criminelle.
Il s’eft tenu trois conciles à Lijîeux dans les 1 i e Sz
n e fiecles.
Le college de Lifieux à Paris doit Ton origine , en
13 36, à Guy de -Harcourt, évêque dè Lifieux, qui
légua mille livres pour vingt-quatre pauvres écoliers
de fou diocefe.
Trois illuftres freres, du nom d’Eftouteville, l’un
évêque de Lifieux , l’autre abbé de Fécamp, & le
troifieme feigneur de Torchi, fondèrent un autre
college, auquel fut réuni & incorporé le premier,
en 1422 : ainfi les fupérieursdece college font encore
les évêques de Lifieux & l’abbé de Fécamp. Les
bourffers doivent être Normands.
Le college vient d’être détruit pour l’emplacement
de l’églife de Sainte Genevieve, & a été transféré au
college de Beauvais , & celui-ci a paffé au college
de Louis le Grand, depuis l’expulfion des jéfuites.
Les troubles de la ligue & le fiege de Paris avoient
tellement dérangé les études de l’univerfité , qu’elle
n’avoit plus en exercice , en 1591 , que le college
de Lifieux, où Georges Critton, Ecoffois, profeffoit
la rhétorique. ( C. )
LISLE, au comté Venaiflin , Infula , ( Gèogr. )
chef-lieu de la deuxieme judicature du comté, diocefe
de Cavaillon, à une lieue & j de la fontaine de
Vauclufe, une lieue de Cavaillon, 3 de Carpentrâs ,
4 d’Avignon.
On voit dans cette jolie v ille, qui eft dans la fitua-
tion & le pays le plus agréable & le plus fertile, une
collégiale fondée ên 1212; des Cordeliers établis du
vivant de S. François , qui jouiffent de 9000 liv. de
rente ; une maifon de doftrinaires qui a été le berceau
de cette illuftre congrégation ; un couvent de
minimes qui a ioôoo liv. de revenu annuel. La maifon
des urfulines, établie par le P. J. B. Roumillon »
eft la première de France ; deux hôpitaux; un mont-
de-piété où l’on prête fur gages.
Cette ville n’a jamais eu d’autre milice ni d’autre
garnifon que fes propres citoyens,qui l’ont confervée
à fes légitimes fouverains. Sous les papes elle ne
payoit ni taille, ni impôts, ni capitation. Elle eft
réunie à la France depuis 1769. Le commerce de
foie, des cuirs & des étoffes de laine eft en vigueur.
Les Juifs, qui ont une belle fynagogue, peuvent
compofer cent chefs de famille.
La Sorgne traverfe la ville & fait le tour de fes
murailles; c’eft de-là que L fie a pris fon nom. Cette
riviere eft fort poiffonneule ; on y pêche des écre-
viffes , des anguilles , truites , ombres , brochets.
C’eft la patrie d’André de Brancas, amiral de France. Ü
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LISMORE , ( Gèogr. ) île d’Ecoflè , du nombre
des Wefternes, à l’embouchure duLoch-Yol, fur
la côte/d’Argyl-Shire : elle a huit milles de longueur
& deux de largeur, & elle étoit autrefois le lieu de
réfidence des évêquesd’Argyl. (D . G .) .
LIT DE MISERE, ( Chirur. ) lit que l’on prépare
exprès pour accoucher une femme : c’eft; une couchette
couverte d’une paillaffe ; le matelas en eft plié
en deux , & n’occupe que la moitié du lit : il y a un
trâverfin en tête. L a . femme eft placée deffus, de
façon que. les pieds portent à plat fur la paillaffe,
les feffes fur le bord du matelas doublé , tandis que
le corps eft élevé fur le trâverfin. Dans cette pof-
ture , la femme eft fituée avantageiifement pour accoucher.
Il faut que,l’acçoucheur ou la fage femme
ait foin que ce lit foit toujours placé près du feu ,
dans quelque faifon que ce foit, & le garniffe d’urte
nappe ou d’un drap plié en trois & de long, pour le
mettre en travers fur les bords du matelas plié , directement
où il faut que la malade ait les reins pofés ,
afin que ce linge ferve à la foulever dans le tems que
l’enfant vient à fortir du vagin. Voye{ C h a i s e c h i r
u r g i c a l e \ Suppl. (P .)
L IT ANOBRIGA , ( Gèograp. anc.) L’itinéraire
d’Antonin place ce lieu entre Coefaromagus (Beauvais
) & Augufiomagus ( Senlis) au partage de ia
riviere d’Oife , dont le cours divife l’efpace entre
ces deux villes ; ce qui pourroit revenir au pont
Sainte-Maixence ou au pont de Creil. D ’Anv. Aht.-
Gai. 418.. f C . )
■ LIT ANE, Litana Sylva, (Gèogr.) forêt d’Italie
au fud des Alpes, où Front-in , liv. i l . chap. G. raconte
un plaifant ftratagême dont les Boïens, peuples
gaulois établis dans ces contrées, ul'erent contre les,
Romains.
Ces derniers ayant à paffer dans cette forêt, les
Boïens en fcierent les arbres , de maniéré qu’une
partie du tronc les foutint en l’air, tant qu’on ne les
poufferoit point. Ils fe retirèrent enfuite aux extrémités
delà forêt. Les Romains y furent à peine en-,
gagés , que les-Boïèns pouffèrent les arbres dont ils
étoient proches. Les arbres tombant fur d’autres
& ceux-ci fur d’autres encore, une partie de l’armée:
périt écrafée fous leur chute. Ortellius foupçonne.
que c’eft la même.forêt que Ligana Sylva, pi-ès du-
lac de Garde, où l’empereur Claude II défit les.
Allemands, félon Paul Diacre. AdEutrop. ltv. IX. (<-••) ■ H H 8 « IgR;:;?', LITHUANIE (p u iu ) , ou L ï t h u a n i e P r u s s
i e n n e , ( Gèogr. )'portion orientale du royaume,de.
Pruffe , aux confins de la Samogitie & de la Lithuanie
polonoile , & renfermant 18 villes, ^bailliages
& 105 paroiffes, dans une étendue de vingt quatre
milles d’Allemagne en longueur, & d,e huit h- douze
en largeur. Elle comprend , foit en tout, foit en;
partie, des contrées jadis appelléeSjSckalau, Nadrau
& Sudau ; contrées qui, fous .ces noms anciens,
n’ont pas fait grand bruit dans le monde. Sous le
nomade Lithuanie , ce pays mérite un peu plus d’attention
; il a le meilleur fol de toute la Pruffe,- &. il
eft le mieux cultivé du royaume. Dépeuplé, par la.
perte qui, l’an 1709 , fit tant de ravages en Pçdpghe!
& à la ronde , il devint, peu d’années après, un des
objets particuliers des foins, des fecours & des.bien-1
faits du roi, de Pruffe Fréderic-Guillaume. La.fageffe
de ce prince ayant d’abord vifé à repeupler la prpvin-.
ce, l’on y vit accourir, dès l’an 1720, une muUitude
de François, de Palatins, de Franconiens & de Sniffes,.
qui, fur la foi des édits & fous la protejftion deso.çdonT:
nances de ce roi jufte & bon’, allèrent y fonder,dés,*
coloniesheureufes. Quinze mille cinq cens Siilrbour-,
geois, perfecutbs dans leur patrie, y furent jçncorej
attires l’an 1732 & tous ces nouveaux habitans;.
affociés a.u.petit refte des anciens, ne tardèrent pas
Tome i ï l .
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a donner à la contrée plus de profpérité qu’elle n’en
avoit jamais eu , & à rembourfer ainfi bien amplement
au roi de Pruffe toutes les avances qu’il avoit
faites pour leur établiffement. Bientôt les hameaux,
les villages , les villes, s’y multiplièrent : bientôt les
arts & métiers y profpérèrent : bientôt le commerce
y fleurit : bientôt l’agriculture y fut remife en vigueur.
Il y eut des terreins défrichés , des marais
deffechés, des forêts extirpées ; & pour donner aux
productions du pays le mérite de la diverfité, chacun
des colons s’y diftingua par l’exercice de fon talent
natipnal. Le Saltzbourgeois eut les champs les mieux
culti vés , le Suifle eut les troupeaux les mieux nourris
, & le François fe livra, par préférence , au négoce
, aux arts & métiers , & à la, plantation du
tabac. II. fort chaque année de cette province des
milliers de boeufs , de vaches, de brebis & de chevaux
; des milliers de facs de grains , & de tonneaux
de beurre & de fromage, & quantité de tabac en
feuilles, de draps, de toiles & de cuirs préparés.
Les villes de Memel, de Tiifit, d’Inftersbourg & de
Gumbinnen, en font les principales. La liberré de
confciençe y régné ; mais il y a beaucoup moins de
catholiques que de luthériens & de réformés. La
maifon d’Anhalt-Deffau poffede dans cette province
un territoire de cinq à fix milles de circuit, dont le
bourg de Bubainen eft j^chef-lieu, & dont les revenus
annuels vont à zoooo rixdallers. ( D . G. )
§ LITRON, ( Comm. ) .mefure de grains, qui contient
41 pouces cubes mefure de Paris. L’académie
ayant examiné, en 1763 , les dimenfiçns des me-
fures de Paris , fuivant l’ordonnance de 1670, a
trouvé qu’elles ne s’accordoient pas danslesfubdivi-
fions , que la folidité du litron, qui, par les di-
menfions de l’ordonnance ,fe trouve de 69800 lignes
cubes, devroit être de 71465 lignes, enforte qu’en
confervant le diamètre de 46 lignes pour le litron,
il faut que la hauteur foit de 43 lignes & non pas de
42; cela donne 71462 lignes pour la folidité, trop'
petite feulement.de trois lignes. D e même il faut que
la hauteur du demi-/ùron foit de 3 3 | lignes, & non
pas de '34; cela donne fa folidité de 35721 lignes
cubes, peu différente de 3 573 2 f qu’elle doit avoir:
mais les dimenfions de l’ordonnance la produiroient
de 36 557 j ce qui eft beaucoup trop fort.
Le litron de 71465 lignes cubes ou de 41 - pouces
cubes,’ a été marqué lông-tems dans le Colombat ou
Calendrier de ta cour, de 36 pouces cubes, & cette
erreur a été fùivie par quelques écrivains; mais, je
l ’ai réformée dans cet almanach depuis que j’ai été
chargé des calculs qu’il renferme. Le litron ainfi que
le boiffeau font des fubdivifions de la plus grande
mefure du bled qui eft à Paris, le nunot de 34303 18
lignes cubes fuivant l'ordonnance^ Voy e [ M i n o t G
S e p t i e r , dans ce Suppl. ( M . d e l a L a n d e . )
§ LITTÉRATURE, f. f. ( Belles - Lettres. ) Entre
l’érudition & là littérature il y a une différence qu’on
n’a point marquée dans cet article du Dicl. raif. des
Sciences, &’c.
La littérature eft la connoiffance des belles lettrés ;
l’érudition eft la connoiffance dés faits, des lieux, des
tems, des monumens antiques & des travauxdeséru-
dits pour éclaircir les faits, pour fixer les époques,
pour expliquer les monumens & les écrits des anciens.
w L’homme qui cultive les lettres, jouit des travaux de
l’érudit, &;,lor,fqu,aidé de fes lumières, il a acquis la
connoiffance ,de^.grands modèles, en poëfie, en éloquence,
en hiftpire, en philofophie morale &c politique,,
foit des fieç|es partes, foit des tems plus modernes,
il eft profond littérateur. Il ne fait pas ce que
le? feholiaftes ont dit d’Homere; mais il fait ce qu’a dit
Homere. Ilii’apas confronté les diverfes leçons de.
I) D d d d ij