La marque de l’ordre eft une croix d’or entaillée
'd’argent, les quatre angles rayonnans, au centre un
écuflon de gueules en ovale, chargé d’un lion & d’un
-aigle en chef, & d’un aigle & d’un lion en pointe, le
' tout d’argent; un petit écuffon d’azur aux chiffres du
‘ roi & de la reine, brochant fur les lions & les aigles.
'-Au revers on lit ces mots: In feliciffimai unionis mi-
Cette croix eft attachée à un cordon de foie bleue
turquin , tiffu d’argent aux extrémités. Planche
X X IV , fi g. 4o. (G . D. L. T. )
FIDÉNES, ( Giogr. ) Fidencs ou Fidena. La ville de
Fidcnes etoit dans le pays des Sabins, un peu au-def-
fus du confluent de l’Anio & du Tibre: c’étoit une
colonie des Albains qui dévint une colonie Romaine,
'lorfque Romulus l’eut aflujettie. Elle devint fameufe
fous l’empire de Tibere par un défaftre qui fit périr
en un inftant plus de Romains que n’en auroit emporté
une fanglante bataille. Un amphithéâtre conftruit
à la hâte par un affranchi, peu foigneux d’en affurer
la charpente, & de donner à tout l’édifice des fonde-
mens folides, fondit tout-à-coup fous le poids énorme
dont il étoit chargé, & par fa chute fit périr ou bleffa
dangereufement cinquante mille fpe&ateurs que la
curiofiteavoit amenés de Rome & des villes voifines.
Les théâtres de Curion, quoiqued’une conftruâion
plus hardie, puifqit’ils rouloient fur un pivot, n’eurent
pas des effets fi furprenans. Pline qui les décrit,
blâme, avecraifôn, la témérité de l’entrepreneur
& encore plus celle du peuple Romain qui ofa fe placer
fur fes édifices mouvans. Fidcnes eft aujourd’hui
Caftro Giubileo. Tac. ann. I. IV. n. 6z . Plin. ƒ
X X X V I . ch. S. (C. )
F I D E S & au génitif F i n i s , ( Mujiq. infi. des anc. )
fuivant Feftus,c’étoit une efpece de cithare ainfi nommée,
parce que tantum inter fe chordee ejus, quantum
inter fides homines, concordaiant. S’il faut juger des
temsreculés par les nôtres, cet inftrumenl devoit
être bien difeordant. ( F .D .C .)
FI D ICU LA , ( Mujiq. infi. des anc.} petit infiniment
à cordes femblable au fides. Voyez ci-deffus
Fid e s . { F .D .C . )
§ FIEF, (Jurifpr. ) . . . . peuples que Tacite appelle
G e th o n e s , liiez Gothones. Pline les appelle Gut-
tones.
On cite dans le même article Hoffman pour Hot-
man. Lettres fur P Encyclopédie. ( C . )
* § Fief , feudum.. . . . On dit qiPon peut voir fur
les fiefs en genéPtl. . . . . Frecias, Oneronus.. . . . Flor-
nius. Je crois que ces noms font mal donnés, Bruf-
felles ; il falloit dire Bruffel. Chantereau, le Fevret. On
fait deux auteurs d’un feul ; c’eft Chantereau Févre.
Lettres fur P Encyclopédie.
* § Fief féminin...........On dit que Machaud,
comte fie d Artois, au facre de Philippe le Long, foutint
la couronne du roi avec les autres pairs ; & que cependant
P étoit elle-même qui étoit exclufe de la couronne.
On cite M. le préfident Hénault, en fon Abrégé Chronologique
; mais cet auteur dit clairement que c’étoit
Jeanne, fille de Louis Hutin, qui étoit exclufe de la
couronne. Lettres fur P Encyclopédie.
§ Fief Normand.^ .. Dans cet article au lieu
de terrier Mezterrien. Corrigez la même faute au mot
Fïef N °BLE, & ailleurs. Lettres* fur P Encyclopédie.
§ Fief presbiteral........Voye^dhi-oxi^Béin
epifeopis Piclavini Gervafium in Obronïco :
lifez Befiy, dans fon Hifioire des évêques de Poitiers ;
Servais de Tilisbéri dans fa chronique. Lettres fur P Encyclopédie.
* § FIERTE.. . . . « Le chapitre de la cathédrale de
» Rouen, qui poffede la chaffe de faint Romain, jouit
« en conféquence du privilège de délivrer & abfou-
» dre un criminel & fes Complices, à la fête de l’Af-
V cenfion........Suivant la déclaration d’Henri IV.........
» Le chapitre nomme au roi celui qu’il defire jouir
» du privilège de la fierté ; & l’^ccufe, pour jouir de
« ce privilège, eft obligé d’obtenir des lettres d’abo-
» lition fcellées du grand-fceau, n’y ayant que le
» prince qui puifle faire grâce à un criminel ». Le
criminel eft ordinairement élu par le chapitre, à dix
heures du matin, le jour de l’Afcerifion, jugé enfuite
digne du privilège par le parlement, 8c délivré à
quatre heures après midi du même jour: aurait - il le
tems $ obtenir des lettres £ abolition fcellées du grand-
fceau ? Lettres fu r P Encyclopédie.
* § “ FIFE, {Géogr.) province méridionale d’E-
» coffe, bornée au nord par le golfe de Fay » . . . . .
Life^de Tay. « Elle fe divife fort communément en
» orient 8c occident ». Life{ en orientale 8c occidentale.
Lettres fu r P Encyclopédie.
§ FIGEAC, ( Geogr. ) Fiactim, Figiacum, ville du
Querci fur la Celle , qui doit fon origine à l’abbaye
de bénédictins fondée par le roi Pépin : elle fut fécu-
larifée par Paul III, à la priere du cardinal Jean de
Lorraine, qui en a été le dernier abbé commenda-
taire, 8c premier abbé titulaire féculier.
Lorfque l’abbé y fait fa première entrée,le feigneur
de Monbrun eft obligé de l’aller recevoir habillé en
arlequin, 8c ayant une jambe nue : puis de mener fa
monture par la bride jufqu’à la porte de l’églife, de
l’attendre l à , & enfuite de lui tenir l’étrier & le conduire
à la maifon abbatiale. « Quelle ridiculité ( s’é-
« crie le Journal Encyclopédique, mars 1766. ) de
» voir un baron fervir de palfrenier à un moine ?
» Comment laiffe-t-on fubfifter ces traces indécentes
» de l’antique barbarie ? Il eft vrai que la jument
» appartient au baron : il faut avouer que nos aïeux
» étoient de bonnes gens, 8c les moines alors bien
» puiffans & bien audacieux ».
Figeac fut afliégée pendant trois mois par une armée
de trente mille calviniftes, qui furent obligés
d’en lever le fiege : mais en 1576, elle leur fut livrée
par des habitans de leur parti, pillée & bridée : ils
y firent bâtir une citadelle, 8c la gardèrent jtifqu’en
16 12, que le duc de Sulli, gouverneur, la remit fous
l’obéiffance de Louis XIIL Expilli, la Martiniere Pi-
ganiol. (C.)
§ FIGUIER, ( Bot. Jard. ) en Latin ficus ; en An-
glôis , fig-tree ; en Allemand , feigen-baum.
Caractère générique.
Le figuier a des fleurs mâles 8c des fleurs femelles;
qui font enfermées fous la peau du fruit, 8c font par
conféquent invifibleS, à moins que leur enveloppe
ne foit ouverte. La figue n’a qu’une très-petite ouverture
à fon ombilic : encore eft-il prefque entièrement
fermé par environ deux cens écailles imbriquées
qui le bordent. C’eft au-deflbus de ces écailles
que font placées en petit nombre les fleurs mâles ,
chacune fur un pétiole particulier affez long ; elles
font dépourvues de pétales, & n’ont que deux ou
trois étamines aiguës, terminées par des fommets 8c
renfermées dans un calice qui eft divife en trois ,
quatre ou cinq échancrures ou petites feuilles. Les
fleurs femelles fe trouvent en grand nombre dans la
partie inférieure: elles fontaufli apétales •& affifes
fur des pédicules diftiriéïs ; elles ont un piftil formé
d’un embryon furmônté d’un ou de deux longs fty-, .
les. Cet embryon devient une femenee lenticulaire«
Nous ne pouvons nous empêcher d’admirer, à-l’oc-
cafiondé:cet arbre précieux, la prodigieufe variété
que la nature met dans fes procédés particuliers, fans
déroger néanmoins à l’uniformité de fon plan général
, puifqu’elle a fibien caché dans la figue les parties
fexuelles dont elle a doiié Ja plupart des plantes ,
qu’elles ont échappé jufqu’à nos jours à l ’oeil des
naturaliftes les plus attentifs.
Nous allons préfenter la fuite des figuiers reconnus
par les botaniftes pour des efpeçes difti nftes: nous
parcourrons enfuite les variétés du figuier n°.. 1 ,
qu’on cultive dans les pays chauds ; & nous nous
arrêterons à la culture di) petifnombre d’entre celles1
là qui réuffit dans nos climats»
. Efpeccs.
t. Figuier à feuilles palmées. Êiguier commvfa*.
Ficus foliis palmatis. Hort. Cliff.
Common fig-tree '.
z. Figuier à feuilles cordiformes, arrondies e n tières,.
Ficus fçliis cordatis rfubrotundis, integerrimis. Hort.
C l i f . ■
Fig-tree with a mulberry leaf commonly called fyca-
uiore.
3. Figuier à feuilles cordiformes, entières, terminées
en pointe.
Ficus foliis càrdatis integerrimis, acuminatis. Hort.
Cliff
Malabar fig. ■
4. Figuier à feuilles ovales., entières, obtufes,
dont là tige pouffe des racines par le bas.
Ficusfoliis ovatis integerrimis., obtufis, caule infer ni
radicato. Hort. Cliff.
Bengal jig. ■ , , ' f e
5. Figuier à feuilles, lancéolées, à pétioles raffém-
blées , à rameaux poufiànt des racines.
Ficus foliis lanceolatis , pctielatis, pedunculis aggre-
gatis , rainis radicantibus. Linn. Sp. pl.
Indian fig o f Tiieoplirafius.
6. Figuier à feuilles figurées en lance & entières.
Ficus foliis lanceolatis integerrimis. Hort. Cliff.
Thelargeft Indian fig.
7. Figuier à feuilles ovales, aigues , entières, à
tige d’arbre, à fruit en grappe.
Ficus foliis ovatis acutis, integerrimis j caule arboreo,
fruclu racemofo. Linn. Sp. pl.
Fig-tree with a fruit growing in bunches.
8. Figuier à feuilles ovales, aiguës, entières, à
tige tomba rite.
Ficus foliis ovatis, acutis, integerrimis, caulerepente.
Linn. Sp. pl.
Trailing wild fig-tree havingfingle leaves.
9. Figuier à feuilles ovales, cordiformes, entières
& unies.
Ficus foliis ovato-cordatis, integerrimis, glabris.
Mill.
Fig-tree with a Water lily lealf,
10. Fattier à feuilles cordiformes, ohlongues,
pointues, à trois longs pétioles.
Ficus foliis oblongo-cordatis , acuminatis , petiolis
longiffimis. Mill.
Fig-tree with a certain leaf and fmall purple fruit.
La prémiere efpece eft celle dont les nombreufes
variétés produifent des fruits fiçxcellens & fi divers
dans les .pays chauds. Nous nous en occuperons ,
lorfque nous aurons dit un mot des efpeces fui-
Yantes.
La fécondé efpece eft indigene du levant : elle y
forme un grand arbre ; fes feuilles font larges ,.fem-
blables à celles du mûrier noir ; elle prôcüf è un ombrage
falutaire dans ces contrées brûlantes ,:-ç’eft-le
yr'ai fycomote. ou figuier de.Pharaon. Le fruit croît
fur lé tronc St. fur les plus, groffes branches , contre
l’ordre commun, les.autres arbres le portant fùr les
mêmes branches : il eft de la groffeur.des figues ordinaires,
mais peu eftimé. ,.
La troifième efpece! croît naturellement dans l’Inde:
elle forme(un arbre qui s?éleve fur un tronc boi-
feux ,àunëhauteur çonfidérable.Cetronc fe divife
en nombre de branches menues,; les feuilles reffem-
blent à celles du peuplier noir ; elles font d’un Verd-
clair & attachées par d’affçz longs pétioles, Le fruit
hait fur le deftiis des branches ; il eft petit &rôri'd * ôè
h’eft de nulle vaîeu h C e t arbre eft.facré dans l’ Inde $
perfonne n’ofe l’y détruire : quelques Uns l ’appellent
l ’arbre de Dieu des Indes. Le culte rendu aux arbres
eft de la plus haute antiquité : on croyoit que la divinité
habitoitfinguliérementfous les voûtes des foA
rêts ; le filence y régné au loin ; il n’eft interrompit
que par les v en ts ; qui frémiffent dans.les ondes d é
leur feuillage; Au fein de leurs ombres impofantes*
la méditation prend un çara&ere grave qui é le v é
l’ame vers la divinité : c’eft de cette maniéré qu’e llé
y réfide en e ffe t, puifqu’elle s’y manifefte. D e cette
idée première on a paffé à d ’autres idées moins
vraies ; de-là ces chênes ; qui rendoieht des oracles
à Dodone ; de-là les D r y a d e s , Amadryades, 6-c-
Voye^ Pline, chapitre des arbres facrés, L u ca in , dans
fa belle defeription de la forêt de Marfeille, & lé
T a flè j dans celle de lavfo rêt enchantée;
La quatrième efpece s’élève fur plufiéurs tigeé ; à'
la hauteur de trente ou quarante pieds : ces tiges fô
divifent en nombre de branches qui pouffent des racines
de leur partie inférieure :.la plupart de ces racines
plorigent jufqu’ à terre & s’enfoncent dans l e
. fol ; de forte que cet arbre forme , aux lieux où il
croît naturellement, un tiffu impénétrable, par l ’enlacement
de fes branches & de fes racines. Les Indiens'
8c les Banians fo rmen t, des branches de cet
arbre , des arcades régulières, & pofent amdeffous
leurs pagodes : v o ilà leur temple. Les feuiliés font
épaifles & unies ; le fruit eft petit & rond ; il n eft dô
nul ufage*
La cinquième efpece habite les deux Indes; elle y
forme un arbre qui atteint fur un tronc boifeux , à la
hauteur de quarante pieds : les feuilles ont environ
fix poucés de long fur deux de la rg e , & fe terminent
en pointe obtufe ; éUes font d’un verd obfcur 8c Unies
par le deffus ; mais le deffous eft d’un verd tendre 8c
veiné : le fruit en eft petit & mauvais. Les branches
de cet arbre pouffent des racines de leur partie inférieure
(fans doute de leur infertion) , qui vont quelquefois
gagner la terre: Cela prouve que cette partie
eft eri général bien propre à pouffer des racines
(Voye^ Bo utur r :, Suppl. ) . Il ferôit trèsdntéreffant
d’exarniner fi lés racines qui ne gagnent pas la terre
font de quelque utilité à ces arbres , & fi elles font
pourvues de fucoirs capables de pomper les parties
nutritives de l’air. Il feroitbpn aitffi de couper toutes
les racines des branches d ’un de Ces figuiers, on v e r -
1 roit s’il en eft affoibli par le haut , & par conféquent
fi ces racines fupérieures contribuent à l’accroiffe-
ment de fes branches ; enfin il faudroit s’affurer fi les
racines inférieures & naturelles ont la même grof-
feur & la même étendue que celles des arbres de la
même taille , & s’il n’y a pas dans leur cOnftitution
& dans celle des vaiffeâuxfiéveux, qüelqh’ôrganifa-
tion particulière qui s ’oppôfe à l’élari de la fe v e .
' Le figuier n°. G croît dans les Indes occidentales;
i l s’élance à trente p u quarante pieds, & fe divife en
nombre dé branches déliées', qui pdufferit des racines
ainfi que le précédent î les feuilles Ont huit ou
n eu f pôuces de long fur deux de large ; elles fe terminent
én pointe : le fruit eft p e t it , rond , b le u , 8c
n’eft pas mangeable.
L ’efpece n°. y eft indlgerte de l’Inde ,; elle y forme
un petit arbre qui s’élève à vingt-cinq, pieds : les
feuilles fônt o vales & pointues & d’un v èrd lùifant :
lè fruit eft petit ; il hait ép grappes des cotés de’s
branches & ne fe mange point. ‘
L e figuier / A S eft originaire des mêmes Contrées;
c e n’eu qu’un .buifton à branches traînantes , qui
pouffent des racines de léur9 joints comme les cou-
lans du fraifier : les feuilles Ont detix pouces Si demi
de lo n g , deux de la r g e , 8c fe terminent èn pointé ;
r