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eft venue l’origine de la devife de l’ordre de Saint
Michel, immenjî tremor oceani.
, Lorfque Louis XI inftitua cet ordre, les chevaliers
portaient une chaîne d’o r , chargée de coquilles d argent
, d’oit pendoir une médaille où étoit l ’image de
■ Saint Michel, foulant aux pieds le dragon, 6c l’ont
ainfi porté -jufqu’au 31 décembre 1578, jour de la
première promotion de l’ordre du Saint-Eiprit. Actuellement
ceux qui font nommes chevaliers du
Saint-Efprit, prennent la veille de leur réception
l’ordre de Saint M ich e lc’eft pourquoi ils ont le titre
de chevaliers des ordres du roi.
Louis X IV , par une déclaration du 12 janvier
166 -5, ordonna que de tous ceux qui avoient reçu
l ’ordre de Saint Michel, fans avoir celui du Saint-
Efprit , on en choisît un certain nombre, à condition
qu’ils feroient preuves de leur noblelfe 6c de
leurs fervices militaires.
Le roi commet chaque année deux chevaliers de
fes ordres, un duc 6C un gentilhomme, pour préfi-
der en fon nom, l’un en l’abfence de 1 autre, aux
cérémonies 6c chapitres de l’ordre de Saint Michel,
èc pour recevoir les nouveaux chevaliers que fa
majeftë a nommés. _
Les cérémonies & réceptions fe font deux fois
l’année, le 8 de mai & le premier lundi de l’avent
dans le couvent des Cordeliers de Paris.
Le grand fceau de cet ordre repréfente Saint
Michel ayant au bras gauche un bouclier aux armes
de France, tenant de.la main droite lepee haute,
précipitant dans les flammes l’ange rébelle, avec cette
légende autour du fceau, Louis X I , roi de France,
inflituteur de C ordre de Saint Michel, en 1469 > Louis
X IK , roi de France & de Navarre, rejlaurateur en
'1664. ■
Hardouin Manfard 6c André Lenoftre furent les
premiers artiftes faits chevaliers de Saint Michel in
1693. Depuis cetordre eft donné à des gens de lettres,
de finances 6c artiftes célebres 'pour les récompenfer
de leurs mérites;;& talens. On leur envoie des
lettres de nobleffe quelques jours avant leur réception.
Ces chevaliers portent fur leur vefte un grand
ruban de foie noire, moirée, pafle en écharpe de
l ’épaule droite au côté gauche , d’où pend la croix
à huit pointes où eft repréfenté Saint Michel.
Le premier janvier 1772, il y avoit 77 chevaliers
de l’ordre de Saint Michel, dont 13 admis 6c
non reçus, étant alors dans des provinces éloignées
du royaume ou dans des cours étrangères. Voye{
PL X III. fig. 3. de Blafon, dans le Dict. raif. ‘des
Sciencejs , &c. ( G. D .L . T.)
MICHOL, qui ejlparfait, {Hifl.facr.') fille de
Saiil, qui, ayant conçu de l’amour pour David, lui
fut promife par Saiil, à condition qu’il tueroit cent
Philiftins. David en tua deux cens, 6c obtint Michol
en mariage. Quelque tems après Saiil voulant
fe défaire de fon gendre , envoya dés archers dans
fa maifon, pour fe faifir de lui ; mais Michol fit def-
cendre fon mari par une fenêtre , 6c fubftitua à fa
place une ftatue, qu’elle habilla. Saiil, outré de
cette raillerie , donna Michol à Phalti, fils de Laïs ,
de la ville de Gullim, avec lequel elle demeura juf-
qu’à la mort de fon pere : alors David , devenu ro i,
la reprit. Cette princeffe ayant vu fon mari fauter 6c
danfer avec tranfport devant l’arche , lors de la
tranflation qu’il en fit de Silo à Jérufalem'i conçut
du mépris pour ce prince, 6c le Tailla avec aigreur ;
en punition d’un reproche fl injufte , elle devint
ftérile, 6c Dieu la punit par une des plus fenfibles
malédiûions de la loi, en la couvrant de l’opprobre
de la ftérilité ; il la dégrada elle-même aux
yeux des fervantes du peuple d’Ifraël, dont elle
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craignoit fl fort les railleries ; 6c il mortifia fon ambition
, en lui ôtant l’ efpérance de donner un fuc-
ceffeur au trône de David. (+ )
MICOCOULIER, [Botan. Jard.) en latin celtis£
en anglois lote-tree.
Caraclere générique.
Le même arbre porte des fleurs mâles & des fleurs
androgines : ces dernieres font folitaires 6c fituées
au-deffus des fleurs mâles ; elles n’ont point de pétales
6c font pourvues de cinq étamines courtes :
à leur centre eft fltué un embryon ovale qui devient
enfuite une baie arrondie à une feule cellule ,
renfermant un noyau de la même forme. Les fleurs
mâles ont un calice divifé en fix fegmens^ & n’ont
ni embryon ni ftyle : elles reffemblent, à cela près,
aux fleurs hermaphrodites.
Efpeces.
1. Micocoulier à feuilles lancéolées , pointues.,
dentées, nerveufes. Micocoulier à fruit noir.
Celtis foliis lanceolatis, acuminatis ,ferratis, nervo-
fis. Mill.
Lote-tree with a black fruit.
2. Micocoulier à feuilles ovales-obliques, dentées
6c pointues. Micocoulier à fruit pourpre.
Celtis foliis oblique ovatis ,ferratis acuminatis. Linn.
SP- P1- ii-W' è\
Lote-tree with a darck purple fruit. ; A
3. Micocoulier à feuilles ovales-cordiformes, dentées
6c à petiolgs courts. Micocoulier à fruit jaune.
Celtis foliis ovato-cordatis , denticulatis , petiolis
brevibus. Mill.
Eaftern lote-tree with a yellow fruit.
4. Micocoulier à feuilles, oblong-ovale?, obtufes,
nerveufes, unies par-deflùs, de couleur d’or par
deffous. . .
Celtis foliis oblongo-ovatis, obtujîs , nervofs, fu -
pernè glabris ,fubtus aureis. Mill.
Nettle-tree with ,1'eaves whofe underfde isgoldco-
loured.
L’efpecê n° 1 habite la France méridionale, l’Ef-
pagne 6c l’Italie ; il s’élève à la hauteur de 40 à 50
pieds : c’eft un des plus gros arbres de ces contrées.
La fécondé efpece croît dans l’Amérique fepten-
trionale. Cet arbre fe plaît finguliérement dans un
fol gras 6c humide , 6c devient un très-grand arbre :
ies branches s’étendent au loin, mais affez régulièrement:
elles font convergentes, du moins tant que
l’arbre eft jeune. Cet arbre ne verdoie que fort
tard au printems ; mais il eft le dernier à fe dépouiller
en automne ; fon feuillage touffu 6c d’un verd
gracieux le rend très-parant dans les parcs : on doit
l’employer dans la compofition desjbofquets d’éte
6c d’automne , où il fera un d’autant plus bel effet
que fès feuilles ne changent de couleur que peu de
jours avant leur chute. Cette efpece eft dure.
La troifieme a été découverte en Arménie, par.
M. Tournefort. Ce petit arbre ne s’éleye guere
qu’à dix ou douze pieds : fes branches pouffent horizontalement
6c très - irrégulièrement, une partie
même à leur infertion forment un angle ouvert vers
la terre. . .
Nous devons la quatrième efpece au j>ere Plumier
qui l’a trouvée dans les îles de l’Amerique dé
la domination françoife, elle croît aufli à la Jamaïque
: cet arbre s’élève à environ vingt pieds. Ce micocoulier
doit s’élever dans des couches de tan 6c
être confervé dans les ferres chaudes : rarement fa
graine leve la première année. <
Je trouve, un micocoulier fur un catalogue hollan-
dois fous le nom de purnila helvetica: je fais qu’il
en
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en croit.un naturellement aux environs de Neufchâ-
tel dont les habitans, mangent le fruit. C’eft fans
doute le même arbre ; 6c peut-être ne differe-t-il
pas de quelqu’une de nos efpeces. Je ne le poffede
pas & n’ai pu même le voir encore.
Tous les micocouliers fe dépouillent tard & font
par conféquent propres à orner les bofquets d’ete
6c d’autpmne. , ,
Le bois de la fécondé efpece étant fortélaftique
eft eftimé des caroflîers pour en former les pans
des voitures! On fait avec le bois du n° 1 des brancards
de chaife 6c des cercles de cuve. Le bois du
n° 3 eft très-blanc.
Les phrafes expliquent affez clairement les différences
qui fe trouvent dans la forme des feuilles
de ces efpeces.
Tous les micocouliers s’élèvent par leurs baies,
il eft bon de les confier à la terre, dès qu’elles font
mûres ; mais j’ai vu lever conftamment au bout
de fix femaines celles du n° 1 6c 1. Je ne les avois
femées qu’au mois de mars 6c même en avril dans
des caifles que j’avois enterrées dans une couche
ordinaire pour hâter leur germination: il n’en eft
pas de même des baies du,n0 3 ,; le noyau en eft plus
dur, 6c à moins qu’on . ne les feme peu de tems
après leur maturité, rarement levent-elles la première
année. Ces femis ne demandent que les foins ordinaires
& réufliffent communément très-bien. Il faut
fur-tout à l’égard des numéros 1 6c 3 abriter les deux
premiers hivers les caiffes oit on les a fait fous des
caiffes vitrées. Le troifieme printems, peu de tems
avant que ces arbres ne pouffent, on les plantera
à un pied & demi en tout fens les uns des autres
dans un morceau de terre fraîche, en les difpo-
fant par petites planches, afin de pouvoir, fl les
les deux hivers fui vans font rigoureux, les couvrir
d’arcades garnies de paille de pois. La troifieme
année on les enlevera au mois d’avril pour les fixer
au lieu qui leur eft deftiné.
Le n° 1 craint les frimats printanniers , fur-tout
lorfqu’ils s’arrêtent fur quelque afpërité de leur écorce,
& que le foleil vient à frapper ces petits amas.
Pour parer à cet inconvénient, je rends leur tige aufli
unie que je puis , en les élaguant en juin& juillet,
& coupant les branches à fleur de l’écorce.
Lorfque le n°. 3 fouffre du froid, ce n’eft que par
fes jeunes pouffes qui périffent fouvent l’hiver,
prefque jufqu’à leur infertion ; mais cet accident
n’eft pas commun 6c il n’arrive guere que dans la
grande jeuneffe de ces arbres , tandis qu’ils pouffent
le plus vigoureufement : lorfqu’ils font devenus plus
fobres avec l’âge, ils n’ont plus que très-peu à
craindre des plus fortes gelées.
Les micocouliers aiment à être tranfplantés petits :
lorfqu’ils font forts, ils fouffrent du retranchement
de leurs racines, leur reprife eft en danger; s’ils reprennent,
ils languiffent long-tems.
Quelques perfonnes ont cru que le lotos des anciens
étoit un micocoulier: d’autres penfent que c’eft
un plaqueminier. ( M. le Baron de Ts ch o u d i .')
MICROSCOPE A RÉFLEXION -, qui peut fervir
aujf comme télefcope Grégorien , ( Optique. ) Quoi-
qu’en général le microfcope Ample foit préférable à
tout microfcope compofé quelconque, parce qu’on
voit plus clairement 6c plus diftin&ement un objet
à travers un microfcope Ample, qu’on ne voit fon
image, comme il arrive dans les micrôfcopes compo-
fés ; cependant le microfcope à réflexion, inventé par
M. Barker, 'mérite d’être mis au nombre des inventions
utiles 6c ingénieufes, fur-tout à caufe de fon
double ufage.
« Quoique les microfcopes , dit l’autëur dans un
» Mémoire à la fociété royale de Londres, qui ne font
» compofés que de vçrres dioptriques, aient été
tome I IU
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» portés à un très-haut dégré de perfe&ion , quant à
» leur propriété de groflir les objets, ils n’ont pas
» laiffé d ’être toujours fujets à de fi grands inconvé-
» niens, que leur ufage, par rapport à plufieursarts ,
» auxquels il feroit à fouhaiter qu’on en fît l ’applica-
» tion, n’eft pas, à beaucoup-près, aufli étendu qu’on
» pourroit fe l’imaginer ».
Entre ces différens inconvéniens, voici ceux qui
font les plus confidérables.
I. Comme, pour groflir beaucoup , il faut que le
verre obje&if foit un fegment d’une fphere extrêmement
petite, & que fon foy e r , par cela même, fe
trouve extrêmement proche, il faut néceffairement
aufli que l’objet qui doit être placé dans ce foyer,
fe trouve fi près du microfcope, que le microfcope
l’obfcurcira ; l’objet dès-lors n’eft plus vifible que
par la lumière à laquelle il donne paffage, s’il eft
diaphane; 6c il n’eft plus vifible du tout, s’il eft
opaque.
IL Lorfqu’un objet n’eft vu qu’à la faveur de la
lumière’ à laquelle il donne paffage , on peut dire
que c’eft moins un objet véritablement vu , qu’un
objet qui éclipfe la lumière , dont la réflexion peut
feule le faire véritablement voir. Il n’y a prefque
alors que le contour de l’objet qui foit exa&ement
repréfenté à l’oeil : les élévations ou dépreflions des
parties, dans l’enceinte du contour, ne paroiffent
plus que comme autant d’ombres ou de lumières ,
îèlOn leurs divers d é g r é s d’opacité ou de tranfpa-
rence : c’eft l’oppofé, en un mot, de la vifion ordinaire
, où les lumières & les Ombres réfultent des
différentes expofitions des parties de la furface à la
lumière incidente.
III. Si l’on veut obferver une petite partie d’un
grand objet , on ne peut guere la préfenter au microfcope
qu’après l’avoir détachée de fon tout ; ce
qui réduit l’ufage de cet infiniment à rien dans la
diffeâion des corps vivans, parce que la partie dér
tachée meurt aufli-tôt, 6c perd le mouvement que
l’anatomifte voudroit y obferver.
IV. Le foyer d’un microfcope dioptrique étanttrès-
peu éloigné , 6c par cela même extrêmement délicat
, de iorte que la moindre déviation met l’obfer-
vateur hors d’état de voir nettement l’objet, il n’y
a jamais, dans un objet irrégulier, qu’une très-petite
partie qui puiffe être vue bien nettement : « c ’eft
» pour remédier à ces défauts que M. Barker a in-
» venté un microfcope fur le modèle du télefcope ,
» inventé par le chevalier Newton ».
Nous venons de voir que ces divers inconvéniens
réfultoient de la petiteffe du verre objeélif, 6c que
la néceflitë de l’avoir fi petit étoit uniquement fondée
fur la dioptricité de ce même verre ; il étoit donc
naturel que l’on penfât aux moyens d’employer
pour objecfif un miroir concave , capable de réfléchir
une image vive 6c nette de l’objet vers l’oculaire
, 6c défaire ainfi un microfcope à réflexion. L’idée
d’un pareil microfcope n’avoit pas tout-à-fait échappé
à la pénétration de Newton ; au moins paroît-il par
les mémoires dont il parle dans la préface de la première
édition de fon Optique, qu’il avoit quelquefois
fongé à faire un microfcope qui, au lieu d’un verre
ob jeâ if, eût un miroir concave de métal ; car les
microfcopes, difoit-il, femblent être aufli propres
que les télefcopes à recevoir un nouveau dégré de
perfe&ion : peut-être même y font-ils encore plus
propres , puifqü’il n’y faudroit, ajoutoit-il, qu’un
feul miroir concave de métal, comme on peut .voir
par la figure 1 , planche II d’Optique dans ce Suppl.
où AB repréfente le miroir objeftif ; CD un verre
oculaire ; F leur foyer commun; & O l’aiure foyer
du miroir où on placera l’objet ( Voye£ Lowtorp
dans fes Philofophical tranfacliohs abridged , tom. I ,
pas. ziQ & 3 ##. ) ; mais pour peu qu’on y faffe
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