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trygonométrie ordinaire , R: S P : : fin. 5* P Z : ou
cof. P S L :SL. Ainfi, comme le rayon eft pris pour
unité, on a S L — S P. cof. P S L . Dans le triangle
P S T on connoîtra les angles avec le côté S L ,'dif-
tance du foleil à la planete : on fera donc cette proportion
fin. S T L : S L : i fin. L S T : T L , ou le
iinus d’élongation eft au finus de la commutation ,
comme la diftance accourcie de la planete au foleil
e f t à la diftance accourcie de la planete à la terre :
enfin cette diftance accourcie T L , divifée par le
cof. de latitude géocentrique L T P , donnera la
diftance vraie T B de la variété à la terre , par la
même raifon que la diftance vraie, étant multipliée
par le cofînus de latitude hélioçentrique , donnoit la
diftance accourcie de la planete au foleil. Pour éviter
la réfolution du triangle S T L , les aftronomes ont
calculé des tables de la parallaxe annuelle, ou de la
différence entre les longitudes géocentriques & hélio-
centriques. On les trouve dans Y Agronomie réformée
de Riccioli, dans Longomontanius (Aflron. Danica),
dans Wing ( Aflron. Britannica ) , dans Renerius
( Tabula medicce), dans Lansberge {Tabulaperpétua).
( M . d e l a L a n d e . )
LONGJUMEAU,, {Qéogr.') bourg de l’île de
France, fur la route de Paris à Orléans , avec un
prieuré de l’ordre de S. Auguftin : le fameux Théodore
de Beze en étoit prieur, lorfqu’il quitta la religion
de fes peres pour embraffer celle de Calvin.
Les terres de Chilly & de Longjumeau furent unies
& érigées en marquifat en 1624, en faveur d’Antoine
Coëffier , marquis d’Effiat, en Auvergne , furinten-
dant des finances en 1626, 6c maréchal de France en
3631. Ilfutpere de Henri, grand-écuyer, décapité à
Lyon en 1642, & de Martin, marquis d’Effiat, dont
le fils, Antoine , mourut le dernier de fa race en
.2719 à quatre-vingt-un ans. Expilly, Dicl. (Cl)
LON G O, ( Luth. ) un des inftrumens de mufique
dont fe fervent uniquement les fils des grands fei-
gneurs au Congo. Le longo eft formé de deux fon-
nettes de fer liées par un fil-d’archal en forme d’arc.
On frappe cet inftrument avec deux baguettes.
Le Longo eft un de ces inftrumens de mufique que
les habitans du pays nomment embaukis. Voye{ ce
mot ( Luth. ) , Suppl. ( F . D . Cl)
LONGRATE, (Géogr.) bourg de Guienne , élection
d’Agen , parlement de Bordeaux , jurifdi&ion
de Caftillonès. On y compte , félon Expilly, cent
neuf feux : il eft à 4 lieues de Villeneuve-l’Agenois.
N. Gelas, curé de Longrate, dans le diocefe d’Agen,
âgé de cent un ans, s’étant endormi le 31 avril
3773 “ un fonuneil qui avoit les apparences de la
mort, on fit toutes les difpofitions pour l’enterrer :
mais lorfqu’on alloit le porter à l’églife,, il fe réveilla
, & demanda à manger. Il jouit depuis ce tems
d’une bonne fanté, & il a repris fes exercices ordinaires.
Gai. de Fr. mai 1773, Jour. Encycl. ijuin 1773.
{C.) . I
§ LONGUE, (Mufique.) Mûris & fes contemporains
avoient des longues de trois efpeces ; favoir, la
parfaite , l’imparfaite & la double. La Longue parfaite
a , du côté droit, une queue defcendante. Elle vaut
trois tems parfaits, & s’appelle parfaite elle-même,
à caufe, dit Mûris, de fon rapport numérique avec
la trinité. La longue imparfaite fe figure comme la parfaite
, & ne fe diftingue que par le mode : on l’appelle
imparfaite , parce qu’elle ne peut marcher feule , &
qu’elle doit toujours être précédée ou fuivie d’une
breve. La longue double contient deux tems égaux
imparfaits^ elle fe figure comme la longue fimple,
mais avec une double largeur. Mûris cite Ariftote,
pour prouver que cette note n’eft pas du plain-
chant.
Aujourd’hui le mot longue eft le corrélatif du mot
breve, Foyei BRÇyE, ([Mufiq.) Dicl, raif, des Sden-
L O N
ces, & . Àuflï toute note qui précédé une breve eft
une longue. ( S)
LONGUERUE ou L o n g r u e , ( Géogr, ) ancien
village de Normandie, à quatre lieues de Rouen.
Au xm e fiecle, l’abbaye de Notre-Dame du Pré
de Lifieux préfentoit à la-ciîre : elle y préfenta encore
en 1558 : le patronage appartient depuis 1704
au feigneur du lieu. Le fief de Longue-rue fut cédé à
Jacques Dufour , fieur du Coudray, nom de deux
autres fiefs fitués dans la même paroiffe, qui tous
trois ont été réunis en un feul fief en 163 2.
Je crois que cette terre a donné le nom au célébré
Louis Dufour, abbé d q Longuerue, né en 1652 à
Charleville, & mort en 1732. Ce n’étoit pas un de
ces minces littérateurs, qui ne font que voltiger de
fleur en fleur. Il a approfondi toutes les matières qu’il
a traitées. On a de lui plufieurs ouvrages, dont le
plus connu eft la defcription de la France, in-fol,
I7 I9*
L’auteur qu’on dit avoir fait cet ouvrage de mémoire
pour un ami, n’y paroît ni géographe exaâ:,
ni bon citoyen. Il rapporte quantité de faits contre le
droit immédiat de nos rois fur la Bourgogne Tranf-
jurane, &. fur d’autres provinces.
Des traits vifs & fouvent brufques , des faillies
d’humeur, des critiques téméraires, un ton tranchant
& fouvent trop hardi, voilà le caraftere propre de
fa converfation : c’eft aufli celui du Longuerana, recueil
publié après fa mort. Ceux qui l’ont connu
conviennent qu’il fe peint allez bien dans cet ouvrage,
où il ne fe mafque point. On l’y voit en déshabillé ,
& ce' déshabillé ne lui eft pas toujours avantageux.
Les moines de fon abbaye du Jard lui demandoient
un jour le nom de fon confeffeur ; je vous le dirai,
répondit-il, quand vous m’aurez appris le nom de
celui de votre pere faint Auguftin. Nov, Diel. hiß. en
6 vol. éd. 177z. '
Il n’y a point eu de favans en France qui ait mieux
poffédé la chronologie de l’hiftoire ancienne & moderne
que l’abbé de Longuerue. Comme il,avoit une
mémoire prodigieufe, il lavoit les dates de l’hiftoire.
Le cardinal d’Etrées fe plaifôit fort à fa converfation
: & il appelloit les dates que l’abbé avoit toujours
préfentes à l ’efprit, des dates fulminante*, parce
que c’étoient des preuves auxquelles il étoit impofli-
ble de répondre , & qui ne fouffroient point de réplique.
Preuves de f h ißo ire , par Griffet, 1771. (C.)
LONGUEVILLE - l a -Giffard , {Géogr.) bourg
de Normandie, au pays de Caux, fur la Scie, à trois
lieues de Dieppe , deux d’Arques, neuf de Rouen,
avec un prieuré clauftral, relevant de celui de la
Charité fur Loire, fondé vers 1084. Un des religieux
gouvernoir l’hôpital établi dès 1177 • ij§j£ été uni à
l’hôpital général de Dieppe en 1694. L’établiffement
de la Charité eft dû à la piété de la ducheffe de Longueville
en 16 57 , & au zele de quatre filles du
lieu. Cette terre fut donnée, par Charles V , au
célébré connétable du Guefclin en 1364. Olivier,
fonfrere, le vendit en 1391 à Charles V I , & fon
fils, Charles V I I , en fit don en 1443 au fameux Jean
d’Orléans , duc de Dunois , fils naturel de Louis de
France, duc d’Orléans, & tige de la maifon Longueville
: on remarque que cette maifon a commencé
par un grand &fage perfonnage, & qu’elle a fini par
uninfenfé. Le duc de Longueville, beau-frere du grand
Condé, laiffoit la chaffe libre à tous les gentilshommes
qui relevoient de lui , ou qui étoient fes voi-
fins, difant qu’il aimoit mieux avoir des amis que
des lievres. Louis XII érigea en duché Longueville
en 1505 : il fut réuni à la couronne en 1707 à la
mort de Marie d’Orléans , ducheffe de Nemours.
Les feigneurs de Longueville avoient, à Paris, rue
Richelieu, un bel hôtel , bâti fous François I par
Viljeroi, grand-prieur de Malte, acquis de la reine
Marguerite *
L O R
Marguerite , foelir de Henri III, par la ducheffe de
Longueville ; la ducheffe de Nemours le donna à
Louis de Bourbon-Soiffons : les cardinaux de Janfon
6c de Polignac l’ont occupé : il eft aujourd’h u i, par
mariage , au duc de Chevreufe. (C.)
§ LONGWY , Longus-Vicus, ( Géogr, ) ville du
Barrois, fur la frontière de la Lorraine & du Luxembourg,
à quatre lieues d’Arlonj quinze de Montmedi,
unie au comté de Bar en 1292. Dans la ville baffe eft
une groffe tour, ronde, à l’antique, fort élevée. C’eft
la patrie de François de Mercy, général de l’armée
du duc de Bavière. Il prit Rotweiîen 1643 , & Fribourg
en 1644. Peu après il perdit la bataille proche
cette ville , & fut bleffé à mort à celle de Nortlin-
gue le 3 août 1645. On l’enterra dans le champ de
bataille, & on grava fur fa tombe ces mots honorables
'.Staviator, heroem calcas. (C.)
LONGUYON, ( Géogr. ) ville de France, dans
le duché de Bar, fituée au confluent de- la Chiers &
de la Crune, avec une églife collégiale , une forge
confidérable, une belle martufàâure de canons de
fufil, &c. La banlieue de cette ville renferme dix
cenfes & hameaux, & c’eft un des anciens domaines
des comtes de Bar. (+ )
LONICERE, f. f. (Bot.^ lonicera, genre de plante
fous lequel M. Linné réunit le chevre-feuille, le pe-
riclymenum, le chamæcerafus, le xylofteum & la
■ d’ierville de Tournefort.
Le _cara&ere commun de ces plantes confifte
dans une corolle monopétale irrégulière, en tube
divifé à fon orifice en cinq lanières, & pofée fur le
germe qui eft couronné d’un calice à cinq pointes,
ordinairement très-court en forme de rebord : cette
fleur renferme cinq étamines & un piftil, & l’o- !
vaire devient une baie à deux loges contenant piu- i
fleurs femences. Linn. gen.pl, pentand. monog, La plus ;
ou moins grande, inégalité entre les fegmens de la i
corolle ; le cinquième féparé plus ou moins profondément
, la difpofition des fleurs, en tête ou deux à
deux fur un pédicule, &c. font les principales diffé- 1
rences d’après lefquelles Tournefort avoit diftingue
les divers genres, qu’il avoit pour ces plantes. M.
Linné les range en trois divifions :
1. Celles à tige grimpante, où les periclymenum.
2. Celles dont les fleurs font affemblées deux à deux
fur un même péduncule, ce font les chamæcerafus
& le xylofteum. 3. Celles à tige droite & à fleurs
raffemblées en nombre fur un péduncule commun.
(D.)
LORANTHUS, ( Bot. ) genre de plante liliacée,
dont la fleur pofée fur le germe eft monopétale fans
calice, refendue en fix parties recourbées en-dehors :
les fix étamines font attachées aux onglets des pétales
; l’ovaire devient une baie monofperme. Linn.
gen. pl. hex. monog. Les plantes de ce genre font étrangères.
( D . )
LOR1CARIA, ( Ichtyol. ) Ce genre de poiffon,
dont nous n’avons pas pu faire mention fous fon nom
françois, cuirafjier, eft de l’ordre des abdominaux &
à nageoires molles. Il fe diftingue par la tête liffé ,
applatie , large , la bouche retra&ile & fans dents,
fix offelets à la membrane branchioftege, & le corps
cuiraffé, couvert d’écailles rhomboïdes, grandes tu-
berculées. Linn, Syfl. nat.pifc.abd, Gouan, Ichtyol.
187. _ . . / | . S . -
On n’en connoît que deux efpeces qui fe trouvent
dans les mers d’Amérique, favoir, i ° . loricariapinna
dorji uniça, cirrkis duobus : & 20. loricaria pinnis dorji
duabus; ce dernier eft le guacari de Marcgrave.fD.)
§ LONS-LE-SAUNIER, {Géogr. Hijt. Litt. Hifi.
nat. ) ville du comté de Bourgogne , à trois lieues
d ’Orgelet, quatre de Poligni, huit de Dole , qua- I
torze de Befançon , avec une abbaye de filles de
Sainte-Claire établie au XIIIe fiecle, 6c mitigée par
Tome III,
L O R 777
le pape Urbain IV, d’oii on les furnomme Urbamltù.
Saint D éliré, évêque de Befançon au v ie fiecle
patron de la ville, y eft né & y a été inhumé : c’eft
encore la patrie de l’abbé Guyon , auteur de pl’ -
fleurs ouvrages. Jacques Baulot ou Baulieu, né en
J 6; 1 dans un hameau du bailliage de Lons-lc Saie-
n « r , fi connu depuis fous le nom de Frerè Jacques
Chermitc., célébré lithotomifte de France , eft le premier
qui a fi bien opéré la taille latérale-: M. Vacher
chirurgien-major des harmées du ro i, a donné l’hiftoire
du frere Jacques {.v <9 ‘ \y'4 n.luti tome I I I .
' 7- v > PaSc 3 l4-)-11 mon à Befançon il Fâge de
foixante-neuf ans, après avoir reçu des médailles
d.or des villes d’Amfterdam, de Bruxelles, &c. & d è
différens princes.
D . Chifflet, dans fon Vÿontlo, nous apprend
quautrefojs on battoit monnoie à Lons-k-Saunier.
On a découvert en -rySr, près de Uris-le-Snii-
nier, une forte de mine de bois foiïile très-abondanté
M. de Ruffey, favant académicien de D ijon , l’a
examinée en naturalifte.
Ce bois fe rapproche beaucoup de la nature des
charbons de pierre. Ou ïe trouve à trois-pieds de la
furface de la terre dans l’étendue de deux lieues en
tirant du câté de la Breffe;ii& l’épaiffeur de la couche
éjft de ttois à quatre,pieds, l es veines de cette
efpeçe de charbon paroiffent autant de piles de bois
placées, tant fitr.le penchant' des colhties que dans
la plaine, & l’on reconnoît ertcote faéilènient les
efpeces de ce bois ,-qui font du chêne , d« charme ,
du hêtre & du tremble , efpeces qui font les feules
qui croiffent dans ce canton de la Franche-Comté.
Une partie de ce bois-eft êfçùnnée en régalé1, aine
autre en bois de corde , & une autre en fà'gotagé.
Chaque forte eft rangée fépaiiément ; toutes lesbü-
ches ont confervé leur forme ; leur, écorce paroît
encore, ; on. diftingue facilement' les cercles de la
feve , & jufqu’aux coups de hache donnés pour façonner
les bûches.
La quantité de ce bois eft frès-confidéràble : on
en a déjà tiré huit à dix mille voitures. 1 ’
Le charbon dans lequel le bois s’eft changé , eft
excellent pour fouder le fer. On a aufli réuffi à en
extraire de l’alun.
,M. dè Ruffey attribue cet'amas de bois abandonnés
à la ceflarion du travail des fahnes de Montmo-
ro t, qui fourniffoient.avant le vm c fiëcle tout 1*
fel néceflaice à la province ; on a recommencé à les
exploiter dépuis quelques-ânnéès, & on bride à
prêtent fous-les chaudières de cette fàline plus de
cinquante mille cordes debois par an.
Le poids des piles aUra affàiffé lererrein en même
tems que les couches latérales fel feront multipliées
par l'addition des terres que les pluies & les orages
auront fait defcendre des montagnes. L’huile de ces
végétaux combinée par une digeftion lente avec
leurs parties terreulès & les acides minéraux, fe'ffera
convertie en bitume: folider Unefucceflîon de tems
plus longue aura fait difparoître probablement les
lignes auxquels on reconnoît que ce foiïile a été bois.
V-ty eq. le premier volume des Mcm. de taiad.,de Dijon
LOPOSAGIUM, {Géogr. anc\) La table théodo-
fiennè place ce lieu entre Vefoneix> (Befançon) &
Epomanduto (Mandeure) ; ce qui pourroit marquer
Baume les Nones. M.-Dunod-j-dans fon Hillçire des
Sequanois , croit que c’eft un lieu appellé Luciol, à
quatorze lieues-gauloifes ou fept des nôtres de Befançon.
D ’Anv. Not. GauL. pag. 4/0. (C.)
§ LORETTE, (:Géogré) L’auteur de cet article,
dans le Dicl. raif. des Sciences, &c. paroît douter de
l’immenfîté- des richeffesde cette églife : mais tout
doute eft levé après la- Içaure des voyages dlltalie
par Mijfon 9 p a r MM. Richa rd & de la Lande , Bour-
F F f f f