beaucoup de bien dans les gros-villages y s’ils- vôu-
loient établir deux ou trois fours , au lieu d’un feul,
Ite. laiffer leurs gens libres de cuire à celui quileur
plairoit, ou s’il y a des boulangers dans le lieu ‘, ce
qui eft ordinaire dans les bourgs confidérables, le
plus fimple feroit de leur permettre de recevoir à
cuiffon. On pourroit arranger les chofes de façon qùë
les feigneurs ne perdroient rien de leurs droits utiles.
z°. Que les adminiftrateurs des grandes villes, où
le peuple n’a pas cette commodité, feroienfctrès-bien
de la leur procurer ; c’eft le meilleur moyen de porter
les boulangers à fe réduire ait: plus jufte prix pour
leursŸaçons. (O..F.)
* Four de Boulanger. Conftruction d un four à pain
fans beaucoup de frais. Pour en pofer les fondemens,
on creufe l’enceinte jufqu’à l’argille,: s’il eft poffible
linon l’on fopille environ deux pieds au-deffoùs du
terrein, une enceinte auflï large que doit l’être ,-tput
le four, on bat bien la terre de cet endroit ; enfuite
on y met une affife de pierres plates, puis une couche
de mortier, & une aflife de gros cailloux ou
.pierres à fufil ; & ainfi fucceffivement, pourfprmer
l ’enceinte du mur. Cette enceinte a communément
.environ un pied 8c demi d’épaiffeur.
Il n’eft pas qefoin de creufer la terre que dette enceinte
environne : c’eft le lieu deftiné à recevoir les
cendres, ou à mettre du bois. Quelquefois à la campagne
on y met les poules, en leur faifant une entrée
par la cour ; fans quoi le poulailler répandroit une
fort mauyaife odeur dans la maifon, en téms de pluie.
Si l’on n’a ni briques, ni pierres pour faire une
■ voûte fous l’âtre, on peut faire un plancher de pièces
de chêne, d’orme, ou d’autre bon bois , que l’on
couvre de cailloux , de moilons ou pierrailles 8c de
mortier, puis d’une aire de bons carreaux.
Pour la voûte ou chapelle du/o^r, on peut la commencer
aveedes branches de coudrier , attachées
enfemble en formé de mailles quarréës avec de la
ficelle. Les brins perpendiculaires font fichés dans le
mortier , hors de l’aire du carreau. Cette cage efttrès-
iolide. On l’enduit intérieurement avec parties égales
de mortier & de foin, dont on fait des pièces longues
comme le bras, en formé de raves, 8c qui bouchent
les mailles, en rabattant les bouts par dedans
les angles de deux mailles voilines , &bouraUt bien
le trou de la maille ; on couvre le dehors de cette
'voûte, comme on le juge à propos.'
Un four conftruit de la forte , chauffe bien en peu
de tems, dure plufieurs années, 8c n’eft pas plus fujet
que d’autres aux accidens du feu , tant qu’il n’eft
point trop vieux.
Les fours faits de tuileau, ou pecé, qui font des
ffragmens de brique 8c de la terre rouge ,font préférables
, quoique le précédent foit bon.
Maniéré de chauffer le four. Les éclats de bois fec y
font beaucoup meilleurs que les fagots, 8c les fagots
•préférables à tant d’autres bois dont on fe fert pour
chauffer \efour. 11 en y a même qui font obligés d’employer
de la bruyere ou de la paille. Chacun chauffe
•félon que la nature du lieu qu’il habite le permet.
On prendra garde de ne point brûler le bois partout
en même tems , mais tantôt d’un côté , 8c tant
ô t de l’autre, nettoyant continuellement lés cendres
•en les attirant avec le fourgon.
Lorfqu’on voudra favoir fi le four eft chaud • on
«l’aura qu’à frotter un bâton contre la voûte oucon-.
tre Pâtre ; lorfqu’on s’appercevra qu’il fera de petites
étincelles, ce fera une marque qu’il fera chaud ; &
pour lors on ceffera de chauffer : on ôtera les tifons
•&-lqs charbons,-rangeant un peu debrafier à l’un des
côtés près de la bouche du four : ce que l’on fait
ordinairementavec un crochet de fer nomméîfôur-
■ gon.iOn nettoiera le relie avec la patrouille, (faite
<çle vieux linges ; oniamouillera dans de l’eau claire,
puis on ia tordra avant de s'en fervir. Après cela on
bouchera le four-un peu de tems, afin de laiffer
abattre fa chaleur;, qui pourroit noircir le pain, fi on
l ’enfournoit auffi-tôt. Lorfqu’on juge quel’ardeur eft
-un peu ralentie , on ouvre le fdur, 8c :on enfourne
le plus promptement,qu’il eft poffible. jp
Maniéré d'enfourner.• On prend la pelle dèftinée à
cela, qui doit être toujours tenue fort propre, 8c on
met je pain deffus. On commence toujours par les
plus gros pains, dont on garnit le fond & lés côtés du
jour y gardant le milieu po'ur y placer le petit pain.
C’eft auffi par ce milieu qu’on finit d’enfourner.
Après avoir enfourné, on a foin de bien boucher
1 e four, 8c d’en étouper la bouche avec-des linges
mouillés , de crainte que la chaleur ne, fe diflîpé.
Deux bonnes heures 8c demie après, qui êft environ
le tems nécefî'airë pour cuire le pain bourgeois , On
en tire un pour voir s’il eft affez cuit, particuliérer-
ment en deffous. On le frappe du bourdes d o ig t s 8c
s’il raifonne ouqu’ilfoit affez ferme'1, c’eft une marque
qu’il eft tems de le tirer; finon, on le laifle encore
quelque tems, jufqu’à ce qu’on reconnoiffe qu’il foit
tout-à-fait cuit.
Pour le gros pain ; on fie le tire que quatre heures
après qu’il a été enfourné, examinant s’il eft cuit de
* la même maniéré qu’on l’a dit pour le pain bourgeois';
car fans, une parfaite cuiffon, toute forte dé pain a
toujours quelque chofe de défagréable. S’il n’eft pas
cuit, il fentla pâte, & s’il l’eft trop, il devient rouge,
& perd toutfon goût. A force de faire du pain, l’expérience
rend allez favant dans cet art. *
Lorfque le pain eft bien cuit, on le tire du four :
puis on le poie fur la partie la plus cuite, afin qu’il
s’hume&e en refroidiffant : par exemple, s’il a trop
de chapelle , c’eft-à-dire, fi la croûte dè deffus eft
trop élevée, ce qui arrive ordinairement lorfqu’on
n’ôtepasla cendre en chauffant Xe four j ôfi>fange ce
pain mettant le deffus deffous : au lieu que s’il eft également
cuity on l’appuie contre le mur yen le pofant
fur le côté qui eft affez cuit.
Le pain étant cuit comme il faut, & rangé de là
maniéré que je viens de dire , on obferyera de ne le
point renfermer qu’il ne foit refroidi.
$a chaleur étant abfolument pafféé y on l’enfermera
dans une huche ,'obfervant toujours de l?y pofer
fur le côté , afin qu’il puiffe avoir de l ’air également
par-tout. Bien des gens le laiffent indifféremment fur
la table de la boulangerie ; jamais il ne s’y conferve
auffi-bien que lorfqu’il èft renfermé à propos; car où
il fe feche trop en é té, on en hiver il eft trop fufeep-
tible de gelée. Onaura foin auffi, pendant leà grandes
chaleurs, que la huche foit placée dans la cave, afin
d’empêcher le pain de moifir; (+ ) ■
Dans les premiers âges du monde on faifoit
riffoler les épis du froment, 8c l’on enmangeoit en-
fuite le grain pur: quelque tems après On pila le
grain ; démêlé avec de l’eau, on le fit cuire , on le
mangea en bouillie. Quelques perfonnes imaginèrent
de piler le grain avec très-peu d’eau, 8c d’en faire
cuire la .pâte fur la cendre chaude : on rafinafur cette'
découverte, on imagina de faire cuire la pâte fur des
pierres échauffées : on creufa les pierres , 8c l’on y,
fit cuire des gâteaux. Suidas dit qu’un Egyptien
nommé Annos , imagina de faire des petits fours : on
préfume qu’ils étoient quarrés, apparemment parce
que les Egyptiens ontignoré pendant plufieurs fiecles
l’art de faire les voûtes. 11 a grande apparence que peu
après l’on creufa des bancs d’argille, & l’on y fit des
fours d’une feule pièce.' Cet ufage fubfifte encore dans
quelques provinces ffe la France. L’on imagina dans
la fuite les. fours totalement conftruits en briques
cuites ; on tenta d’y fubftituer des pierres meulieres
ou (ableufes ,'telles que le grès, le granité y & l’on
en fit la voûte 8c l’entablement. Dans des tems
pqft,érieiirs l’pn a imaginé de conftruirê la voûte des
yô«ri„èubfiques crues,'durçiejs au foleiI,&.liées avec
de la terré glaife qui fert dé mortier. Enfin la nécef-
fitéa fait imaginer lés Jours'portatifs à ,1a fojte des
années,' ils font c o mpofés d ç p 1 a q u e s épaiffes de fer
ou dégueûfe. Nous ôbfer ver pns que les fours totalement
conftruits en terre glaife, que l’on a enfuite
fait durcir çnféçhauffant graduellement peu-à-peu ,
jufqu’à ce qu’un feu extrêmement violent ait à’ demi
- vitrifie la terre glaife font les meilleurs ; le pain y
cuit facilement parfaitement 8c à peu de frais', fur-
tout , i° . lorfque la voûte n’èft pas trop.elevéé ; z°.
Torique l’on a eù foin de donner beaucoup d’epaif-
feur aux reins de la voûté , 3°. lorfque l ’on a réparé
exactement les crevaflesï Les fours en plaques de
fonte ou de gueufe, brûlent ordinairement là crdûte
du pain, fans cuire fuffifamment l’intérieur de la pâte.
La pratiqbe de c es fours eft affez difficile à faifir : au
contraire, les payfans lçs plus grofliers peuvent facilement
apprendre à échauffer parfaitement' \es, fours
' qui font conftruits en briques ou en grès.
Les fwip où l’qn fait cuire fe pain deux ou frois
fois le jou r , exigent infiniment moins debpis pour
les échauffer, que ceux où l’on ne cuit le panique
toutes jes femaines. ( V. A. L. )
* FOURBE, adj. 8c i. (Gramm.) celui ou celle qui
trompe avec baffeffe & méchanceté. Foyei les deux
articles fuivans.
* Fourbe , f. fi, ( Gramm. ) tromperie lâche 8c
baffe, accompagnée de méchanceté. Faire une fourbi
à quelqu’un. Foye^ Fourberie qui fuit.
FOURBERIE, f. f. Ç Morale. ) La fourberie eft une
rufe baffe & v ile , jointe au menfonge ; c’eft un dégui-
fement qui nuit, ou qui veut nuire : elle naît dé la »
lachete 8c de l’intérêt que l’on a de déguifer la vérité.
Ce vice rompt tous les accords faits dans la fociété ,
en pervertiffant tous les fignes extérieats.d'es fen-
timens.
La plus noire de toutes les fourberies eft celle qui
abufe du nom facre de l’amitié, pour trahir ceux
qu’elle a deffein de perdre. De toûs les carafteres ;
vicieux, le fourbe eft fans contredit celui qui mérite
le plus notre exécration. Les autres caraâêres s'an-
noncenf orainajrement pour ce qu’ils font, ils nous
a vertiffent eux-mêmes de nous tenir fur nos. gardes ; ■
auiièu qiié le fourbe nous conduit dans le piege, lors
même qu’il prétexte de nous en garantir. C’eft un
hypocrite qui ourdit la trame de cés noirceurs avec :
ce que les hommes refpe&ent le plus. (+ )
* § FÔURBISSURE, ( Art méchanique. ^ Cet
article fe trouve dans le tome X F I I du Dictionnaire
raifonne des Sciences, &ç. p. y84., parmi les articles
omis dans le cours de l’impreflion.
FOURCHÉE, ée, adj. (terme de Blafon.} fe dit
de la queue du lion , quand elle eft divifée en deux.
Fourchte fe dit auffi d’une croix , dont chaque
branche fe termine en trois pointes qui imitent Une"
fourche. Fjye^ figure ïj$ \planche LF\ de l'art Héraldique^
, dans le Diction, raif. des Sciences, &c.
D’Aviau de Piolans, en Touraine ; de gueules au
lion d argent y la queue fourchée.
De la Roche de Chemerault, à Paris ; d'azur à la '
croix fourchée d'argent. (G . D . L. T.')
FOURCHER, v. n. (terme de Jardinageç’éft
pouffer à , l’extrémité de la branche taillee d’autres '
branches latérales. Ces branches peuvent être nécef- r
faires pour garnir deux côtés oppofés, foit en efpa-
b e r , foit en buiffon. Il faut prendre garde de tailler
avec tant d’induftrie, que fi on a befoin de deux bran-
n S ^Ue la ^ra" c" e taillée en puiflé faire deux,
S es fourchent fi bien, qu’on les puiffe conferver
I une.®£ 1 autre ; bien entendu qu’en taillant il ne faut
jamais en laiffer à l’extrémité de la mere branche deux i
nouvelles de même longueur, enforte qu’elles faf- |
fent une figure de fourche qui feroit défagréable. (+ )
FOURCHETTE, ( Antiquit. ) Dans les ruines
d’Herculane l’on a trouvé quantité de cuillers ; mais
l’on n’a point encore pu découvrir de fourchettes.
On préfume que les, anciens Romains ne. s’en fer-
voient pas : l’ufàge des fourchettes paroît moderne ,
meme en Europe. Les Chinois, au lieu de fourchettes,
• empIoiént dans leurs repas deux petits bâtons ronds,
dont les bouts font recouverts d’une lame d’argent.
Les Européens font prefque encore les feulsqui.fe
fervent d e fourchettes dans leurs repas. La crainte du
poifon engage plufieurs princes de l’Europe à ne
point fe fervir d e fourchettes : cette frayeur ne fait pas
l’éloge de leur maniéré de gouverner. ( F . A . L.\
IFOURCHETTÉE, adj. ( ternie de Blàfdn.) fe dit
d une croix dont les branches font terminées en
manière de fourche ou fourchettes, fémblables à
celles qui fervoièntanciennement à porteries mouf-
quetSi Fpye^figure 1 So', planche IF y de Üart Héral-
dique y dans le Diçtionnâire raifonne des Sciences, & c.
Deftruches de Kulenthal, à Paris ; d'or à la croix
Joüféhettée de fable. ( G. D. L. T.)
FOURMI, f. (i formica y ce. (terme de B lafonj petit
infecté que l’ on voit en quelques écus. F0y.fig. fG 1 ,
planche I F , de f art Héraldique, dans le'Dictionnaire
raifonné des Sciences -,. &c.
. La fdurmi fait fes provifions l’été pour l’hiver : elle
défigne le travail & l’économie. •
Bigot de la ChaUtiiiere1, à Paris-; G!argent au chevron
de gueules , accompagné de trois fourmis de fable. (G.D.L.T.) _| _l , i; m
FOURNEAU, (Ajlronom. ') fornàx , conftella-
tion méridionale, introduite par M. delà Caille : on
nx)f°drneau chymique avec (on alembic& ion
récipient. Elle contient quarante-huit étoiles dans le
catalogué des étoile's auftralès : il y en a une de troi-
fieme grandeur, qui avoir, en 1 7 5 0 ,450 zz d’af-
cenfion droite , & 19° d'e déclinàifon auftrale ;
énforte qu’elle eft élévëe dé près de onze degrés à
Paris. (M. z>£ l a L'â n d e . )
*. § , OURNEAU de. Chymie . . . ■ . Dans cet article,
au lieu de Defpagnette ; lifez à'EJpagnet. Lettres
fur C Encyclopédie.
FOURNITURE, ( Luth. En terme d’organifte
on appelle fourniture Un jeu compofé de plufieurs
rangs de tuyaux, qui fervent à ^emplir.ô^ à faire entendre
les orgues jufqu’au bout des grandes églifes.
Ce jéuad’ordinairéùjuatre tuyaux fur marche, dont
le.premier eft ouvert & long d’un pied & demi ; le
fécond d’un pied ; le troifieme de huit pouces & demi;
le quatrième d’un pied & demi. Quelquefois on y
met fix tuyaux lur marche , qui vont jufqu’à deux
pieds ou environ .Article tiré de Furetiereif F. D . C. )
FOURRURE, f. f. ( terme de Êlafon. ) émail? Il y
a deux fourtures en armoiries ; le vair & Phermine.
Le vab eft d’azur, chargé de petites pièces d’argent
, en forme de clochettes renverfées,
’Vhermine eft d’argent, chargé de mouchetures de
fable. .
Ces fourrures,fignifient grandeur, autorité:, empire.
Du Frefnay de Faouet, en Brètagne^plein de vair.
De, Conaifque, Sieur de Marteau ., en Touraine ;
rplein d'hermine. ( G. D . L. T. )
1 * Il eft Vrai que lès auteurs qui ont écrit jufqu’ict
fiir.le Blafon, ne comptent que deux efpeces &efourrures
y l’hermine & le vair : mais le fable ne dp,it-il pas
éfré regardé comme une troifieme efpece de fourrure J,
■ y l 'a r t i c l e * S a b l e , dans ce Supplément.. ,*
* FOYER, f., m. (Gramm.') l’âtre de la cheminée
où l ’on fait le feu. Ménage dérive le mot foyer du
Latin foçulare. On dit au figuré, les foyers^oax la maifon
; combattre pour fes foyers.
* F O Y E R , ( terme de Marbrier. ) c ’ e ft une p ie ç e d e