foeride & Contagieux pour les feiïieïicês faînes,
■ après lesquelles s’attache ce virus. C’eft doni aux
■ effets du foleil qu’il faudroit attribuer principalement
la caufe du charbon, fur-tout lorfqu’ily a de l’humi-
•dité, de la rolée Ou des brouillards fur l’épi, parce
qu’a lors les gouttes de rofée réfléchiffent les rayons,
& font l’effet des miroirs ardens fur les grains, ce qui
dérange leur organifation intérieure : c’eft par cette
meme raifon qu’il n’y a fou vent qu’un côté de l’épi, ou
quelques grains attaqués du charbon , dont la caufe
a paru jufqu’ici inconnue, quoiqu’on puiffe foupçon-
ner qu’elle n’étoit pas ignorée des anciens : nocetfol
è nube, dit Pline, qui nous apprend que les Romains
, ce peuple fi religieux , avoient inftitué des
fêtes, 6c nommément les jeux floraux, pour que le
te ms 6c la faifon de la fleur des bleds foient propices,
& afin que ces femences délicates puiffent échapper à
tous les accidenscontre jlefquels ils ne voy oient d’autres
remedes que de fe rendre les dieux favorables ,
par des facrifices &\des prières publiques.
Le danger de la fleur étant paffé , les moiffons pa-
roiffent prefqu’affurées, fi la grêle , les pluies froides
, & l’humidité continuelle, ne viennent renverfer
de libelles efpérances. Dans ce dernier cas, lorfque
les grains font en lait, & avant qu’ils aient pris leur
entière confiftance, le mucilage des femences de l’épi
étant trop délayé , la coôion des fucs ne fefait pas ;
l’évaporation du phlegme n’ayant pas lieu, il féjoitrne
dans les vaiffeaux; les fucs s’aigriffent par ce féjour
& fermentent; les femences germent dans l’é p i, &
forment ce qu’on appelle Xartichaut y elles fe corrompent,
& la récolte pourrit fur pied, ou fi l’on ramaffe
ces bleds humides, leur ufage eft auffi pernicieux à
la fanté, que celui des grains Tecs 6c humides eft utile.
( M. BEGUILLET.)
. GERNRODE, ( Géogr. ) petite ville & bailliage
d’Allemagne, dans le cercle de Haute-Saxe,
.& dans les états d’Anhalt-Bernbourg. C’eft un des
lieux fécularifés en faveur des princes proteftans,
par la paixdeWeftphalie. Avant cette époque,c’étoit
Tine abbaye de filles, que l’empire comptoit au nombre
de fes membres immédiats ; & dès-lors encore,
les princes cl’Anhalt-Bernbourg en donnent,& la voix
à la diete fur le banc des prélats du Rhin , 6c le contingent
pour les mois romains par une taxe de 36
florins. ( D . G.)
* § GEROESTIES , ( Mythol. ) fêtes qui fe cêli- \
broient au promontoire de Géroefte dans l'ifte d'Eubée ,
en l'honneur de Neptune. Lifez Geresties & GERESTE.
Si on vouloit une diphtongue , il falloit dire
Gerafties & Geraftc ; car ce mot s’écrit par ce, 6c non
pas par ce. C ’eft aujourd’hui Gerefto fur la côte
méridionale de l’ifle de Negrepont. Voye^ Stepha-
nus Byzantinus, Dapper, &c. Lettres fur L'Encyclopédie.
GEROLDSECK ou HOHENGEROLDSECK,
(Géogr.) comté d’Allemagne, dans le cercle de Soua-
be , aux environs de la riviere de Kint-zing & aux
confins du Brisgau, de la principauté de Furftenberg,
du marquifat de Hochberg, & de la ville impériale
de Gengenbach. Il tire fon nom d’un ancien château
, firué dans fon centre, 6c comprend un certain
nombre de villages. Après l’extinâion de fes propres
feigneurs arrivée l’an 1634, 6c après celle des comtes
de Kronberg, leurs fucceffeurs,arrivée l’an 169 r,
la maifon delà Lys en fut invêtue par l’empereur
& élevée l’an 1 7 1 1 , à la dignité de comte de l’Empire
, elle a dès lors pris place fur le banc de Souabe
& payé en conféquence 16 florins pour Geroldjeck
en mois romains, & 8 rixdallers 9 \ creutzers, pour
la chambre impériale. (D. G.')
GEROLSTEIN, (Géogr.) petite ville d’Allemagne,
dans la Weftphalie, lur la riviere de Kyk.
Elle eft poffédée conjointement avec Blankenhein y
à titre de comté, par la maifon de Manderfcheid
(Z>. G.)
GEROLZHOFEN, GERLOCUR1A , ( Géogr. )
petite ville d’Allemagne, dans le cercle deFran-
conie, & dans l’évêché de Wurtzbourg, dont elle
forme, avec fes dépendances, un des principaux
bailliages. Elle fit du bruit dans l’empire l’an 1586,
par la perfécution qu’effuyerent dans fes murs 67
familles proteftantes qui furent obligées d’en for-
tir. Ces fortes de faits ne fervent, au jugement de
la religion, qu’à la honte des hommes. (D. G. )
* § GER.ONTHRÉES, (Mythol.) fêtes grecques 9
quife célébraient tous les ans dans une des îles Spora-
des , en l'honneur de Mars par les Geronthrèens. Paufanias
in Lacon.....Les Géronthréens n’étoiem point
dans une des îles Sporades, mais en terre ferme*
dans la Laconie. M. de Clauftre a confondu la ville
Geronthre en Laconie , avec l’île de Gerontia, dans
l ’Archipel, qui n’a jamais éjté une des îles Sporades.
L’île Gerontia étoit près le golfe Pagafique
aujourd’hui golfe de Volo ou d’Armiro; mais^ Ge-
rontre, luivant Paufanias, étoit à fix viogts fîades
de la mer, au- deffus d’Acries ; & on y facrifioit tous
les ans au dieu Mars. Il n’étoit pas permis aux
femmes d’affifter à ces facrifices. Lettres fur CEn-
eyclopédie.
f (.Mythcl.) M- £f i fameux dans la
fable. C étoit le plus fort de tous lésMmmis , dit Hefio~
dt" , verstqS. 1“. Hercule étoit plus fort que Geryoni
; sfy C ’eff dans fa Théogonie, qu’Héfiode parle de
Géryon, non au vers 98, mais i&S & fuivans.
Sthtai Hifiode, c’étoit dans C1U Jf Emiihie, qu’on appelait
auffi l’ilt de Godes , aujourd’hui Cadix, que
Geryonfaifojt fa demeure. C ’é ta it, félon Hefiode .
dans 1 île A’Mmhie & non pas Enrythie. Erithie n’étoit
point l’île de Cadix : Mariana croit que cette île a
été engloutie par la mer : yoye^ Godes dans ce Suppl.
Lettres fur CEncyclopédie.
* GERYS, {Mythol.) nom d’une Divinité qu’He-
lycnius dit etre lawntme qu’Achero, Opis, Helle
U Terre & Cérès. Voffiuscroitajue Gerys,mtà bien
que Ceres , vient d’un mot Hébreu:,' qui lignifie du
bled moulu.. Gerys eft écrit Getis dans le Diaionnairo
ratj. des Sciences, &c. Ceft une faute.
GESALIC, roi des Vifigoths, { Hift. EEfpame )
Alaric tenoit les rênes du royaume des Vifiewiui
il étoit arien , mais d'ailleurs homme fage , roi vertueux
, & bienfaifant : on dit qu’il rie perfécutoit per-
fonne, & ne cobtraignoit point la liberté,'d'esfenti-
mens. Il étoit cependant odieux aux évêques catholiques
de fon royaume. Fâchés d’avoir un prince héréi
tique, ils eurent recours à C lo vis , qui récemment
chrétien, accourût à la voix des évêques, attaqua
pies de Potiers Aiatâc , qui perdit la bataille & la vie.
Ce roi ne laiifoit qu’un fils de cinq ans, & un royaume
déchiré par les plus violentes.façons. La plue
part des Vifigorhs préférerentà cét enfant, hors d’état
de gouverner encore, Géfdliç,fils naturel d’Alaric
& il prit le titre de roi en 507 ; pour répondre à là
confiance de l’armée , Gefalic raffembla les débris
des troupes de fon prédéceffeur , & marcha contre
les Bourguignons, qui affiégeoient Narbonne • il ne
fut point heureux, les Bourguignons remportèrent
fur lui une grande viffoire ; il s’enfuit, Sc fe retira
en Efpagne, oii une partie des Viffgoths avoient élevé
fur le trône Amalaric, je u n e fils d’Alaric : le même
aiiquel le reftede la nation avoir refufé là couronne
Gefaltc à la tête d’un parti nombreux, excita beaucoup
de troubles, mais ne put parvenir à détrôner
ion concurrent. Cependant Théodoric envoya l’un
de fes généraux & une forte armée auxViligoths atta-
ches à Amalaric; avec ce fecours ils forcèrent les
François & les Bourguignons d’abandonner les conquêtes
qu’ils avoient faites : ils marchèrent enfuite
contre Gefalic, qui s’étoit rendu maître de Barcelon-
ne : ils rëprirent cette ville , & le contraignirent lui-
în'ême de fe ,fauver : il paffa en-Afrique, à la cour
de Thrafimond , roi des Vandales, qui 1 accueillit,
l’affura de fa protection , & lui donna une fomme
très-confidérable, avec laquelle Gefalic, revint dans
les Gaules , leva une puiffante armée , & marcha
vers Barcelonne, réfolu de périr ou de s’en emparer.
Une partie de cette détermination fut remplie; à
quatre lieues de Barcelonne , il rencontra l’armée de
Théodoric , il lui livra bataille, fut vaincu, & dans
fa fuite rencontré encore par un parti d’Oftro-
goths, qui en lui arrachant la vie , mirent fin aux
troubles que fon ambition avoit fufeités depuis la
mort d’Alaric. Ainfi périt en 513, Gefalic qui, quoique
proclamé fouverain des Vifigorhs, n’avoit pref-
que jamais régné. (L. C. )
GESEKE, ( Géogr.) ville d’Allemagne, dans le
cercle & dans le duché de Weftphalie, fur la petite
riviere de Weih. Elle fait partie des états éle&oraux
de Cologne,fedonnantfonnomàundiftri& peuplé de
nombre de gentilshommes, renferme elle-même
une abbaye de filles nobles, une maifon feignêu-
ria le, & un couvent d’obfervantins. {D . G.)
* GESTICULATEUR & Gesticuleur, f. m.
(<? ramm.) celui qui fait trop de geftes en parlant ;
voye{ Gesticuler qui fuit.
* GESTICULER, v. n.faire trop de geftes en
parlant, faire des geftes affeftés ou trop fréquens.
Cet enfant geflicule fans ceffe.
* Les fages & fur-tout les héros gtjliculent très-
peu , parce qu’ils ont le talent de contenir la violence
de leurs pallions: on lit dans leurs yeux & fur-
tout on apperçoit au mouvement de leurs fourcils 6c
à la couleur de leur vifage, les mouvemens dont
ils font agités; mais on voit en même tems, qu’ils
ne cedent que par force aux mouvemens naturels,
qui cara&érifent le déchirement de leur a me. Cette
obfervation nous indique que plus, on geflicule ,
moins l’adlion eft noble. De tous tems les peuples
méridionaux de l’Europe ont été emportés, violens,
par conféquent grands gefticulateurs. Les anciens
auteurs rapportent que l’aéleur Rofcius s’exerçoit
à repréfenter par la pantomim&feule, la même phra-
fe ou le même fait que le célébré Cicéron fon ami
décLimoit parfaitement. Voyez l’article Pantomime,
Suppl.
Les pédans & les peres ignorans exercent beaucoup
les jeunes gens à géjliculer en déclamant la poë-
fie héroïque, c’eft-à-dire ils font tout ce qu’ils peuvent
pour transformer en pantins, ou bien en bouffons
méprifables , les perfonnes qu’ils exercent : ces
précepteurs croient bonnement que la pantomime
dans la déclamation, peut fuppléer à l’efprit & au
bons fens. Les . maîtres intelligens dans la déclamation
, lavent diftinguer le jufte milieu entre la monotonie,
la roideur fépulcrale des membres, & l’excès
de fenfibilité quife confond-avec les mouvemens
convulfifs des extravagans : en un mot les réglés du
gejle font qu’il ne défigne dans l’orateur rien- qui'an-
nonce un caràûeremou,efféminé, maniéré, affeété.
Quiconque à étudié l’ari des geftes devant un miroir,
geflicule toujours à faux & ne fe corrige jamais ;
ce n’eft pasaffez d’éviter dans \egejle les défauts que
l ’on vient d’indiquer, il faut par la même raifon éviter
les gejles qui annoncent la dureté, laruftieité , la
mauvaife éducation, &c. L’orateur doit fe tenir droit
fans roideur, il ne doit être animé que par lafagefle. Il
peut quelquefois employer un léger mouvement de
tete., pour marquer .qu’il approuve ou qu’il rejette,
l’incliner très-modérément pourmarquer la langueur,
i ’averfion, l’indignation, .le.doute, l’admiration,
l’audace, la coIere, la trifteffe : le mouvement
modéré-des yeux & fur-tout du fourcil & du front
peuvent fervir à caractérifer toutes les paffions, &
à indiquer la malice, la flatterie, la bétife, la piété,
1 hypocrifie , &c. Les mouvemens des bras employés
a propos, peuvent lervir à défigner la puiffance ,
1 autorité, la pudeur, la honte , le repentir, &c. Les
gejles de la main & des doigts, font quélquefois très-
utiles à l’orateur pour dépeindre & caraâérifer certains
faits. Le célébré Fabius difoit, « fans le gefte des
mains l’a(élion eft foible & fans ame : toutes les autres
parties du corps aident l’orateur ; mais les mains pa-
roiffent avoir un fécond langage : n’eft-ce pas avec
les mains que nous demandons, nous promettons,
nous appelions, nous pardonnons, nous menaçons,
nous marquons l’horreur 6c la crainte, nous interrogeons
& nous refufons? Nos mains fervent à indiquer
la jo ie , la trifteffe, le doute, l’aveu 6c le
repentir : elles indiquent la maniéré , l’abondance ,
le nombre & le tems ».
Les rhéteurs ajoutent à ces préceptes, i°. que dans
l’exorde, l’on doit très-rarement étendre les mains ,
& animer le gefte 6c la voix : dans la péroraifon , &
dans tous les endroits pathétiques du difeours on doit
agir différemment.
-° . L’on peut approcher la main de fa poitrine,
lorfque l’on parle de fo i, 6c l’étendrè pour indiquer
que l’on parle d’autrui.
30. Souvent l’on emploie la main droite feule,
quelquefois on les emploie toutes les deux, lorfque
par exemple l’on veut fupputer ou divifer.
40. Nous commettons un foléçifme, l o r f q u e nous
indiquons une chofe parla voix,& uneautre chofe par
le gefte ; par exemple en parlant du ciel l’on ne doit
pas baiffer la main comme fi l’on vouloit montrer la
terre.
50. Nous fupplions en élevant les mains jointes;
nous confirmons en les abaiffant. Dans l’admiration
l’on éleve naturellement les mains : en étendant la
main nous impofons filence : en mettant le doigt
fur la bouche comme Harpocrate 6c Angeronne ,
nous indiquons le filence 6c le fecret.
. 6°. Les anciens fe permettoient de careffer leur
barbe pour annoncer le recueillement ; mais aujourd’hui
l’on défapprouve ce gefte, ainfi que celui de
porter fa main beaucoup au-deffus de la tête , ou
beaucoup plus bas que la poitrine, ou de la frapper
violemment. On ne toléré ces geftes qu’à 1a. comédie
ou dans l’excès des paffions : mais l’on doit toujours ,
comme nous l’avons dit ci-deffus, laiffer échapper
le gefte comme malgré nous , lorfque nous voulons
l’annoblir & le rendre vrai 6c efficace. L’empereur
Augufte confeilla à Tibere de parler avec la bouche
6c jamais avec les doigts. ( V . A . L. )
GETA (SeptimiUS ) , Hift. des empereurs, étoit
fils de l’empereur Severe, & frere de l’infame Ca-
racalla ; l’éducation ne put adoucir la férocité de fon
c a r a â e r e , & dès fa première enfance, il manifefta
(es penchans pour le vice 6c fon averfion contre la
vertu. Mais lorfqu’il eut atteint l’âge de la raifon, ilfe
réforma lui-m êm e ;& fes moeurs, j ufqif a l o r s d u r e s &
fauvages,devinrentdouces 6c polies. Çaracallaavoit
pour lui une antipathie que le temps ne put vaincre :
elle parut même fe fortifier lorfque Geta, parle tefta-
ment de leur pere commun, les appella tous deux à
l’empire. Ces deux rivaux devinrent bien-tôt ennemis;
Getd fupporta avec modération ,les outrages
de fon frere, à qui il devint d’autant plus odieux,
qu’il étoit plus aimé que lui. Çaracalla qui voyoit
dàns la conduite de fon frere la cenfure de fes moeurs,
lui fuppofa des crimes qu’il fut dans l’impoffibilité
de prouver.Sa fureur étouffant la nature, il le maffa-
cra dans les bras de fa mere, qui reçut une bleffure
en voulant le défendre. Ce jeune prince qui faifoit