toutes leurs~mufiques : le plus fouvent ils sn chôi-
fiffent plusieurs de tons différens , qu’ils arrangent
en conféqüerice, Si ils en jouent en obfervant la mesure
avec»exaâsitude. Sur les vaiffeaux ou gondoles
la mufique du gomgom ferrà faire obferver un mouvement
égal aux rameurs. Les.Siamois appellent le
gong , cong. Voyei fig. 2. pl. l l.d e Luth. Suppl.
Voy&i auffi Pa t - C o n g . ( Luth. ) Suppl■ (F. D . C.)
* § GONGA , ( Géogr. •) ville de la Turquie dans
la Romanie , près de Marmara. Liiez fur la mer de
Marmora-,. Lettres fur lEncy clopédie-,
GQNGOM , (Luth.) Les Hottentots ont auffi
un infiniment de mufique, qu’ils appellent gongom ,
Si qu’on dit leur être commun avec toutes les nations
negres qui font fur la côte occidentale d’Afrique,
Le gongom des Hottentots eft de deux fortes.
Le .petit ik-le grand.
Le petit gongom eft un arc de fer ou de bois d’ëli-
vier, tendu par le moyen d’ùne corde de boyaux ,
ou de -nerf de mouton, fufiifamment féché au foleil.
A l’extrémité de l’arc , on attache d’un côté le tuyau
d’une plqme fendue , Si on fait paffer la corde dans
la fente. Le muficien tient cette plume dans la bouche
lorfqu’il joue de fon infiniment, & les différens
tons du gongom viennent des différentes modulations
du fouille.
Le grand gongom ne différé du petit que par la
coque d’une noix de coco.,, dont on a coupé la partie
fupérieure , & qu’on fait paffer dans la corde par
deux trous avant que l’arc foit tendu. En touchant
l’inftrument oh pouffe Cette coque plus ou moins
loin de la plume , fuivant le ton qu’on veut prp-
duire. Voÿè^ la fig. du grand gongom , fig. p . pl. ƒƒ.
de Mufiq. Suppl. '
J avoue naturellement que je ne conçois pas
Comment la plume fendue , ni la noix de coco , peuvent
produite différens tons. (F . D .C. )
u GONRIEUX , ( Géogr. Hiß. Litt. ) bourg du
diocefe de Liege , oit naquit, en 1688 , le favant
D. Maur-Frànçois d’Antine , qui, en 17.12 , entra
chez les Bénédictins , oit il s’eft difiïngué par l’innocence
de fes moeurs, fa religion, fa politeffe Si
fes bons ouvrages. Un des principaux efi le Dictionnaire
de Ducange, dont il publia une nouvelle
édition en 1733 , en 4 'vol./«-ƒ)/. Le cinquième
parut l’année fui vante. Sa traduction des pfeaumes
fur l’hébreu , fut imprimée en 1738, Si la deuxieme
édit ion en 1739. Nous lui devons la première idée
de l’excellent ouvrage de XArt de vérifier les dates.
Il l’avoit commencé en 1743 , mais la mort qui l’enleva
en 1746,- l’empêcha de le finir. 11 a été continué
par D. Urfin Durand, Si D. Charles Clémencet
Bourguignon, Si achevé d’imprimer en 1749. C’eft
D. Clément de Beze,près de Dijon, qui en a donné
la deuxieme édition in-fol. en 1770. C’efi pour ainfi
dire une bibliothèque entière, Si un de ces livres
dont l’ufage efi indifpenfable Si continuel. (C .)
GOODWIN , (Géogr.) fameux fables d’Angleterre
, fur les côtes orientales de la province de
Kent : leurs bancs font face aux châteaux de Deal
& de Sandwich & à Ramfgate, & par cette pofition
ils tiennent à l’abri des vents Si des vagues , les
vaiffeaux qui font aux dunes. ( D . G .)
GOOILAND , (Géogr.) bailliage confidérable
des Provinces-Unies, dans celle de Hollande, fur le
Zuiderféè, vers Naarden : il ne renferme aucune
ville, mais on y trouve les beaux villages de Hui-
zen, de Hilverfum, de s’Graveland Si de Muider-
berg, dont Chacun fe difiingue , foit par le fuccès
des manufactures , foit par celui de la pêche ; le fol
de ce bailliage , en partie fablonneux , Si en partie
de terre noire, produit du feigle , du bled farrafin,
vaches Si pour brebis.
GOOR , (Géogr.) petite-ville des Provinces*
Unies, dans l’Overyffei, Si dans la Droflarderie de
Twenthe ; elle portoit autrefois le titre de comté.
(D .G . ) MÈ ■■ ggfi
GOPLERSÊE ou LAC DE GOPLO, (Géogr.)
lac de Pologne , dans la Cujavie, au palatinat de
Brefefc ; il a dix lieues de long, Si une de large , Si
p a fie pour rrès-poiffonneux. (D .G . )
* § GORCUM , ( Géogr. ) « ville de la Hollande
» méridionale. . . . efi la patrie de plufieurs hommes
>> illufires....... Erpenius (Thomas) mort le 15
» Novembre 1624 , à l’âge de foixanrë-ans ». Il
n’en avoir pourtant que quarante , car^l étoit ne ère
1584. La Martiriiere met mal-à-propos fa naiffance
en 1 574. Lettres fur C Encyclopédie.
GORCZISLAV , (Géogr.) ville de Pologne
dans la Rufiie Lithuanienne, au palatinat de Wi-’
tepfe, Si au diftrift de même nom ; elle efi chétive
comme la plupart des autres de la contrée, lefquelles
fous le fentiment perpétuel d’une conftitution vi-
cieufe, confervent encore le fouvenir Si les marques
de guerre dont elles ont été le théâtre. (D . G.y
GORDIEN , (Hifi. des empereurs.) furnommé
l'Ancien , parce qu’il parvint à l’empire à l’âge de
quatre-vingts ans, defeendoit par fa mere de Trajan.
Il remplit les premières dignités de l’état avec une
intégrité digne des tems antiques. Ce fut'fur-tout
dans le gouvernement d’Afrique qu’il fit éclater fa
modération Si fon défintéreffement. Rome Si les provinces
ne pouvoient plus fupporter le joug du fan-
guinaire Maximin ; l’Afrique en proie aux exaClionsr
ae Tes intendaris , donna le premier exemple de la
rébellion. Les légions qui , comme le peuple r
avoient éprouvé lés cruautés du tyran , proclamèrent
Gordien, empereur ; Si comme fon âge avoit
éteint en lui tout fentiment d’ambition , il refufa
de fe charger d’un auffi grand poids. Les légions
menacèrent de le tuer , s’il perfifioit dans fon refus.'
Le modefte vieillard', forcé de confentir à fon élévation
, s’aflocia fon fils , Si ce choix fut confirmé par
le fénat, qui déclara Maximin ennemi de la patrie..
Le tyran quiaimoit à voir fes ennemis fe multiplier,
pour avoir le droit de répandre leur fan g , marcha
contre les rébelles. Gordien remit le commandement
de fonarmée à fon fils, jeune homme courageux ,
à qui il ne manquoit que le fecours de l’expérience.
Il en vint aux mains avec Capèllien , gouverneur
de Mauritanie , qui remporta une pleine victoire*
Le jeune Gordien, trahi par fon courage, fe précipita
dans la mêlée, oit il périt perce de,coups»
Son pere qui attendoit'à Carthage l’événement du
combat, ne put furvivre à la perte de fon fils , il
s’étrangla de défefpoir. Sa mort caufa un deuil général
dans tout l’empire , qui le regardoit comme fon
libérateur. On le regretta moins par ce qu’il avoit
fait , que par le bien qu’on le croyoit capable de
faire. Il avoit une parfaite reffemblance avec Au-
gufie , dont il retraçoit toutes les vertus, fans avoir
aucun de fes vices. Il ne régna qu’un an Si fix mois.
( r -A T ..) ,: :
G o r d ie n , le jeune , petit-fils du premier, fut
honoré , à l’âge de douze ans , du titre de eéfar, par
Maxime Si Clodius-Albinus, qui gouvernoient conjointement
l’empire qu’ils avoient délivré de la
tyrannie de Maximin. Dès qu’ils furent aflociés ait
partage du pouvoir , ils devinrent ennemis. Les
légions qui ne pouvoient leur pardonner d’avoir été
élus par le fénat, les maffacrerent dans leur tente ,
Si proclamèrent Gordien âgé de douze ans. Ce choix
fait par une fôldatefque effrénée, n’en fut pas moins
agréable au peuple Si au fénat, à qui la mémoire
du premier Gordien étoit précieufe. A l’â»e de
dix-huit ans il époufa la fille de Minthée , qui avoit
toutes les qualités du coeur , Si tous les dons du
génie.' 'Le titre de beau-peçe de l’empereur , lui
mérita la charge de préfet du prétoire, qu’il n’eCit
peut-être pas obtenue , s’il n’eût eu que des vertus
Si des talens. Ce fut.en s’abandonnant à fes con-
feils , que Gordien rendit à l’empire fon antique
fplendeur. Les fu per b es édifices dont il embellit le
champ de Mars -, fuffiroient pour i.nmortaliler fa
mémoire. Tandis qu’il s’-ocçu-poit du bonheur de les
peuples , Sapor , roi de Perle , fit une invafion fur
les terres de l’empire. Gordien courut au fecours des
provinces ravagées. Il traverfa la Moefie , où les
Go'ths & d’autres peuples du Nord, exerçoient les
plus affreux brigandages. Une victoire remportée
fur ces barbares » rétablit la tranquillité dans cette
province. Gordien tourna fes armes viCtorieuies contre
Sapor , qu’il rencontra en Syrie, dont les Perfes
s’étoient rendus les maîtres. Les deux armees , egalement
impatientes de combattre , en vinrent aux
mainS , Si la victoire long-tems difputéey fe déclara
pour les Romains , qui reprirent Antioche , Carrés
Si Ninbès , dont la conquête fut fuivie de celle de
toute la Syrie. Le fénat décerna à Gordien les honneurs
du triomphe. Minthée , qui avoit gouverné
l ’empire avec l’applaudiffement du public, pendant
l’ablence de l’empereur, fut décoré du titre de tuteur
de la république. Tandis que Gordien triomphoit
au-dehors , fes ennemis abufoient de fes bienfaits ,
pour le précipiter du trône. Philippe qu’il avoit fait
préfet du prétoire , fe familiarisa tellement avec
l’autorité que lui donnoit fa charge , qu’il afpira au
pouvoir fouverain. Le jeune Gordien qui faifoit les
délices des peuples, fut affaffiné par les complots d’un
monftre qui en étoit abhorré. Les légions pleurèrent
fa mort : elles lui érigerent un tombeau, où elles gravèrent
une épitaphe qui atteftoit leur reconnoiffance
Si fon mérite. Le fénat fenfible à cette perte , fit un
décret en l’honneur des Gordiens, qui exemptoitleur
poftérité de toutes les charges onéreufes. Il futaffaf-
finé l’an 244 , après un regne de fix ans. Il difoit que
les ertipereurs étoient les plus à plaindre des hommes
, puifqu’ils étoient les feuls qui ne pouvoient
pas connoître la vérité. ( T—n . )
GORD1US, ( Hiß. anc. de Phrygie. ) roi de Phry-
gie, fut un de ces hommes que la fortune dans fes caprices
fe plaît à tirer du néant, pour les élever fans
motif au faîte des grandeurs. Né dans un village obf-
cur, où il vivoît du produit de fon travail, il n’afpiroit
à rien de grand , lorfque les Phygiens furent confeil-
lés par l’oracle de choifir pour leur roi le premier
qu’ils rencontreroient monté fur un chariot. Le ha-
fard leur offrit Gordius qui portçit des denrées à la
ville , Si ils le proclamèrent roi. Le célébré Midas,
fon fils , fit une offrande de ce chariot à Jupiter. Le
noeud qui attachoit le joug au timon , étoit tiffu avec
tant d’art, que l’oracle promit l’empire de l’Alie à
celui qui pourroit le dénouer. Alexandre le coupa
avec fon épée, Si crut par-là avoir droit de prétendre
aux promeffes de l’oracle. L’hiftoire ne nous
apprend rien de l’adminiflxation de Gordius, dont le
110m n’a été tranfmis à la poftérité , que parce qu’il
fut pere-de Midas honteufement célébré. (T —n . )
GORGIER, (Géogr.) baronnie de la principauté
de Neuchâtel en Suiffe , fituée fur une des pentes
du mont Jura , vers le lac ,, Si renfermant cinq villages
avec un château ifolé. Cette pente du Jura
comprend dans fon revers les rochers du Creu-du-
van, remarquables par leur hauteur, leur forme femt-
circulaire , Si la bonté des bois Si des fimples qui
troiffent dans leur centre ; Si ces cinq villages forment
une paroiffe proteftantes, laquelle eft patrone
de fa propre églife, maîtreffe de la portion des
dixmes affeûée à cette églife , Si honorée en particulier
depuis quelques fieeles d’un droit- de bour-
geoifie ayee l’état de Berne > qu’elle reeonnçît au
moyeh dè la redevancë annuelle d’un certain nombre
de marcs d’argent. La haute, moyenne Si baffe
jurifdi&ion, ainfi que les autres droits Si revenus
leigneuriaux de cette baronnie, appartiennent à fore
château, dont le poffeffeur aftuel eft vaffal lige du
prince , Si dont la première inftitution féodale remonte
à l’an 1225. L’an 12.59, Pierre de Savoie ,
conquérant du pays de Vaud , Si vainqueur des
comtes de Cerlier, de Nidau, de Neuchâtel Si d’Ar-
berg, de la perfonne defquels même il fe rendit
maître, ne relâcha celui de Neuchâtel qu’au prix
de la fuzeraineté de la feigneurie de Gorgier ; fuze-
raineté que la Savoie garda jufqu’à l’an 1344, 8c
fous laquelle on introduifit dans le lieu , quant aux
droits utiles du feigneur, la coutume d’eftavayer
qui y fubfifte encore. Des cadets, Si enfuite des
bâtards de l’ancienne maifon de Neuchâtel , ont
fucceffivement joui de cette .‘baronnie jufqu’à l’an
1749. A cette date la race de ces derniers ayant
pris fin , le roi de Pruffey fouverain de la contrée,
Si non moins connu de l’Europe pour rénumérateur
particulier de ceux qui le fervent, que pour bienfaiteur
univerfél de ceux qui lui obéiffent, remit
Gorgier en fief à l’un de fes confeillers du noni
d'Andrié y & fit la grâce à la famille de celui-ci
d’étendre cette inféodation à chaque aîné d’entre
fes mâles. ( D. G .)
* § GORI, (Géogr.) petite ville d" A fie , en Géorgie,
fur le bord du fleuve Kar. Lifez Kur ; c’eft le Cyrus
des anciens. Lettres fur l'Encyclopédie.
GOR1LZA, (Géogr.) ville de l’Illyrie Hongroife,
dans la Croatie, au comté de Zagrab : elle eft dé
médiocre grandeur , & tire fon nom des montagnes
qui l’environnent. ( D. Gi )
GORMON I. (Hijloirc deDanemarck.) On ignoré
au jufte l’époque où ce prince commença à régnée
fur le Danemarck , Si le tems où il mourut. Les
principaux événemens de fon régné ne foni pas plus
connus : on fait feulement qu’il exiftoit dans lé
cinquième liecle, qu’il entreprit vers le nord des
navigations très-périlleûfes , & qu’il ctoit auffi phi—
lofophe qu’on pouvoit l’être, dans un tems Si dans
un pays li barbares.
G o r m o n II. L’hiftoire ne donne .pas de plus
grandes lumières fur le régné de celui-ci. Les uns
veulent qu’il ait été roi d’Angleterre Si de Danemarck
; d’autres qu’il n’ait gouverné que les Danois ;
d’autres enfin qu’il n’ait régné qu’en Angleterre.
L’opinionla plus commune eft qu’il vivoit au commencement
du neuvième fiecle.
• G o r m o n III. L’hiftoire de celui-ci eft encore
mêlée de fables ; mais à travers ces ténèbres, on entrevoit
quelques lueurs de vérité. Il époufa Thira>
fille d’un comte de Ho.lftein j dont tout le Nord ad-
miroitftupidementla fageffe Si le génie, parce qu’ell©
fe mêloit d’expliquer les fonges. Gormon réunit fouâ
fa domination toutes les provinces que des voifins
ambitieux avoient enlevées à fes prcdéceffeurs : il
s’empara de la Juthie , Si. tuà'de fa propre main lè
roi de cette corftrée : il fournit la Vandalie, défit les
Saxons, Si futvbattu lui-même par l’empereur. Il ré-
gnoit au commencement du dixiéme fiecle. Sa viè
rut longue, Si fes fujets lui donnèrent le fur-nom dé
vieux.(M. d e Sa c y .)
GOSCHUTZ -, ( Géogr; ) ville & feigneurie de là
Siléfie Prufîienne j enclavée dans l'a principauté
d’Oels, Si donnant aux comtes de Reichenbach j
qui en font en poffeffion , une, place immédiate danâ
les états du pays. Il y a un château & des églifes catholique
Si profitante dans cette v.ille ; & il y a dé
plus dans la feigneurie, la petite ville deFëftenbergj
auffi munie d’un château Si dé la liberté de con^
cience, 8c plufiçufs villages. ( G. )