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que celui-ci lui envoie ; il s’y forme un bourrelet ;
mais la partie fupérieure fe contraéle , applamt le
bourrelet, ôc rend à Yintepin fa figure cylindrique.
Ce qui a été repouffé contre le pylore, s’avance ,
par la contraélion de Yintepin , de la partie de
Yintepn qui l’a reçu ôc qui le force de reprendre le
chemin du colon.
'Ce qui a enfilé ce chemin, excite une contraélion
dans la partie de Yintepn , qu’il a gonfle ; il eft en
partie renvoyé du côté du pylore , ôc pouffe en
même tems du côté du colon. Ce manege continue,
jufqu’à ce que tout fdit arrivé dans ce dernier intepin.
On comprend que les contrarions de Yintepn
& les mouvemens en longueur, font l’effet des fibres
annulaires ; les abbréviations de Yintepn, l’effet
des fibres longues.
Les angles St les plis des intepns font effacés ,
quand un peu au-deffus de l’angle il naît une contraction.
La partie immédiatement placée au-deffous
de la contraction , s’en approche comme vers fon
point fixe, l’angle difparoît, ôc Yintepn eft devenu
droit.
Les effets intérieurs du mouvement périftaltique ,
font dans la contraction , la prolongation des valvules
ôc de la veloutée. Cette membrane avance
dans la cavité, ôc s’offre à la réforption du ch yle, ôc
la même contraction comprime les glandes muqueu-
fé s, & les force à répandre leur liqueur. J’ai vu , ôc
dans l’animal, ôc dans l’homme vivant, Yintepn,
irrité avec du fe l, fe contracter, ôc une humeur mu-
queufe fuinter des pores du colon dans une chute de
Yintepn par l’anus.
Il eft probable que la même caufe preffe l’ampoule
, ôc que des fibres invifibles fe contractent en
même tems, enferment le pore , de maniéré que
le chyle contenu dans l’ampoule , eft pouffé dans le
vaiffeau laCté , dont la contraction , née de l’irritation
, le fait avancer à travers de la membrane muf-
culeufe pendant fon relâchement.
Il eft probable que dans le repos de Yintepn, qui
luit fa contraction , les flocons moins preffés fe dilatent
, que l’ampoule s’ouvre ôc que la réforption
fe fait.
Je parlerai à Y art. Irritabilité , dans ce Suppl.
de la caufe du mouvement des intepns ; elle paroît
être dans la fibre même : elle ne dépend pas de la
volonté , ôc s’exécute , indépendamment des nerfs,
après la mort, & dans un intepin arraché du corps
de l ’animal.
Gros intepin. Le plus grand nombre des animaux
a iin gros intepin différent de Yintepin grêl'e, le plus
fou vent par fon ampleur , & dans d’autres efpeces,
par fon épaiffeur ôc fes membranes plus robuftes.
Le plus grand nombre des animaux a le commencement
du gros intepin terminé par un cul-de-fac
qu’on appelle cæcum ; il fe trouve dans tous les quadrupèdes
: mais ce cul-de-fac eft différemment conformé
; toute la race des fouris a le cæcum d’une
groffeur très-Confidérable ; il eft long, conique , ôc
des ligamens particuliers le rétreciffent en forme de
fpirale. Il eft gros dans les animaux herbivores ôc
ruminans.
Dans les animaux carnivores, il eft cylindrique,
rècourbé ôc du même diamètre que le colon.
Dans l’homme, la différence du coecumde l’adulte,
ôt du thème intepn dans le foetus, eft très-confidérable.
Ddns l’adultè, le colon fe prolonge au-deffous
de l’entrée de l’iléon, ôc fe termine par un cul-de-fac
très-ample Ôc très-obtus ; c’èff ce que l’on appelle
plus particulièrement le cæcum.
De l’extrémité de cé coëcum & du côté gauche,
fort un petit intepn, le plus grêle de tous, ôc qui
mérite bien le nom de vermiculaire ; fon orifice eft un
peu plus large, fa direction eft incertaine, il re.monte
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fouvent. Les finges d’ailleurs, fi femblables à l’homme
, manquent le plus fouvent de cet appendice, ôc
dans les oifeaux il y en a généralement deux.
Dans le foetus humain , la partie du colon, qui
eft fous l’entrée de l’iléon', fe prolonge & devient
conique : la pointe de ce cône fe termine dans un
petit intepin cylindrique q u i, à cet âge, eft l’ex-
trêmité même du colon.
Il eft affez probable que cette ftruélure devient
celle de l’adulte, par l’accumulation des matières
fécales q u i, prenant plus de confiftance avec l’âge ,
font déterminées par leur propre poids à retomber
au fond du cæcum ; elles étendent cet intepin du
côté d roit, parce que du côté gauche, l’infertion de
l’iléon attaché au cæcum , donne plus de folidité à
ce premier gros intepin, ôc réfifte davantage à la
dilatation. Le cul-de-fac du cæcum fe déprime &
s’élargit à la droite de Yintepn vermiculaire,, qui
bientôt ne fort plus du centre du cæcum , mais du
côté gauche.
Le cæcum a la même ftruélure que le colon, les
ligamens ôc les cellules. Nous'allons en donner le
précis , après avoir parlé de la valvule du colon.
Voici fa véritable ftruéhire dans l’homme.
Vintepin grêle atteint le gros intepin, ÔC fe colle à
fon côte gauche obliquement, ôc de maniéré qu’il y
eft prefque parallèle, ou que l’angle qu’il fait avec
le cæcum eft des plus aigus. Le demi-cylindre fu-
périeur de l’iléon s’infere entre les membranes du colon
prefque tranfverfalementjledemi-cylindre inférieur
y entre en remontant. Cette approche inégale
de Yintepn grêle enfoncé dans le gros intepn produit
deux plis ; le fupérieur eft tranfverfal ôc plus court,
l’inférieur eft plus confidérable ôc plus profond, ôc
fort oblique.
Quand on ouvre le gros intepin dans le cadavre,’
on apperçoit dans fa cavité un bourlet prefque circulaire
, mais plus arrondi à fon extrémité gauche ,
plus grêle ôc plus reffemblant à une fente à l’extrê-
mité droite, où il forme comme une queue. Le bourlet
eft beaucoup plus long inférieurement. Une fente
tranfverfale partage ce bourlet. ^
En détruifant la cellulofité qui unit Yintepin grêle
& le cæcum, ce bourlet diminue de volume ; on
reconnoît qu’il eft formé par l’iléon, de maniéré que
la tunique veloutée, la nerveufe de la mufculaire du
colon font comme une gaîne dans laquelle font contenues
la mufculaire, la nerveufe ôc la veloutée de
l’iléon.
Pour s’exprimer plus exaélement, les tuniques de
l’iléon fe redoublent fur elles-mêmes, ôc fe continuent
avec les tuniques analogues du colon. Une
partie des fibres charnues de l’iléon fe continuent
avec celles du colon, d’autres de la cl^ffe des tranf-
verfales, fe croifent avec elles.
En détruifant les fibres charnues qui unifient les
deux intepin s , l’iléon fort tout-à-fait d’entre les tuniques
du colon, il fait alors avec cet intepn un
angle droit, ôc le bourlet difparoît entièrement.
L’air porte un changement très-confidérablé à cette
ftruélure. Quand on fouffle l’iléon, le cæcum ôc le
colon,que l ’on a lié & que l’on a fait fecher ces intepns,
il y paroît deux vulves au lieu du bourlet*
La fupérieure formée par le demi-cylindre tranfverfal
& fupérieur de l’iléon eft horizontale, petite &
fait moins que le demi-cercle. L’inférieure eft oblique,
fa figure paroît parabolique, elle remonte en
devant, & fon extrémité droite fe termine par une
queue, aufîi bien que la valvule fupérieure. Une
fente fépare les deux valvules ; elle eft fouvent entièrement
fermée, quand oh a pouffé l’air dans le
colon. | t
Ces deux valvules font devenues célébrés par les
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difputes qu’elles ont excitées. 11 y a dans tous les
quadrupèdes une ftruélure plus ou moins analogue.
Leur ufage n’a rien d’obfcur, la ftruélure eft d’accord
avec les expériences. On fent affez que l’iléon
étant terminé par une fente ouverte entre les deux
valvules, fe décharge librement dans la cavité du
gros intepin. Mais fi du cul-de-fac du cæcum il s’élève
de la matière fécale pour remonter par le colon,
elle preffera la valvule inférieure, & bientôt après la
fupérieure, contre les parois extérieures de Yintep
n ; ces valvules ayant fous la forme d’un bourlet
fait boffe autour de la fente, repouffées par la matière,
fermeront la fente ôc fe couperont le paffage.
L’air même fait fouvent le même effet-, mais une
matière épaiffe ôc folide le fait plus fûrement encore.
Les valvules du colon empêchent donc la matière
fécale de rentrer dans l’iléon. Il eft très-poflible
qu’outre cette aélion méchanique, les fibres mufcu-
laires fe contraélent ôc agiffent à la maniéré d’un
fphinéter : cette aélion doit avoir lieu fur-tout dans
le chien ÔC dans le cheval, oit des fibres mufculaires
entourent la fente, comme un anneau applati.
Ce n’eft pas que la fidélité de cette garde ne puiffe
être trompée. On a vu de l’eau féringuée dans le'
reélum ôc des lavemens revenir par la bouche ; dans
les expériences fur le cadavre, l’air de l’eau fe fait
fouvent jour du colon dans l’iléon. Mais il eft<à préfumer
que dans l’homme vivant tout étant plein, la
force contraélive des fibres étant plus entière, les
valvules du colon s’acquittent avec exaélitudé de
leur fonction. Il eft rare du moins de trouver de la
matière fécale dans l’iléon.
Le colon dont le cæcum n’eft que le commencement,
eft affez le même dans l’homme ôc dans le
cheval, ôc même dans les animaux qui ruminent, à
l’exception des cellules, moins apparentes dans ces
animaux. Il eft plus court, plus fimple, moins gros
ôc fans cellules, dans les animaux qui fe npurriffent
de chair.
La direélion de cet intepn étant de la plus grande
importance pour reconnoître fes maladies, je ne dois
pas l’omettre. Le colon naît fouS le nom de cæcum de
la cavité des îles du côté droit, il remonte devant le
rein en s’enfonçant contre la partie poftérieure du
corps. Il remonte en général en droite ligne, mais
avec quelques inflexions alternatives. Il parvient
jufqu’au foie ôc s’y attache auflî-bien qu’au rein ôc
au duodénum, par des ligamens.
C ’eft dans un enfoncement particulier de la partie
concave du foie, qu’il change de direélion ; il y fait
un angle droit, & quelquefois une efpece de.lacs,
il paffe de droite à gauche ôc de derrière en devant
fous le foie, fous la véficule du fiel ôc fous Peftomac
jufques vers la rate, fous laquelle il s’enfonce en
arriéré.
Il change encore une fois de direélion ôc fait un
angle droit, ôc plus'fouvent que du côté droit un
lacs, en revenant fur lui-même ; il defcénd parles
lombes du côté gauche, il y eft plus étroit & fon
méfocolon plus court.
Arrivé qu’il eft dans la cavité des îles gauches, il
remonte contre lui-même jufqu’au nombril, fon méfocolon
s’élargit, il arrive jufqu’à la véficule du fiel, il
redefcend alors avec plus ou moins d’anfraâuofités
pour fe rendre dans le baflin, oîi il change de nature
ôc de direélion, & va porter le nom de reçlum.
Ces différentes directions du colon admettent des
variétés ; en général, elles font telles que je les ai
décrites. -
Les ligamens du colon font des. rubans de fibres
longitudinales, luifantes ôc comme tendineùfës ; il y
en a trois dans l’homme, & dans quelques animaux :
ils naiffent de Yintepn vermiculaire qui étoit originairement
le commencçment du colon f ils parçpurent
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toute la longueur de cet intepin jufqu’au reélum.
L’antérieur eft le plus large ; aufli a-t-il été connu
depuis des fiecles entiers. Le fécond plus étroit eft
à découvert dans le colon gauche ôc recouvert de
1épiploon dans le colon tranverfal; nous l’appelions
epiploiqüe: \q troifieme moins apparent encore eft
place à la ligne par laquelle le méfocolon s’attache à
1 intejlin , il s’étend jufques fur l’iléon ; c’eft le méfo-,
colique.
Ces ligamens étant plus robuftes que le refte de
Yintepn, ôc fe contra étant avec plus de force, ra-
maflent Yintepn fur lui -même, en diminuent fa longueur,
ôc font rentrer dans la cavité une partie de
la tunique veloutée Ôc de la nerveufe. C ’eft ainfi que
naiffent les valvules du colon, qui defféehées deviennent
de véritables demi-cloifons tranchantes;
fans être abfolument bornées au nom de trois dans
un cercle de Yintepn , elles approchent cependant
de cette régularité.
Comme les valvules rétreciffent Yintepn en e n traînant
les membranes dans la cavité du colon , il
fe formé entre ces valvules trois rangs de boffes apparentes
au dehors.
En foufflant Yintepin, ori le rend cylindrique;
dès-lors les cellules ôc les valvules difparoiffent, mais
les ligamens qu’on violente fe rompent affez fou vènt.
Dans le foetus, il n’y a point de cellules, les ligamens
même n’acquierent que peu-à-peu cette fu-
périorité qui les met en état de raccourcir Yintepin.
Outre les cellules, il y a des plis corifidérables Ôc
plus courts dans Yintepin, trop variables pour être
réduits à un fyftême.
Les appendices épiploïques fe trouvent dans toute
l’étendue du colon ôc même au reélum. La membrane
externe de Yintepin s’en détache, fe prolonge
& fait une bourfe qui le remplit de graiffe. On peut
les fouiller dans l’enfant ; elles font coniques, ôc
quelquefois finies par deux cornes*
Le reélum n’a ni cellules ni ligamens. Ces derniers
s’étendent fur cet intepn, ôc forment un plan continu
défibrés longitudinales. Il n’eft pas droit, quoique
fon nom femble l’indiquer. Sa première ligne
fuit le facrum derrière la veflie.
Sa fécondé ligne commence au bas de la veflie,
il avance alors plus horizontalement que perpendiculairement
fous la bafe de la veflie ôc fous- les vé-
ficules féminales. L’angle que fait cette fécondé ligne
avec la première, eft rempli par la veflie de l’urine.
Il finit à l’anus , & fa veloutée revient fe conti*
nuer avec l’épiderme , & fa nerveufe avec la peau.
Comme cet intepin fe termine par un fphinéter
annulaire, il part du cercle que cet anneau rétrécit;'
des plis qui remontent dans le reélum, & dont la
partie la plus baffe forme comme des finus fémi-Iu*.
naires. Il y a dans Ces finus des glandes muqueufes
qui y verfent leur liqueur.
La ftruélure du gros intepin eft à-peu-près la même
que celle de Yintepin grêle. Les tuniques font les
mêmes, mais en général plus fortes ôc les mufcles
plus robuftes.
La membrane interne a fes flocons beaucoup
moins apparens ; elle eft formée en plis réticulaires
dans le reélum, ôc percée d’une infinité de pores qui
.font en abondance dans toute la furface interne du
gros intepin.
Les glandes folitaires plates ôc percées d’un orifice
évident, font fort communes dans toute l’étendue
du gros intepin. L’âcretë, la dureté même de la
matière fécale rend la mucofitéplus néceffaire*
En renvoyant les vaiffeaux aux articles MÉsoco-
LIQUÈS & M e s èNÏERIQ UES , d e c e Supplément
j’obférve que la direélion Ôc la divifion des vaiffeaux
eft à-peu-près la même que dans Yin tepin grêle ; que
les petits arbres Yafculaires font moins êvafés, ôf