
de derrière diminuent : ceux de devant ont difpafü,
& n’ont iaiffc qu’une tache blanche a t fig. 1 7 , pour
marque de leur exiftence ; les nageoires commencent
à fe former. La métamorphofe des parties internes
répond au changement extérieur. Les ouies a ,
fig, 18, du poiffon naiffent & croiffent, & les poumons
b de la grenouille diminuent en proportion de
la çroiffance de la queue & de la diminution des
pattes c : les inteftins d quittant peu-à-peu la fitua-
lion naturelle convenable à la grenouille, commencent
à fortïier plufieurs cercles, puis s’arrangent en
fpirale au moyen du méfentere ; circonvolution
convenable au poiffon. Pendant toute cette opération
l’animal n’eft ni grenouille , ni poiffon , quoiqu’il
ait quelque chofe de l’un & de l’autre , tant à l'extérieur
que par rapport aux vifceres ; mais ce ne font,
durant tout ce tems, que des parties altérées qui
décroiffent, ou des parties imparfaites qui fe forment.
La bouche fe garnit de petites dents ; 'les
nageoires prefque formées, larges, lâches & mem-
iraneufes font couchées les unes fur les autres en
un feul paquet, fig. 19. Le dernier dégré de la métamorphofe
,fig. 2o , lorfque les pattes font tout-
à-fait effacées, offre un poiffon parfait, muni depuis
la tête jufqu’à la queue d’un double rang de petits
os cartilagineux qui régnent de chaque côte ; les
nageoires font entièrement développées : elles font
doubles, difpofées par ordre, & lemblent occuper
la place des premiers pieds. Seulement la tête con-
ferve encore quelque tems, vers les babines, un
relie de l’ancien tégument du ventre qui pend fur
les nageoires , mais qui fe détachera & tombera
bientôt. Sur le dos & par-deffous vers le ventre
s’étend une bordure étroite dentelée , prolongée
jufqu’à la queue qui eft aufli dentelée. Les yeux
font grands , bleus & rouges. La couleur du poiffon
eft un gris cendré , varié de blanc : le deffous du
corps eft un brun foncé. Ces poiffons portent le
nom de jakjes à Surinam , fiiivant le rapport de
Séba, qui noue a fourni prefque tous ces'détails &
les figures.
G ren ouille* f. f. rana, ce , ( terme de Blafon. )
infefte qui naît dans les marais , les rivières & la
mer. On en voit la repréfentation dans quelques
écus.
Le mot grenouille tire fon étymologie , félon
Nicot, de ranunculus ou de ranula.
Lemery le fait venir de rana , mot hébreu , qui
fignifie crier, à caufe-que ces infeâes croaffent dans
les tems chauds & pluvieux.
Gafet du Fief duFron, en Bretagne, d'argent à.
trois grenouilles de finople. ( G. D. L. T. )
GREVEN, ( Commerce.) monnoie de Mofcovie,
qui eft la même chofe que la grive ou le grif. Le capitaine
Perry , dans fa Relation de l'état de la grande
Ruffie, évalue fa valeur à 10 fols.
Cet auteur rapporte que le czar Pierre Alexio-
-witz voulant introduire la mode des habits courts
parmi fes fnjets, dont il croyoit l’ufage moins em-
barraffant que la vefte mofcovite, fit publier que
toutes les perfonnes, excepté les payfans qui apportaient
des provifions & des denrées à Mofcow,
euffent à faire faire leurs habits fur le modèle qu’il
en avoit fait mettre à toutes les portes de la ville ,
linon qu’ils payeroient d’amende deux grevens, que
cet Anglois apprécie à zo fols.
GREVENBROICH , ( Géogr. ) ville, bailliage
& château d’Allemagne, dans la ‘Weftphalie & dans
le duché de Juliers , fur l’Erfft. Il y a dans l’enceinte
du bailliage la commanderie d’Elfen, appartenante
à l’orde de S. Jean. (D . G.")
GREVENM ACHEREN, ( Géographie. ) ville des
Pays-Bas Autrichiens, dans le duché de Luxembourg
, fur la Mofelle, Si dans une plaine agréable
& fertile. C ’eft la capitale d’une prévôté, & l’un
des lieux du pays qui aient le plus fouffert des longues
& fréquentes guerres de la France contre l’Autriche..
( D . G.')
GREUSSEN , ( Géogr. ) ville d’Allemagne , dans
le cercle de Haute-Saxe, & dans la principauté de
Schwartzbourg - Sonderhaufen , fur la riviere de
Helbe , & au milieu de campagnes fertiles. Confirmée
par le feu Tan 1687 , elle a été rebâtie dès-lors
avec beaucoup de folidité , de propreté &c de fym-
métrie. Toutes fes maifons font de hauteur égale. HH| ................. GREWIA , ( Botanique. ) Nous l’avons pris du
traité des arbres & arbuftes de M. Duhamel du
Monceau.
Caractère générique.
Le calice de la fleur eft compofé de cinq grandes
feuilles pointues , fermes, folides , fort évafées &
colorées au-dedans. Les pétales font au nombre de
cinq, de même forme que les feuilles du calice,
mais leur extrémité inférieure , qui eft recourbée ,
forme une cavité qui entoure la bafe du piftil : on
trouve ordinairement dans cette cavité unefubftance
mielleufe. Le difque de la fleur eft occupé par un
grand nombre d’étamines affez longues qui prennent
naiffance du deffous de l’embryon , elles font terminées
par des fommets arrondis. Le piftil eft formé
d’un petit cylindre , qui eft furmonté d’un corps à
cinq angles , au-deffus duquel les étamines prennent
leur origine, & au milieu de ces étamines eft un
embryon arrondi, furmonté d’un ftyle menu qui
eft terminé par un ftigmate ordinairement divifé
en quatre.. L’embryon devient une baie anguleufe *
ou plutôt quatre baies réunies par leur baie , dans
chacune defquelles on trouve un noyau qui eft divifé
en deux, & qui contient deux amandes.
Selon Miller , les pétales font dentées à leur
extrémité inférieure, & pourvus chacun d’un necla-
rium écailleux. La baie a quatre cornes & quatre
cellules, dans chacune defquelles eft une femence
arrondie. Nous avons vu fleurir le grewia, mais
pour avoir voulu l’acquérir à notre climat, nous
l’avons perdu ; nous ne fayions pas qu’il demandât
conftamment la ferre.
Efpeces.
1. Grewia à feuilles un peu ovales & crenelées;
Grewia foliisfubovatis crenatis. Mill.
Grewia with oval crenated leaves.
. 2. Grewia à feuilles ovale^-lancéolées & dentées,
Grewia foliis ovato-lanceolatis , ferratis. Mill.
Grewia with oval fpear-shaped leaves , which arc
fawed. . *
Il y a long-tems ( nous traduifons Miller) que la
première efpece eft cultivée dans plufieurs jardins,
curieux en Angleterre & en Hollande : le dofteur
Plukenet en a donné la figure, fous le nom de ulmi-
folia arior Jlfricaha baccifera , jloribus purpureis.. Il
croît naturellement au cap de Bonne-Efpérance,
d’où j’en ai reçu les graines. Il s’élève à la hauteur,
de dix ou douze pieds : le tronc & les branches ref-
femblent fort aux mêmes parties de l’orme à petite
feuille ; l’écorce en eft unie , comme celle du petit
orme ,. lorfqu’il eft encore jeune. Les feuilles ont-
auflî beaucoup de rapport avec les fiennes , & elles
tombent en automne. Les fleurs naiffent folitaires à
Taiffelle des feuilles le long des bourgeons , elles
font d’un pourpre brillant. On peut, multiplier ce
grewia par les boutures ou par les marcottes. Les
boutures doivent être coupées & plantées en mars,
avant que les boutons commencent à s’enfler ; elles
ne réuffiffent pas fi bien après : il faut les planter
dans de petits pots emplis d’une terre fubftantielle
& un peu forte. Ces pots feront enterrés dans une
couche tempérée faite de tan, & parés du foleil au
milieu du jour ; au bout de quatre mois ou environ,
elles feront bien enracinées ; alors il faut les accoutumer
peu-à-peu à l’air libre , & enfuite les placer
dans une fituation abritée jufqu’en automne, qu’on
les mettra dans la ferre. C ’eft dans le même tems
qu’il faut faire les marcottes ; Tannée fuivante, elles
feront pourvues de bonnes racines ; alors il conviendra
de les planter chacune dans un pot empli
de terre onâueufe & douce. Ce grewia veut être
tenu conftamment dans la ferre , il eft trop délicat
pour fubfifter en pleine terre dans nos* climats,
mais on fera bien de lui donner le plus d’air qu’il
fera poflible , car il s’agit feulement de le parer de
la gelée. Quand les feuilles foot tombées , il ne
demande plus de fréquens arrofemens, mais en été
il eft bon de lui donner fouvent de Teau par les
tems fecs. On peut aufli tranfplanter cet arbriffeau ,
lorfque les feuilles commencent à tomber. (Nous
abrégeons quelques détails inutiles de notre auteur.)
Les graines de la fécondé efpece' ont été apportées
du Sénégal par M. Adanfon. Dans fon pays originaire
, cet arbriffeau s’élève fur une tige rameufe
à cinq ou fix pieds de haut, jettant plufieurs branches
latérales couvertes d’une écorce brune & velue ;
elles font garnies de feuilles ovale-lancéolées &C
veinées tranfverfalement.
Cette efpece eft tendre, & veut être plongée
dans les lits de tan dans la ferre chaude ; en été, elle
demande d’avoir fouvent de l’air , & d’être arrofée
trois ou quatre fois la femaine ; en hiver, on ne
fauroit être trop fobr'e fur les arrofemens, ni entretenir
trop de chaleur;
Les grewia fleuriffent en juin. La fleur eft charmante
: c ’eft dommage que ces arbriffeaux foient
fi délicats. L’efpece que nous avons eue , conferve
fes feuilles l’hiver. ( M. le Baron d e T s c h o u d i . )
GRIFFON , f. m. ( terme de B la fon. ) animal fabuleux
, ayant la partie fupérieure de l’aigle , & l’inférieure
du lion ; il paroît toujours rampant & de
profil , ce qui ne s’exprime point, parce que c’eft
fa pofition ordinaire.
Le griffon eft l’hiéroglyphe de la force , jointe à
la vîteffe.
Les anciens croyoient qu’il veilloit à la garde des
tréfors.
De Sarron des Forges, en Beaujolois ; d'argent
au griffon de gueules. ( G. D . L. T.}
* § GRIGRI & G r o u g r o u , ( Hifi. nat. Bot. )
paroiffent être le même arbre , quoiqu’on en faffe
deux articles différens. Lettres fur l'Encyclopédie.
GRILLET, f. m. crotalum, i , ( terme deBlafon.)
meuble qui repréfente un grelot.
On voit des grillets ert quelques écus, & plus
fréquemment aux colliers des lévriers, & aux jambes
des oifeaux de proie.
De Kermaffement, en Bretagne ; de Jinople à
trois grillets cCor.
GR1LLETTÉE , adj. crotalis difiinclus, ( terme
de Blafon. ) fe dit d’un épervier , d’un faucon , ou
d’autres oifeaux de proie , lorfque leurs grillets
font d’un autre émail que l’oifeau.
Terfon de Paleville à Revel , proche Lavaur ;
d'azur au dextrochere cPargent, tenant un faucon de
■ même y becquè & membre de gueules, chaperonne & gril-
letté d'or. ( G. D . L .T .)
* § GRINES ( le c a p d e ) , Géogr. Voyeç ci-
a p r è s G r i s -n e z .
GRINGOLÉ , é e , adj. ( terme de Blafon. ) fe dit
d’une croix ou autre piece , dont les extrémités
finiffent en têtes de ferpens. Voÿc{ fig. 182. pl. IV.
du Blafon. Dicl. raif. des Sciences , &C.
Ce terme vient du mot gringole , dérivé de gar-
Tome I I I .
gouille \ qui fignifie fine gouttière , par où Teau
s’écoule , parce qu’autrefois les gargouilles étoient
fculptées en têtes de ferpens.
Pigeault de la Mâliciere > en Bretagne ; d'azur d
la croix d'argent, gringolée d'or en maniéré d'ancres.
( G. D . L . T . )
* § GRIS-NEZ, ( Géogr. ) petite montagne du Bou-
lonois, qui forme la pointe méridionale de la baie de
Willan. i° . lifez de Wiffan. 2°. On ne trouve point
ce Gris-ne{ dans les Didlionnaires Géographiques ;
maison trouve furies cartes marines de la Manche
le cap de Grines dans l’endroit où Ton place Gris-
ne^. Lettres fu r l 'Encyclopédie.
GRODON, ( Géogr. ) petite ville de Bretagne
prife par le maréchal d’Aumont fur les ligueurs en
1594. Ce général avoit ordonné de paffer au fil de
l’épée tous les Efpagnols qui compofoient la garni-
fon : malgré la peine de mort décernée contre ceux
qui n’exécuteroient pas ces ordres, un foldat An-
glois fauva un des Efpagnols. L’Anglois déféré pour
ce fujet au confeil de guerre, convint du fa it , ÔC
ajouta qu’il étoit difpofé à fouffrir la mort pourvu
qu’on accordât la vie à TEfpagnol. Le maréchal
furpris , lui demanda pourquoi il prenoit un fi grand
■ intérêt à la confervation de cet homme ; « c’eft,
» répondit-il, qu’en pareille rencontre, il m’a fauvé
» une fois la vie à moi-même ; & la reconnoiffance
» exige de moi que je la lui fauve aux dépens de la
» mienne ». Le maréchal accorda la vie à l’un & à
l’autre. Ces traits confident un peu l’humanité fi
outragée par les excès de barbarie enfantés par les
guerres de religion. ( C. )
* § GRONINGUE, ( Géogr. Hifi. Lite.) ville des
P ay s -B a s .... Veffelus naquit à Groningue vers Van
14 19 , & doit être regardé comme le précurfeur de Luther
.... Le pape Sixte IV . lui offrit toutes fortes d'honneurs
& de faveurs, 6* des bénéfices 6* des mitres. V f -
felus refufa tout & n accepta que deux exemplaires de
la bible .... I l revint chargé de ces livres plus chers à fes
yeux, que les dignités de la cour de Rome. Ce qu’on
dit ici des offres de Sixte IV à Veffelus , des deux
exemplaires de la bible & du voyage de Veffelus à
Rome a été contredit & réfuté par le proteftant
Oudin , tome I I I , de Script. Ecclef. page 2707. Lettres
fur l'Encyclopédie.
G R O S , ( Comm. ) forte de petit poids qui eft la
huitième partie d’une once. Ils fe divife en trois deniers,
& le denier en vingt-quatre grains. (+ )
§ GROSEILLIER, ( Bot. Jard. ) groffularia ; en
anglois, goofeberry ; en allemand, fiachelbeerfiràuch.
Nous joindrons à cet article celui du grofeillier épineux,
mais nous féparerons leur caractère générique.
Grofeillier épineux.
La fleur a un calice coloré, concave & permanent
, découpé en cinq parties : les découpures du
calice donnent naiffance à cinq pétales, petits, droits
& obtus : on y trouve de plus cinq étamines en forme
d’alênes : l’embryon fitué fous le calice, devient
une baie glùbuleufe à ombilic rempli d’une pulpe
où font attachées par des filets nombre de femences
arrondies & comprimées.
Efpeces.
1. Grofeillier à rameaux tombans, épineux , à
pédicules triples. Grofeillier à fruit, d’un pourpre
obfcur.
Groffularia ramis reclinatis, aculeatis , pedunculis
triphyllis.
Prickly goofebery with a darck purplish fruit.
2. Grofeillier à branches & à baies Velues.
Groffularia ramis aculeatis , baccis hirfutis.
Goofeberry with prickly branches and hairy berriesl
y. Grofeillier à rameaux épineux & droits, à baies
unies.
L l ij