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l’efpérance des Romains, n’avoit que vingt-trois arts
lor("qu’il fut maffacré en l’an z i a de Jefus- Chrift.
( T - n .)
G ETE S , (Hijl. anc. ) les Gttes horde Tartare ,
defcendoient des HunsappellésTvwAi. Ils fe font établis
dans tant de contrées différentes, qu’il eft bien difficile
de déterminer quelle étoit leur véritable patrie.
Ils n’ont laiffé ni annales , ni monumens quipuiffent
nous diriger dans la recherche de leur origine. Après
avoir traverfé toute la Tartarie, ils fe fixèrent fur
les bords de i’O xus, d’oii ils fe répandirent le long
de l’indus & du Gange, oit leur poftérité toujours
fubfiftante a perpétué le nom de Gete. Ils ont em-
braffé la religion de F o , mais ils font trop ^roffiers
& trop ignorans poujp ne pas ajouter encore aux fu-
perftitions de ce légiflateur. Ces peuples Nomades
n’avoient d’autres maifons que leurs tentes, qu’ils
tranfportoient dans les lieux qui pouvoient les mettre
à couvert de l’intempérie des faifons. C’étoit ainfi
qu’en changeant de climats, ils jouiffoient des douceurs
d’un éternel printemps. Ils reconnoifloient un
roi ou plutôt un chef auquel ils confioient le glaive
pour les défendre &non pour les opprimer.Ce fantôme
de fôuverain fournis au tribunal de la nation étoit
puni lorfqu’ilabufoit de fon pouvoir. Quoique les Gérés
occupés fans ceffe à la guere de brigandage duffent
perdre beaucoup de foldats, le nombre des hommes
excédoit de beaucoup celui des femmes. Ainfi la né-
ceflïfé avoit introduit un ufage qui renverfe l’ordre
delà nature. Une feule femme avoit plufieurs maris.
Ordinairement c’étoit les frères qui fe réuniffoient
pour former cette union conjugale, & lorfqu’ils
n’étoient pas affez nombreux, ils s’affocioient leurs
amis. Ces femmes fieres de leurs privilèges , fe pa-
roient de certains fymboles qui défignoient le nombre
de leurs époux ; & loin que ce fût un déshonneur
pour elles, c’étoit un titre d’eftime & de recommandation.
Elles demeuroient dans des quartiers diffé-
rens pour prévenir les haines enfantées par la jaloufie,
& parce qu’elles ne pouvoient demeurer chez un feul.
Une forme fi finguliere de gouvernement donnoit
aux femmes un empire abfolu fur les hommes , qui
briguoient la poffeflion exclufive du coeur. Aufli
plufieurs écrivains ont avancé que ces peuples étoient
fous la domination des femmes, affertion qui peut
être une vérité de fait, & non de droit. A l’exemple
des autres Tartares, ils fe rafoient la barbe, & ,
quoique brigands fur les terres de leurs voifins, ils
ufoient de la plus grande févérité dans la punition du
larcin commis dans leurs habitations. Leurs funérailles
étoient fans pompe , c’étoit par la douleur qu’ils
honoroient la mémoire des morts. Ceux qui étoient
dans l’opulence, manifeftoient leur luxe par des tombeaux
de pierre. Les pauvres forcés d’être plus Amples,
les dépofoient dans la terre & enfouifloient avec
eux les meubles qui leur avoient fervi dans ce monde,
perfuadés qu’ils leur feroient utiles dans l’autre.
Dans leurs courfes vagabondes , ils étendirent j
leur domination fur le Kholhm , fur une partie du I
Kaptchaq & fur prefque tous les peuples voifins de
la mer Cafpiennejmais plus heureux à vaincre qu’habiles
à conferver leurs conquêtes, ils furent fem-
blabîes à ces torrens qui fe difîïpent dans les plaines
qu’ils ont inondées. Leurs expéditions fur les frontières
de l’Europe, y cauferent plus de crainte que
de maux; tantôt vaincus & tantôt vainqueurs, ils
paroiffoient toujours redoutables après leurs défaites.
Le grand Khan des Tartares les fubjugua, l’an 555*
& depuis cette epoque, ils n ont plus formé de corps
de nation. ( r - j , . 1
* § GEVALI ou. G>sle , ( Géogr.).. . . Dicl.
raif. des Sciences, &c. Lifez Gtvalie ou Guflc. Cette
ville de Suède s’appelle encore GevtL.
S GEYAUDjjpf, [Gcogr.) Lt Dut. ra'lf. des Sciei*■
G H I
ces, &c. dit que le bailliage du Gevaudan eft en par*
iage entre le roi & l’évêque de Mende . . . . La Mar-
tiniere diten pariage. (C.)
GEVREY, ( Géogr. ) gros village du Dijonnois ,
entre Nuis & Dijon. Avant la contagion de 1636,
c’étoit un bourg déplus de 350 habitans, deffervi
par cinq prêtres. L’hôpital qui avoit fix lits pour les
malades, a été réuni à l’hôtel-dieu de Dijon.
C’eft dans le territoire de Gevrey que font les
deux climats de Chambertin & de Beze, qui donnent
les plus excellens vins de la France, & les plus
utiles à la fanté.
Un gourmet Bourguignon fit ce triolet fur le climat
de Beze :
Bc^c qui produit ce bon vin ,
Doit paffer pour tris-catholique.
J'tfiime mieux que Chambertin ,
Be\e qui produit ce bon vin.
Si le difciple de Calvin,
Baffe pour hérétique ,
Be^e qui produit ce bon vin ,
Doit paffer pour très-catholique. (C.)
§ GEX, (Géogr.) Geium, GeJJïum, Gaium , capitale
du pays de G ex, généralité & parlement de Dijon,
diocefe de Geneve, éle&ion de Belley, au pied du
Mont-Jura. C’eft une baronnie & châtellenie royale,
avec un bailliage. La proximité de Geneve fait qu’il
y a peu de commerce à Gear , où l’on compte environ^
200 horlogers.
Le pays de Gex long de 7 lieues, large de 5 ,
eft entre le Mont-Jura, le Rhône, le lac de Geneve
& la Suiffe. La montagne du grand Credo, qui a fervi
autrefois de limite au royaume d’Arles ou de Bourgogne
, eft renfermée dans le pays, & terminée par
la vallée de Mijoux : ce pays étoit habité parles La-
tobriges, du tems des Romains.
Les meilleurs pâturages fontaufommet des montagnes,
q.ui ne font habitables & découvertes que
fept mois de l’année : il s’y fait une grande quantité
de fromages. Il y a peu de bois dans cette contrée : le
peuple y vit de châtaignes pendant l’hiver. On trouve
près de Farges, au pays de G ex , une foie fauva-
ge lur les pins, fabriquée par une chenille de diverfes
couleurs, d’un poiîce de long : elle naît, v it, travaille
& meurt fur le'pin.
Ce pays fut cédé à la France en 1601, & la religion
catholique abolie par les Bernois, fut rétablie.
On y comptait 25 temples qui ont été détruits en
1662 & 1685 ; tout le pays eft maintenant catholique.
(c -)
* § GEZIRE, (Géogr.) on écrit aufft Ge^irah....
Gezire e(l une ville d’AJîe, à vingt-huit lieues N. O. de
Meful. i° . Lifez Géfiré, c’eft ainfi qu’écrivent MM.
de Lille, Corneille, de la Martiniere, &c. z°. Lifez
au (fi Moful &non pas Mejul, Lettres fur l ’Encyclopédie.
GH
* § GHEBR , . . . . Nous écrivons Guebre. Ghebr
eft un mot Perften, qui fignifie un feclateur de Zo-
roaftre . . . . Les Guebres font les mêmes que les G a lires.
Voyeç Gaures. Je ne fais pourquoi on ne renvoie
point au mot Guebres, dont on donne un long article.
Lettres fur l’Encyclopédie.
* § GHIAONS ou GHIAAURS, nom que les Turcs
donnent à ceux qui ne. font pas de leur religion, & particuliérement
aux Chrétiens. Lifez Ghiaours, comme
écrit Ricaut qu’on cite. Voyez les notes dé Refpier
fur Ricaut. « Le mot de Ghiaour qui a été donné ori-
» ginairement & principalement dans la' Perfe, à
» ceux qui ont retenu l’ancienne religion des Perfes
» ôc
G I B
* &. l’adoration du Feu..», éft enfin devenu general
» parmi les Mahométans, pour defigner tous ceux
» qui ne font pas de leur religion, à-peu-près com-
» me le mot de Gentes ligniiioit parmi les1 Jp^fs
>> le mot de Barbare parmi les Grecs & les Romains ,
>> foutes les autres nations ». Bayle, Critique de
tHifoire du càlvinijjne de Maimbourg, Lett. 30.
Lettres fur C Encyclopédie.
* § GH1LGUL ,.... yoyçi Gigul Dicliônnaire
raif des Sciences &c. Mais il faut écrire'GHiLGUL,
& fe fouvenir que dans cet article au lieu de Léon de
Modene, partie V. cliap. 10, il faut lire Léon de Modene,
partie V.,chap. n .
" -GHYMÊS , (Géogr.) petite ville de la baffe Hongrie,
dans le comté de Nitra. Elle eft fituée aù
milieu d’une plaine très-fertile en grains, & elle
eft munie d’un château bâti fur le fommet d’un roc
fort élevé, Les comtes de Forgatfch font feigneurs
du lieu. (D . G.)
G I
GÎÀRÈMDE , GERENDE.’« ! GORENDÊ •»
(Hift. naté) c’eft un magnifique ferpent, dont on
diitingue trois efpeces.
La première eft un ferpent tortueux qui fe me ten
divers plis & replis; fa peau eft très-agréablement
maculee ; elle eft couverte de petites écailles minces
, jaunâtres, entremêlées de très-jolis rubans ,
comme brodées, d’un roux, enfumé; fa tête: eft
oblongue, cendrée, couverte d’écailles en chaînons;
les bords des levres font tournés en dehors &c pliffés;
fes dents font petites , fes yeux brillans , & lès nar-
rines larges. Cette efpece de ferpent eft fort honorée
des Samagetes & des Japonois, parce qu’ils nuifent
aux hommes. Les habitans de Calecut lui portent
aufli beaucoup de relpeâ , 6c s’imaginent que l’Etre
tout puiflant n’a créé ces animaux , que pour punir
les hommes; cependant ils ne font aucun mal à l’homme
, fi on ne les irrite point ; mais ils attaquent
conftamment les loirs, les rats, les pigeons & les
poules : ils fe cachent fous les toits des maifons
pour guetter ces animaux.
Le fécond ferpent giarende fe trouve en Afrique;
il eft d’une grandeur prodigieule : les habitans idolâtres
lui rendent aufli un culte divin. On en a apporté
de la côte de Mozambique en Afrique ; le tiqueté
de fa peau eft jaune , cendré & noir , mais moins
agréable que le premier; fa langue eft fourchue,
rougeâtre , & fa queue pointue.
Le troifieme ferpent giarende eft appellé jaitca
acanga par lçs Brafiliens : ce nom fignifie ferpent qui
porte un habit à fleurs. Les Portugais le nomment
fedagofo : les Hollandois établis au Bréfil l ’appellent
ferpent chafleur, parce qu’il court avec une vîteffe
incroyable fur les chemins de côté & d’autre, à la
maniéré d’un chien de chaffe. Lorfque ce ferpent fe
met à la pourfuire d’un homme , le meilleur parti
qu’il ait à prendre , eft de le Carefler, le flatter , &
l’adoucir en lui donnant quelque chofe à manger.
Les Brafiliens lui donnent gracieulementl’hofpitalité
dans leurs maifons & fous leurs toits : par ce moyen,
loin d’en être incommodés , ils fe trouvent délivrés
d’autres petits animaux incommodes, dont ;il fe
nourrit. Ce ferpent eft paré fuperbement ; fa tête
eft oblongue , fes yeux grands ; fes écailles font d’un
beau blanc, ombrées de rouge & marbrées d’un
jaune doré : fa gueule eft liférée d’une jolie bordure:
fes deux mâchoires font garnies de dents crochues;
fa langue eft rouge & fendue. Voye{ Séba, Thef rer.
nat.T. I l. tab. 102. n. 1. (+ )
GIBBAE, GEIB, HYBE, (Géogr.) petite ville de
la baffe Hongrie, dans la partie orientale du comté
deLipteau : les catholiques y dominent, mais c’eft
Tome l l l .
G î N
pourtant lin des lieux3 qù par les concordais dit
pays , les proteftans ôiù^btchu lapermiflion d'avoir
un temple. (D. G.) .
GIBBEUX, Eui'È ; âdj» ÇÀhat!) gilbofus., On à
donné ce nom au rebord.ou petit cercle quiVje trouvé
au pinna ou partie (upéneure deToredie exh me.
Ce cercle a une extrémité proche dés'.tempes, laquelle
s’enfonce du devant au dedans, & qui s’ap-
pelle «vrdV,« gibbaifi. (,-f )
* § GIBELIN , nom ide la,faction oppôfée à cellê
des Guelphes.... Les gens de goût liront toujours U
Dante, cet homme de génie f i long tems perféçuiè p.i?
Boniface y l l l , pour avoir été Gibelins Bonitace VU!
n’a jamais perfécuté le Dante perfonnellement; « La
» ville'de Florence, dit M. Bayle, divifée en deux
** fadions , l’une nommée /« blancs t Vautre nom*
>> mée .les noirs, fe trouva réduite à un état fi tu-
» multueux, que le pape Boniface VIII y envoya
» Charles de Valois l’art 1 361 , pour y remettre la
>» tranquillité. On ne trquva.pas.de meilleur .moyen
» de pacifierJa ville, que d’en chafl'erla faétiondeS
» blancs ; voilà pourquoi notre Dante qui l’avoiÉ
» fayorifée, fut envoyé en exil. Dante étant alors du
» confeil des huit, avoit été député au pape , pour1
» négocier une paix ; en fon abfenée il fut çondamn
» né au banniffement ». Voye^ Bayle, art. Dantei
Lettres fur t'Encyclopédie.
GIEZIN,(Géogr.) ville de Bohême,dans îe cercle dé
Konigingratz, fur la rivière de Czidlina. Elle appartient
aux comtes de Trautmannsdorff, & renfermé
un riche college de Jé/iiites, dont les membres font
au nombre de quarante-neuf, fa voir, trente-fix prêtres
, trois maîtres &.dix coadjuteurs. (Di G.)
* § GIHUN, (Géogf.) les Arabes dppélUrlt âinji
l’Oxus des anciens. Il falloit dire que plufieurs écrivains
penfent que l’Oxuseft le même que le Gehoni
Car on-dit au mot Gehon ; ce fleuve a [Jaffé chez
les uns pour le Gange , chez lés-autres pour l’Oxus»
Lettres fur C Encyclopédie.
GILGENBOURG , ( Géogr. ) ancienne ville
du royaume de P-ritffe, dans le diftrid d’Oberland ,
fur la riviere de Gilge, au bord d’un lac. Elle a été
faccagée & brûlée à plufieurs reprifes dans-les différentes
guerres dü pays-, & elle ne paroît- pas encore
avoir pu fe remettre de fes pertes. Elle eft ornée
d’un château vafte & commode, & elle forme
un bailliage héréditaire dans la famille des comtes
de Finckenftein. (D . G.)
GILLES (Sa iKt ) de la Neuville ,(£&£/•.) villagé
du pays de Caux, éleâion de Montiviliers. L’eftr-*
mable curé de Saint Gilles a fait conftruire deux
grands afteliers, l’un pour les garçons, l’autre pour
les filles : il leur fournit les irtftrumens nécefl'aires à
leur métier, fait les avances des matériaux convenables
à leurs manufâ£lures, & donne même des
prix d’émulation : il les occupe les jours ftériles
d’hiver ,& durant les longues foirées. M. l’archevêque
de Rouen lui a offert une cure de‘8006 liv,
il l’a refiifée. Mercure de France, mars (ÿÿû, page
■ -
* § G lN G l, (Géogr.) royaume d!A fa . . . contrée
de là. côté de Coromandel.'... Elle eft bornée atifud, paf
le Tarijdour, lifez par le pays de TanJaOUr. S on p rincé
particulier ou Naïques eft Inb'titàire du roi de D écart.
Il falloit dire , eft tributaire, du grand Mogol. Lettres
fur ÜEncyclopédie.
GINGLARt/S, (Mufq. inftr. des anc.) petite
flûte des Egyptiens ,q ù i, toivant Pollux , étoit propre
à une mélodie fimple , peut-être parce qu’ell^
n’avoit que peu de trous. (F’. D. G.)
GINGRAS , ( Mujiq. iriflr. des anc. ) voye^ cî-
après GingrOS,(/W«/^. inftr. dtsanc.) S u p p lIl eft
probable que le vrai mot étoit gïngras. Il y avoit aufl*