tronc intercoftal, 6c des nerfs fpermatiqpes : ils,forment
un plexus , qui defcend le long de. la furfa.ce
intérieure de l’aorte, & fait un réfeau fur ie cartilag
e , qui-joint la dernière'', vertebre des lombes .au
facrum. Il part de ce réfeau des branches confidéra-
blès , dont les unes vont à la trompe & . à l’ovaire,
dans la du plicature du ligament large , 6c lés autres
plus groffes encore à là.matrice. Le même plexus
s’unit à la quatrième paire àw fatrum, & donne des
branches confidérablesà la matrice 6c au vagin.
On a cru dans les derniers tems que le fentiment
de la matrice étoit fort obtus. On a cru avoir obfervé
ce défaut de fenfibilité dans l’opération céfarienne ,
& fur des matrices renverfées. Peut-être ces matrices
étoient-elles gangrenées. Je me fouviens d’avoir vu
de très-grands fymptomes, des défaillances, 6c la
mort même furvenir à une bleffure de la matrice ; (on
déchirement eft ordinairement funefte à la femme
en peu.de minutes. D’habiles açcoucheurs,ont trouvé
l’orifice de cet organe très-fenfible. Les femmes jettent
les hauts cris, difent-ils , dès qu’on le touche.
D ’autres femmes ont été affez finceres pour avouer
le contraire. ( H. D. G. )
MATROUM, ( Mujîq. des anc. ) air de flûte inventé
pas Marfyas, à ce que l’on dit. On s’en fer voit
pendant la fête de Cybele, mere des dieux , d’où lui
vient fon nom , fuivant Paufanias. ( F. D . C, ) .
MAURICE, {Hfi. Rom.) quoique Romain d’origine
, naquit dans la Capadoce où fa famille s’étoit
établie. Il avoit commencé.par être notaire, mais
il fe dégoûta des fondions paifibles 6c fédentaires.
Il s’enrôla dans la milice comme Ample foldat. Sa
valeur 6c fa capacité l’éleverent au Commandement
des armées, & aux premières dignités de l’empire.
Et Tibere Conftantin voulant fe l’attacher par des
bienfaits lui donna fa fille Conflantine en mariage.
Il parvint à l’empire l’an 585 de Jefus-Chrift. Les
Perfes faifoient alors de fréquentes incurfions fur
les terres des Romains. Maurice envoya contr’eux
fon beau frere Philippicus qui éprouva des profpé-.
rités 6c des revers. La fin de cette guerre fut glo-
rieufe à Maurice qui rétablit fur le trône Cofroës
que fes fujets en avoient fait defeendre. Les Perfes
humiliés & punis , n’infulterent plus les provinces
de l’empire. Mais des ennemis plus redoutables,
parce qu’ils étoient plus cruels, portèrent la défo-
lation. Les Lombards, maîtres d’une partie de l’Italie
y exerçoient les plus cruelles vexations; Maurice
les afioiblit 6c les mit dans l’impuiflance de nuire.
Les Huns, après avoir efliiyé de fréquentes défaites,
furent contraints de fe renfermer dans leurs déferts.
Les Abares firent une plus longue réfiftance. Maurice
pour délivrer l’empire de ce peuple de brigands,
confentit à leur payer annuellement cent mille écus.
Fiers d’avoir lesRomains pour tributaires, ils eurent
plus de confiance dans leurs forces ; 6c fans foi dans
les traités, ils recommencèrent leurs ravages. Maurice
en tua cinquante mille dans différens combats
fans pouvoir les rebuter. Ils furent plus fenfibles
au fort de leurs prifonniers qui étoient tombés au pouvoir
des Romains. Ils confentirent à fe retirer fur
leurs terres à condition qu’on leur rendroit leurs
compagnons captifs, & ils s’engagèrent à leur tour
à remettre les Romains qu’ils avoient en leur pouvoir.
Ces conditions furent exaélement remplies par
Maurice , mais le "roi des Abares infidèle à fes pro-
meffes, au lieu de renvoyer fes prifonniers, les fit
tous paflër au fil de l’épée. Maurice indigné de cette
infidélité , fit de grands préparatifs pour porter la
guerre dans le pays des Abares. Ce deffein fut déconcerté
parla rébellion de Phocas qui fut proclamé
empereur par l’armée dont Maurice lui avoit confié
le commandement. Ce dangereux rival qui des plus
bas emplois étoit parvenu aux premiers honneurs
de la guerre, le pourfuit jufqu’à Chalcédoine où il
fe faifit de fa perfonne. L’infortuné Maurice,après
avoir vu égorger fes.deux fils , eut la.tête tranchée.
Toute fa famille fut enveloppée dans ,ce, carnage*
11 s’étoit rendu odieux à la milice qu’il paypit mal &
qui fouvent manquoit du néceffair.e.,.Gefut un Ample
foldat qui l’arrêta pqyr fe venger du refus qu’il
avoit fait de lui payer, fa.folde. Jamais- empereur
n’avoit pouffé aufli loin fon avarice. Il vécut,pauvre
pour mourir riche : on remarqua que lé defir
d’accumuler avoit toujours été le ..vice dominant
des empereurs nés' dans la pauvreté. Il étoit dans
la foixante-Axieme année de fpn âge dorfqu’il perdit
la vie. Il en avoit. paffé.vingt fur le trône avec
la réputation d’un grand capitaine. II.eut de la piété
6c protégea le chriftianifme dont il pratiqua r.el*-
gieufement les maximes.,,On n’eut;à. lui reprocher
que fon avarice. Ce fiit-fpus fon regne que, les Ma,-
hométans commencèrent à fe faire connoître par
leurs millionnaires guerriers. ( T— N. )
Maurice (L ’ordre d e SA int-).,, ordre milir
taire de Savoie.
Amédée V I I I , premier duc de Savoie , s’étant
retiré à Ripaille avero quelques feigne,urs .de.fa .cour,
inftitua cet ordre de chevalerie pour honorer,la,mémoire
de ce faint martyr , il voulut que les chevalliers
portaffent une robe longue 6c un chaperon de
couleur grife avec la ceinture d’o r , le bonnet 6c
les manches de camelot rouge, 6c fur le, manteau
une croix pommetée de: taffetas blanc, àTe&cep-
tion de celle du grand-maître qui de voit être en
broderie d’or.
Les chevaliers de Saint-Maurice, fuivant leur in-
flitut, doivent combattre pour la foi 6c la défenfe
du faint liege.
Philibert-Emmanuel, duc de Savoie, obtint du
pape Grégoire XIII en 157z que l’ordre de Saintr
Lazare feroit réuni à celui de Saint-Maurice.
La marque de l’ordre eft une croix à huit pointesr
de finople ; la croix Ao Saint-Maurice pommetée 6c
bordée d’o r , émaillée de blanc par-deffus.
Les chevaliers peuvent porter le ruban de telle
couleur qu’ils fouhaitent. Planche X X V figure 49
de B la fon , Dictionnaire raifonné des Sciences, 6cc,
(G. D .L . T.)
MAURIS ou MOURIS ou MURRI, ( Comm. )
toiles de coton qui viennent dë la côte de Coromandel.
11 y en a de Anes,, de groflieres; de larges,
d’étroites, de blanches & de rouges. Toutes les
pièces de ces toiles ont douze aunes de long fur
diverfes largeurs ; favoir les Anes larges., une aune
trois quarts ; les étroites de même qualité une aune
un quart; les groflieres blanchies, une aune trois
quarts; & ,les rouges, une aune cinq huitièmes., ,
Dans les ventes que la compagnie de Hollande
fait de ces toiles, les lots 911 caveiinsfont tous d’une
balle contenant cent pièces. En 172.0, les mauris
Anes larges revenoient depuis 1 rflorins 7 huitièmes,
jufqu’à 13 florins 3 huitièmes la piece ; les étroites
depuis 9 florins, jufqu’à 10 ; les groflieres blanchies,;
6 florins 3 quarts, 6c les rouges depuis 6
florins 5 huitièmes,, jufqu’à 6 florins .7 huitièmes.
En 1748 , nov. ces dernieres de la cote de 7 florins
1 quart, à 7 florins 3 huitièmes mefure dç
Hollande la piece. Cette forte de toile différé un peu
de celle qu’on nomme percale, qui n’a que dix aunes.
deux tiers de longueur, fur une. aune & demie de
largeur.
Les Hollandois écrivent ce mot mouris, parce que
la diphtongue ou a le même fon chez eux que au en
françois.
Les Danois les nomment mur ri. En 1761, les mur-
ris de douze aunes 6c demie danoife, d’une aune
fept huitièmes de large, à une aune, un quart de
MA X
large, fe font vendues R. 4 , deux troiflemes à R. f.
(+)M
AUTERN, ( Géo;gr.) petite ville d’Allemagne ,
dans le cercle d’Autriche, au quartier devienne,
fur le Danube : elle appartient à l’évêque de Paffau ;
6c elle eft remarquable par le long pont qui la joint
avec la ville de Stein de l’autre côté du fleuve ; de
même que par la bataille que les Hongrois y gagnèrent
fur les Autrichiens; l’an 1484. ( D . G. )
MAXENCE ( M a r c u s V a l e r iu s ), {-Hifi. Rom.)
fils de l’empereur Maximien fut proclamé empereur
par les gardés prétoriennes qui confervoient un précieux
foùvenir des bienfaits de fon pere. 11 profita
de l’abfence de Galere Maximien qui étoit occupé
dans la guerre d’Iltyrie. Il abandonna le foin de
cette province pour venir combattre en Italie fon
rival encore mal affermi. Mais il fut informé dans
fa marche.que fes troupes:étoient réfolues de paffer
dans lecamp de fon ennemi. Il rentra dans Tlllyrie ,
tandis que Severe, qu’il avoir adopté, foutenéit la
guerre darisd’ftalie où il ne put raffembler les reftes
épars de fon parti. Maxence l’afliégea dans Ravenne
où il l’obligea de fe. rendre après lui avoir promis
la vie : mais ce Vainqueur perfide ne l’eut pas plutôt
en fou pouvoir qu’il lui fit trancher là tête. Maxi-
mien dégoûté de la vie que fes démêlés avec fon
fils lui avoit rendu odieufe, s’étrangla ; 6c fa mort
laiffa.Maxence fans concurrent à l’empire. L’Afrique
qui jufqu’alors avoit refufé de le reconnoître, fe
rangea fous fon obéiffance. Il y commit- tant de
cruautés, que les peuples implorèrent l’affiftance dë
Conftantin pour brifer leur joug. Ce prince avoit
alors le gouvernement des Gaules. Il fe rendit aux
voeux des perfonpes les plus confidérables de Rome
qui le follicitoient de fe charger de l’empire. Il entre
dans l’Italie où les .vieux foldats s’empreffent de fe
ranger fous fes enfeignes. Les villes lui ouvrent leur
portes 6c le reçoivent comme leur libérateur. Le
tyran alarmé de fes progrès, reconnut trop tard qu’il
avoit un rival redoutable. Il fortit de-Rome réfolu
de terminer la querelle par une bataille. L4 fortune
qui l’avoit jufqu’alôrs favorifé, lui fit éprouver un
humiliantrevers.il fut entièrement défait, 6c comme
il fe précipitoit dans fa fuite, il tomba dans le Tibre
avec fon cheval, 6c fut englouti fous les eaux en
3 15 , après un regne de fix ans. Il avoit fait éclater
fa haine contre les chrétiens que Conftantin à fon
avènement à l’empire favorifa par un édit. Sa mémoire
fut en horreur aux Romains qu’il avoit accablés
d’impôts ; exa&eur impitoyable, il confifquoit
par avarice les biens de ceux qui n’avoient d’autres
crimes que d’être riches ; & pour juftifier fes ufur-
patiöns, il leur fuppofoit des crimes qui les faifoient
condamner à la mort. Il n’eut aucune des vertus de
fon'pere. Il étoit lent à concevoir des projets &
lâche dans l’exécution. Saphyfionomie finiftre mani-
feftoit les vices de fon coeur. Son efprit foible &
borné étoit incapable de gôuverher un grand empire,
fur-tout dans ces tems orageux. Il croyoit en impo-‘
fer par un orgueil infultant qui le fit encore plus
détefter que l ’affemblagede tous fes crimes. (T— jv.)
MAXIME , ( Hiß. Rom. ) général de l’armée Romaine
en Angleterre, fe concilia l’affettion des légions
mécontentes de Gratien qui leur avoit préféré un
corps d’Alains pour veiller à la fûreté de fa perfonne.
Ses foldats le proclamèrent empereur, & leur
exemple fut fuivi par les légions des Gaules. Gratien
marcha contre lui ; & comme il fe préparoità
ïc^contbattre, il fe vit abandonné de fés foldats 6c
réduit à prçndre honteufement la route d’Italie-.
Il fut aflàffine à Lyon, 6c Maxime eut la cruauté de
lui refufer les honneurs de la fépulture. La mort
de fon rival ne le laiffa point poffeffeur paifible de
1 empire. Valentinien, frère de Gratien , fe réfugia
A X 8 6 9
avec fa mere auprès de Théodofe qui commandoit
dans l ’Orient. Maxime maître de l’Italie , la regarda
comme un pays de conquête. Il y commit toutes
fortes de cruautés & de brigandages. Les foldats, à
1 exemple de leur chef, profanèrent les -temples 6c
If ai-t,rf^erent Jes citoyens. Il chercha les moyens
de feduire Théodofe à qui il fit les plus éblouiffantes
promeffes. Mais celui-ci, plus politique que lui, l’a-,
mufa par des négociations artificieufes qui lui donnèrent
le tems d’affembler une armée 6c d’équiper
une flotte. Maxime qui s’étoit flatté de lui en im-
pofer en mettant en mer quelques vaiffeaux, effuya
une honteufe défaite. Son armée de terre fut mife
en déroute fous les murs d’Aquilée qui fut prife
d’affaut. Maxime abandonné de fes foldats, fut amené
charge de chaînes aux pieds de fon vainqueur qui s’at*
tendriffant fur fon malheur, lui reprocha fes crimes
g p la générofité de les lui pardonner. Mais fes
foldats à qui il étoit devenu odieux murmurent de
cette indulgence ; 6c craignant qu’il ne fe relevât
de fa chûte, ils lui tranchèrent la tête en 388. Valentinien
qui lui avoit difputé l’empire pendant fept
ans, avoit établi-fa domination dans l’Occident.
Tandis^ qu il s’endormoit à Vienne dans une fauffe
fecurite , il fut trahi par deux de fes officiers, Eu-
gene & Arbogafte, qui l’étranglerënt dans fon lit ;
c étoient ces miniftres de fang qui avoient maffacré
Gratien. Preffés par leur remords & fans efpoirde
pardon, ils fe précipitèrent dans la mer pour fe
fouftraire à l’infamie d’un jufte fupplice.
M a x im e II (P étron e) , fénateur & conful Romain,
jouit d’une grande confidération dans l’exercice
de fes fondions pacifiques. Tant qu’il ne fut qu’hom-
me prive, fa vie n’offrit rien à la cenfure. Riche de
toutes les connoiffànces qui rendent un particulier
aimable 6c effentiel, ’il apporta dans le commerce
de la vie civile les vertus qui en font la fûrèré 6c les
talens qui en font les agrémens. L’arhour qu’il fentit
pour Eudoxie le rendit ambitieux 6c criminel. Il
époufa la veuve de ce prince infortuné, 6c dans une
ivreffe d’amour, il lui découvrit que le defir de la
pofféder l’avoit porté à affafliner Valentinien. Eudoxie,
faifie d’horreur, appelle fecrétement Genféric en
Italie. Ce roi des Vandales fe rendit à des voeux qui
flattoient fon ambition. Il entre avec fon armée dans
Rome où Maxime croyoit n’avoir d’ennemis que fes
remords. C e l â c h e empereur au lieu de lui oppofer
de la réfiftance , ne voit d’autres moyens que la
fuite. Ses foldats s’offrent en vain d’expofer leur
vie pour protéger la fienne. Il n’eft fufceptible que
de crainte ; & tandis qu’il les follicite à être les compagnons
de fa fuite, ils l’affommerent à coups de
pierres, l’an 45 5. Il n’avoit régné que deux mois 6c
quelques jours. ( T—N. )
MAXIMIEN HERCULE, (H f i . Rom.) né de
parens obfcurs, n’eut d’autres reffources pour fub-
fifter que la profeffion des armes. Il fut redevable
de fon élévation a Dioclétien , témoin de fa valeur
6c fon compagnon dans fon apprentiffage de guerre.
Maximien, affocié à l’empire par la faveur de fon an-,
cien ami, n’oublia jamais qu’il étoit fon bienfaiteur. II
eut pour lui la docilité d’un enfant qui obéit fans répliqué
aux ordres d’un pere chéri. Son bienfaiteur
lui donna le département de l’Afrique & de la Gaule
dont il appaifa les tumultes populaires, autant par
fa.fageffe que par fes armes. Ses fuççès lui méritèrent
les honneurs du triomphe qûPïiu furent décernés
conjointement, avec Dioclétien. Il éprouva
quelques revers dans la Bretagne qu’il fut obligé
d’abandonner à Caraufe qui l’avoit envahie. Cette
honte fût effacée dans le fang de Julianus qui avoit
fait foulever l’Afrique. Les Maures vaincus par fes
armes furent tranfplantés dans d’autres contrées
Maximien follicité par Dioclétien qui fe dépouilla
i l