
connoiffent point cette pierre ni fes propriétés, comme
on le voit par le peu qu’ils en difent au mot G a-
Lagtite ; mais ,il n’eft pas à préfumer que Lemery,
ce t auteur fi exatt, ait attribué à cette pierre des
vertus imaginaires. ( M. Be g u il l e t . )
* § GALAIQUE , nom donné par Pline à une
pierre. Cet article n’eft point à fa place ; car, comme
en avertit le P. Hardouin, il faut écrire G a LLAïQUE
par deux 11. Lettres fur C Encyclopédie.
* § GALARICIDE ou GALARICTE, nom <Punc
terre ou pierre grift que P on trouvoit dans le Nil......
M. Hill. la nomme galaclites. M. Hill a certainement
raifon ; l’endroit de Pline cité à l’article galaclite,
& les notes du P. Hardouin fur cet endroit prouvent
que la galaricide n’eft autre chofe que la Gala&ite.
Les témoignages de Pline , d’Albert-le-Grand , de
Marbodeus , &c. font formels. Le mot galaricide
ne fe trouve point dans Pline. Lettres fur CEncyclopédie.
* § GALATA, (Géogr.) Chnfpferas, cornu Byfan-•
tiorum , petite ville de la Twrqjiée en Europe , fur le
port & vis-à-vis de Conflantino pie. i°. 11 falloit écrire
Ckryfoccras, & non pas Chryfoferas. z°. Ce n’eft pas
Galata qui s’appeiloit Chryfoceras,ou cornu Byfantio-
rum , mais on nommoit ainfi le bras de mer qui eft
entre Conftantinople & Galata. Poye^ Strabon ,
liv. V i l , la carte de M. Sam fon , intitulée, Anaplus
Bofphori Tracii, le Baudrand latin , &c. Lettres fur
V Encyclopédie.
* § GALATIE , ( Géogr. ) grande contrée de CAJîe
mineure..... Ses peuples êtoient les Troêmeslifez les
Troèmiens. Aujourd'hui. on appelle la Galatie propre le
Chiangare. Le Chiangare eft un canton de la Natolie ,
qui ne répond qu’en partie à la Galatie des anciens.
Lettres fur C Encyclopédie.
GALBA ( Se r g iu s ) , Hifi. Rom... fucegffeur de
Néron, étoit d’une illuftre famille des Milpicius',
qui avoient la chimere de prétendre être ifliis de
Jupiter & de Pafyphaé. Il naquit dans un village près
de Terracine, oit il paffa fa jeuneffe dans l’étude de
la jurifprudence. Sa femme Lepide fixa toute fa ten-
dreffe , & il fut réfifter aux careffes d’Agrippine ,
qui le follicitoit au divorce pour le faire palier dans
ion lit. Fidele à fon premier amour , il vécut dans le
célibat après la mort de la femme , dont il avoit eu
deux enfans. Sa modération le mit à l ’abri des orages
qui, dans ces teins de troubles, renverfoient la fortune
des principaux citoyens. Il fut redevable de fa
tranquillité au crédit de Livie , q u i, en mourant,
lui légua douze cens cinquante mille écus : mais ce
don fut annullé par Tibere. Ayant été élu préteur
avant l’âge , il célébra en l’honneur de Flore des jeux
où l’on vit des éléphans danler fur la corde. Après
avoir été, conful & gouverneur d’Aquitaine, il fut
envoyé par les légions pour rétablir l’ancienne discipline.
Sa févérité impofante réprima la licence fans
trouver de rebelles. Après la mort de Caligula il
parut vouloir mener une vie privée , mais Claudius
qui l’aimoit, le mit à la tête de la cohorte qui veil-
loit à fa garde. L’Afrique étoit alors agitée de diffen-
tions civiles , il fut choifi pour y rétablir le calme.
La fageffe de fon adminiftration lui mérita les honneurs
du triomphe , & la dignité facerdotale : dans
les premières années du régné de Néron , il s’éloigna
«des affaires pour vivre dans la retraite , mais on
l’arracha à fon loifir pour aller commander en Efpa-
gne , où Vindex le follicita d’adhérer à la rébellion
qu’il avoit excitée dans les Gaules. Les crimes de
Néron ayant foule vé le peuple & l’armée, Galba
fut proclamé empereur par les légions d’Efpagne :
mais il ne prit que le titre de lieutenant du fénat &
du peuple, jufqu’à la mort de Néron qui fut le dernier
de la famille d’Augufte. Le fénat & les chevaliers
,fatisfaits d’être délivrés de leur tyran, ne contefterent
point aux légions le droit d’élire l’empe-
teur , & leur choix fut confirmé. Galba démentit
bientôt l’idée qu ’on avoit conçue de fa capacité.
Sa vieilleffe & fon avarice le firent tomber dans le
mépris. On ne v it plus qu’un vieillard languiffant
qui s’abandonnoit aux confeils pervers de,fes favoris.
11 avoit été jufqu’alors févere ; il fe montra cruel en
faifant mourir un confulaire , & un conful défigné,
Tans leur permettre de fe juftifier. Les foldats de
l’armée navale furent décimés ; Rome fut remplie
de gens de gu e r re , q u i , n’ayant ni c h e f , ni pa ye ,
y vivoient de leur brigandage. Les troupes qui
aimoient autant les vices des empereurs , qu’elles
avoient autrefois aimé leurs v e r tu s , avo ien t oublié
l’ancienne difeipline que Galba fepropo foit de rétablir.
L e mécontentement fut gén éra l, & fur-tout
dans la ba ffe-Allemagne, où Vitellius fut envoyé*
pour en pacifier les troubles. Galba crut devoir fe
ménager un appui en défignant fon fuccefléur. Son
choix tomba fur Pifon qui comptoit parmi fes ancêtres
Craffus & Pompée. Othon qui avoit paffé fa
jeuneffe à la cour de Né ron, dont il avo it partagé
les débauches , ne put fouffrir qu’un autre lui eût été
préféré. Son efprit avo it autant de vigueur que fon
corps étoit efféminé. Son ambition étoit allumée par
les prédirions des aftrologes qui lui promettoient
l’empire. Il commença p a rle concilier l’affeéfion des
gens de guerre par fes maniérés limples & populaires
; il careffoit les v ieux fo lda ts , les appelloit fes
camarades, & les aidoit de fa bourfe & de fon crédit.
Chaque fois qu’il régâloit Galba , il faifo.it un pré-
fent de cent fexterces à la cohorte qui étoit de garde
à fa porte. Ceslargeffes rendoientplus fenfibles l’avarice
de Galba, qui avoit coutume de dire qu’iln ’avoit
point acheté l’empire. L ’efprit de révolte fe communiqua
aux légions , & aux troupes auxiliaires qui
étoient encouragées par la rébellion de l’armée
d’Allemagne. V in g t - t ro is prétoriens rencontrent
Othon dans les rues de Rome , & le proclament
empereur. Leur nombre groffit dans leur marche ;
ils le condqifent au cam p , où tous les foldats l’environnent
, & le placent au milieu des étendards.
Chacun lui jure de verfer fon fang pour fa défenfe.
Galba , inftruit de ce tumulte, fe rend dans la place
publique avec Pifon qu’il v eno it d’adopter ; il v o it
par-tout des gens qui le plaignent, & ne voit per-
ibnne qui s’offre à le venger. Othon profite de la
première chaleur de fes partifans , s’avance à la tê te
de la cavalerie dans la place pub lique , d’où il écarte
le peuple & les fénateurs. Un enfeigne de cohorte
foule aux pieds l ’image de Galba , que fes porteurs
en fuyant renverfent dans la boue. Alors fe v oy ant
entouré d’affaflïns, il s’écrie : Frappe^,fi l'intérêt de
la république le demande. Julius-Carus, foldat légio-
naire , lui enfonce fon épée dans le corps devant le
le temple de Céfar. Ainfi finit Galba, §. gé defoixante
& treize ans. Il avo it v écu a v e c gloire fous cinq
empereurs, & av o it été plus heureux fous l’empire
des autres que fous le lien. Il fut plutôt fans vices
que vertueux. Bon maître, ami fide le, il craignoit
de d écouv rir les coupables pour n’avoir point à les
punir. Quoiqu’il n’aimât point l’éclat & le b ru it, il
étoit extrêmement jaloux de fa réputation. Satisfait
de.ee qu’il po fled o it, il ne con vo ito it point le bien
d’autrui ; mais il étoit économe du lie n , & avare
de celui du public. On prit pour fageffe ce qu in’é toit
en lui qu ’une froide indifférence. Il fignala fa jeuneffe
dans les guerres d’Allemagne, & fit paroître beaucoup
de modération & de capacité dans fon gouvernement
d’Afrique & d’Efpagne : enfin tant qu’il ne
fut qu’homme p r iv é , il parut digne de l’empire.
( S B )
G A L E R E , ( Marine milit. ) très-peu de perfon-
nes font au fait du métier des galères, & de-là vient
l ’erreur
l’erreur prefque générale qu’ elles font in utiles, parce
que , dit-on , elles n’a voient à combattre autrefois
que de petits vaiffeaux, fur léfquels elles avoient
de la fupériorité , par la groffeur de leur artille rie ,
& que la plupart de ceux d’aujourd’hui font d’une
groffeur & d’une forcé à n’en rien craindre ; à cela
je réponds qu’il y en a encore beaucoup qui font de
cinquante canons , & au-deffous ; & que ce qui eft
arrivé aux galeres peut encore leur arriver , qui eft
d ’en prendre. Après to u t, n’eft-ce qu’en prenant des
vaifleaux qu’elles .peuvent rendre lervice au roi ôc
à l’état ? Je foutiens qu’elles peuvent comme autrefois
en rendre de plus effentiels , en déconcertant
les projets des ennemis , lors même qu’ils feront
fupérieurs par mer , en faifant paffer malgré un
grand nombre de Vaiffeaux de guerre:, tous les convois
de munitions de guerre & de bo u che, pour la
fubfiftance d’une armée , après avo ir écarté tous les
petits bâtimens de rame, & autres , deftinés à s’op-
pofer au paffage de nos bateaux de c o n v o i, le long
de la côte ; ce qui s’eft vu en 1747. Lorfque M. le
chevalier de B e lle - I f le commandoit l’armée de
France fur les côtes de P rov en c e , elle manquoit de
to ut, avant l’arrivée des quatre galeres qui furent
armées ad hoc , fous les ordres de M. le chevalier
de Pilles , lefquelles y ramenèrent l’abondance malgré
l’efeadre angloife , & quantité de barques , de
chebecs , & autres petits bâtimens qu’ils avoient
armés à grands frais , pour barrer le paffage à nos
convois, j
Si l’on veut faire une d efe en te , les galeres pou- ;
vant s’approcher plus près de terre que les vaiffeaux,
( qui le plus fouvent lors de ces expéditions reftent
immobiles , parce que l’on choifit un tems calme
pour les faire ) protégeront le caïcs & canots qui
porteront les troupes. Elles balayeront la côte avec
leurs gros canons , & écarteront les ennemis qui
voudroient s’oppofer au débarquement ; c’eft ce
qui arriva en 1747 , à la prife des ifles de Sainte-
Marguerite. Les galeres frayèrent le chemin à tous
nos bateaux. Il n’y eut pas le moindre obftacle
au débarquement, parce que quelques coups de
canon tirés des galeres, obligèrent les ennemis de
fe jetter avec précipitation dans le fort de Sainte-
Marguerite , & après que toutes nos troupes furent
débarquées , elles canonnerent la tour de Saint-
Honorat , & obligèrent les Allemands qui l ’o ccu-
poient à fe rendre. Dans ce même tems les galeres
de la republique de Gênes rendirent les plus impor-
tans fervices à cette ville aflïégée , où elles faifoient
entrer tous les jours de nouvelles provifions en pré-
fence des vaiffeaux, anglois ; M. le maréchal de
Richelieu en a été témoin.
Au cas que l’ennemi v oulût tenter urie defeente ,
a y e z des galeres k leur oppofer : elles écraferont tous
les bateaux chargés de troupes de débarquement,
fo.it à coups dis canon , foit en leur paffant fur le
corps , maigre les vaiffeaux qui ordinairement ne
trouvent point affez de fonds pour pouvoir s’approcher
de te r r e , & les protéger de leur artillerie ; les
endroits propres aux débarquemens étant prefque
toujours des plages , où le fonds augmente fi imperceptiblement
, qu’il y a ordinairement une prodi-
gieufe diftance depuis l’endroit où les vaiffeaux en
trouvent a ffe z , jufqu’à celui où les galeres peuvent
paffer ; & au pis aller elles effuyeroient ( comme il
leur eft fouvent a r r iv é ) le feu des vaiffeaux qui ne
es empêeheroit pas de couler bas la plus grande
“ es Id é a u x de débarquement.
\ e roi vouloir faire le fiege de quelque place
maritime, quel avantage ne retireroit-il pas de fes
galeres, qui çanonneroient la place du côté de la
mer ne ut ce que pour faire une diverfion. Elles
U ~Tome*1I / S ^a^otes ^ bombes, comme elles
firent au bombardement de Gênes & d’Alger ; leurs
troupes pourroient encore être employées à la tranchée
, comme elles le furent: à Barcelone àffiévée
par M. le duc de Ven dôme , en l’année 16 0 7 , ôc’aii
liege de Nice en l’année 1691.
Si une place maritime du roi étoit menacée dé
liege , quelle fomme ne donneroit-il pas pour y
avoir iix galeres quj feroient toujours prêtes à porter
une batterie de dix-huit groffes pièces de canon *
; aux endroits d’où 1 on découvriroit l’ennemi ? Cadix
en fournit un bel exemple, lorfqu’elle é toit affiégée
; par les allies ; M. le commandeur des Pennes , avec
i quatre galeres , prit à revers la tranchée de la Mata-
gorde , la canonna av e c tant de fuccès (malgré la
grele des boulets que les vaiffeaux aBglois faifoient
pleuvoir fur e lle s ) , qu’ils furent obligés de l’abàn-
: don" e t ,aYec im e ;p;en e confidérable, ce qui donna
j aux aliieges la facilité de comblercette tranchée &
i W H n l p ennemis à l,e-vér le f ie g e . Elles pourroient
| aufit mener des brûlots fu r ie s galiotes à bombes .des
ennemis.
Quels fervices ne rendirent-elles pas en 1691 , à
. 1 elcadre des vaiffeaux du r o i , commandée par M . le
comte d’Eftrées , devant Alicante qu’il bombardôit :
, on vint lui annoncer à la pointe du jour que Papa-
chm s’avançoit,avec l ’armée navale d’Efpagne, trois
fois plus forte que la fienne , & alloit lui barrer le
paffage à l’ouverture de la baie d’Alicante. Sans
• v e n t , tandis que l’ennemi en avoit au large pour,
Y e n i r ;^r j. il>#t eté infailliblement pris avec tous
lÇs;.vaiireaué, &galiotes à bombes, fans 1 esga/cres qui
. le troqverent-Ià heureufement pour,les, remorquer
: au vent des ennemis auxquels ils échappèrent. '
Les g«*®, eurent,.encore la fatisfaflion de 'fauver.
1 efeadre du r o i , commandée par M, de-Pointis &
f "damée par les . courans qui i’entraînoïentjfur’ les
, feches de Barbarie , oit elle fe fe ro it infailliblement
I penliw en l’a n n é e . . . . . . . . Je ne me rappelle pas
prectfement çette époque qui au fond ne me paraît
; pas néceffaire pour conftater des faits qui fe font
paffes de nos jours.
Au dernier combat n a va l, près Velés-Malaga en
I7 °4 j l’on fait de quelle utilité furent les galeres.
Elles canonnerent les vaiffeaux ennemis ; elles retirèrent
de la ligne les nôtres incommodés , & y
remirent ceux que les courans en avoient tirés le
vaiffeau même de M. l’Amiral fut du nombre ; je
penfe qu’en pareille occafion ( s’il a r r iv o it , ce qui
eft affez ordinaire dans la belle faifon , que la
quantité de coups de canon abattît un vent médiocre
, & amenât tout-à-fait le c a lm e ) elles pourroient
décider du gain d’une bataille , en faifant
canonner par trois ou quatre galeres le dernier v aiffeau
qui ferme la ligne des ennemis à la droite & à
la gauche, en les prenant par la p o u p e , tandis qu’ils
font obligés de prêter le côté aux nôtres. Elles les
auroient bientôt mis en défordre, & peut-être démâtés.
Enfuite elles iroient à ceux qui les fuivent i’un
après l’autre. Elles pourroient défemparer bien des
vaiffeaux, & mettre la confufion dans leur armée,
dont la nôtre ne manqueroit pas de profiter.
A v e c quelle diftinâion l’efeadre de fix galeres qui
furent envoyés à. Dunkerque en 1703 , ne fervit-
elle pas en prenant à l ’abordage les vaiffeaux de
gu e r r e , la Licorne de 54 canons, & le Niâingal de
1 8 , ainfi que leurs troupes en différens détache-
mens où elles battirent toujours l’ennemi, particuliérement
à l’affaire d’Honfcoth, où un régiment
de^ cavalerie pruflîenne & un d’infanterie de la
même nation furent entièrement défaits ou pris pri-
fonniers ? elles protégèrent aufli le commerce & les
corfaires de Dunk erqu e , où ils amenoient prefque
tous les jours des p rifes , & canonnerent au nombre
de cinq, douze navires Hollandois, en 1704 av e c
Y