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de la corne de l’autre cote, il s’attache au boi'd
inférieur du cartilage thyrèoïde, Ôc à la ligne inégale
, à laquelle le fterno-thyréoïdien eft attaché, 6c
qui va en remontant en-arriere, il fe mêle en cet endroit
avec quelques fibres de ce mufcle. Des fibres
éparfes de notre mufcle defcendent affez fouvent à
l’enveloppe membraneufe de la glande thyréoidien-
ne, &c quelquefois au cartilage cricoïde. Il rapproche
l’os hyoïde du.cartilage thyrèoïde, & toutes
chofes égales, il abaiffe l’os que je viens de nommer
& ouvre même la bouche. Mais quand l’os hyoïde
eft élevé par des forces fupérieures, alors le hyo-thy-
réoïdien éleve le cartilage thyréoïdieii, rétrécit la
glotte &c renverfe l’épiglotte dont il couvre l’ouverture
fupérieure du larynx.
On a vu un autre mufcle hyothyréoïdien fortir
du bord fupérieur du cartilage thyrèoïde', fe dilater
en montant, 6c s’attacher à l’extrémité de la corne
de l’os hyoïde. H ne fe trouve que rarement, cependant
je l’ai vu.
On peut ajouter aux mufcles communs du larynx
le ftylopharyngien, dont les fibres fe répandent fur
les membranes du larynx , 6c fur celle qui l’attache
à l’os hyoïde , 6c dont les fibres extérieures s’attachent
au bord fupérieur 6c au bord latéral du cartilage
thyrèoïde, & même à fa corne fupérieure. Rk
n’eft pas douteux qu’il n’éleve le cartilage, mais en-
arriere.
Il n’eft pas même bien rare qu’un mufcle particulier
fe détache du ftylopharyngien pour fe porter
à l’os hyoïde & au cartilage thyrèoïde.
Le thyréopalatin répand une grande partie de fes
fibres fur le bord latéral du cartilage thyrèoïde, 6c
quoiqu’il ne s’attache qu’à la membrane, il ne peut
qu’élever le cartilage. D ’autres fibres de ce mufcle
vont à l ’épiglotte.
Le crico-thyréoïdien eft du nombre des mufcles
qui paffent d’un cartilage du larynx à l’autre. Il eft
robufte 6c partagé en deux paquets, quelquefois
affez entièrement pour qu’ on y reconnoiffe deux
mufcles plutôt qu’un feul. Attaché d’un côté à la
partie antérieure 6c un peu latérale du cricoïde, il
l’eft encore à l’angle externe 6c à' une dépreffion
placée entre ces deux parties du cartilage. Il remonte
en-arriere 6c fe partage. La partie antérieure s’attache
à la partie moyenne 6c latérale du bord du cartilage
thyrèoïde, entre le tubercule 6c l’angle plane.
La partie poftérieure remplit l’échancrure de ce cartilage
qui eft entre le tubercule 6c la corne inférieure,
6c s’attache à tout le bord du cartilage , entre
le tubercule 6c la corne inférieure, 6c à la corne
même. Quelques fibres des plus inférieures vont au
pharynx. Il reunit les deux cartilages auxquels il eft
attaché, abaiffe un peu le thyrèoïde 6c relâche la
glotte.
Les crico - arytoenoïdiens poftérieurs occupent
toute l’excavation qui eft aux deux côtés de l’arrête
qui partage la partie poftérieure du cartilage cri-
eroïde. Leurs fibres vont en-dehors 6c s’attachent à
la face poftérieure 6c extérieure de»la bafe du cartilage
arytoeUoïde, 6c à fon tubercule. Ils écartent
ces cartilages 6c dilatent la glotte ; ils inclinent les
mêmes cartilages en-avant, & relâchent les ligamens.
Le crico-arytoenoïdien latéral ne me pàroît pas
affez différent du thyréo-arytoenoïde. Il fort de la
partie cachée du cartilage cricoïde que le thyrèoïde
recouvre, & du ligament crico-thyréoïdien. Ses fibres
montent en-dedans, 6c s’attachent au cartilage
àrytoenoïde 6c à leur partie moyenne & épaiffe. Il
les écarte, & dilate 6c la fente perpendiculaire &
la véritable glotte. Plufieurs de fes fibres fe mêlent
avec celles du thyréo-arytcenoïdien.
Le thyréo-arytcenoïdien eft caché entre le cartilage
cricoïde 6c le thyrèoïde, Son attache à La face
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poftérieure excavée du thyrèoïde eft fort largé, &
prefque égale à toute la longueur du cartilage ; elle
fe fait au bord inférieur à côté des ligamens crico-
thyréoïdiens, 6c même à ces ligamens. Les fibres les
plus inférieures s’attachent au bord fupérieur extérieur
du cartilage àrytoenoïde jufqu?à la courbure.
Cette attache eft couverte en partie par le mufcle
crico-arytoenoïdien latéral. D ’autres fibres fe confondent
avec l’arytoenoïdien oblique. Les fibres du
milieu montent le long du plafond du ventricule, 6c
fe perdent dans la membrane interne du larynx : il y
en a même qui montent .jufqu’à l’épiglotte, 6c que
l’on a appellés d’un nom particulier ; c’eft le thyrio?
épiglottidien de quelques auteurs. Les fibres les plus
fupérieures, placées au-deffus du ventricule, defcendent
en-dedans 6c en-arriere, fe joignent aux fibres
inférieures, & s’attachent au bord du cartilage ary-
toenoïde.
Ces mufcles tirent les cartilages en-avant, relâchent.
les ligamens & dilatent la glotte ; car tout
mufcle attaché au côté du cartilage àrytoenoïde,
doit néceffairement dilater la glotte. Les mêmes mufcles
compriment 6c vuident les ventricules, 6c peuvent
, mais foiblement, incliner 6c abaiffer l’épiglotte..
Les mufcles arytoenoïdiens different à la vérité par
la direâion de leurs fibres ; mais elles font trop mêlées
, pour qu’on puiffe en faire deux mufcles bien
différens. De la bafe 6c de toute la longueur de la
partie la plus épaiffe du cartilage àrytoenoïde, des
fibres charnues paffent au même bord de l’autre cartilage
de ce nom. Ces,fibres refferrent efficacement
la glotte 6c la fente fupérieure continue à la glotte:
on les a appellées le mufcle tranfverfal.
D ’autres fibres fe détachent de ce plan pofté-
rieurement& fupérieurement; leur nombre eft fort
petit, elles remontent du milieu des fibres tranfver-
fales 6c s’attachent au cartilage àrytoenoïde de l’autre
côté fous l’épiphyfe. Comme eë changement de di^-
reftion a lieu des deux côtés , il en réfulte un croife-
ment, & on a cru pouvoir féparer ces fibres fous le
nom d’arytoenoïdien oblique.
Quelques fibrés nées du bord fupérieur du cartilage
thyrèoïde fe joignent quelquefois à celles que
fournit l’arytoenoïde. Souvent les plus fupérieures
des obliques montent jufqu’au bord de l’épiglotte 6c
portent le nom d'ary épiglottidien. Elles abaiffent ce
cartilage.
Je ne dirai qu’un mot de quelques mufcles qui ne
fe trouvent que rarement dans le corps de l’homme.
Tel eft le retraéleur de l’épiglotte , mufeuleux 6c
charnu dans quelques animaux, membraneux 6c vaf-
culeux dans l’homme. 11 va de la racine de là langue
à l’épiglotte, 6c peut la renverfer fur la langue,pour
ouvrir l’orifice fupérieur de la trachée.
C’eft aufîidans les animaux que des fibres charnues
vont de la bafe de l’os hyoïde au dos de l’épiglotte.
Les uns 6c les autres ne lé trouvent que rarement
dans l’homme.
On a vu un fécond thyréo^épiglottidien naître de
l’échancrure du cartilage thyrèoïde , & aller à l’épiglotte;
un autre encore naître de ce cartilage 6c y
finir.
La glande thyréoïdienne trouvera fa place. Nous
ne parlerons ici que des petites glandes du larynx.-
Toute la cellulofité placée à la convexité de la
membrane interne du larynx, eft pleine de petites
glandes, dont lès conduits excrétoires s’ouvrent dans
fa furfaee interne par des pores fort viffbles : il y en
a de femblables dans les ventricules du Larynx. Ces
glandes féparent tes unes & les autres une mucofité
propre à défendre la membrane fenfibLe qui tapiffe
le larynx, des mauvais effets de l’air. »
L’épiglotte , nous L’avons dit, eft percée de bien
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des trous confidérables 6c d’une figure circulaire,
qui font remplis de paquets glanduleux, continués
depuis les. petites glandes de la partie convexe, de
l’épiglotte jufques à celles de fa partie concave. Le
pédoncule de ce cartilage en eft rempli.
Des grains glanduleux femblables à ceux du refte
du larynx, s’accumulent fur la face convexe des cartilages
arytoenoïdes. Ils paroiffent former une glande
conglomérée, de la figure d’un gnomon, dont l’une
des jambës remplit une excavation de l’arytoenoïde,
& l’autre eft plus horizontale, 6c s’appuie fur le ligament
fupérieur. Ces glandes ne font pas véritablement
conglomérées, leurs grains s’ouvrent par des
pores féparés, 6c elles n’ont point de conduit excrétoire
général.
Des grains détachés de cette glande font répandus
fur les parties voifines du larynx f 6c jufqu’à la glotte,
Les nerfs du larynx font fupérieurs ÔC inférieurs.
Le principal'des fupérieurs eft la troifieme branche
de la huitième paire. Il accompagne l’artere laryngienne
, 6c fe partage en deux branches, la fuperfi-
cielle 6c la profonde. La fuperficielle communique
avec le grand nerf-intercoftal, 6c de cettë union
naît une branche qui va au hyo-thyréoïdien, au thy-
réopharyngien, à la glande thyreoïdienne, 6c une
autre qui perce le crico-pharyngien pour fe rendre
au crico-thyréoïdien. Il donne un filet au cardiaque
qui communique fouvent avec la huitième paire,
avec une branche de l’intercoftal 6c avec le pharyngien
né de l’intercoftal. Il a auffi des anaftomofes
avec les branches molles de l’intercoftal, qui fui-
vent lès branches de la carotide. La branche profonde
s’enfonce dans lë larynx au-deffus du bord
fupérieur du cartilage thyrèoïde. Elle fe divifé en
quatre branches, fans que cette divifion foit pourtant
fort confiante. La première va au dos de l’épiglotte
; la fécondé à la membrane du pharynx & du
larynx, & au mufcle thyréo-aritoenoïdien ; la troifieme
, au crico-thyréoïdien ; la quatrième, aux mufcles
arytoenoïdiens, au crico-arytoenoïdien latéral
& au poftérieur ; elle communique dans ce mufcle
avec le récurrent.
Le nerf inférieur du larynx eft le récurrent qui
naît de la huitième paire dans la poitrine même, 6c
qui du côté gauche fe recourbe 6c fait une anfe autour
de l’arcade de l’aorte , du côté droit autour de
la fouelaviere, pour remonter à l’oefophage & au
larynx.
Il remonte derrière la carotide, fait un lacs autour
de Fartere thyréoïdienne , joint la trachée devant
l’oefophage, 6c s’enfonce dans le larynx; fous le
mufcle- crico-pharyngien.
Ses principales branches font plufieurs filets, par
lefquels il communique avec les nerfs du coeur nés
de la huitième paire ou de l’intercoftal. D e ces nerfs,
il y en a qui, mêlés avec les nerfs profonds du
coeur , vont au finus gauche 6c à la face poftérieure
du coeur. D ’autres branches vont au plexus antérieur
du poumon.- Dans le coeur, le même nerf a des
communications variées avec le nerf cardiaque fu-
perficiel. Des-branches nombreufes entrent dans les
chairs de l’oefophage.
D’ autres branches également nombreufes, fe rendent
dans la membrane nerveufe de La trachée;
d’autres à là glande thyréoïdienne, au mufcle eri-
co-pharyngien.
Dans le larynx même une branche va aux mufcles
thyréo-arytcenoïdien, & au crico-arytoenoïdien
latéral ; l’autre au crico-arytoenoïdien poftérieur.
C ’eft celui-ci que j’ai dit communiquer avec le nerf
laryngien fupérieur.
Outre le récurrent, les cardiaques & le plexus
principal du coeur donnent quelques filets à la trachée
, 6c d’autïes viennent de la neuvième paire qui
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en donne au fterno-hyoïdien 6c au fterno-thyréoï-
dien.
Le nerf récurrent eft devenu fameux par les expériences
que Galien fon inventeur a faites fur ce
nerf. Il a retranché l’un des deux, 6c la voix de l’animal
s’e-ft affoiblie confidérablement ; il a coupé l’un
6c l’autre , 6c l’animal eft refté muet. La ligature fait
le même effet; 6c la même diminution, oubien extinction
de la voix, fuit la ligature du nerf de la huitième
paire, d’où provient le récurrent. Ces expériences
l’ont vraies, & je les ai vérifiées fur l’animal. Le cochon,
criard qu’il eft, eft très-propre à cette expérience.
Il fera mieux de parler de la voix dans un article
particulier , quoique le larynx foit fon organe. Mais
j’ai cru donner ici un précis du larynx des oifeanx,
tel que je l’ai trouvé dans une oie. Les deferiptions
affez imparfaites que de grands hommes en ont données
, m’encouragent à donner la mienne.
Le larynx fupérieur de cet oifeau eft fans épiglotte
comme celui des autres volatiles & de tout
animal, à l’exception des quadrupèdes. La glotte
peut s’élargir, elle s’élargit même naturellement
vers fa partie poftérieure , 6c fe termine par un ar-
rondiffement couvert de petites plumes. La partie
antérieure de la glotte finit par une arcade cutanée.
La foutche du larynx eft une de fes parties principales:
Elles naît du foc par un pédoncule fort court.
Sa partie épaiffe qui joint les deux cornes, embraffe
la partie poftérieure & élargie de la glotte.
Les deux cornes s’étendent en-devant, ôc chacune
d’elles entre dans une levre de la glotte ; elle la rem*
plit, 6c fe recourbe contre fa compagne à fon extrémité
qui firiit par un noeud. Chacune des cornes ren*
voie en-arriere une petite corne, à laquelle eft attachée
la partie barbue de la glotte.
Le foc fait la bafe du larynx, il répond au cartilage
cricoïde , mais fa figure eft fort différente.
C ’eft un canal à demi-conique par-deffous, échancré
par un bout, terminé par un bec de l’autre & évuidé
par-deflus. A fa partie poftérieure, un arc très-folide
termine le demi-canal; il eft échancré , 6c la partie
droite ne tient à la gauche que par une efpece
d’ifthme très-étroit ; c’eft à cet ifthme qu’eft attachée
la fourche. Cette partie antérieure du foc eft attachée
au premier anneau de la trachée, ou par de la
cellulofité, ou par un cartilage.
Les mufcles dti larynx font au nombre de quatre.
Le mufcle long de la fourche fort de fa partie la plus
épaiffe 6c du foc 6c d’une cellulofité qui enveloppe
la petite corne de l:a fourche. Ce mufcle s’attache à
toute la Longueur de chaque grande corne : il tire en-
arriere ces cornes, 6t les comprime.
Le mufcle circulaire fait deux arcs, par lefquels
il fe contourne autour de la partie poftérieure Sc
arrondie de la glotte. Le premier anneau eft placé
fur la conjonction des deux grandes cornes ; il peut
rétrécir la partie poftérieure de la glotte. L’anneau
poftérieur eft placé fur ïe foc y 6c s’attache aux deux
cornes plus en-dedans que le précédent.
Il réfulte de cette ftru&ure que la glotte peut être
rétrécie, mais il eft impoffible de l’étendre.
Le larynx inférieur de Foie eft placé au bas de la
trachée 6c au commencement de fa divifion. Cette
partie de la trachée dégénéré prefque en os. Ce font
deux arcs offeux, l’un à droite & l’autre à gauche,
un peu plus courts qu’un demi-cercle. Chaque extrémité
antérieure & poftérieure produit un pédoncule
membraneux, par lequel une des branches de la
trachée eft fufpendue. CeS deux paires de pédoncules
font voifins les uns des autres.
Chaque branche de la trachée produit du côté du
tronc commun un arc cartilagineux plus plat qu’ un
demi-cercle, 6c fufpendu- par les deux pédonciftes.