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compofée n’ont pas de cavité vifible. Si Malpighi a
cru pouvoir regarder ces grains comme autant de
glandes fimples, il s’eft trop permis: aucune expérience
n’y a jamais découvert de cavité , il y a même
une démonftration contre fon hypothefe.
On injeÛe une glande avec une liqueur fine, &
avec beaucoup de patience : l’expérience ne réuflit
pas toujours, mais elle a réufli. La matière inje&ée
paffe de l’artere dans le conduit l'alivaire. Un mot
fuffira pour rappeller au le&eur, ce que nous avons
remarqué au fujet de la ftru&ure glanduleufe des
vifeeres. Si les grains des glandes conglomérées
étoient creux, la liqueur injeftée dans l’artere, rem-
pliroit ces cavités , on trouveroit en macérant la
glande, des noyaux qu’on ne trouve jamais.
Les grains d’une glande conglomérée font arrondis
; ils ont de la dureté prefque dans toutes ces glandes
; mais la macération les détache & les diffout.
Chaque grain le partage en plufieurs grains 8c l’on
a de la peine à trouver la fin de ces partages. Le dernier
grain vifible eft compofé d’une cellulofité dans
laquelle des vaifleaux rouges fe ramifient : il eft entouré
d’une cellulofité plus lâche, qui l’unit aux
grains voifins. Cette cellulofité forme des intervalles
, dans lefquels font logés les troncs des vaifleaux.
Tout le paquet, compofé de cent lobules ou d’autant
de paquets de grains plus Amples, eft réuni par
une cellulofité plus dure, 8c qui quelquefois par
une efpece de luifant, fe rapproche d’un tiflu apo-
névrotique , comme dans la parotide 8c dans la
glande de la mamelle. Ce ne font cependant que des
filets cellulaires, aucune glande conglomérée n’a de
eapfule ou de membrane commune ; elle ne fe trouve
que dans les glandes conglobées. 11 y a de la variété
dans celles qu’on appelle conglomérées. La graiffe
eft répandue plus abondamment dans les.intervalles
de la glande de la mamelle & de la glande Iacrimale.
Le pancréas en a peu , les glandes falivales en ont
médiocrement. Les grains ne font pas bien diftingués
dans la thyroïdienne. Le thymus eft de toutes ces
glandes celle dont les lobes font le moins cohérens,
& qui fe fépare le plus aifément en lobes recouverts
chacun par une membrane lifte & fine. Ils font plus
obfcurs & peu reconnoiffables, & la cellulofité eft
plus ferrée dans la proftate. Dans la glande arytæ-
noïdienne de Morgagni, les grains m’ont paru être
des follicules pareils à ceux qui font répandus en
quantité dans le larynx & fur l’épiglotte. Les deux
dernieres glandes ne reffemblent pas entièrement
aux conglomérées ; la proftate s’en rapproche cependant
par fes canaux excrétoires ; l’arytænoïdienne
n’en a point.
Les glandes muqueufes placées dans les articulations
& logées dans quelque petite dépreflïon de
l’o s , au défaut de la croûte cartilagineufe , font conglomérées
, fort mêlées de graiffe, avec des lobes
écartés & féparés ; leur ftrttâure eft peu connue.
Elles ont apparemment leurs conduits excrétoires
places dans le tranchant, qui d’ordinaire les termine
: mais toute cette ftru&ure a befoin d’être éclaircie
ailleurs.
Il y a dans plufieurs glandes conglomérées outre
les arteres, les veines & les nerfs, un quatrième
genre de vaifleaux. Cen’eft pas un attribut effentiel
des glandes de cette claffe. On n’en connoît point au
thymus, à la glande thyroïdienne, aux glandes véna- j
les: mais les parotides, les maxillaires, les fttblingua-
les , le pancréas, les glandes de Cowper, les lacri-
males, la glande de la mamelle 8c les proftates en
font pourvues.
Chaque grain de la glande produit un vaiffeau,
prefque toujours blanchâtre,mince, d’une nature approchante
des veines & dont les petites racines for-
tent des grains invifibles dont chaque grain vifible
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eft compofé. Ces racines fe réunifient 8c forment un
petit tronc , qui s’unit à celui d’un autre lobule, & de
cette réunion il fe forme fucceflivement un canal plus
confidérable, ou plufieurs canaux qui fortent de la
glande pour s’ouvrir dans quelque cavité, dans laquelle
elle répand une liqueur particulière, différente
dans chacune de ces glandes.
La parotide, le pancréas, la glande maxillaire,
celle deCowper n’ont qu’un canal excrétoire unique.
La glande Iacrimale, celle de la mamelle, la fublinguale
& la proftate en ont plufieurs. Les orifices de ces
conduits font généralement un peu plus étroits que
le refte du canal.
Les glandes conglomérées paroiffent avoir beaucoup
de nerf, comme la parotide , la maxillaire ,
la Iacrimale. Mais ces nerfs ne font que paffer par
la glande, 8c le nombre des nerfs, qui lui font propres
, eft fouvent fi petit, qu’il eft douteux encore,
qu’elles reçoivent des nerfs. Tel eft le thymus, la
plus grande de toutes 1 es glandes dans le foetus..
Les conduits excrétoires paroiffent avoir une irritabilité
particulière dans plufieurs de ces glandes.
La lalive fort avec impétuofité dans un homme affamé
, qui fent l ’odeur d’un bon plat, les larmesarro-
fent abondamment l’oeil, quand il eft irrité par la
fumée. Il eft affez difficile de donner des raifons fatif-
faifantes de ce phénomène. Pour la proftate 8c la
glande de la mamelle, c eft la compreflion qui en fait
forrir l’humeur: elle a ce pouvoir fur la maxillaire ;
le digaftrique en ouvrant la bouche en fait fortir un
jet de falive.
Les arteres des glandes font généralement nom-
breufes , & d’une confittance plus ferme; les veines
font en plus petit nombre: une partie de la liqueur
qu’amenoient les arteres, ayant fon débouché dans
le conduit excrétoire.
Le thymus, la thyroïdienne & les glandes rénales
ont une affinité particulière. Le thymus reflèmble
aux glandes rénales par l’efpece de cavité qti’il pa-
roît former & qui n’eft effe&ivement que l’intervalle
de fes lobes, revêtu par la membrane liffe de
ces mêmes lobes. La glande thyroïdienne a du rapport
au thymus par fa molleffe. Le thymus tient
encore aux glandes conglobées par la quantité de
liqueur blanche, dont il eft abreuvé dans le foetus,
à-peu-pres comme le font les glandes méfentériques.
Ce lait n’eft pas renfermé dans une cavité, toute
la fubftance de la glande en paroît pénétrée, & il en
fort en abondance par la moindre bleffure.
Glandes de Ha vers. Toutes les articulations du
corps humain ont befoin d’une mucofité qui adou-
cifle le frottement des incruftarions cartilagineufes
des o s , qui fe meuvent les uns fur les autres. Sans
cette humeur, les cartilages s’uferoient & bientôt
les os s’entameroient, les filets réticulaires desépi-
phyfes s’atracheroient les uns aux autres, & une
ankylofe inévitable priveroit l’animal du mouvement.
Les tendons qui paffent par des gaines font
fournis d’une liqueur analogue. Elle n’a pas été ignorée
par l’antiquité, par Ariftote même.
Cette liqueur eft compofée des quatre claffes.
d’humeurs, trois au moins paroiffent concourir
dans fa compofition. Il y a de l’huile médullaire qui
fuinte à travers la lame offeufe qui ferme les cellules
de l’épiphyfe & à travers l’enduit cartilagineux
qui recouvre cette croûte. Il n’eft pas douteux que
cette huile ne puiffe traverfer les pores de l’une & de
l’autre croûte. Elle les pénétré après la mort même
la blancheur du cartilage jaunit par l’effet de la
moelle corrompue qui la pénétré & qui enduit la
furface même d’une graiffe défagréable dont on a
bien de la peine à trouver la fin. Comme il y a des
paquets de graiffe dans toutes les articulations, il eft
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très-probable qu’une partie de cette graiffe fe mêlé
à la liqueur articulaire. .. *
A cette huile fe jbirit une liqueur fine ; qui
exhale des arteres , & que l’on peut imiter par 1 art.
Une inje&iôn aqueufe luit la meme route , & pénétré
dans la cavité de l’articulatioh , quand on l’a in-
jeftée dans l’àrteré. Il n’eft pas aifé de déterminer
fi cette vapeur eft Amplement aqueufe, ou fi êlle eft
de la claffe lymphatique : il y a cependant plus d’apparence
, qu’elle eft de fcëttfc dernierê claffe, puifque
la ïiquéiir totale compofée d’huile , de mucofité &
de l’humeur exhalante, fe prend au feu & fe coagule
par le môyén de i’efprit de vin & par celui des acides
minéraux, qualités qui appartiennent à la claffe
lymphatique;
La troifieme foiircé de cette humeur ce font dêà
glandes. Il y en a de deux efpeces. La première eft
conglomérée. Elle a fa place dans quelque réduit de
l ’o s , qui n’eft pas couvert de cartilage & dans lequel
çes glandes fe cachent, pont être à couvert de là
compreflion. Aucune articulation ri’en eft deftituée.
11 y en a jufques dans les articulations des cartilages
du larynx. On a donné à Ces glandes le nom de Havèrs;
les anciens les connoiffoient fous le nom de gra’tjfè.
On ne peut pas les en blâmer. Ces glandes font enveloppées
de graiffe, qui fouvent compofé la plus
grande partie de leur fubftance.
Généralement pariant, elles font rôiigës ; coih-
pofées de grains, plus épaiffes du côté qu’elles repo-
fent fur l’os., 8c dégradées par dégfés jufqu’à finit
par un tranchant j qui flotte librement dans la cavité
de l’articulation.
On ne connoît pas ëncfof e la nature de Ces grains.
Les conduits excrétoires ; qu’on a cru voir 8c qui
doivent s’ouvrit dans le bord tranchaiit de la glande
f ne font pas affez avérés, aufli peu que des pores
, ‘que d’autres anatomiftes ont cru voir. Les arteres
de ces glandes font nombreufes, comme dans
toutes les glandes deftinées à des fecrétiôns;
Comme toute l’hiftoire de ces glandes eft ehcore
bien imparfaite , je vais en donner les fragmens, fur
lefquels j’aî de la certitude.
La plus grande des glandes articulaires eft placée
dans la cavité du bamn, qui reçoit l’os du fémur.
Elle eft placée dans une follette de l’os au défaut du
cartilage. Une fécondé glande plus petite 8c crénelée
dans la tête même du fémur : une cellulofité,
dans laquelle il y a des glandes de la fécondé efpece,
environné le ligament rond.
Dans l’articulation du genou je trouvé deux glandes
articulàires, que Havers a comptées pour trois,
l’une eft antérieure & l’autre poftérieure. Elle font
compoféesde grains éparpillés entre les fibres du tendon
extenfeur. Il y a encore derrière la rotule en-
tr’elle 8c le ligament extenfeur, une bourfe glandu-
ïeufe & âdipeufë.
Dans le jarret même entre les condyles du fémur,
eft placée une glande, qui pofe fur le ligament croifé
antérieur , &c deux autres aux points, où lés liga-
mens croifés fe rapprochent. ^
Il y a trois glandes à l’articulation inférieure du
tibia. L’une entre le ligament tranfverfal, qui joint
la partie inférieure du tibia au péroné , & entre la
face articulaire du malléole interne. Une autre eft
placée dans Une facette un peu creufé de la partie
externe du bas du tibia. Une troifieme dàns une fof-
fette du péroné derrière le malléole externe.
. La face inférieure de l’aftragale a deux glandes cdn-
fidérables à côté du ligament, qui va au calcarléuni ;
line autre dans la Cavité entre le tibia , 8c la grande
facette articulaire de l ’aftragale ; une autre encore
à l’extrémité poftérieure de cet os.
Il y a de petites glandes articulaires dâtts les articulations
des os du métatarfç & des doigts»
Tome ƒ//. - ‘ •' “
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Dans l’articulatiod de la mâchoire avec l’ôs tleé
tempes-, une glande conglomérée eft attachée aii
bord du cartilage interarticulaire. Une autre remplit
la plus grande partie de la cavité, qu’ou a cru defti-
née à recevoir le condylede lâ mâchoire, & dont une
petite partie eft incrüftée d’un cartilage articulaire.
La fécondé vertebre du cou a une glande de cha-
que côté dans fa partie la plus voifine de l’os occi-
pitah
Chaque vertebre à deux glandes dans fon articulation
avec la côté, 8c chacune de fes deux foffetres
a fa glande; celle de la foflètte inférieure eft cependant
la -plus petite:
A l’endroit de l’dmoplate ôù le tendon dit biceps
paffe fur le fourcil de la cavité articulaire , il y a une
glande de cette efpece , & une autre de l’autre côté
de ce tendon.
Dans l’articulation inférieure de rhumerus il y a
fix glàndes au moins. L’une eft placée à la face poftérieure
de l’éminence demi-circulaire de l’humérus
aii-deffus dé l’ojecranon, elle eft petite ; une autre
eft placée à la face antérieure ; une troifieme au-
deffus de l’éminence de l’humeriis , qüi répond au
rdyon ; une quatrième dans une foffette du tubercule
du rayon ; uné cinquième fur le cubitus , à la
face qui touche le rayon ; une fixieme à la fépara-
tion de l’apophyfe edronoïde d’avec l’olecrane.
A l’articulation inférieure de l’ulna avec le rayon *
il y a une glande poftérieure, qui s’étend depuis l’apo-
phyfe du même nom du rayon.
Deux autres glandes font placées antérieiirèihèfit
au côté interne & poftérieurde l’ulna.
Une glande longue & étroite s’étend de l’intervalle
de la fâcëtte articulaire de l’os féaphoîde & dit
fémilunaire jufqu’à l’intervalle des deux facettes lif-
fés du rayon, & du ligament placé fur cet os»
Il y a une glande dans le vallon du fémur, qui ëft
couvert par le grand trochahter. D’autres glandes articulaires
different des premières & fdnt une fécondé
claffe. Leurs grains font ifolés, ne fe touchent pas ,
& ne fe confondent pas dans une maffe glanduleufe.
Je ne les crois pas fimples , quoique leurs grains
foient plus petits;
On trouve de ceS glandes dans les intervalles des
paquets fibreux de toutes les capfules articulaires;
II y en a d’autres dans le voifinage des capfules 8c
dans leurs contours, à leur féparation d’avec le cartilage
, & je crois toutes les articulations accompagnées
de ces glandes; (.H. D . G. )
Glandes de Cowper , ( Anatomie. ) Il y a dans
prefque tous les quadrupèdes, & peut-être dans tou*
tes les efpeces, deux glandes attachées à Purerre,
dans l’angle que fait l’uretre avec les corps caverneux
du pénis, qui vont fe joindre pour produire
l’organe que nous venons de noriimer.
Ces gtandes avoient été apperçues dari9 Le hériffon
par Cofter; dans le belier ,par Wepter ;-dans plufieurs
animaux par les académiciens de Paris & par
Malpighi. Elles furent Vues dans l’homme par Mèry,
qui paroît en être ie véritable inventeur, & par
Couplet, au dire de M. Littré. On les attribua à Cowper,
parce que ce chirurgien en a donné une a liez
bonne figure, qu’il a deflïnee lui-même, & qu’il en
a détaillé la figure & le conduit.
Il y a de chaque côté de 1 uretré une de ces glandes
placée d’un côté entre la proftate & le bulbe
de l’uretre, & de l’autre côté entre le corps caverneux
du pénis & le paquet, que le fphïnAer envoie
à l’accélérateur. La glande a derrière elle le mulets
tranfverfal de l’uretre. Elle eft ronde & conglomérée
;■ les grains, dont elle eft compofée, font vifibles.
Son conduit excrétoire rampe obliquement entre les
membranes de furetre & s’ouvre dans la cavité dé
G g ij