enfin, de figures d’or & d’argent, que les plus grands
princes 6c feigneurs ont conlacrés a cette image.
Philippe «■ le* Hardi, duc de Bourgogne mourut à
Hall en 1404, fous l’habit de chartreux. Mémoire
pris fur les lieux , ou j'étois en octobre tyCc).
' Julie- Lipfe après avoir fait un volume entier des
miracles de Notre-Dame de Hall, lui dédia fa plume
, fur quoi Scaliger fit ces vers :
Pojl opus explicitum, quod tôt miracula natrat.
Pennam Lipfades hanc tibi, Virgo dicat,
■ Nil potuit leviuspennâ tibi, Virgo dicare,
Ni forte efl levius quod tibi fcripft opus,
Voye{ Menagiana, tomeIV.(C.)
HALSTEAD,, (Géogr.) ville d’Angleterre, dans
la province d’Eflfex, fur la riviere de Colne, dont
elle efl: traverfée. On y compte environ 600 maifons
6c 4000 habitans, & l’on y trouve plufieurs fabriques
6c manufaâures de bayëttes 6c autres étoffes,
qui profperent beaucoup. Elle renferme auffi une
très - bonne école gratuite & une maifon de correction.
Long. 18. 20. lut. Si. SS. ( D . G. )
HALWARD, (H i f . de Suède. ) roi de Suedeî
après avoir fournis la Ruffie , l’Efthonie, la Finlande,
la Courlande, il raflembla toutes fey forces pour
conquérir le Danemarck ; Roë, fouverain de cette
contrée, fut vaincu dans trois combats, & ne fur-
vécutpas à fa derniere défaite. Mais Helgon, fonfils,
vengea fa mort, 6c ôta, d’un même coup, à Hal-
ward, la couronne 6c la vie, vers la fin du île fiecle.
( M. d e Sa c y . )
§ H AM en Picardie, ( Géogr. ) Hamum, petite ville
à quatre lieues de Noyon, fur la Somme, dans une
plaine, avec châtellenie, vicomté, gouvernement,
bailliage depuis Henri IV, une mairie établie en
1188, un château fort, bâti par Louis de Luxembourg,
connu fous le nom de connétable de Saint-
P a u l,\ è rs 1470. Les murs de la tour ont 36 pieds:
d’épaiffeur & 100 de diamètre 6c de hauteur. Ham
a trois paroiffes & une abbaye de_l’ordre de faint
Auguftin; c’étoit, au xie fiecle, une collégiale de
chanoines. Baudry, évêque de Noyon, y rétablit des
chanoines réguliers en 1108, 6c le pape Pafcal l’érigea
la même année en abbaye. Le clocher, la nef 6c
le choeur de cette belle églife furent brûlés par le feu
du tonnerre, le 26 avril 1760.
Avant l’an 816, Ham étoit la capitale-d’un pays
appellé le Hamois, 6c a. donne fon nom à d’anciens
feigneurs, dont Jean IV, le dernier, mourut fans pof-
férité, en 374.
Les Efpagnols s’en, emparerent après la funefle
bataille de Saint - Quentin , en 1557; mais elle retourna
à la France par le traité de Cateau-Cambre-
fis: elle fouffrit encore une fiege durant la ligue en
i 595. C’ell la patrie du poëte Vadé, mort en 1757.
Près de Ham, à l’oueft, efl la terre de Saint-Simon,
érigée en duché-pairie en 1655 , en faveur de Clément
de Saint-Simon, defcendant de Mathieu de
Rouvroi.
A une lieue 6c demie de.JVfl/ra,près le villaged’An-
noi, on a découvert une mine de terre noire fulphu-
reufe & inflammable d’elle-même ; on la brûle 6c les
cendres fervent à réchauffer les autres terres. (C .)
HAMAMELI S , ( Botanique. Jardinage. )
Caractère générique.
hamamelis a des fleurs mâles & des fleurs femelles
fur différens individus : les fleurs mâles font compO-
fées d’un calice de quatre feuilles, de quatre pétales
étroits & recourbés, 6c de quatre étamines déliées,
plus courtes que les pétales : les fleurs femelles font
réunies au nombre de quatre dans une enveloppe
commune formée de quatre feuilles.; chacune de ces
quatre fleurs efl portée fur un calice de quatre feuilles
cotôrees : à l’onglet de chaque pétale efl attaché
un neûarium , & l’on trouve au centre un. embryon
ovale 6c velu, qui fe change en une capfule de la
même forme, affife dans l’enveloppe ; cette capfulé
a deux cellules, dont chacune contient une femencô
oblongue , dure 6c luilante.
Efpècc,
Hamamelis for, virg. Hamamelis corylli folio. Ce
petit arbriffeau , naturel de l’Amérique feptentrio-
nale, ne s’élève guere qu’à deux ou trois pieds, fur
une tige ligneufe très-baffe, qui fedivife en plufieurs
branches divergentes. Les branches font garnies de
feuilles auffi larges 6c à-peu-près de la meme forme
que celles du noifetier, mais d’un verd plus foncé, 6c
feflonnées plutôt que dentées : les fleurs naiffent aux
côtes des branches 6c ne paroiffent qu’après la chûte
des feuilles, quelquefois en oélobre, quelquefois en
décembre* elfes ne font d’aucune apparence. Le goût
de la variété efl le feul de qui l'hamamelis puiffe attendre
une place dans les jardins. On peut planter ce petit
arbufle fur les devans des bofquets d’été : il aime une
terre légère & fraîche; l’air & l’ombre lui plaifent également:
il faut le placer de maniéré qu’il foit paré du
midi & du couchant; expoféau foleil, il ne fait que
languir, 6c la pâleur de fon feuillage indique affez
fon befoin. On le multiplie aifément par les marcottes
qu’il faut faire en Juillet; la fécondé automne
elles feront très-bien enracinées.
Les femences ne lèvent jamais que la fécondé
année. Il faut les femer en avril dans des caiffes emplies
de terre légère 6c fraîche, qu’on mettra le premier
hiver fous une caille à vitrage: au printems o a
les plongera dans une couche tempérée 6c ombragée*
L’année fuivante, au mois de mars, on plantera les
petits arbriffeaux chacun dans Un petit pot qu’on enterrera
contre un mur au nord. Un an ou deux après
cette première tranfplantation, on les enlevera avec
la motte moulée par le p o t, pour les placer au lieu
de leur demeure.«( M. le Baron d e T s c h o u d i . }
HAMEIDE, f. f . ( terme de Blafon.) pieeè faite en
forme de trois fafees ou d’une tierce aléfée & champ-
freinée ; elle efl rare en armoiries.
Les auteurs font partagés fur l’étymolooie de ce
mot ; les uns croient qiizdiameïde vient de la maifon
de ce nom en Angleterre, qui porte pour armes une
fafee aléfée de trois pièces qui, félon Upton, repréfente
une piece d’étoffe découpée.
D ’autres difent que ç’efl une barrière à jour de
trois pièces, femblable à celles qui traversent le‘s
grands chemins pour avertir les paflans de payer des
droits de péage.
D ’autres enfin font dans l’opinion que les hameides
repréfentent des chantiers propres à foutenir des
tonneaux dans les caves, lefquels chantiers font nommés
hames en Flandre, mot emprunté de hama ou
hamula, qu’on a dit dans la baffe latinité , pour lignifier
une bouteille ou vafe à mettre du vin.
D ’Auberticourt, en Haifiaut ; d'hermine à. une ha-
méide de gueules. ( G. D. L. T. )
HAMMERSTEIN, ( Géogr, ) bailliage d’Allemagne
; dans le cercle du bas Rhin, 6c dans les états
de Treves : il efl fort étendu, & comprend entr’autres
la feigneurie d’Argenfels, dont les comtes de la Lys
font invêtus ; 6c il tire fon nom d’un ancien château
dont les fortifications, furent rafées l’an 1650*
L’on trouve en Pologne, dans la Pomérélie, une
petite ville du même nom. (D . G.)
HANAU-LICHTENBERG, (Géogr.) feigneurie-
des anciens comtes de Hanau-Muntzenberg , parvenue
par mariage à la maifon de HefTe-Darmfladt,
6c fituée ;en partie dans l’empire d’Allemagne, en
Souabe, & en partie dans le royaume de France,
ieri Âlfacei La portion qui efl en Souabe, & pour la^
quelle Te landgrave de Darmlladt paie un contingent,
modique à l’Empire , renferme les bourgs de
Lichtemau 6c de Willladt, avec un affez bon nombre
de villages. Et celle qui efl en Alface 6c releve de
la France, • comprend la feigneurie d’Ochfenfleim,
avec-les villes, bourgsi & bailliages, de Hatten , de
Word,'de Niederbrun, d’Ingweiler, de Pfaffenho-
ven,, de.B.ufchweiler, de, Brumat, d’Offentdord, de
Wolfisheim, de Wethofen, 6c plufieurs autres lieux.
E H O J,.,: ■ ■ ■ M È
HANAU-MUNTZENBERG (Comté de ) , Géogr.
état fé.culier 6c proteflant de l’empire d’Allemagne,
dans lé cercle du haut Rhin, &dans la Wétéravie,
aux confins de l’archevêché de Mayence, de l’évêché
de Fulde, des comtés de Rienek, d’Yfenbourg
6c de.Solms, du landgraviat de Heffe-Hombourg, 6c
des .territoires de Friedberg 6c de Francfort-fur-le-
Mein. Il n’a que neuf milles de longueur fur deux
à peine deTargeûr ; mais peu de terroirs égalent le
fien en fertilité. Le vin, le grain, les fruits 6c les
légutnes ÿ abondent ; le tabac s’y cultive avec fuc-
cès : il y a de bonnes'mines d’argent 6c de cuivre , il
y a'du cobolt, du fel & des forêts d’un très-grand
rapport. L’on dit enfin que ce petit pays donnoit au
dernier de fes comtes particuliers, mort en 1736,
un revenu annuel de paffé 500 mille florins; auffi efl-
il taxé par.la matricule à 230 florins pour les mois
romains, 6c à 160 rixdallers 25 j creutzers pour la
chambre impériale. Il renferme avec 96 bourgs 6c
villages, 6c fans y compreivlre certains lieux qui
n’en font pas entièrement partie, les villes de Hanau,
de Windecken ,d’Ortenberg,deSteinau,de Schluch-
tern , de Babenhaufen, d’Afïènheim,. de Muntzen-
berg & de Gelnhaufen , 6c il fe divife en treize
bailliages.r ■
Vers la fin du xne fiecle, cet état exifloit déjà
fous le titre de feigneurie immédiate de l’Empire :
l ’an 1429, il fut érigé en comté par l’empereur Si-
gifmond. Dans le x v ie fiecle, on yintroduifit fuc-
ceffivement le luthéranifme 6c le calvinifme, 6c celui-
ci par préférence à celui-là; Dans le x v n e fiecle,
la guerre de trente ans ayant mis ce pays-là aux
abois , comme tant d’autres 5. la maifon de Hefle-
CafTel vint à fonfecours, 6c par un traité figné l’an
1643 , elle s’enaflura la pofleffion éventuelle: cette
poffeffion s’efl réalifée en 1736, à l’époque de l’ex-
îinélion des comtes de Hanau-Munt^enjerg, 6c au
moyen d’une forte fomme d’argent livrée à la maifon
éledorale de Saxe, pour lui faire abandonner
l ’expeâative des fiefs impériaux de ce comté, qu’elle
avoit obtenue de l’empereur Ferdinand II, l’an 1625.
Des mefures particulières prifes dans la maifon de
Heffe-Caflel, il y a près de vingt ans, firent paffer
l’adminiflratioh 6c la jouiffance dexce pays, au prince
fils aîné du landgrave aujourd’hui régnant. ( D . G. )
HANGIAR, ( Milic. des Turcs.) Les Turcs appellent
ainfi une efpece de poignard à la façon des
nôtres, que les janiffaires 6c les blignons portent à
Conflantinople, 6c qu’ils paflent à travers de leur
écharpe. Il efl marqué par la lettre A , planche I I ,
Milice des Turcs, dans ce SuppL ( V . )
HANGO ou H a n g o -U d d , ( Géogr. ) langue de
terre de la Finlande Suédoife, au voifinage d’Ekenas,,
6c remarquable tant par la bonté de fon port què '\
par le péage que l’on y paie, 6c par le combat qu’il y
eut à fa hauteur en 1714, entre la flotte de Ruffie 6c
celle de Suede. ( D . G . )
HANNON, ( H if.fa c r . ) roi des Ammonites, fit
couper la barbe 6c les habits des ambafladëurs de
David, qu il fuppofa n’êtré que des efpions: Cet
outrage ne refia point impuni. David marcha contre .
lui, 6c apres l’avoir vaincu , il le fit mourir. (T —w.\
H a n n o n v ( Hift. anc. Hijl,des Carthaginois. ) gé- :
J orne I I I . 0 0
nérat des Carthaginois, après avoir contribué par
ion courage & fes talens à l’aggrandifl'ement de fâ
patrie, eut l’ambition d'en être le tyran. Le fénar
feul pouvoit être unobllacleà fes deffeiris, il. ré—
fohlt de l’exterminer. Ses richeffes immenfes lui fer-
Vurent pour acheter des- complices. Le jôur du roa-
riage de -fa illie fut deitiné à l'exécution de cc crime :
les grands préparatifs qu’ilfit fous prétexte de cette
lolemnité, en voilèrent le véritable .motif. On
magnifique feftin .fut préparé pour le peuple , fous
les portiqueside la ville : il en fit préparer un autre
dans fa maifon pour les fenateurs, à qui il deftinoit ,
. des liqueurs empoifonnéès.' Quelques-uns de fes
bomplices preffés par leurs remords, découvrirent
fa trahifon. Les magiftrats qui redoutoient fo puif-
fànee, eitfentla modération de ne point le .punir,
& feignant d’ignorer fes deffeins impies , ils fe bor-
m’rcnt il réprimer par un, édit le luxe des tètlins
nuptiaux; ■ . '/• ,
Hannon devenu plus audacieux par l’impunité ,
perfifla à' vouloir tout enfreindre. Voyant qu’il
étoit craint , il ofa tout tenter. Ses prodigalités
répandues à deffein, corrompent la fidélité des ef-
claves qui jurent de faire périr leurs maîtres par le
fer 6c le poifon: vingt mille qu’il avoit armés, fe
retirent avec lui dans une fortereffe dont il avoit eu
l’adreffe de fe faifir. Tous les brigands qui efpéroient
d’y trouver l’impunité de leurs crimes , lui formèrent
une armée. 11 follicite tous les rois Africains à
s aflocier à fon entreprife , en leur promettant les
dépouilles de la plu’s riche ville du monde. Les Carthaginois
prévinrent ces alliances ; & fans lui donner
le tems de fe fortifier, ils laffiégerent & le forcèrent
de fe rendre. Ces républicains étoient atroces
dans les fupplices des criminels.-.! A près avoir fait
couler fon fang fous les verges * ils lui creverent les
yeux, lui rompirent les bras 6c les cuifles, 6c voulant
que toutes les parties, de fon corps euflent part
aux tourmens, chaque membre éprouva un .fup-
plice particulier. Ses enfans 6c toute fa famille furent
enyèloppés dans fa punition ; toute fa racé fut
éteinte , comme'fi l’on eût craint que.d’une fource fi
corrompue il ne. fortir quelques ruifleaux empoi-
fonnés. ( T—n . ) :
H a n n o n , (Hiß. des Carthaginois. ) célébré par fa
haine contre A n n i b a l , c & par fon o p p o f i t i ô n à l a f a c t
i o n Barcine , f o r t o i t d’une des plus illuftrês maifons
de Carthage, i l fut chargé du commandement dé la
flotte qui tut difperfee par le conful Luélatius, près
des îles Egàtes;, Ge mauvais fuccès n’empêcha point
de le mettre à la te te des troupes’qu’on envoya
contre les mercénaires. I l marcha vers Utique affié-
gée par les rebelles qu’il défit ; mais il ne fut pas profiter
de fa victoire. ; 6c enivré de: fa profpérité , il ne
le précautionna point contre une nouvelle attaque.
Ses foldats occupés à piller, furent affaillis parles
mercénaires qui fe rendirent maîtres de fon camp.
Les Carthaginois lui fubllituerent Amilcar dans le
commandement, à qui dans la fuite il fut encore
donné pour collègue ; il eut part à la gloire d’avoir
éteint une fédition qui avoit menacé Carthage d’une
prochaine d e f l r r u f t io n .
Quoique Hannon fût revêtu du commandement
des armées , il étoit plus propre a i i x affaires qu’à
la guerre. Ses inclinations pacifiques le mirent à la
tête de ceux qui s’oppofoient à la faélion Barcine,
décidée pour la guerre. N ’ayant pu déterminer le
fénat à la paix, il eutTa prévoyance de dire : je crains
que cette étincelle n'allume un grand incendie. Il employa
l’intrigue 6c le crédit pour faire exclure An-
nibal ducommandement, fous prétexte de fa jeu-
neffe 6c de l’impétuofité de fon caraclere. Son oppo-
fition fut ftérile , 6c au lieu de fe borner à des remontrances
dont 1’é.vénement juftina la fageflè ., il