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l ’ é t o i l e pola-ir-e-, pour l’efpace de 8ôo ans. On y voit
plufieurs élliples concentriques; dont la plus petite
aura lieu dans 400 an s -, -l’ é t o i l e polaire n’étant p lu s
alors qu’à un demi-dégré du pôle. Pour obferver la
hauteur de l’étoile polaire, parle moyen du gnomon
feptentrional, on dirigeait une bonne lunette, de
maniéré que le centre du réticule o u d e s f i l s d e la
lunette, paffât par le centre de-la croix fixée à la
fenêtre'bOréalë Me l’églii'e ; il-y avoit fur la liinétte
des pinnules extérieures exactement parallèles'à l ’ a x é
optique de là lunette, avec lefquelles on s’àlignoit
en même te ms vers l’elliple décrite fur le pavé, au
point où le rayon de l ’ é t o i l e devôit aboutir. Par ce
moyen on pouvoir en tout, tenis obfervér- l e s deux
hauteurs méridiennes dé l’étoile, polaire ; l’On n’étôif
point obligé d’attendre qu’onpût l’appercevoir pré-
cH ém e n t dans les deux points du méridien , -ce qui
ne peut fe faire que dans l’hiver ; car l’ayant obier-
vée en t r o i s -p o in t s de fon parallèle dans une-même
nuit, on-décri voit l’ellipfé-de oe parallèle , & l’on
en concluoit à chaque fois là hauteur du pôle. Le P.
Bofcovich qui fut chargé il-y a quelques années par
le cardinal Valenti, de vérifier & dé corriger cette
méridienne , y remarqua quelques légères imperfections;
il trouva îlm d ’ e r r e u r ^ a u - f o l f t i c e d’hiver;,
il remar-qua-qüe la ligne n’etVpas exactement droite,
que les divifîons n’en f o n t pas égales, que Féchellê
qui devroit être-divifée-en 1000 parties, n’eft divi-
fée qu’en 900. Il examina au (fi le niveau de la ligne,
mais il trouva que ce niveau n’ayoit pas changé fén-
fiblement.
L’églife dé S. Sulpice de Paris ayant été rebâtie
au commencement de-ce fiecle, M. Sully, célébré
horloger, entreprit vers 1728 d’y tracer'une méridienne
dans la erôilee de l’églii'e; M. Lemonnier de
l’académie royale des fciences , a augmenté & perfectionné
cét, ouvrage en-1743 ,C*omme on le voit
dans les Mémoires de l'académie de la même année.
• La piece par laquelle paffe le rayon du foleil, eft
fcellée dans l’épaiffeur d’un mur; fondé immédiatement
fur le roc ,-80 pieds au diffus du pavé de Pégli-
fe , & à 180* pieds de l’extrémité d’un obélifque de
marbre blanc qui eft vis-à-vis. On a pratiqué une
fécondé ouverture cinq pieds plus bas, vis-à-vis de
laquelle & en-dedans de l’églife , eft fcellé un verre
objeCtif de 80 pieds de foyer i dans un petit cylindre
qui ferme à clef, & qu’on ouvre dans le tems du
folftice d’été. L’image du foleil au foyer de cet objectif
eft beaucoup mieux terminée qu’elle n’eft dans
toutes* les autres méridiennes , elle eft reçue dans
l’églife fur une plaque de marbre, qu’on découvre
aufîî dans le tems du folftice pour y obferver la trace
de l’image du foleil ; cette plaque eft fituée fur un
des gros piliers de la voûte inférieure, qui porte le
pavé de l’églife : M. Lemonnier y a long-tems ob-
fervé le folftice, & je l’ai fait moi-même plufieurs
fois. Une différence de zo’" dans la hauteur du foleil
fait une ligne fur le marbre, enforte que l’effet de
la nutation qui eft de 18% y devient très-fenfible ;
c’etoit le principal objet que M. Lemonnier fe pro-
pofa en fuivant ainfi les variations de l’obliquité de
l ’écliptique' ;: il a cru reconnoître qu’elle n’avoit
point diminué depuis 1745 jufqu’à 1763. Mém. de
Tacadémie i / 6 z , p. 2.6(0 -: mais dans le même volume
, p. * 6 8 , j’ai fait voir que fi le mur de l’églife
avoit- taffé feulement d’une ligne en huit ans», la diminution
de l’obliquité de l’écliptique difparoîtroit
totalement, & qu’on ne peut pas tirer de ces obfer-
vations une conclüfion pareille quant à oréfent.
L’image du foleil au folftice d’hiver eft reçue fur
un obélifquè de marbre, où elle a 20, pouces de
diamètre en hauteur, & parcourt 2 lignes en une
fécondé de tems : au bas de cet obélifque ëft une
infcription, où l’on voit ladeftination de ce monu-
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ment , & fon utilité relativement aux loix-de'l’éolife
pour-lé tems des équinoxes , & la célébîàtiGn de la
pâque, .
En 1732 M. Gaflîni fit-faire dans la grande- fa lie
de l’ôbfervatoire royal.de Paris', HfflÉméridienne
graduéetracée en marbre', & dont -le-gnomon à 30
pieds & demi de hauteur ; on en peut Véîr'la defcrip-
tion & les procédés dans les Mémoires de l’académie
pour-17.3 2;, p. 4J2. M. Cafiini*jugCaque leLdiamètre
du trou de.voit être en général ;la millième partie dé
la hauteurdu gnomon ; mais je crois qu’il eft foûvent
utile dé le tendre plus grand, pour avoir plus de
lumière ; l’inconvénient qui en réfulte par Pauomen-
tation del’image, n’eft pàS cd nfi dérable‘ en augmentant
le trou du gnomon.ôlwnz méridienne de 3 lignes ,
on «’ajoute que 3 lignes au diamètre ;de l’image',
quelque grande qu’elle, foit, & à quelle.diftance
qu’elle foit du trou, & cependant on peut augmenter
beaucoup-la lumière, Letems du pafl'age n’augmenté
donc que dè ce qui répond à cette quantité de .3
lignes; Alors il faut calculer combien un efpace de 3
lignes met de tenis à palier le méridien, & quel angle
il folitend à la diftance de l’image-ait trou,; pour
en tenir compte dans le calcul du diamètre.
L’image eft toujours ovale', foit.que la plaque foit
parallèle ou non, à moins que le plan ne.foit perpendiculaire
au rayon fôTaire , parce que la feCtîon
d’un cône ou d’un cylindre eft toujours une ellipfe,
quand lès deux côtés font coupés par un plan qui eft
oblique à l’axe du cône ou du cylindre,. Elle eft auflï
toujours environnée d’une penombr-e. considérable :
M.Bianchini la fuppofoit à chaque bord de l’image du
foleil ~--de la hauteur du gnomon, & .c’eft ce qu’il
retranchoit du diamètre : c’èft pour diminuer cette
pénombre que l’on a mis fur. le trou de la méridienne
de S. Sulpice, un verre de 80 pieds deToyer, qui
fert du moins pour le folftice d’été. En calculant la
hauteur des deux bords dé l’image du foleil, & dé-
duifant la largeur du trou, l’on trouve la valeur du
diamètre lolaire , c’étoit le meilleur moyen de le
déterminer avant l’invention des micromètres. On
avoit cru qu’il y auroit de l’avantage à rendre le trou
extrêmement petit, mais il en réfultbit une diffraction
d'ans les rayons ; qui augmentoitconfidérable-
ment le diamètre du foleil. Scheiner & quelques
autres aftronomes y furent trompés, comme on le
voit fort au long dans le P. Riccioli, Afironomia reformata^
p. 35). Voye^ Méridienne , Dicl. raif. des
Sciences, &c. ( M.' d e l a L a n d e . )
§ GNOMONIQUE, ( Mathém. Mixtes. Ajlron.
Antiq. ) L’art de tracer les cadrans. Voye^ Cadran ,
Dicl. ràif. des Sciences, &c. Suppl.
En 1746,l’on trou va en Italie,fur le montTufculum,
un cadran femblable à celui de. Bérofe, c’eft-à-dire
tel que le décrit Vitruve, hemicyclium excavatum ex
quadrato ab Enchymacho fuccifum. Le pere Zuzeti fit
graver ce cadran, & publia dans l’article XIV du
Journal des favans ,une differtation curieufe fur cette
ingénieufe machine. Peu d’années après, on découvrit
deux autres cadrans antiques faits de marbre de Pa-
ros ou de marbre travertin : le pape Benoît XIV les
fit placer dans le Vatican, & au bas l’on y mit une
infcription. Un de ces cadrans paroît avoir été fait
pour l’élévation du pôle de Memphis. Les Romains
l’apporterent de l’Egypte,
En 1762 , l’on trouva dans les excavations de
■ Civita, un ancien cadran de marbre fait pour l’élévation
du pôle de 42 dégrés, il contient Amplement
une portion d’arc de cercle correfpondant à l’équateur,
au lieu que les autres cadrans précédens contiennent
, outre Cet arc, les demi-cercles des deux
tropiques. Le ftyle dùm des cadrans que nous venons
de décrire a la forme d’un Priape.
M. le Roi, dans fon ouvrage intitulé , les ruines
des
G NO
des plus' beaux monumens de la Grece, attefte qu’il «r
vu fur le roc méridional de la citadelle de la ville
d’Athènes, un cadran hémicycle, c’eft-à-dire, femi-
circulaire, qui eft à-peu-près femblable à ceux que
nous venons d’indiquer. Les anciens ne fe bornoient
pas à conftruire des cadrans hémicycles, ils faifoient
comme nous des cadrans portatifs; en voici la preuve.
Le 11 juin 175 ç , on trouva dans-les excavations
d’Herculàne ou de Portici, un petit cadran de cuivre
argenté, qui réffemble affez exactement à un jambon
fufpëhdu' perpendiculairement par le moyen d?un
anneatiy c’eft-à-dire, qu,e l’on y a repréfenté les
concavités, les convexités, en un mot les inégalités
de la furface des jambons ordinaires. Sur l’une des
furfaces l’on a tracé lept lignes perpendiculaires, où
l ’on a marqué la longueur de l’ombre pour chaque
■ mois dans les différentes heures du jour, qui font
défignées par des lignes courbes qui coupent les per,
"penai'culaires. La ligne courbe la plus baffe défigne
midi, &c. au-deffous dé cette ligne on voit les premières
lettrés de chaque mois; par exemple, / A ,
F E . M A . y &c. c’eft-à-dire, januarius yfebruaùus,
martius, &c. La plus courte des lignes perpendicu^
-laires marque l’incidence de l’ombre dans toutes les
heures du 21 du mois de décembre ; & la plus longue
des lignes perpendiculaires défigne la longueur
dé l’ombre dans toutes les heures du jour, le 21 du
mois de juin. L’on dut ajouter une petite machine ,
qui fervît de ftyle Ou de cürfeur le long de la ligne
horizontale qui eft au fommet de çe cadran; on de,
voit faire avancer ou reculer ce ftyle dans chaque
mois, afin qu’il mafquât par l’incidence de fon ombre
, ou de fon point lumineux, l’heure préfente :
mais l’on n’a pas pu recouvrer ce ftyle, ôf l’on ne
comprend pas même, comment on pouvoît le faire
courir d’une maniéré folide fur ce jambon... . Il eft
évident que ce petit cadran eft formé fur le même
principe que nos cadrans cylindriques; mais les nôtres
font plus j liftes & plus commodes; i°. parce
qu’ils font tracés fur une furface unie ; 20. nous
marquons les heures en-dehors près de la ligne perpendiculaire,
que le foleil parcourt le 21 juin, &c.
Nousobfervons, en pafiant, que pour mettre les
lefteurs en état de prononcer un jugement folide
entre les admirateurs & les cenfeurs de ce cadran,
il feroit à fouhaiter que les académiciens de Naples
fiffent contretirer en plâtre ou en plomb quantité <le
modèles de cette machine, & quantité d’autres figures
enreÜef ou en bas-relief qu’ils confiderent comme
des merveilles, quoique plufieurs étrangers ofent
les déprimer.
Les favans de toutes les académies, en voyant les
modèles, pourroient terminer les difputes, & faire
quantité de découvertes : mais l’on ofe prédire que
la jaloufie plus qu’humaine des doâeurs Napolitains
ne permettra jamais au roi de Naples d’employer un
moyen auffi fimple & aufli judicieux. Ils défendent
aux étrangers d’arrêter un inftant leurs regards fur
les objets curieux extraits d’Herculane & renfermés
dans le mufàum de Portici : il eft prohibé aux con-
duôeurs de laiffer copier même les inferiptions.
Cependant il eft évident que le concours des lumières
des étrangers pourroit difliper bien des préjugés des
Napolitains. ( V. A . L. )
* § GNOSSE , ( Géogr. ) ville de Crete...... ètoit
entre Gortyne & Lycetus. Au lieu de Lycetus , lifez
Lyclus ; car il n’y a point eu de ville du nom de
Lycetus dans l’iflede Crete. Idoménée, dans le troi-
lieme livre de l’Enéide, eft appellé Lyclius , du nom
de Lyclus ^ ville de Crete dont il étoit roi, & d’où
ilfut chaffé. Il fe retira dans la Calabre, & y bâtit la
ville de Salente. Lettres fur VEncyclopédie.
La ville de Gnoffe eft célébré pour avoir été la ville
.royale de Minos , qui donna des loix aux Crétois.
Tome I IL
G O L 241
On Voyait auprès de Gnojfus le fameux labyrinte,
Hic labor ille domus & jnextricabilis error ,
que Minos fit conftruire pour enfermer le Minotaure.
Ifétoit fait fur le modèle de celui d’Egypte. Quoiqu’il
n’en égalât pas la centième partie; félon Pline , il
avoit tant de détours, qu’on ne pouvoit en fortir
jorfqu’on y étoit une fois entré. Théfée ne s’en tira
que par le moyen d’un fil qu’Adriane, fille de Minos,
lui donna , caca regensfilo vefiigia. Dédale qui, en
avoit été l’architefle, y fut mis avec fon fils Icare.
Ils trouvèrent le fecretd’en fortir. C’eft à caufe de
Gnojfus que l’ifle de Crete eft appellée par Virgile
& autres, GnoJJîa tellus. (G.)
G O
GODMANCHESTER, ( Géogr.*) bourg d’Angle*
terre, dans la province de Huntington, fur la riviere
d’Oufe , qui le fépare de la ville même de Huntington.
Il exiftoit déjà du tems des Romains , & por-
toit alors le nom de Durofiponte. Tombé, par la
fuite des fiecles , en décadence, & réduit à l’état de
fimple village, il fut retiré de fon obfcurité dans le
fiecle paffé par le roi Jacques I , qui l’érigea en
bourg : les hàbitans , laboureurs pour la plupart ,
méritoient cet honneur ; attentifs à la bonté de leur
terroir, ils en obtiennent par leurs travaux & par
leurs foins tout ce que fa fécondité peut promettre ,
ils fleuriflent en un mot par l’agriciilture , ail point
que , fournis des plus beaux attelages du royaume ,
& faifant parade en certaines Occafions de leur opulence
ruftique, on lés à vus fe préfenter au paffage
des rois qui traverfoienf la province , & marcher
alors en pompe à la tête de 180 charrues. ( D . G. )
GODOLPHIN , ( Géogr. ) colline d’Angleterre ,
dans la province de Cornouailles , à l’orient de la
baie de Morent ; elle eft 'fameufe par feS mines
d’étaim, exploitées fur-tout avec grand fuccès fous
le régné d’Elifabeth , par une famille dont elle
porte le' nom, & dont l’illuftration fut éclatante, il
y a foixante & quelques années.-, en la perfonne du
comte ,de Go-dolphin , grand tréforier d’Angleterre
fous la reine Anne. (Z>. G .)
GOELNITZ , (Géogr.) ville de la haute Hongrie
, dans le comté de Zips , fur une riviere dont
elle a prisle nom ; c’eft une des treize que renferme
le territoire des comtes de Cfaky, c’eft celle de la
contrée qui fournit le plus de fer, & qui fous le nom
de ville métallique eft le plus confidérablement peuplée.
( D.G. )
GOEMER y ( Géogr. ) comté de la haute Hongrie
, du nombre dè ceux qui font au-deçà de la
Theifs, & dont les habitans divers viennent originairement
de la Hongrie, de la Bohême & de l’Allemagne
: il eft arrofé de nombre de petites rivières,
& renferme quatorze bourgs ou villes , dont Goe-
moer eft la capitale, & Rofenau la plus riche.
( Z > .G .) I
GOLDCRONACH, {Géogr.) petite vffle d’Alle-
magne , dans la Franconie , fte. dans les états de
Bareiih , au grand bailliage de Gefrees. Elle fut
bâtie dans le quatorzième fiecle pour l’amour d’une,
mine d’or affez riche , qui fut alors découverte dans
fes environs, & qui, après trois cens ans d’exploitation
, s’eft trouvée épuifée. L’on en tire d’ailleurs
de très-beaux marbres. ( D . G. ) .
* § GOLGUS, ( Géogr. ) « ville d’Afiç dans Tîle
» de Chypre , toute confacrée à Vénus ; c’eft poûr-
» quoi plufieurs auteurs ne nous parlent que du
» culte qu’on y rendoità cette dé.efië. Catulle l’invo-
» que en ces mots :
Qua Anconam , Gnidumque arundinofam
Collis, quoique Amathunta, queeque Golgos. ■
Hh