
les taillis & les arbres, dans (es parties les plus
agreftes des jardins. On peut les reproduire par leurs
baies, qu’il faut l e m e r dès quelles font mûres ; mais
elles ne lèveront que le fécond ou le troifieme
printems, & les jeunes plantes demanderont encore
deux ou trois ans avant q u e l l e s foient propres à
être plantées à demeure. La maniéré la plus ufitee
6c la plus expéditive, eft de les multiplier, en'partageant
leurs pieds, lorfqu’ils ont trois ou quatre
ans de crue ; il ne faut pas toutefois trop dégarnir
les anciens pieds, ils ne fe’ récupereroient pas aifé-
raent de leur perte , 6c ne feroient plus qu’une mau-
vaife figure. Ces furgeons fe plantent en o û o b r e :
fi l’hiver e f t rigoureux, il faut les abriter avec de
petits paniers garnis de paille. On peut aufli les
planter en avril, fe réfervant de les arrofer fou-
vent; mais fi le printems eft extrêmement fe c , ils
courent rifque de périr.
La feptieme efpece s’élève à fept ou huit pieds*
Les fruits font d’un rouge-jaune. Cette plante demande
l’abri d’une ferre commune. Elle eft d’un
effet très-agréable 6c très-fingulier par fes fleurs &
fes fruits , qui naiffent autour des feuilles. Elle croît
en abondance à Madere. Sa derniere efpece eft naturelle
deCarthagene; elles’éleve àlamême hauteur
que la précédente. Cette plante demande la ferre
chaude. Miller, dont nous avons pris une partie
des détails de cet article,’ ne dit rien de fon fruit.
( M. le Baron d e Tschoudi . )
Hou x PÉTRIFIÉ, (.Hifl.nat.) Dans le Clevelg,
en Angleterre, eft un lieu appellé Achigniglium , il y
a un. petit ruiflèau qui change tellement le houx en
une pierre verdâtre , qu’on en fait communément
des moules pour les pierres à fufil ; les ouvriers en
cuivre font en ufage d’en faire des moules 6c des
creufets. L’eau de ce petit ruiffeau coule des montagnes
qui abondent en marne , capable de fé réfoudre
en petites particules par leïrottement continuel
de l’eau : ne peut-il pas arriver que le bois reftant
long-tems dans l’eau, les petites particules de marne
s’introduifent dans les pores du houx^6c forment ainfi
cette pierre tendre ? Le refte de la fubftance ligneufe
étant tout-à - fait incruftée dans ces particules mar-
neufes , fe trouve par-là même à l’abri .de l’a&ion
du feu. Uêl. d’HiJl. & de Phyf t; IL Tourn. Encycl.
Févr. 2 , /7Ô4. (C -)
HO YM , ( Géogr. ) petite ville d’Allemagne , dans
le cercle de Haute-Saxe, 6c dans la principauté d’An-
halt-Bembourg, fur la riviere de Soelke. Elle releve
en fief de l’abbaye de Quediinbourg, elle préfide à un
bailliage, 6c elle eft poffédée par un des princes
appanagés du pays , qui en porte le furnom &
jréfide à Schaumbourg, dans le cercle du Haut-Rhin.
(Z?. G.)
H R
HR ADECZ-GINDRZICHU, NEU-HA.US, NOVA
D O MUS, (Géogr.') ville de Bohême , dans le
cercle de Bechin, & tous la feigneurie des comtes de
Czerriin: Elle eft ornée d’un château bien bâti ; &
elle renfermedes manufactures de draps debeaucoup
de réputation dans la contrée. Ces avantages lui don-
nentun air de profpérité , que ,n’ont pas la plupart
des autres villes provinciales du royaume ; les jéfui-
tes y jouiffent aufli d’un établiffement confidérable.
(D .G . )
H U
HUBERT ( l’o rd r e d e s a in t ) , ordre de chevalerie
, inftitué par Girard V , duc de Juliers en 1473 ,
pour rendre grâces à Dieu des Yiftoires qu’il avoit
remportées fur fes ennemis ;il le mit fous l’invocation
de faint Hubert, évêque dé Liège.
On croit que cet ordre s’éteignit en 1487.
La croix de l’ordre étoit pâtée , émaillée d’azur,
ornée de douze diamans & de huit perles , & anglée
de vingt rayons, d’or ondoyans 6c droits alternativement
, cinq à chaque angle ; au centre étoit une médaille
d’or en ovale couché, où étoit repréfenté
faint Hubert à genoux devant une croix entre les bois
d’un cerf.
La devife , in fide ßa firmiter, étoit autour de la
médaille.
Les chevaliers porîoient un ruban rouge en écharpe
, où pendoit cette croix. Planche XX III. fig. ig,
deBlafon, dans le Dicl. raif des S c.6cc. ('G .D .L .T .)
HUCHET, f. m. venatoria buccina , ( terme de
Blafon.) petit cor-de-chaffe qui fert à appeller les
chiens. Il paroît dans l’écu fans attache.
Huchet vient du vieux verbe hucher, qui a fignifié
appeller, lequel étoit dérivé, félon Ducange, de
hucciare, mot de la baffe-latinité en la même lignification.
De Bernard de Javerfac, d’Aftruge , de Mon-
fanfon , à Paris ; d’or à trois huchets de gueules.
(G. D. L. T.)
HUGUES CAPET, (Hißoire de France.) Louis V,
roi de France , mourut fans enfans ; le droit de la
naiffance appelloit au trône Charles, duc de la Baffe-
Lorraine, oncle de. ce prince. Mais Hugues Cap et,
arnere-petit-fils de Robert le Fort, fut l’exclure , 6c
fit couronner Robert ,'fonfils, pour régner fous fon
nom. L’année 987 fut l’époque de cette révolution.
Charles prit les armes, & s’empara de Laon, mais i l
fut fait prifonnier dans fa conquête. Hugues fit dépo-
fer Arnould, archevêque deReims,qui l’avoit trahi. Il
étoit plus aifé alors d’ôter la couronne à un ro i, que
la mitre à un évêque. Paifible. poffeffeur du royaume,
Hugues fit d’Abbeville un boulevard contre les Normands
, fournit la Guienne , fit- rentrer dans le devoir
les comtes de Flandres & de Vermandois; &
mourut l’an 996. Il .eft le chef de la troifieme face
des rois de France. (M. DE Sa c y .)
§ HUITRE , ( Hiß. nat. Conchyl.') oßreurn, eft un
genre dç coquillage bivalve, que tout le monde con-
noît. Ses deux battans font compôfés de plufieurs
feuilles ou lames :: l’écaille de 1 ’-huître eft épaiffe,
robufte, pefante , quelquefois d’une grandeur confidérable
, d’une figure prefqwé ronde , ordinairement
raboteufe 6c inégale, à battans prefque toujours1iné-?
gaux 6c raboteux ; âpres en-dehors , liffes & argentés
ou nacrés en-dedans, dont l’un eft plus ou moins
creux ou concave, & l’autre applati, attachés enfem-
ble cjans leur milieu par un ligament.
Différences dans La ßruclurt des coquilles d’huîtres.
C’eft dans une colle&ion de ces coquilles, qu’on en
peut voir la variété infiniment agréable. Les huîtres
font fouvent garnies de pointes 6c de parties hérif-
fées ; quelques-unes repréfentent un gâteau feuilleté
ou un nériffon ; d’autres ont des excroiffances ou des
parties en zigzag, imitant l’oreille de cochon, ou la
crête de coq ; d’autres font grouppées fur des rochers,
fur des madrépores. Vhuître fouvent immobile eft
un des coquillages parafites. Les huîtres ont un cara-
ôere générique qui les doit faire diftinguer des cames
avec lefquelles on les trouve prefque toujours confondues
chez les auteurs. Vp H Adanfon, Hiß. des
coq. du Sénégal ; d’Argenville, Conchyliologie.
La valve fupérieure des huîtres a d’ordinaire un
bec qui s’élève à une de fes extrémités. Ce bec qui
fert aufli à diftinguer la différence des huîtres, eft
quelquefois alongé , applati, recourbé, & terminé
par un angle aigu. Dans d’autres, le bec eft très-petit,
poféen-deffous, & prefqu’entiérement caché. L ’huître.
fe ferme exactement , nonobftant fes furfaces
raboteufes & les pointes dont elle eft fouvent garnie
en-dehors. Les efpeces les plus fingulieres des
huîtres font celles qu’on appelle le marteau , Xoifeau
ou [’hirondelle , là pelure d’oignon, le pied d âne , la
feuille, Xoreille de cochon ou la crête de coq , la felle
polonoife, la vitre chinoife. La diverfité des pointes
6c des tubercules , qu’on obferve fur la robe
des huîtres'& leurs belles couleurs , ne font fouvent
que des variétés , & ne forment pas des efpeces.
La nature de l’huître eft d’être fort fouvent
adhérente aux rochers, ou à quelqu’autre corps,
par le moyen de la même liqueur glutineufe dont la
coquille a.été formée. On foupçonneroit avec affez
de vraifemblance que les pintades , l’hirondelle, le
marteau, &c. ne font pas exactement des huîtres ;
ayant pour caraCtere une échancrure par où paffe
une forte de byffus qui fert à les* attacher : mais ce
byffus eft fort différent de la pinne marine.
Defcription de Û huître commune ; frai & faifon de la
maladie de ce coquillage ; ‘huîtres vertes. L’huître eft
compofée de toutes les parties qu’ont les autres animaux
à coquilles ; c’eft un coquillage immobile par
fon poids , qui ne s’ouvre que d’un pouce au plus
pour refpirer, prendre l’eau par fes fuçoirs 6c les
alimens qui lui font néceffaires , que l’on dit confi-
fter en fucs de petits animaux, de plantes & de certaines
parties d’une terre limonneule. Il n’y a que la
partie fupérieure de l'huître qui ait un mouvement;
l ’inférieure eft immobile & fert de point de réfi-
ftance. L’huître perdroit fon eau , fi elle n’étoit couchée
fur le dos. L’ouverture de fa bouche eft entre
les ouies ; elle eft bordée dé grandes levres chargées
de fuçoirs , ce qui forme une efpece de fraife tranf-
parente 6c dure, qui tapiffe des deux côtés les parois
intérieures des deux valves. Elle conferve beaucoup
d’eau dans fon réfervoir, 6c c’eft ce qui prolonge
fâ vie hors de la mer. Le ligament à reffort qui fait
le jeu des coquilles eft renfermé entre les deux battans
, pofitivement dans le talon ou fommet de la
coquille. Les deux écailles de quelques huîtres n’onf
point de charnière ; le.mufcle tendineux, qui les
réunit, leur en tient lieu. D ’autres ont une charnière
de trois parties, celle du milieu arrondie, en genouillère
, les deux autres recourbées en-dehors.
Les quatre feuillets pulmonaires fervent à Xhuître
à fe décharger d’une humeur fuperflue, & à afpirer
un nouveau fuc. L’huître a la chair molle & une membrane
blanche, contenant une matière marbrée d’un
jaune brunâtre , qui paroît être lesinteftins. On préfume
que c’eft de cette matière épaiffe & coagulée
que fort l’humeur laiteufe, qui perpétue l’efpece &
produit la femence. Cette humeur laiteufe paffe par
différens degrés d’accroiflement, avant que de laiffer
entrevoir les deux écailles renfermées dans fon
centre. On verra dans un moment que cette maffe
glaireufe, portée par les flots agités fur les branches
des mangliers, qui bordent les côtes flériles de la
mer dans l’île de Caïenne -, &c. produit des huîtres
qui donnent des perles, & paroiffent pendre des
branches de ces,arbres. L’huître n’a que deux tendons
ou attaches d’une couleur violette foncée qui la
joignent à fes deux écailles, dont la fupérieure eft
ordinairement plate ; l’autre eft creufe, & contient
tout le corps de cet animal: elle a été anatomifée par
Lifter & par Willis.
S’il eft difficile de découvrir les parties de la génération
de cet animal, il n’eft pas plus facile de diftinguer
les mâles d’avec les femelles. Il paroît même
que les huîtres, ne pouvant quitter le lieu où elles
ont pris naiffance, font dans l’impuiffance de s’unir:
ainfi elles doivent être hermaphrodites , & il femble
qu’il ne peut exifter de variété dans les fexes de ces
individus. Lifter &\Vil!is prétendent cependant avoir
diftingué les individus des deux fexes. On fait feule?
ment qu’au mois de mai ces animaux jettent leur frai,
qui eft de figure lenticulaire. On apper'çoit avec un
bon microfcope, dans cette fubftance laiteufe, une
infinité d’oeufs , & dans ces oeufs de petites huîtres
déjà -toutes formées. Le frai ou la femence des huîtres
s’attache à des rochers, à des pierres, à de vieilles
écailles, à des morceaux de bois & à d’autres chofes
femblables , difperfées dans le fond de la mer : nous
en avons vu fe fixer dans des bouteilles de verre ,
dans des moules à fucre, dans des fouliers, & fur un
fufil, qu’on avoit jettes exprès dans la mer à la fin de
mars ; le frai avoit été dépofé fur ces matières dans
l’intervalle de cinq fèmaines.
On conje&ure avec affez de vraifemblance que les
oeufs commencent à fe couvrir d’une légère écaille
dans l’efpace de vingt-quatre heures.
Les' huîtres font malades & maigres après avoir
frayé ; mais au mois d’août elles ont repris leur embonpoint.
Lifter &Willis prétendent que la maladie
de Xhuître Ce connoît dans le mâle à une certaine matière
noire , qui paroît dans les ouies ; & dans les
femelles , à la blancheur de cette matière.
Au mois de mai, il eft permis aux pêcheurs, fui-
vant les réglemens, de pêcher toutes fortes d’huîtres ;
& comme l’on compte fouvent fur une feule pierre
ou une feule écaille vingt petites huîtres, il leur eft
enjoint, pour entretenir la multiplication de l’efpece,
de les rejetter à la mer : le mois de mai paffé,
ils né peuvent pêcher que des huîtres d’une grandeur
raifonnablc. Quant au frai, qu’ils ont détaché des
pierres, & aux huîtres encore tendres , ils les mettent
comme en dépôt dans un certain détroit de
mer, où elles croiffent & s ’engraifl'ent, de maniéré
qu?en deux ou trois ans elles parviennent à leur perfection.
Pour donner aux huîtres la couleur verte, les pêcheurs
les renferment le long des bords de la mer
dans des toffes profondes de trois pieds, qui ne font
inondées que par les marées hautes, à la nouvelle 6c
pleine lune, y laiflant des efpeces d’éeltifes , par où
l’eàu reflue jufqu’à ce qu’elle foit abaiffée de moitié.
Ces foffes verdiffent, foit par la qualité du terrein ,
foit par une efpece de petite moufle qui en tapiffe les
parois & le fond, ou par quelqu’autre caufe qui nous
eft inconnue ; & dans l’efpace de trois ou quatre
jours, les huîtres, qui y ont été enfermées, commencent
à prendre une nuance verte. Mais pour leur
donner le tems de devenir extrêmement vertes, on
a l’attention de les y laiffer féjourne'r pendant fix
femaines ou deux mois. Les huîtres vertes que l’on
mange à Paris, viennent ordinairement de Dieppe.
Les meilleures & les plus eftimées font celles qu’on
pêche en Angleterre ; on en tranfporte aufli en Sain-
tonge vers.les marais falans, où, par le féjour qu’elles
y font , elles acquièrent une couleur verdâtre , &
prennent un goût beaucoup plus délicat qu’aupara-
vant. Il fuffit donc, comme on vient de le voir, pour
rendre les huîtres vertes, de les faire parquer dans
des anfes ’bordées de verdure. Ces huîtres vertes
font très-recherchées & avec raifon. Il faut cependant
fe méfier de la couleur verte artificielle , que
des imprudens favent leur donner. On entretient
ainfi parquées des huîtres autour de l’arfenal de Ve-
nife, où elles fe font prodigieufement multipliées :
cet animal eft d’une fécondité qui étonne.
Opinions fur la nature des huîtres des côtes de France,
& fentimens fur celles des Indes, qui croiffent aux branches
des palétuviers ou mangliers, 6g.c. Quelques auteurs
ont rangé Xhuître parmi leszoophytes ou plantes-
animaux, 6c ont cru qu’elles croiffoient 6c décroif-
foient avec la lune ; c’eft une erreur. Linné range
ces animaux parmi les vermiffeaux teftacés , à coquilles
arrondies , ridées 6c lamelleufes. Ce ver
paroît vivre en fociété, 6c a d’ordinaire peu ou point