de boire fro id , & on leur fait garder la chambre,
fans cependant leur permettre de fe tenir dans leur
lit. S’ils fe fentent foibles , on leur donne un peu de
p e t it - la it au v in , ou quelqu’autre Léger cordial;
mais au bout de deux ou trois jours la peau le brunit,
ôc il ne relie que quelques pullules diftinétes. 4 • L e-
ruptionfe fait quelquefois plus tôt ou plus tard que
nous ne l’avons dit ci-deffus; & elle fe bo rne, dans
quelques fujets, au feul endroit oh s’eft faite Vinoculation,
ou bien ilfurvient un petit nombre de pullules
qui n’ont point l’ apparence de petite v erole , ne
viennent point à maturité, & fe fechent le troifieme
io u r ; ce qui a fait douter à M. Dimfdale fi tes personnes
à qui cela ell arrivé , étoient à l’abri d une
nouvelle infeaion. Mais, en ayant inocule plulieurs
une fécondé fo is , & plulieurs autres s’étant expoies
à l ’infeaion fans qu’aucun ait repris cette maladie,
il croit pouvoir prononcer qu’il$ en font à l’abri.
Les avantages de cette nouvelle méthode font
d’être accompagnée de beaucoup moins d accidens
que l’ancienne, & de n’ être jamais fuivie de ces
abcès des glandes, de ces ophtalmies, ni de ces ulcérés
qui furvenoient quelquefois aux plaies , oc
donnoient beaucoup plus de peine que la maladie
même. Sur 1 500 malades, M. Dimfdale n a vu qu un
feul enfant qui ait eu un abcès fous l’aiffelle , & dans
quelques autres, deux petits clous à cote de la pi-
quure : il n’a jamais v u d’ophtalmie véritable : dans
peu de fang aux malades, &c. .
M. Dimldale termine fon ouvrage par vingt-neuf
obfervatipns qui viennent à l’appui des réglés qu il
a tracées dans le corps de fon ouvrage. (/*.)
§ IN Q U IS IT IO N , ( Hifl. mod. ) V o ic i comme
M . l’abbé C ou tu r ie r , chanoine de Saint-Quentin,
en parle dans fon panégirique de faint L o u is , imprimé
en 1769.
« Vous rappellerai-je i c i , cette guerre funefte &
fa c r c e , q u i, pendant 20 ans defola le Languedoc?
gu e r re , oh un zele aveugle qui s’ armoit au nom
de la religion , fit outrager la religion par tant de
crimes : gu erre, oh l’ on fe faifoit une lo i de réduire
les v ille s çn cendres, d’égorger les prifonniers, d’arracher
les moiffons, de déraciner les vignes ; oh
l’on v o y o it par tout des échafauds dreffés fur le
champ de bataille ; oh les flammes des bûchers fe
mêloient aux embrâfemens des villes. C ’efl aum ilieu
de tant de maux que naquit Yinquifuion. Mimf-
tre d’un D ieu de paix & de charitég je puis fans
doute blâmer un tribunal qui combattoit l’erreur par
des bourreaux ; je puis joindre ma voix à celle de faint
Martin de T o u r s , qui s’éleva contre ceux qui firent
condamner à mort des hérétiques, qu’il eût fallu
inftruire a v e c faint Ambroife , qui rejetta toute
communion av e c les perfécuteurs ; à celle de
faint Grégoire de Narbonne, qui refufa toujours de
fe fervir des mêmes armes ; à celle de faint Auguf-
t in , qui conjuroit les magiftrats de ne pas deshonorer
la religion par les fupplices ; à celle d’un auteur
refpeétable ( M. Fleuri ) , qui n’ efl pas moins l’orac
le de la piété que de la raifon.
C e tribunal, né à la fin du douzième fiecle dans
le comté de T ouloufe , appuyé en Italie par des
empereurs, dominant à R om e , reftreint à Venife ,
combattu av e c fuccès à Nap les , autorifé en Italie ,
terrible en Efpagne comme en Portugal, oh on le
v it auffi entouré de flammes & de fang, qui de-là s’eft
étendu en Amérique & dans les Indes : oferois-je le
d ir e , ce tribunal fut quelque tems établi en France
fous faint Louis ; ne craignons point de l’avouer :
o h e ll le grand homme qui n’ait pas befoin quelquefois
d’apologie ? Mais ce qui prouve la droiture
& la bonté de fon coe u r , c’eft que dès le moment
qu’il v it des e x c è s , il les arrêta; c’efl qu’un homme
coupable, q u i, fous le nom d'inquifiteur, commet-
toit impunément des crime s, fut condamné à des
chaînes éternelles ».
C e beau morceau a fufcité des ennemis à l’auteur
, qui en a triomphé. Il prouve du-moins les
progrès de la faine philofophie parmi nous : il eft
étonnant qu’il fe trouve encore en France des apo-
logiftes de Yinquifition. ( C. )
* § IN S T IN C T , ( Métaph. Hiß. nat. ) M. Rei-
mar , profefleur de Philofophie à Hambourg, fa
patrie, oh il mourut en 1768 , connu dans toute
l’Allemagne, par plufieurs ouvrages remplis d’érudition
, a compofé en allemand, des Observations
phyfiqu.es & morales ,fu r les inßincls des animaux, leur
induftrie & leurs moeurs, dont nous avons une e xcellente
traduction îrançoife. Le fens du mot inßinct
lui paroît avoir été employé d’une maniéré incertaine
& indéterminée, par les auteurs qui l’ont précédé
; & il faut convenir qu’ils lui ont donné des-
lignifications très-différentes. C ’eft , dit le favant
pro fe fleu r, qu’il y a plufieurs fortes d'inßincls, &
faute de les dîftinguer av e c affez d’exaClitude, on
rifque de fe rendre inintelligible. Il eft difficile de
donner une définition âeVinfiincl , qui' renferme
toutes fes efpeces. M. Reimar entend par inflincl>
dans le fens le plus étendu, toute inclination naturelle
pour certaines actions. Il diftingue dans les
animaux, des inßincls méchaniques, des inßincls re-
préfentatifs, & des inßincls fpontanés ou volontaires.
Les inßincls méchaniques font des mouvemens
organiques de la m achine, communs aux animaux ôc
aux hommes, dans lefquels ils s’exécutent indépen-,
damment de toute réflexion.
Les inßincls repréfentatifs fe rapportent en partie
au préfent qui fait impreflion fur l’organe fen-
f i t if , en partie au pa ffé , que l’imagination animale
confond avec le préfent.
Les inßincls fpontanés' proviennent tous , à la v é rité
, du plaifir & de la douleur ; ils ne font pourtant
que de Amples infiin&s, fo it naturels ou dégénérés.
L e s inßincls naturels fpontanés fe diftinguent
en inßinct univerfel de l’amour de foi-même, & en
inßincls pa rticu liers , qui fo n t, ou des inßincls de
pallions ou des inßinäs induftrieux. Les animaux
ont des pallions, des inßincls aveugles & fenfuels;
& comme ils font deftinés à la feule félicité fen-
fu e lle , il n’ont befoin d’autres réglés que ces inf-
tincls aveugles & fenfuels. Leurs fenfations v iv e s ne
les trompent jam a is , & leurs inßincls induftrieux
fuppléent en eux à l’intelligence. Il ne leur fuffiroit
pas de connoître par un attrait fenfitif tout ce qui
leur con vien t, il faut encore qu’ils découvrent les
moyens de fe le pro cu re r , & qu’ils fâchent faire
un jufte emploi de ces moyens : c’eft ici oh les inf-
tincls induftrieux viennent au fecours des inßincls
fenfitifs & de l’amour de foi-même. M. Reimar diftingue
les inßincls induftrieux en dix claftes.
ƒ. Clajfe. Les inßincls induftrieux qui concernent
le mouvement comme le moyen le plus univerfel
pour parvenir à toutes les fins.
i ö . L ’adreffe du mouvement du corps en entier,'
d’un endroit vers un autre dans differens elemens,
& de diverfes maniérés, fuivant la conftitution organique
des corps.
20. La faculté du mouvement des membres en
particulier relativement a 1 u fage & à 1 utilité qui
doivent réfulter de ces organes.
I I . Clajfe. Les inßincls induftrieux, comme moyens
de fatisfaire aux premiers befoins principaux ; fa-
v oir l’air fa lu b re , l’élément véritable & la contrée
convenable.
30, L ’aptitude avec laquelle les animaux cherchent
& trouvent leur véritable é lément, quand il arrive
qu'ils foient nés hors de cet élément.
4 0. Uinfiincl de rifquer de paffer dans un element
voifin de celui oh l’animal a pris naiffance ; comme,
de l’eau fur la terre , de la terre dans l’eau , ou de
l’un & de l’autre de ces élémens dans 1 air.
50. Uinfiincl de quitter l’élément naturel pour fu-
bir la métamorphofe qui doit conduire à un autre
genre de v ie .
.6°. Uinfiincl d’aller , lors des variations des fai-
fo n s , dans des climats ou contrées é lo igné es , & d’en
revenir à propos: dans les o ife au x , dans les quadrupèdes
, dans les infeétes, dans les poiffons.
7 0. L ’art de pre(fentir les changemens de faifons,
d’oh il réfulte tant d’opérations merveilleufes.
8°. Uinfiincl de fe retirer dans des demeures fou-
terraines, & de s’y claquemurer pour y jouir tranquillement
du fommeil pendant l’hiver.
I I I . Clajfe. Les injlincls induftrieux concernant le
fécond befoin principal ; fa v o ir , l’acquifition d’une
nourriture faine & fuffifante,
9 0. L’art de chercher & de choifir cette nourriture
convenable.
io 0. L ’art de jouir des alimens & de les rendre
fains en les préparant.
n ° . L ’art de faire ufage de toutes fes forces & de
tous fes organes pour obtenir les alimens naturels.
12 ° . La rufe & l ’adreffe des oifeaux de proie
pour cha ffe r, pour pêcher & pour faifir.
1 30. L’art d’attendre l’heure du jo u r la plus fa vo rable
pour aller butiner.
140. La précaution de raffembler des provifions
pour l’h iv e r , de les conferver & d’en faire ufage
avec la plus parfaite économie.
I F . Clajfe. Les injlincls induftrieux par lefquels
les animaux éloignent le mal que pourroient leur
caufer les objets inanimés.
15 ° . L’art d’éviter les élémens dangereux & les
précipices.
160., L’adreffe de fe délivrer des malpropretés
qui font adhérentes aux individus, & de rejetter les
immondices ou autres corps infeétés.
170. L ’art de guérir les bleffures.
i8 ° . L’art de trouv er les remedes pro pre s, & de
les appliquer aux maladies qui les affligent.
190. L’art de s’habiller ou de s’envelopper.
20°. L ’art de trouver un lieu propre & commode
pour s’y retirer, & de le retrouver après en
avoir été éloigné pendant long-tems.
2 i° . L’art de fe creufer ou de fe conftruire une
demeure commode.
220. L’nduftrie de fe dépouiller de fa peau.
2 30. L ’art des ir.feû e s, q u i, avant leur métamorphofe
, fe fufpendent, fe forment des enve lop pes ,
o u s’enterrent pour fe garantir du fro id , de l ’humidité
, des chûtes & autres accidens.,
H. Clajfe.. Les injliniïs induftrieux des animaux,
pour é v ite r , ou repouffer les attaques des créatures
animées.
240. L’induftrie de connoître fes ennemis naturels
& de s’en garantir.
2 50. La crainte que les animaux ont des hommes.
26°. Leur adreffe à fe fouftraire aux pourfuites,
& à éviter les embûches.
27? . L’ufage qu’ils font de leurs armes naturelles,
& l’adreffe a v e c laquelle ils prennent l’ennemi par
fonfo ib le .
28°. L’union de leurs forces pour fe défendre en
commun..
y i . Clajfe. Les injlincls induftrieux par lefquels
les animaux fe procurent le bien - ê tre , multiplient
& conferventleur efpece en s’accouplant.
290. La connoiffance diftinftive du fexe & de
. l ’efpece.
Tome I I I ,
30°. L’art de former, pour appeller la femelle au
tems des am ou r s , certains fons qui p.uiffent être
entendus & diftingués dans un certain éloignement.
3 1 ° . L’induftrie de chercher & de trouver la po-
fition la plus commode à l’accouplement, & de s’af-
furer des parties fexuelles.
3 20. L’inftinél de l’accouplement du mâle av e c
plufieurs femelles , ou de celle-ci avec plufieurs
mâles.
330. L ’amour & la complaifance que les animaux
accouplés ont mutuellement l’un pour l’autre.
F I I . Clajfe. Les injlincls induftrieux qui portent
les animaux à prendre les foins les plus aflidus pour
leurs couvées & pour leurs petits.
340. Les diverfes maniérés de fe propager, & les
prévoyances des meres en général en dépofant leurs
oe u fs , pour que les petits qui doivent en éclorre
puiffent enfuite fubfifter par eux-mêmes.
350. Prévoyance des poiffons dans leur fra i, &
des amphibies dans leur ponte.
36°. Précaution des infeftes en dépofant leurs
oeufs.
370. P révoyance des oifeaux dans la conftruc-
tion de leurs nids, fi variés & toujours proportionnés
au nombre d’oeufs qu’ils doivent contenir.
38°. L’induftrie & l’aflidhité des oifeaux en couvant
leurs oeufs , l’art des quadrupèdes en coupant
av e c les dents le cordon ombilical de leurs petits.
390. Le courage & la rufe des oifeaux ôc autres
animaux pour défendre leurs petits.
40°. L ’ardeur & l’afliduité des animaux à abbé-,
cher ou à alaiter leurs petits.
4 1 0. L ’induftrie d’éduquer & d e fé v re r les petits.’
y i l l , Clajfe. Les inflincls induftrieux des petits
en naiffant.
420. L’art des petits enfermés dans les oe u fs , à
ronger & à percer la coquille dans l’ endroit propre
à leur fortie.
430. L ’induftrie des quadrupèdes & des cétacées
pour tetter.
440. Uinjlincl des petits à entendre & à diftinguer
la v o ix de leur mere lorfqu’elle les appelle , ou
qu’ elle les avertit du danger; & leur empreffement
à fe ranger auprès d’elle.
45 0. Les différentes fortes d’induftrie que les petits
manifeftent en naiffant & en commençant à
v iv r e , en proportion de leurs premiers befoins.
IX . Clajfe. Les injlincls de fociété.
46°. Uinfiincl pour la fociété en gén éral, fondé
fur plufieurs caufes.
470. L a connoiffance de fon efpece & de fes concitoyens.
48°. Les langages naturels que les animaux ont
entr’eux.
49?. La république des abeilles.
50°. L a république des guêpes.
5 1°. La république des fourmis.
5 20. La république des caftors & autres ani-:
maux.
5 3 0. L e s f o c i é t é s q u i n e d u r e n t q u ’ u n c e r t a in
t em s .
X . Clajfe. La, détermination & la variation des
injlincls naturels.
540. La détermination exafte des injlincls naturels
Tuivant les circonftances.
5 50. Variation des injlincls naturels par des acci-,
dens extraordinaires.
c6 ° . Abâtardife des injlincls, caufée par la contrainte
des hommes, aux animaux'apprivoifés.
ey°. Abâtardife & variation des injlincls , occa-
fionnées par l’art des hommes à inftruire & à dreffer
les animaux.
Pour mieux faire connoître encore la conftitution
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