
ceffe'JjÉ lampes. Ces corps..faints furent déterres &
reconnus en 1066 , en i486', en 1545 6c enfin en
1650 , fous l’abbé Angiolo délia noce.
La congrégation du Mont-CaJJïn comprend yx
maifons. Voyage d'un François en Italie, tome VII.
( C . )
MONT-CENIS, ( Géogr.) en latin Mons-Cmifus ,
ou Cenitjinus, Mohticinium in Æduis, petite ville
du duché de Bourgogne , dans l’Autunois , fur une
éminence entre trois montagnes, avec bailliage royal
très-ancien.
Entre les hommes illuftres que cette ville a produits,
on diftingue Jean de la Vefvre, auteur du
XVIe liecle ; N. Boiveau, grand-croix de l’ordre de
Saint-Louis, gouverneur des invalides:; Melchior
Cochet de Saint - Vallier , préfident aux requêtes
du palais à Paris, auteur d’un excellent traité de
l'induit. ' . :
On trouve près de Mont-Cenis d’excellent charbon
de terre, en quantité, qui eft exploité par M. de
la Chaife, fubdélégué, homme intelligent.
Près d’Uchon, dans le bailliage de Mont-Cenis, eft
un rocher mouvant, planté dans la partie la plus
rapide de la montagne. Quoiqu’il ait 28 pieds de
tour, & 7 de hauteur, la moindre impulfion fuffit
pour le mettre en mouvement.
Ce rocher fert de bornes à trois juftices différentes
& eft cité dans les plus anciens titres.
Il y a eu dans cette ville des familles qui ont
donné des magiftrats 6c des officiers diftingues ,* tels
que Nicolas de Saint-Anthoft, d’abord confeiller au
parlement de Dijon en 1534, enfuite, premier préfident
du parlement de Rouen,. dont les hiftoriens
parlent avec éloge. Sa maifon à Mont-Cenis eft encore
appellée la maifon de Saint-Anthoft.
La famille Pelletier a donné t des. chevaliers de
Malthe , un maréchal de camp, gouverneur.de Fur-
nes, de celle des Boiveau-fort un commandant à
Colmar, & chevalier d’honneur au confeil fouverain
d’Alface ; celle des Dutand a donné plufieurs préfi-
dens à la chambre des comptes de Dijon. '
Celle de Pernot a eu Andoche Pernot, abbé de
Citeaux, 6c plufieurs confeillers au parlement ; celle
de Villedieu a enrichi le parlement d’un de fes plus
grands magiftrats & des plus vertueux, mort en 1768
après avoir bien fervi le roi 6c le public pendant 48
.ans. Son fils a marché fur fes traces. Celle des Bureau
a donné des magiftrats & des officiers. ( C. )
§ Mo n t -c e n is , montagne des Alpes. ( Géogr.}
Les voyageurs bien couverts ont de la peine à fup-
porter le froid qu’ils éprouvent pendant 3 heures en
paffant fur le Mont-Cenis. Annibal y fit pourtant camper
fes troupes un jour 6c une nuit. M. Heerkens ,
favant Hollandois, dans fon Voyage, imprimé en
1 7 7 ° , prouve par les autorités de Polybe & deTite-
Live,qu’il a paffé parles Alpes Pennines qu’on nomme
maintenant le Mont-Saint-Bernard. Les offemens de
l’éléphant entier qu’on a trouvés dans cette partie
des Alpes, le confirment dans ce fentiment. On fait
qu’Annibal a voit conduit trente-fept éléphans juf*
qu’au Rhône. Il ne lui en reftoit plus qu’un lorfqu’il
entra dans la Tofcane. Cet auteur croit cependant
qu’Annibal aura divifé fon armée, & en aura faitpaffer
une partie par les Alpes Cottiennes, à préfent le Mont-
Cenis, 6c une partie par les Alpes Grecques ou le
grand Saint-Bernard. Mais il combat avec avantage
l’opinion du chevalier Folard 6c du marquis de Saint-
Simon qui ont prétendu qu’Annibal avoit paffé par
le mont Geneve, au-deffous des Alpes Cottiennes.
An. lit. t .I . p. (C.)
MONT-CÉSÀR, Mons-Ctzfaris , ( Géogr. anc.)
montagne du Beauvoifis, près de laquelle dans les plaines,
marais, 6c bois d’entre Froidmont, Brefle 6c le
pont de Hermes, Loyfel place le théâtre du combat
entre Céfar & les Belges, oh ceux-ci commandés par
le brave Corrée de Beauvais, furent défaits l’an de
Rome 703.
Loyfel, dans fes Mémoires fur Beauvais, dit que de
fon tems on reconnoiffoit encore dans l’enceinte du
terrein qu’il vient de défigner, l’endroit oii Corrée
fiit battu 6c tué, ainfi que les différens lieux qui fer-
virent de camp foit aux Belges confédérés, foit aux
troupes romaines. Antiquités de'Soiffons, tri.p. 107.
édit, de 1771. (.C.)
MONT-DE-MARSAN, ( Géogr. ) ville de Gaf-
cogne, capitale du pays 6c de la vicomté de Mar-
fan. Elle fut bâtie par Pierre , vicomte de Marfan,
en 1140. Il y a un college régi parles Barnabites, un
marché pour là vente des grains, 6c une fénéchauffée
du reffort du préfidial de Condom.
François Ribaut bâtit le fort de la Caroline dans
la.Floride , en 1562. La Laudonniere rétablit ce fort
en 1564. Les Caftillans jaloux de cet établiffement
des François fi proche de la nouvelle Efpagne, les
furprirent, & après les avoir fait prifonniers, ils les
pendirent, 6c écorchèrent tout^ v if Bidault, leur commandant.
Dominique de Gourgue, du Mont-de-Marfan
ayant appris cette cruauté, arma un vaiffeau à feS
dépens , & pafla vers 1565 dans la Floride, reprir le
fort de la Caroline & un autre conftruit par les Ef-
pagnols qu’il pendit aux mêmes arbres oh ils avoient
attaché les François , & s’en retourna en France l’année
fuivante. Il eut bien de la peine à échapper à la
juftice, étant pourfuivi par les Efpagnols avec qui
la France étoit en paix.
La vicomté de Marfan pafla dans l’augufte maifon.
de Bourbon par le mariage de Jeanne d’Al-
bret avec Antoine de.Bourbon, pere de Henri IV.
Henri d’Albret vint recevoir au Mont-de - Marfan
le premier août 1553, fa fille, alors enceinte de
Henri IV. Ce bon roi fépara du Bearn le Marfan
, de maniéré que le pays tint fes états depuis
cette féparaiion dans la ville de Mont -de - Marfan.
Tous les rois de France ont confervé jufqu’à ce
jour le privilège du pays. C’eft dans le couvent des
filles de Sainte-Claire, autrefoishôpital,qu’en 1527
François premier époufa la foeur de Charles V. Marie
d’Albret, princeffe de Navarre, étoit alors abbeffe
de ce monaftere.-
La ville a un fénéchal : la famille de Mefmes, qui
y réfide, eft illuftre dans l’hiftoire de France : elle
a donné les d’Avaux, fi fameux dans les ambaflades,
6c M. de Mefmes , premier préfident du parlement
de Paris , quife rendit fi célèbre fous la régence. (C.)
MONTE-NUOVO, (Géogr.) colline qui peut
avoir 200 pieds de hauteur, près de Naples, fortie
du milieu des eaux du lac Lucrin, le 30 feptembre
1538, avec un bruit horrible : le village de Triper-
gole fut abymé de cette irruption. Les habitans de
Pouzol prirent la fuite, & une partie de ce lac célébré
par la pêche qu’on y faifoit autrefois, fut def-
féchée 6c remplie par la nouvelle montagne.
Cette éruption eft rapportée par Simone Porzio ,
par Pierre Jacques de Tolede, dans fon dialogue
imprimé à Naples en 1539; par Scipion Mazella ,
& par Leandro Alberti dans fa defcription d'Italie.
Les matières dont cette montagne eft compofée, ne
font que des laves, des pierres brûlées &fpongieufes,
6c des fcories qui paroiffent être forties d’un fourneau.
( C.)
MONTER, v. n. ( Jardin.) On dit des laitues, des
choux, 6c de plufieurs autres légumes, qu’ils ne font
plus bons à manger quand ils montent en graines,
c’eft-à dire, lorfqu’ils pouffent leur tige.
On dit aufli, en agriculture, que les bleds montent
en épi, que la feve monte danf les arbres, au
farment, &c, (+ )
HHR
MO N
§ MONTERÉAU-FAUT-YONE , {Géogr.) Le
comte Thibaut s’étant révolté contre S. Louis, fut
obligé de lui céder Montereau 6c Bray, unis depuis à
la couronne.
Le pont, eft fameux par l’entrevue du dauphin,
depuis Charles V i l , 6c de Jean-fans-peur,‘duc de
BourgOgnè, qui y fut affaflînë par les gens du dauphin
en 1419.'Si le meurtre du duc d’Orléans en
1407 fit côiiler des ruiffeaux de fang, celui de fon
rival faillit à renverfer la monarchie. Seize années
de-guerre & de fureur, toute la France livrée au
pillage & plongée dans la mifere la plus affreufe,
voilà ce qui fuivit le meurtre du duc de Bourgogne.
Philippe-le-bon,fon fils,uni avec les Anglois, imprima
par-tout le fçeau de fa colere 6c de fa vengeance*
Ces calamités ne cefferent que par le traité d’Arras
en 143 5 , oh Charles VII reconnut que lors de cet
événement il étoit jeune 6c de petite cônnoiffance.
L’année d’après ce tragique événement,.les Bourguignons
afliégerent Montereau qu’ils prirent d’affaut.
On confeilloit à leur duc de la brûler, « non, dit i l ,
» ce n’eft pas la ville qui eft coupable ».
Elle fut reprife par Charles VII qui fe fignala à
ce fiege en plantant l’échelle aux murs à travers une
grêle de traits, 6c en montant le premier fur le
rempart. Il étoit entré, en guerrier dans la ville :
vainqueur, les armes s’échappent de fes mains, dit
un hiftorien, il agit en roi 6c pardonna. Le bâtard
d’Orléans, le comte de Dunois, en eut le gouvernement.
Les chevaliers de l’arquebufe de Châlons-
fur-Marne ayant contribué à reprendre Montereau
fur les Anglois, Charles VII leur accorda la diftihftion
de mettre dans leurs armes une fleur-de-lys avec ces
mots, ne m'oublie mie.
M. de Sainte-foix nous a confervé une anecdote
curieufe, fur René Viau, feigneur de Chanlivaut,
qui marque combien ce feigneur, qui étoit gouverneur
de Montereau, avoit les fentimens nobles, 6c
combien il étoit attaché à Henri IV.'
Il reprocha à Duperron fa lâcheté d’avoir fournis
fon maître à Rome à l’ignominiè d’être gaulé. Duperron
s’avifa de lui dire, que les coups de houf-
ïine du grand-pénitencier étoient fi légers, qu’il ne
les fentoit pas plus que fi une mouche lui eût paffé
furies épaulés. « Jour Dieu ! s’écria Chanlivaut, en
» le pouffant rudement contre le mur, au feul gefte
» qu’en auroit fait le pape, je l’aurois aflbmmé.
Hiß. de l'ordre du Saint-Efprit, t. III. p. 116.
D. François Lami, né à Montereau en 1636 d’une
illuftre famille, fit profefîion à S. Remi de Reims,
en 1659, fe diftingua par la beauté de fon efprit,
la politeffe de fon ftyle, & l’excellence de fes ouvrages.
Les plus répandus font les leçons de. la fageffe,
publiées en 1703 , les entretiens, en 1706.-Il eut des
difputes affez vives avec le pere Malebranche , M.
Nicole, 6c M. Gibert fur fa rhétorique ; il eft mort
en l’abbaye de S. Denis en 1711. (C.)
MONTE-GELLAT, en Auvergne, (Géogr. Litt.)
bourg du diocefe de Clermont à 9 lieues de Riom,
patrie de D. François Delfau , né en 1636 : étant
bénédiftin, il fe fit un nom dans fon ordre 6c dans
l’églife. C’eft lui, qui entreprit, fur les avis du grand
Arnaud, la nouvelle édition de S. Auguftin. il en
publia le profpeéhis en 1 6 7 1 ,6c il étoit déjà avancé
dans fon travail, lorfque des envieux puiffans le
firent reléguer à S. Ma hé en baffe Normandie: il
périt à 39 ans, en paffant de Landevence à Breft. (C.)
MONTFAUCON, ( Géogr. du moyen âge.) Mons-
Falconis, ville de Champagne en Argonne, qui doit
fon origine à une abbaye qu’y fonda Baudry ou Bal-
deric, du tems de Dagobert, fous le vocable de faint
Germain d’Auxerre : Flodoard fait mention des miracles
qui s’y opéroient, 6c.du vidame de cet endroit
, lous le nom de vicc-dominus..
M O N '959
Ce monaftere étoit célébré, dès le v ïife.<fiècle;
puifque Vandregefille , fils du comte de Verdun , 6C
parent de deux maires' du palais; s’y fit religieux c
c’eft le même que faint Vandrille , fondateur de
l’abbaye de Fontenelle, au diocefe de Rouen. Le
corps de faint Baudry , mort à Reims , fut transféré
en 1 églife de faint Laurent de. Mohtfaucort^ oh il
avoit préparé fa fépulturé ; mais à! l’arrivée-des Normands
, les moines le tranfpôrterenc à -Verdun. Les
barbares en.879 commirent-des meurtre's à Verdun
6c à Montfaucon ; Laurent de Liege' dit même qu’ils
y martyriferent plufieurs chanoines^
Dudon, évêque de Verdun, demanda au roi cette
abbaye qu’il répara : la chartre d-Arnoul, roi de la
France orientale <6c empereur , place cette abbaye
in comitatu Vulmenji; c’eft le Dormois qui femble
défigner qu’elle étoit du diocefe de Reims, 6c qu’elle
n’étoit pas comprife dans le comté de Verdun ; mais
que l’évêque de Verdun en étoit le maître en 895.
Dudon, pour y faire fleurir les études * y envoya
André, favant Anglois, qui étoit venu.fe réfugier
vers lui, avec plufieurs de fes compatriotes, égale-*
ment verfés dans les lettres, en 905. Dès-lors le nom
d'abbé fur changé en celui de prévôt, qui fut déclaré
archidiacre d’Argonne ; 6c fur la fin du xie fiede','
Montfaucon étoit encore in epifcopio , c’eft-à-dire.*
dans la jurifdi&ion'temporelle d c Févêque de Verdun
, comme nousd’apprend Laurent de Liege* dans
la chronique de Verdun : il ajoute que le duc Godefroi
de Bouillon y avoit fait bâtir un château qu’il fit
démolir avant que d’aller à la Terre-fainte, de crainte
que cette place ne portât préjudice à l’églife de Ver»
dun. On voit en 1224'jUn Henri, prévôt de Mont-
faucon,, élu évêque de Verdun, en concurrence avec
Raoul de Torote , qui •Remporta fur fon compétiteur
, par jugement du légat d’Honorius III, en 1227.
Les rois de France étant devenus propriétaires-de
la Champagne, ont été feigneurs fouverains de
Montfaucon , qu’ils ont mis fous le reffort'de
Sainte-Menéhould , membre .du bailliage de V itri ;
Henri IV en fit démolir le château-fort. Expilli dit
que cette ville eft à deux lieues de la Meufe, quatre
de Verdun, &cinq,de Sainte-Menehoiild, & qu’elle
a.trois cens quatre feux. ( Voyez Hijloire,de,Verdun,
in-40. 1745. ) On peut remarquer à cette oeeafion
qu’il y a en France vingt endroits qui portent le nom.
de Montfaucon ou Mohtfalcon. (C. )
MONTGOMERYSHIRE, ( Géograph. ) province
qui a pour capitale la ville de Montgomery, 6c
qui eft un des fix comtés dont eft compofée la partie
leptentrionale de la principauté de Galles. Les bor^
n.es de cette province touchent à celles de Merÿo-
ny.th , de Denbigt, de Salop, de Radnor 6c de Car*
digan : fa longueur eft d’environ 3 2 milles, fa largeur
de 2 3 ,6c fon circuit de 98. Ç’étoitdans les anciens
tems un des pays habités par les Ordovices. L’air en-
eft généralement fain, mais un peu. froid vers le nord.
6c le couchant, à raifon des montagnes qui régnent
dans ces deux parties : vers l’eft 6c le fud , oh lëfol
eft abaiffé , 6c oh ,l’on fe relient du cours avantageux;
de la Saverne, l’on connoît peu les rigueurs de fhl-:
ver , & l’on n’a'pas le terroir ftériie des lieux, pièr*.
reux 6c montueux. Aufli ces parties haffes^de-' la
province de Montgomery abondent-elles en grains
6c en fourrages, étant finguliéremept remarquables
par la bonté 6c la beauté des bêtes à cornes , & des.
chevaux que l’on y nourrit. La Saverne, le Tanat 6c •
le Turgh, font les rivières principales.de la contrée*
L’on y compte 47 paroifl’e s 6 villes ou bourgs , .
5.600 maifons, 6c environ 34000 habitans. L’on, y
élit un chevalier du comté pour la chambre des communes
, avec le membre qui repréfente la capitale ;
6c l’on y reffortit pour le fpirituel des diocefes de
S. Afaph> de Banger 6c de Hereford.Lçs manufaôuj'es:
1
H